• 1er Régiment d'Infanterie de Marine

    * ANGOULÊME  A COMMÉMORÉ LES COMBATS DE BIR HAKEIM


    Le 25 mai 2018, une cérémonie militaire a précédé les tableaux vivants de la fête régimentaire et familiale de BIR HAKEIM. A cette occasion, le caporal-chef Ebiness a fait ses adieux au régiment après 22 ans au Bureau Opérations et Instruction (BOI). Il était le caporal-chef le plus ancien des Troupes de Marine. Toujours concernant le BOI, l'adjudant-chef Jean-François s'est vu conférer la "Médaille des Braves". Il rejoint ainsi les médaillés militaires du 1er de Marine.

    * ANGOULÊME  A COMMÉMORÉ LES COMBATS DE BIR HAKEIM

     

    La réserve citoyenne a ensuite été particulièrement à l'honneur : Le lieutenant-colonel (RC) François Bonneau, président du département de la Charente, a reçu la croix de chevalier de l'Ordre de la Légion d'Honneur. Le lieutenant-colonel (RC) Lionel Béthune de Moro, avocat, a reçu la croix de l'Ordre National du Mérite. Le régiment a ensuite accueilli trois nouveaux réservistes citoyens : M. Vincent You, adjoint au maire de la ville d'Angoulême, au grade de lieutenant-colonel (RC). M. David Comet, ancien député de la 1ere circonscription de la Charente, au grade de lieutenant-colonel. M. Antoine Blondin, assureur à Angoulême, au grade de commandant. Ils rejoignent ainsi la grande famille du 1er de Marine.

     

    * ANGOULÊME  A COMMÉMORÉ LES COMBATS DE BIR HAKEIM



       Les tableaux vivants de la fête régimentaire et familiale

                                     de BIR HAKEIM

     

    26 mai 1942 au 11 juin 1942 - Combats de Bir Hakeim

    Message du général de Gaulle au général Koening, commandant les Français libres face aux troupes du général Rommel : "Sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil."

    * ANGOULÊME  A COMMÉMORÉ LES COMBATS DE BIR HAKEIM

    Illustration : "Tableau vivant de la résistance héroïque des marsouins lors des combats de Bir Hakeim" - Fête régimentaire du 1er de Marine, le 25 mai 2018, (c) 1CL Thomas, du 6e escadron.

     

    (Texte et photos 1er RIMA)

     

    * ANGOULÊME  A COMMÉMORÉ LES COMBATS DE BIR HAKEIM

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    * ANGOULÊME  A COMMÉMORÉ LES COMBATS DE BIR HAKEIM

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    * ANGOULÊME  A COMMÉMORÉ LES COMBATS DE BIR HAKEIM

    * ANGOULÊME  A COMMÉMORÉ LES COMBATS DE BIR HAKEIM

    (Photo Blandine Bongrand Saint Hillier)

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    (Photo Blandine Bongrand Saint Hillier)

    * ANGOULÊME  A COMMÉMORÉ LES COMBATS DE BIR HAKEIM

    (Photo Blandine Bongrand Saint Hillier)

    * ANGOULÊME  A COMMÉMORÉ LES COMBATS DE BIR HAKEIM

     (Photo Blandine Bongrand Saint Hillier)

     

     

    Fondation B.M.24 Obenheim     

    * ANGOULÊME  A COMMÉMORÉ LES COMBATS DE BIR HAKEIM

     

     


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  • La salle polyvalente de Tassenières baptisée 
    « Salle Marcel Gabriel » ce 2 juin 2018

     

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom

     

    La plaque a été dévoilée en l’honneur de Marcel Gabriel en présence de Mme le Maire Jacqueline Bordiau, Mme Yvette Quelen Buttin Secrétaire Générale de la 1ère DFL et de la Fondation de la France Libre, Jean Gilbert notre Ancien du 1er RA de la 1ère DFL , avec sa fille, Jacques (son neveu) et son épouse, ainsi que de Blandine Bongrand Saint Hillier, fille du Général Saint Hillier. 

    (Photo journal le Progrès - Annick FONTAINE)

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom

    (photo 1ere DFL)

    Marcel Gabriel, ancien du 1e Régiment d’Artillerie
    et ancien de Bir-Hakeim.

    Quelle fierté pour Tassenières et ses habitants de recevoir samedi 2 juin une cinquantaine de personnalités et d’élus et de tous horizons (secrétaire générale de la Fondation France libre, fille du général Saint Hillier, porte-drapeaux, représentant du général Robert Bresse, président des médaillés militaires, vice-président du Conseil départemental, député, sénateur du Jura, maires des communes avoisinantes, amicale des marins, anciens combattants, colonel de la section d’entraide Légion d’honneur…), réunis pour honorer la mémoire d’un enfant du pays, Marcel Gabriel. Et quelle émotion pour le maire Jacqueline Bordiau, amie de toujours de Marcel, d’accueillir, au côté de son neveu Jacques
    Gabriel, les représentants de la France libre et les enfants de Français libres. Marcel Gabriel est décédé le 3 octobre 2014. Il s’était distingué de nombreuses fois : ancien de la 1re DFL (division française libre) et de Bir Hakeim, il était officier de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite et titulaire de nombreuses médailles. Après le dépôt de gerbes et la Marseillaise, interprétée par la Lyre de Chaussin, la plaque a été dévoilée par la secrétaire générale de la Fondation de la France libre et Jacques Gabriel. Le conseil municipal a choisi cet emplacement parce qu’il est un lieu de vie. Marcel aimait la vie, c’était un homme actif.

    Discours de Mme le Maire, Jacqueline Bordiau et de Mme Yvette Quelen Buttin Secrétaire Générale de la 1ère DFL et de la Fondation de la France Libre, lors du dévoilement de la plaque. 

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom

     


    Reportage photos de la cérémonie 
    Blandine Bongrand Saint Hillier

     

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom
    Aux côté de Jean Gilbert, le drapeau de Marcel était porté par un jeune du village

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom
    Marcel Gabriel le jour de la promotion du Cefim de Dieuze dont il était le parrain

     

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom


    Dépôt de gerbes au cimetière, sur tombe de Marcel Gabriel...
    par la Mairie, par Jean GILBERT et Blandine Bongrand Saint Hillier pour la Fondation de la France Libre du Jura.

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom

     

    Pour clore cette cérémonie, la municipalité a offert et
    servi le verre de l'amitié.

     

     Fondation B.M.24 Obenheim   

    * Hommage à Marcel Gabriel, La salle polyvalente de Tassenières porte dorénavant son nom

     


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    * 6 Juin 1944 -   "Le jour est long, le jour est long..." . Regard sur les Français Libres  du D-Day

    Bernard Desnoyers, 6 Juin 2018

     

     

    Aux Forces Aériennes Françaises Libres

    Onze mille avions furent engagés dans l'opération Overlord. Noyés dans cette masse, une centaine d'appareils français participèrent pleinement à l'assaut initial.

    La mission fixée au groupe Lorraine était de tendre un immense écran de fumée (d’où le nom de code de l’opération : Screen Smoke) entre la flotte alliée et la côte française afin d’empêcher l’ennemi de prendre l’exacte mesure de l’invasion. Six autres groupes participèrent à Overlord : trois de chasse, équipés de Spitfire (Île-de-France, Alsace, Cigognes2), deux de bombardement lourd, équipés de quadrimoteurs Halifax (Tunisie, Guyenne), un de bombardement léger, équipé de bimoteurs Boston (Berry).

    Ils entrèrent en action dans la matinée du 6 juin contre les premiers éléments allemands qui tentaient de se regrouper en avant du gros des troupes. Les groupes de bombardement déversèrent leurs cargaisons, permettant ainsi aux troupes alliées débarquées de progresser à partir des plages ; les groupes de chasse assurèrent une mission de couverture, pour dissuader les avions ennemis d’intervenir. Les chasseurs n’aperçurent les premiers Junkers que le lendemain ; ils les forcèrent à rebrousser chemin après un bref engagement.

     

    * 6 Juin 1944 -   "Le jour est long, le jour est long..." . Regard sur les Français Libres  du D-Day

    Claude Rosa -  Gusto ! Le groupe de chasse Ile-de-France, 1941-1945,340 Squadron de la RAF.

    Frédéric Bruyelle. Artpresse, 2010.

     

    Claude ROSA, Pilote du Groupe Ile-de-France :   « Ce matin-là, avant l’aube, certains d’entre nous ont commencé à faire des vols sur la Manche et sur la Normandie. Pour ma part, j’effectuai deux missions comme n°2 de notre « Wingco », Campton, qui emmenait tout le dispositif, soit 36 avions, et qui a trouvé le moyen d’abattre un chasseur allemand. De ce jour extraordinaire à tous points de vue, je conserve un souvenir personnel qui est celui de ma seconde mission en fin de soirée : nous étions tirés par des quadrimoteurs qui allaient être largués au-dessus de la Normandie et qui transportaient soit des hommes, des médicaments, de la nourriture ou des munitions. Il y avait aussi des parachutes de toutes couleurs en fonction de ce qu’ils transportaient. Il faisait un temps merveilleux. La Normandie était verte, le soleil n’était pas encore couché : « ça » pétait au sol, « ça » flambait dans tous les coins, y compris les bombardiers ou les planeurs abattus par la DCA, un certain nombre explosaient. C’est un souvenir extraordinaire. En dépit du drame qui se jouait au sol pour tant et tant de compagnons, les couleurs m’ont fait penser à Walt Disney ».

     

    Aux Forces Navales Françaises Libres 

     

    * 6 Juin 1944 -   "Le jour est long, le jour est long..." . Regard sur les Français Libres  du D-Day

    Netmarine.net

     

    Une quinzaine de navires des FNFL furent au rendez-vous, chargés de missions d’escorte des convois de débarquement, dont certains connaîtront la fin d’un parcours glorieux sur les plages normandes : le torpilleur La Combattante par exemple, réduisit un blockhaus et une batterie sur la plage même de Courseulles.

    Quatre frégates sont engagées : L’Escarmouche et L’Aventure dans la zone d’Omaha, et La Découverte dans la zone Juno. La Surprise convoie Anglais et canadiens vers Sword, devant Courseulles et Franceville. Les corvettes Aconit et Renoncule font face à Utah Beach, le Commandant d’Estienne d’Orves à Juno, tandis que La Roselys assure vers Omaha, la protection des liberty-ships, cargos et bâtiments de débarquement. Sept des chasseurs français - Bayonne 10, Boulogne 11 - Bénodet 12, Calais 13, Dielette 14, Paimpol 15 et Audierne 41, sont engagés sur Omaha, Gold et Juno.

    Le vieux cuirassier Courbet, et trois bâtiments de commerce dont le Forbin et le SNA 8, furent volontairement sabordés pour former les digues artificielles au large des plages d’assaut et fournir un abri aux débarquements des premiers jours. 

     

    Les 177 Fusiliers Marins français du 1er BFMC (Commandant Philippe Kieffer) sont directement engagés dans le Débarquement de Normandie au sein du n° 4 Commando.  

    En mars 1944, l’arrivée de nouveaux volontaires français avait enfin permis au commandant Kieffer de créer son Bataillon, le  1er Bataillon de Fusiliers marins commandos – BFMC. Quelques semaines avant le Débarquement allié sur les côtes bas-normandes, le 1er BFMC est rattaché au n° 4 Commando du lieutenant-colonel Dawson appartenant lui-même à la 1st Special Service Brigade aux ordres de Lord Lovat.

    A la veille du débarquement, ce bataillon est composé de deux troupes, La Troop 1  commandée par Guy Vourc’h et la Troop 8 , par Alexandre Lofi.

    Le dispositif comporte également une section d’appui feu ou K-Gun et une section de commandement franco-britannique, dont une antenne médicale.

    C’est le 26 mai, au camp de Titchfield où ils sont arrivés la veille que les commandos prennent connaissance de leur objectif : leur débarquement se fera sur Queen Red dans le secteur Sword. Dans un premier temps, ils devront prendre à revers les points forts allemands de Riva-Bella à l’embouchure de l’Orne et libérer Ouistreham en prenant l’écluse du canal intacte. Dans un second temps, ils rejoindront les hommes de la 6e Airborne aux ponts sur le canal et l’Orne (Pegasus Bridge). Les noms des lieux ne leur sont pas dévoilés avant le 6 juin au matin, mais… des Normands du bataillon les ont reconnus.

     

    Marcel RAULIN, Fusilier marin commando Français :

    - « Nous appareillons vers 21h au son des cornemuses de Lord Lovat. On ne peut y croire. Quatre années pour vivre ce moment-là, c’est unique. Chacun s’installe dans son petit coin pour la nuit. Quelques bavards discutent encore puis c’est le grand silence. Les autres, comme moi, pensent à ceux qui restent derrière.

    - « C’est notre tour. Nous sautons derrière le grand Louis les armes à la main. L’endroit est assez profond et nous avançons en danseuse. Les mitraillettes crépitent, les balles ricochent sur l’eau et les mortiers pètent, faisant un carnage dans nos rangs. Pierre Tanniou se déleste de son lance-flammes portatif, encombrant et dangereux. Nous fonçons vers un pan de mur pour prendre abri. Derrière nous, Vourc’h, Pinelli et bien d’autres sont allongés sur la plage, blessés ou morts.  Je suis saisi de tremblements nerveux... Je veux parler, mais aucun son ne sort, ma gorge est nouée, la réaction sans doute... .
      

    * 6 Juin 1944 -   "Le jour est long, le jour est long..." . Regard sur les Français Libres  du D-Day

    Le piper de Lord Lovat, Bill Millin débarque 

     

    « Munis de foulards de reconnaissance jaunes que nous agitons de temps à autre pour être reconnus par les nôtres, nous avançons par bons successifs comme à l’entraînement. Toujours en tête, Louis s’élance et saute dans un énorme trou de bombe.  Nous l’imitons, Autin, Allain puis Tanniou passent.
    Quant à moi, avec le bren gun et quatre chargeurs pleins, je trébuche et tombe au fond d’un trou dont le sol sablonneux et détrempé fait ventouse... aspiré à mi-corps et offrant une superbe cible aux Allemands, je n’ose appeler à l’aide. René
    Autin qui se rend subitement compte de mon absence, se retourne et m’aperçoit. Il fait signe à Allain et ensemble, réussissent à me tirer de cette fâcheuse position.
    Nous voici aspergés de partout. Nous reprenons le tir sur le
    pill-box
    . Soudain, à notre grande stupéfaction, les Allemands cessent le feu. Nous contournons le monticule pour les surprendre et les voilà qui descendent de leur abri, les mains en l’air. A l’affut derrière une voiture, Derrien et Nicot viennent en renfort pour réceptionner les prisonniers.
    La bataille du casino est maintenant terminée pour nous ».

    (Archives familiales - L'Odyssée 1940-1945 des 500 Français Libres du Havre)

     

    * 6 Juin 1944 -   "Le jour est long, le jour est long..." . Regard sur les Français Libres  du D-Day

    Quelques jours plus tard dans un village de Normandie... Marcel Raulin, de profil

    col. Guy Vourc"h. Musée de l'Ordre de la Libération

     

     

    En replay quelques jours sur France 3, LES FRANCAIS DU JOUR J

    Lien

     

     

     Une référence....

    * 6 Juin 1944 -   "Le jour est long, le jour est long..." . Regard sur les Français Libres  du D-Day

     

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    Nos derniers Compagnons -  HUBERT GERMAIN, portrait et paroles sensibles...

     

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    Hubert Germain, 13ème Demi Brigade de Légion Etrangère -  EM

    Ancien de Bir Hakeim

    Hubert Germain est né dans les beaux quartiers de Paris, le 6 août 1920. Mais ses grand-parents étaient originaires de la Drôme et le petit citadin, comme le souligne Benoit Hopquin dans son livre « Nous n’étions pas des Héros », en gardait une âme rurale : « Ce n’était pas l’amour de la patrie, mot bien trop abstrait. Non, c’était vraiment l’amour de la France… Entendez-vous dans nos campagnes mugir ces féroces soldats…, Hubert Germain n’eut pas à se poser de questions pour prendre la décision en juin 1940 de rejoindre Londres, c’était le bon sens".

    Son père Maxime Germain, polytechnicien, officier général issu des troupes coloniales, avait poursuivi sa carrière dans les colonies. A 17 ans, Hubert avait déjà fait le tour du bassin méditerranéen, vécu à Damas et passé son bac à Hanoï. La carrière de son père le ramenait sporadiquement à Paris, milieu dans lequel se révèle son caractère révolté, affranchi des conventions. Son insolence le fait exclure des grandes écoles de Janson de Sailly et Louis le Grand.

    En 1934, son père appartenait au cabinet de Philippe Pétain, ministre de la guerre. Hubert apprend à connaître le personnage dans le sillage de son père et mesure le fossé qui sépare l’homme de sa légende… Maxime Germain s’installe à Bordeaux en 1937 et Hubert apprécie pour la première fois le retour en métropole. Il est désormais admis à la table où son père invite d’autres officiers :  il écoute les dissertations sur l’Anschluss en Autriche, le coup de force en Tchécoslovaquie, l’accord de Munich…. et il s’inquiète de la mollesse de ces officiers supérieurs qui n’ont aucune envie de se battre.

    En 1939, la guerre déclarée, le général Germain rejoint la frontière avec sa division. Hubert est inscrit au Lycée Montaigne et prépare les examens pour entrer à l’école navale de Bordeaux. Le jour des examens, il ne parvient pas à se concentrer sur ce devoir qui lui semble inepte : Paris venait de tomber, la France se noyait…  Devenir officier de marine d’un Etat qui sera aux ordres de l’Allemagne nazie ? Impensable. Il se lève, rend copie blanche et sort. Le 17 juin le discours du Maréchal achève de le dégoûter.

    Il songe alors à se rendre au Maroc pour poursuivre le combat et il soumet son projet au général Bührer, arrivé à Bordeaux avec le gouvernement. Celui-ci lui répond que l’Afrique du Nord va à son tour arrêter le combat. Et : « Tu serais prêt à abandonner le sol français ? Sors d’ici ! - Mon général je vais faire la guerre que vous avez abandonnée - Voyou ! », lui lança le général tandis qu’il s’éloignait. (1)

    Le Royaume-Uni se battait encore, c’est là qu’il fallait se rendre. Le 21 juin, il fait ses adieux à sa mère et à sa sœur et parvient à Saint-Jean-de-Luz le 23 en compagnie de quatre copains de promo. Là, l’Arandora Star embarque des troupes polonaises pour l’Angleterre.

    Hubert Germain prend les choses en main. Pourquoi s’entêter à chercher la faille dans le cordon des policiers ? Autant s’adresser directement aux officiers supérieurs. Germain a donc repéré un général polonais et l’a abordé simplement : « Mon général, je suis moi-même fils de général de l’armée française. Nous serions honorés, avec mes compagnons, de nous joindre à vos hommes ». Et ils obtiennent satisfaction ! des morceaux d’uniforme leur ont été distribués et les étudiants ont embarqué sur l’Arandora Star sous la bannière de l’aigle polonais, le 24 juin . (4)

     

    Hubert signe son engagement dans la France Libre à l’Olympia Hall, et se retrouve au milieu de 2000 hommes, pour beaucoup aussi jeunes et aussi perdus que lui. Ils se regroupent selon des affinités instinctives, dans un brassage à l’aveugle avec pour seuls points communs l’enthousiasme de se battre, et l’insensée certitude de vaincre. « Nous étions des braises, la flamme était en nous, elle a jailli ».

    En formation à la caserne d’Aldershot, il rencontre et se présente à de Gaulle venu en inspection, il est conquis. « Je vais vous envoyer dans une école d’officier militaire ».  Il est affecté sur le cuirassé Courbet où il suit les cours d'élève officier de marine. Alors qu'il étudie pendant la journée entre les alertes, Hubert Germain participe la nuit en tant que télémétreur à la défense antiaérienne contre les raids allemands. A bord, se trouvent des bretons venus de l’Ile de Sein, qui ont quitté leur bout de terre et rejoint l’Angleterre sur des bateaux de pêche. Le plus jeune a 14 ans, le plus vieux 60. Une éducation à la dure sous la direction des plus vieux…

    Mais la formation s’éternise et Hubert Germain se morfond dans l’attente de se battre. Fin 1940, il se rend au QG des FFL à Carlton Gardens et y croise un ami de son père, le général Paul Legentilhomme qui est aussi son parrain : il avait déclaré sa naissance à la mairie du 16e arrondissement avec son père !

    En 1939, Legentilhomme était commandant supérieur de la Côte française des Somalis. Il avait refusé l’armistice et tenté de convaincre le territoire, aidé du colonel de Larminat, de poursuivre la guerre aux côtés de l’Empire britannique. Sitôt installé, le gouvernement de Pétain avait envoyé un émissaire pour convaincre l’insurgé de se rallier au gouvernement de Vichy. Cet émissaire n’était autre que le général Germain ! On imagine, écrit Benoit Hopquin, le déchirement de l’homme et du militaire tenaillé entre l’obéissance aux ordres et la fidélité à l’amitié. La situation n’était pas mure, prêchait le général Germain, il fallait patienter avant de reprendre les armes. Finalement, Paul Legentilhomme fut destitué par Vichy en juillet et Maxime Germain le remplaça avec les plein pouvoirs… mais pour peu de temps. Jugé trop tiède, par le régime, il fut rapatrié et bientôt, deviendra suspect aux yeux des collaborationnistes. Legentilhomme, lui, le commandant déchu, avait alors fui le territoire et rejoint Londres fin octobre 1940.

     

    * Nos derniers Compagnons -  HUBERT GERMAIN, portrait et paroles sensibles...

    Koenig et Legentilhomme en Syrie

    Paul Legentilhomme ne pouvait oublier que c’est le propre père d’Hubert qui avait précipité sa chute à Djibouti, cependant, il est tout heureux de revoir Hubert Germain auquel il propose de l’intégrer à son état-major et de l’emmener avec lui au Moyen-Orient. Au printemps 1941, ils parviennent au camp de Qastina où le général Legentilhomme devient le commandant en Palestine de la 1ère Division légère française libre destinée à intervenir au Levant.

    Hubert Germain participe à la campagne de Syrie et devant Damas qu’il avait connu enfant, il sert de guide et renseigne sur les défenses que son père avait en partie mises en place. Puis il intègre l’école officier de Damas dont il sort, à sa grande fierté, promu aspirant en septembre 1941..

    En Syrie, il rencontre aussi Pierre Koenig, le chef d’état-major de Legentilhomme, d’origine modeste comme l’était le général Germain. L’apprenti soldat est conquis par son esprit à la fois sympathique et sarcastique : « Petit con, tu t’imagines que tu vas rentrer en France comme ça ? La guerre va durer longtemps. Tu finiras sur un champ de bataille. - Ça me va », répondit Hubert Germain.

    Alors Koenig l’affecta au 2e Bureau de son Etat-major, celui de la 1ère Brigade française libre et Hubert Germain le suivit au Caire. En février 1942, il rejoignait les rangs du 2e Bataillon à la 13e Demi-Brigade de Légion Etrangère (13e DBLE).

    « … il se trouve que, engagé dans la France Libre, soutenu par un de mes parrains qui était là, le général Legentilhomme, très proche de moi, j’ai pu, à la suite d’un cours d’officier, accéder à la Légion Etrangère. J’y tenais beaucoup. Ayant un père colonial, bien sûr, comme dirait l’autre, j’ai voulu rompre avec Papa (rire), j’aimais beaucoup la Légion, déjà, elle me fascinait.

    Enfin, comme jeune aspirant à l’époque, lorsque je me suis retrouvé en Libye, par un matin très grisâtre, il pleuvait en début de février (1942), il faisait froid – on peut parler du désert de cette façon-là, j’étais au bord d’une piste parce qu’un officier devait venir me prendre et m’emmener, et je me suis dit pendant quelques instants : « mais qu’est-ce que tu es venu foutre là ? ». Et puis, cet officier est arrivé, le Capitaine de Sairigné, il m’a embarqué, ça y est, c’était un commencement…»

     

    * Nos derniers Compagnons -  HUBERT GERMAIN, portrait et paroles sensibles...

    Le général, de Sairigné, Hubert Germain

    * Nos derniers Compagnons -  HUBERT GERMAIN, portrait et paroles sensibles...

     Gabriel de Sairigné

    Hubert Germain participe dès lors à la campagne de Libye au sein de la 1ère Brigade.

    « A la Légion, j’avais des chefs comme le capitaine de Sairigné qui a été un cerveau dans la bataille…, le capitaine Arnaud, Simon, Messmer, Baudenom de Lamaze tué dans les prémices de la bataille. Quand vous êtes là vous vous sentez fort, quand vous avez des hommes déterminés, vous formez un bloc, et ce bloc-là était impénétrable. » (2)

    Aux côtés du Capitaine de Sairigné, Hubert fait l’apprentissage des patrouilles solitaires, des Jocks colonnes ensablées de la Légion.

    « Nous sommes en Libye. On s’imagine -  le public, qu’il y a une ligne de part et d'autre, et puis on joue un mauvais tennis si vous voulez, à se détruire, mais on s’imagine que l’on est face à face. Dans le désert, on n’est pas face à face, dans le désert on est comme sur un océan. La conception même de la bataille n’est pas du tout la même. Oui, il y a le sable, il y a de vagues repères, c’est une affaire entendue, mais quant à l’ennemi, il est partout. Il est devant vous, il est à gauche, il est à droite, il est derrière vous, et en l’air dans la mesure où des bombardiers viennent (perturber ?) votre propre évolution. Il était aussi au sol même… il y avait une profusion d’installation de mines, qui fait que malgré tout, il fallait regarder partout où on mettait les pieds.

    Quand vous êtes dans le désert, vous avez des valeurs essentielles qui reviennent : la valeur de l’eau, la valeur de l’ombre, la valeur de vos armements qu’il fallait toujours, chaque jour, nettoyer, de façon à ce que le sable ne s’incorpore pas dans l’élément de frottement des armes. Avoir conscience de la valeur des choses… vous ne savez pas ce que c’est après le désert que de prendre votre première douche, vous avez honte… vous avez honte parce que vous gâchez de l’eau.  

     

    * Nos derniers Compagnons -  HUBERT GERMAIN, portrait et paroles sensibles...

     

    La nécessité de naviguer au soleil, au compas solaire… il fallait aussi la nuit pouvoir connaître certaines constellations, car les cieux là-bas étaient sensationnels, il y avait des millions d’étoiles, un ciel d’une pureté extraordinaire. A une heure donnée, on pouvait en déduire le lendemain, sans regarder nos montres :  telle constellation est à tel endroit, il doit être telle heure à ce moment… » (2)

     ***

    Mais saurait-il se battre se demandait Hubert ? Le 27 mai 1942, lorsque pendant deux heures, les vagues de chars de la division Ariete se brisent sur les défenses de Bir Hakeim, ses derniers doutes s’estompent : il reçoit l’ordre de se rendre vers une pièce d’artillerie située à 400 mètres de son trou et se force à marcher à pas lents sous la mitraille. « Est-ce que vous allez vous décider à courir, bon sang ! ». Il se mit alors à filer à toutes jambes et arriva à la batterie vivant et heureux : il avait gagné le respect des autres et de soi-même. (1) « Je dois dire que les officiers de Légion n’avaient aucune morgue. Quand je suis arrivé à la Légion, j’ai été très bien reçu, mais à partir du moment où j’ai fait mes preuves, c’était fini, je faisais partie du clan ». (2)

    Le 27 mai, il est détaché de la compagnie de Sairigné en appui de la compagnie d’Arnaud, comme chef d’une section antichars d’une trentaine d’hommes, à la compagnie lourde de la Légion (la seule compagnie équipée de d’antichars et de mortiers).

     

    « Quelle était l’importance des français de métropole dans cette affaire ? elle était relativement réduite. Vous aviez deux bataillons de Légion étrangère, vous aviez le Bataillon d’Infanterie de Marine et du Pacifique, les gratteurs de guitare… quand ils lâchaient leurs guitares, vous n’aviez pas intérêt à vous trouver en face d’eux !   Il y avait des éléments nord-africains, un bataillon d’Oubangui-Chari…

    Les fusiliers marins, qui étaient un rassemblement d’hommes courageux, déterminés, gueulards comme il n’est pas permis, ont été fantastiques, on les aimait vraiment bien !  Au point de vue antiaérien, ils ont été absolument remarquables. Pour eux, ça a été très très dur.  J’ai vu devant moi un des stukas foncer et les fusiliers marins arriver à stopper le stuka dans sa descente et éclater presque sous mes yeux, il ne restait plus rien et le pilote était en morceaux.

    La mission était pour nous de tenir huit jours en cas d’opération. Donc si l’on veut regarder les évènements de Bir Hakeim dans le cadre de l’opération d’offensive menée par les Allemands, il faut bien considérer que la mission dévolue aux Français : huit jours, on en a fait quinze… » (2)

    Au cours de la Sortie de vive force de Bir Hakeim le 11 juin, apprécié pour ses dons d’orientation, il avait été inclus dans les tous premiers groupes. Quand le couloir s’est embrasé, il a eu l’immédiat sentiment que sa vie était finie… Et il fonça. Si vite et si efficacement que ses hommes, maintenant sauvés, lui témoignent : « C’était pas difficile. A la lueur des fusées, comme vous êtes grand, on n’a eu qu’à vous suivre ! ».

    La borne B. 837 atteinte, sa section défile sous les yeux du chef de la brigade. « Merci Germain ! » lui lance Koenig sous les yeux des hommes ébahis. (4)

    « Quand nous sommes sortis de Bir Hakeim, nous avons vu les journaux… tous les journaux du Caire d’Alexandrie étaient remplis jour par jour des combats que nous menions : -  Ah ils sont là, ils se battent, ils tiennent, ils tiennent encore, ils tiennent toujours !  Nous avons vu des spectacles étonnants avec nos véhicules -  il ne nous en restait pas beaucoup, criblés d’éclats d’obus, je l’ai vu devant moi parce que nous avons été obligés de freiner : la colonie grecque française ou libanaise qui était là, dans une démarche quelque peu ostentatoire mais propre à l’Orient – embrassait la trace de nos pneus…

    Nous nous sommes retrouvés ensuite quelques jours près du Caire, et le général de gaulle est venu nous voir… c’était le jour où il a remis la croix de la libération au général Koenig, à Amilakvari et au capitaine de Sairigné …  il est venu et il s’imaginait trouver des gens traumatisés… il s’est retrouvé alors sous une tente où nous étions. Les jeunes sous-lieutenants, c’est à dire nous autres… dans un réflexe de gamins, on avait préparé un coup et on s’est dit on va dire au général : « Bir Hakeim, c’est pas une mince affaire,  il faut qu’il y ait quelque chose de commémoratif de la bataille, une médaille, un titre… on voudrait bien qu’il y ait quand même quelque chose qui nous distingue des autres… » « oui, je vais y penser, faire un arrêté… « , et il s’attendrissait le général… « C’est tout vu : voilà le texte de l’arrêté ! il a été surpris : « J’ai pas de stylo… » « en voilà un mon général », il était de plus en plus coincé (rires) - « où voulez-vous que je me mette ? » un sous-lieutenant s’est penché : « tenez mon général, vous pouvez signer ». A ce moment-là, on n’avait pas le général en face de nous, on avait un père. Il a signé. Il y fait allusion dans ses mémoires, il avait passé une journée sympathique, épatante à la Légion.  Quand il est reparti, il a été salué par le grand salut de la Légion, le salut au Caïd.. Si je vous ai dit ça, c’est pour vous montrer dans quel état d’esprit nous étions… pas des vaincus, mais des demandeurs, nous voulions retourner à la Bataille. C’est pour ça que quand il a fallu repartir à El Alamein, on était très très contents d’y retourner… ». (2)

    Hubert Germain est cité à l’ordre de l’armée pour les combats de Bir-Hakeim et promu sous-lieutenant en septembre 1942. Il prend part ensuite aux combats de la 1ère Division française libre (1ère DFL) à l'Himeimat (El Alamein) en Egypte en octobre 1942 puis en Tunisie jusqu'en mai 1943.

    « Il n’y avait pas que la bataille, il y avait aussi la grandeur des hommes, et un combat spirituel pour certains d’entre nous. Lorsque le colonel Amilakvari a été tué à El Alamein, ça a été un choc à travers la Légion. Nous l’avons enterré, et sous les ridelles d’un camion, la messe a été dite, et le Père Malec, Yougoslave a célébré la messe, et au moment de l’homélie, il s’est adressé à Dieu : « Mais comment peux-tu nous laisser comme ça ? Nous sommes dans un combat pour la Paix, rétablir la Liberté, et tu prends les meilleurs de nous-mêmes ! » C’était un cri de révolte et qui n’était possible de la part du Père Malec - c’était mon opinion personnelle, que parce que nous avions fait tout ce qu’il fallait faire, nous n’avions rien à nous reprocher… Mais ce qui nous a fait mal au cœur, c’est de voir qu’à Alexandrie, il y avait une flotte française qui était là et qui ne participait pas aux combats… cela nous a fait mal, cela nous a fait très mal et je dirais, un peu honte pour eux ». (2)

    En Italie, le 24 mai 1944, devant Pontecorvo, alors qu’il commande une section antichars en appui du 1er BLE, le lieutenant Germain dirige le tir des mitrailleuses lourdes de sa section pour continuer à appuyer le bataillon qui attaque le long du Liri. Avançant trop vite, il se retrouve isolé et à découvert. Il est cueilli par un obus de char qui le blesse à la hanche et doit être évacué sur Naples.

    Un mois après sa blessure, fin juin 1944, Hubert Germain retrouvait sa division et la guerre. La fatigue l‘accabla aussitôt. Un ami venait d’être tué. Il avait le moral à zéro, remâchait des idées noires, quand un motard est arrivé. « Lieutenant Germain ? – Oui, c’est moi. – Message de la division. Il lut : « Ordre est donné au Lieutenant Germain de se présenter au terrain d’aviation à Caserta, demain à onze heures. Le général de Gaulle le recevra dans l’ordre de la Libération » Jour dit, heure dite, le général s’approcha et prononça la formule rituelle : « Nous vous reconnaissons comme notre Compagnon dans la Libération de la France dans l’honneur et par la victoire ». (1)

    Hubert participe ensuite au débarquement de Provence en août 1944, qui lui inspira en 2012 ce souvenir et cette réflexion :

    « Si vous demandez une définition de la Patrie, personne ne vous la donnera. Nous avons chacun une définition de la Patrie. Je suis allé il y a deux ans à une promotion à Saint Cyr de Pierre Messmer, les jeunes étaient là ainsi que leurs parents. On sentait bien qu’ils ne savaient plus ce que c’était. J’ai été amené à intervenir et je leur ai dit  : " je vais vous donner ce qu’est ma définition de la Patrie :  lorsque nous avons débarqué sur les côtes de Provence, j’étais là en attente sur un bateau hollandais … au moment de débarquer, nous avons plongé dans les landing-craft, et nous nous sommes dirigés vers la côte, moi-même j’étais en tête du bateau. La trappe s’abaisse, l’officier de marine qui commandait le landing-craft nous dit « Go ! », nous nous sommes précipités et tout d’un coup je me suis dit mais qu’est ce qui se passe ? Mes jambes ont fléchi, je suis tombé à genoux. Il y avait l’odeur des pins, le bruit des cigales… un peu affolées les cigales, quand même, et j’ai pleuré. La Patrie, c’était une odeur retrouvée, la Patrie à ce moment-là, c’était aussi une chanson, le chant des cigales ». (2)

    Hubert Germain participe ensuite à la libération de Toulon, de la vallée du Rhône et de Lyon. Il prend part ensuite aux campagnes des Vosges, d'Alsace et termine la guerre en avril 1945 dans les Alpes Maritimes.

     « Le 30 avril 1945, j’ai reçu un télégramme, mon père serait le lendemain à la gare de Cannes. Il avait servi pour Pétain à Djibouti, puis avait quitté le Maréchal, avait été arrêté par la Gestapo et déporté. Quand il est descendu du train, je l’ai à peine reconnu. Nous avons fait quelques pas, puis je me suis tourné vers lui : « mon général, la compagnie de légionnaires est là pour vous rendre les honneurs ». (3)

    Appelé comme aide de camp auprès du général Koenig commandant les forces françaises d'occupation en Allemagne, le lieutenant Hubert Germain est démobilisé en 1946.

    « Début 1946, deux gendarmes ont sonné à ma porte. Devenu l’aide de camp du général Koenig, j’étais en uniforme et ils m’ont salué. « On cherche Hubert Germain. – Qu’est-ce qu’il a fait ? – Il était de la classe 40, second semestre. Il a déserté. » Je leur ai expliqué mes états de service et je les ai sentis gênés. Les républiques ont beau passer, l’administration reste, avec toute sa connerie ». (3)

    En 1946, Hubert Germain avait 25 ans, venait de se marier et avait la vie devant lui. Que faire désormais ? Continuer une carrière militaire ? Il aurait pu. Mais il fallait se colleter avec les officiers qui rentraient de captivité et les capitulards qui sortaient de leur trou. Ils n’avaient pas perdu de leur morgue, bien au contraire, elle était augmentée de leurs jalousies et de leurs rancoeurs. Le Français libre savait qu’il ne pourrait les supporter. Il quitta donc l’Armée.

    Hubert Germain a fait de la politique… Il est devenu marie de Saint-Chéron en Essonne puis député de Paris, gaulliste bien sur… Premier Ministre, Pierre Messmer qui l’avait déjà fait entrer dans son cabinet quand il était ministre des Armées lui proposa les PTT puis les relations avec le Parlement.

    Malgré tout cela, les honneurs, les distinctions, les combinaisons politiques, il ne parvenait pas à y prendre réellement goût, conclut Benoît Hopquin. (1) 

    « Il y a quelque chose de très fort dans cette affaire. Je me souviens d’un jésuite, le père Starcky, très érudit, qui a d’ailleurs travaillé sur les manuscrits de la Mer Morte. Nous avions été faits Compagnons ensemble. Il me disait « nous avons brûlé notre meilleur charbon là-bas ». Et c’est vrai. Nous avions donné le meilleur de nous-même mais nous avons touché à quelque chose d’essentiel, à la signification de nos efforts, à notre signification humaine, la valeur de toutes les choses essentielles ; pouvoir se conduire soi-même, se dire ne jamais suivre de traces dans le désert mais se créer son propre chemin ;  c’est-à-dire assumer ses propres responsabilités. (2)

     

    * Nos derniers Compagnons -  HUBERT GERMAIN, portrait et paroles sensibles...

     Ordre de la Libération

    « Dernièrement, à la suite des évènements de Libye, les autorités françaises se sont rendues là-bas. Il n’y en a pas un d’entre eux qui se soit rendu à Bir Hakeim d’un coup d’hélicoptère. Il y a quand même un cimetière là-bas… les ministres des anciens combattants se sont peu préoccupés de ce cimetière ; il est dans un piètre état.

    Regardez à l’heure actuelle, nous sommes devant un vide sidéral. On est obligés de remettre l’histoire sur le tapis, de rechercher des témoignages… 

    Vous savez, je suis très philosophe. Prendre conscience, c’est déjà difficile pour les Français. Les faits nous appartiennent à nous ; je vous en livre un peu, c’est de la mémoire, c’est de la chronique, parce que je ne suis pas le seul, je vous donne mon point de vue, c’est le temps des chroniqueurs… Après ça il y a la prétention des historiens qui veulent expliquer la bataille, en importance, en l’exaltant ou en la diminuant. Ils prennent parti, c’est pas bon. Mais derrière les historiens va venir le temps de la légende. Et je crois que c’est la légende qui est importante.

    A la Légion nous marchons sur la légende des combats de Camerone, vous ne pouvez pas imaginer ce que ça représente. D’ailleurs le 30 avril prochain, la Légion étrangère fêtera Bir Hakeim, mais dans la soumission à l’évangile de Camerone. L’officier qui a été tué à Camerone avec tous ses hommes avait une main artificielle, que l’on a récupérée. Et chaque année le 30 avril, le bois du capitaine Danjou est sorti et porté. Et c’est à moi que revient cet honneur, pas du tout par mes mérites, mais parce que je suis le dernier officier de la 13. Et c’est quelque chose de terrible, vous ne pouvez pas imaginer… Le gamin de Bir Hakeim, c’est toi qui es là, alors tâche de bien te tenir parce qu’ils sont tous là à te surveiller (rire). Ça m’impressionne…

     

    * Nos derniers Compagnons -  HUBERT GERMAIN, portrait et paroles sensibles...

    Aubagne, Camerone 2012 . Photo Arnaud Beynat

     

    Je voudrais bien dire une dernière chose : Bir Hakeim a été déterminant pour la France au Combat : s’il n’y avait pas eu Bir Hakeim, c’était rapé… (2)

     

    Hubert Germain est Grand Croix de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération et titulaire de plusieurs décorations étrangères .

     

    Sources des extraits de cet article :

    (1)  "Nous n'étions pas des héros". Benoit Hopquin, Calmann-Lévy, 2014

    (2) Entretien audio avec Hubert Germain pour le documentaire « Bir Hakeim, ici était l’âme de la France Libre », réalisé par Frédéric Roumeguère. ADFL/ Fondation de la France Libre, 2012.

    (3) Article du journal Le  Point

    (4) 1061 Compagnons, histoire des Compagnons de la Libération. Jean-Claude Notin, Perrin, 2000

    Vidéo Le Point LIEN

     

    * Nos derniers Compagnons -  HUBERT GERMAIN, portrait et paroles sensibles...

     


    2 commentaires
  • Extrait du livre de Benjamin Massieu à paraître aux Editions Pierre de Taillac. Publié sur la page Facebook "Le Royal-Voyou , l'épopée des fusiliers marins de la France Libre", diffusé sur le Blog avec l'aimable autorisation de l'auteur.

     

    Il y a 76 ans : la bataille de Bir Hakeim. Pour marquer l'évènement, voici en avant-première un 6e extrait de mon livre à paraître consacré à l'histoire des fusiliers marins de la France Libre. Aujourd'hui, une journée particulière : le 1er juin 1942, marqué par de grandes victoires mais aussi la perte de valeureux fusiliers marins.
    Bonne lecture !

    Benjamin Massieu... 

     

     *****

    Lundi 1er juin. Vers 9 heures, la 1re batterie de Bauche et Le Goffic « appareille » avec le bataillon du Pacifique, direction Rotonda Signali toujours inoccupée et où la brigade doit se regrouper une fois Bir Hakeim évacué. Les deux canons de Bauche doivent se tenir à droite de la colonne et ceux de Le Goffic à gauche. Au total, 34 marins et 4 Bofors.

    Le mouvement sera éclairé par des automitrailleuses britanniques et couvert au nord par une brigade motorisée anglaise en charge de gagner Rotonda Mteifel. À 10 heures, c’est la mitrailleuse quadruple du quartier-maître Audren qui part escorter la colonne du commandant Puchois qui va faire une liaison avec les Britanniques.

    En prévision du départ du reste de la brigade, note Constant Colmay, « on travaille ferme à la pièce Le Borgne. Les pointeurs Guitton et Bertin graissent et astiquent tandis que Choquer et Moniot gréent des lames-chargeur avec les obus calibrés par Daviault et Giorgy. Genovini, le chauffeur, qui a servi le thé matinal, fait tourner le moteur de son camion en chantant à pleine voix. Carnet en main, Le Borgne compte les munitions, les vivres et l’essence et pousse un coup de gueule quand quelque chose ne va pas à son idée. » (1)

    Le quartier-maître Le Borgne est un fusilier marin de l’école de Lorient, rallié de la première heure. « Trapu et solide comme un roc, il est d’un extérieur froid et maussade. » Mais Le Borgne est aussi un remarquable entraîneur d’hommes reconnu comme tel par ses chefs.

    Vers 11 h 40, Daviault appelle ses camarades « à la soupe ». Tout le monde se précipite dans l’abri-popote à l’ombre. Les discussions vont bon train sur le déroulement de la bataille quand Le Borgne interrompt tout le monde d’un « chut » énergique. Il est 11 h 50. Un ronronnement bien connu se fait entendre. « – Alerte ! crie le chef de pièce au moment où, déjà bien convaincus de la chose, les sept marins, bousculant table, sièges et gamelles, foncent à leur poste de combat. »  (2)

    En quelques secondes, tout le monde est sur la pièce. À ce moment, en bordure nord-ouest du camp, la pièce de Bernier et de Charpentier ouvre le feu aux obus traçants afin que les autres pièces repèrent la direction des avions ennemis. Apercevant les petits nuages noirs formés par l’éclatement des obus, Le Borgne fait tourner la plate-forme de sa pièce. Les avions ennemis, 12 Junkers 87, les fameux Stukas, apparaissent, déjà pris à partie par Fremeaux, Canard et Laporte. Ils doivent rompre leur formation serrée. Le Borgne fait ouvrir le feu à sa pièce tout en hurlant des corrections de tir. La pièce tire tout ce qu’elle peut. Le recul génère un nuage de sables qui complique d’autant plus la visée. Les Stukas descendent brutalement en piqué et lâchent leurs bombes à tour de rôle.

    Colmay raconte : « Cet avion qui, dans un hurlement sinistre, pique sur chaque pièce en donnant l’impression qu’il va tout pulvériser, fait trembler les cœurs et courber les épaules mais, debout à leur pièce comme à bord, nus jusqu’à la ceinture et casque plat sur la tête, les marins tirent toujours. À chaque explosion, les torses sont douloureusement cinglés par les jets de gravier. Dans ce décor hallucinant, de nombreux points rouges apparaissent ; ce sont des camions qui brûlent… et qui sautent. Le départ de la batterie Bauche a créé un trou dans la défense D.C.A. et c’est Le Borgne qui en subit déjà les conséquences, plusieurs fois pris à partie. Les bombes ont explosé tout près et, malgré les secours que lui prêtent Le Sant et la batterie anglaise, les Stuka s’acharnent sur lui. Sans arrêt, le chargeur alimente sa pièce qui tire à cadence accélérée, et il va bientôt falloir changer le tube rougi. Les corrections de tir sont inutiles et Le Borgne pare au plus pressé en virant lui-même pièce et pointeurs du côté de l’assaillant le plus dangereux. » (3)

    Soudain, un des Stukas pique droit sur la pièce Le Borgne.

    « Le Borgne a vu, et il va se défendre : – Feu !… Feu ! hurle-t-il… Moniot écrase la pédale sous son pied et, les yeux exorbités, enfile les chargeurs dans le Bofor surchauffé… Les obus de 40, en un trait de feu continu, filent en direction du Stuka qui ne dévie pas d’un pouce. Déjà, dans un vrombissement du tonnerre, l’engin de mort remonte en chandelle car il a largué ses trois bombes et toutes trois explosent en plein centre de l’emplacement où tout est balayé. La pièce est tordue et culbutée, les sacs de sable éventrés et volatilisés, les corps déchiquetés et broyés… » (1)

    Les quartiers-maîtres Le Borgne, Genton, Bertin et les matelots Monniot, Georgy et Genovini sont morts. Seul le quartier-maître Daviault s’en sort miraculeusement avec des éclats dans la jambe. Leurs camarades observent, sans pouvoir intervenir car les munitions sont en train d’exploser dans le camion de Genovini. Le tube tordu, le canon est hors-service alors que son affût et ses quatre roues, situés en-dessous du niveau du sol, sont intacts.

    Pendant ce temps, à la colonne en direction de Rotonda Signali, Bauche note : « Le train est rapide et nos canons "Bofors" avec leurs tracteurs trop bas ont du mal à suivre. À chaque alerte aérienne il faut stopper, mettre les pièces en batterie, et repartir ensuite pour rejoindre la colonne. Après avoir fait cinquante fois de suite cet exercice sous le soleil implacable, les hommes sont rompus. Cap, Pontillon. Joudrier, Lebail, malgré leurs muscles imposants sont complètement fourbus. » (4)

    Enfin, à 19 h 30, la colonne arrive sur son objectif, ancien camp italien à l’abandon situé en plein désert.

    « Les marins fourbus étaient couverts de poussière. Rotonda Signali ressemblait sur la carte à un petit pain posé à côté d’un croissant sur la grande nappe de sable plat. Les unités se disposèrent pour le mieux dans les alentours désolés de ce paysage aride. » (5)

    À 20 heures, alors que le bivouac s’établit, c’est l’alerte aérienne. Les fusiliers marins vont avoir du travail : quatre Messerschmitts 110 piquent en rase-motte et mitraillent la colonne. Bauche et son chauffeur se jettent hors de leur pick-up pour s’abriter derrière les roues. La mitraille tombe tout autour. La voiture est touchée et immobilisée avec ses deux roues tordues et crevée et le moteur atteint.

    Au même moment, d’autres fusiliers marins s’affairent sur leur pièce et ouvrent le feu mais sans résultat. Les avions s’éloignent, puis virent et reviennent à l’attaque à seulement 30 m d’altitude. Soudain, l’un d’eux explose en deux : la première pièce de la 2e section, commandée par Malesieux, vient d’abattre son premier avion. Il y a maintenant six Messerschmitts 110 et trois Messerschmitts 109 au-dessus des Français. La deuxième pièce de la 2e section est touchée par la mitraille d’un avion ennemi au moment d’ouvrir le feu. Le tracteur est transpercé et le moteur démoli. Le chef de pièce, Fiémaux, est indemne, mais Monville, Pouvrasseau et Miremont sont blessés, ainsi que la pauvre chienne de la section qui reçoit trois éclats. Aucun de ces blessés ne l’est toutefois grièvement et tous pourront être évacués en ambulances.

    Il est à peine 20 h 05 quand une nouvelle attaque en rase-motte survient. Six avions en deux groupes piquent pour se croiser au-dessus de la pièce du quartier-maître Rey qui va parvenir à en abattre deux en un seul coup comme le raconte l’enseigne de vaisseau Bauche : « La mitraille commence ; l'armement de la pièce, sans sourciller, continue à tirer. Le bruit des moteurs à vingt mètres, celui des mitrailleuses et du canon qui tire deux coups par seconde, sont noyés dans un tonnerre assourdissant, des flammes, une fumée noire, de l'huile chaude qui gicle partout autour de nous, des explosions dans tous les coins, des morceaux de tôle gros comme une armoire, tombent en sifflant. Nous sommes tous couchés par terre, suffoqués par la fumée... Que s'est-il donc passé ? Lorsqu'on y voit plus clair, je me relève pour constater que l'un des avions touché par un obus a perdu l'équilibre et en a accroché un autre; le tout est tombé sur nous dans une belle salade. » (6)

    Le quartier-maître Henri Bohuon, un des servants de cette pièce, note dans son carnet : « Encore une fois j’ai eu chaud. Un des avions abattus est tombé à coté de mon tracteur et lui a arraché le moteur qui vole à 20 m de là, juste le temps de me coucher et un bout d’aile d’avion de 2 mètres me défonce mon casque, me blesse superficiellement à l’avant-bras et au côté droit. Je suis assommé sur le coup mais réalise vite que c’est par miracle que je ne suis pas tué. J’aurai levé la tête, j’étais décapité. » (7) 

    Un des camions a été coupé en deux et le feu s’y déclare. Miraculeusement, tout le monde est indemne. « La pièce est avariée et il faut la mettre à l'abri d'une nouvelle attaque et des munitions du camion incendié qui commencent à sauter. » (8)

    À peine dix minutes de répit sont laissées aux marins qui en profitent pour s’abriter et abriter leur matériel quand survient une nouvelle vague à 20 h 15 : trois Messerschmitts 109, douze Stukas et deux Messerschmitts 110 reviennent à l’assaut. 24 bombes de 250 kg tombent à l’endroit même où se trouvait la pièce de Bauche quelques minutes plus tôt. Le choc de l’explosion secoue tout le monde, la terre vibre plusieurs secondes, les éclats sifflent aux oreilles et des pierres volent dans tous les sens. Encore une fois, les marins ont de la chance : personne n’est touché. Un avion passe si près de la quatrième pièce qu’il manque de la toucher avec son aile. Mais les fusiliers marins qui servent ce canon ne manquent pas, eux, leur coup : d’un obus en plein moteur, ils envoient l’avions ennemi s’écraser contre la falaise. Un des camions de munitions est atteint par des balles incendiaires et explose à son tour. Ce combat intense entre l’aviation ennemie et la D.C.A. des fusiliers marins a à peine duré vingt minutes. Quatre Messerschmitts 110 ont été abattu. Les avions ont pour leur part réussi à détruire deux camions, un tracteur, un pick-up, à avarier une pièce et à faire trois blessés. Les deux compagnies du bataillon du Pacifique qui font parties de la colonne comptent pour leur part trois tués et quatre blessés.

    « La nuit est complètement venue maintenant et la lueur des incendies va durer jusqu'à l'aube. Dans l'obscurité, les matelots réparent les avaries et préparent des munitions, en vue d'une prochaine alerte. » (9)  Avant de s’endormir, le chauffeur de Bauche va visiter les restes des appareils abattus. « Au milieu de l’aluminium tordu il ne put trouver qu’un canot pneumatique qui s’était gonflé automatiquement et sur lequel adhéraient encore des morceaux de cuir chevelu. Ironie du sort : il avait perdu son véhicule en plein désert et il trouvait en échange ce bateau en caoutchouc ». (10)

    Pendant les exploits de la section Bauche à Rotonda Signali, Bir Hakeim a encore été la cible d’attaques aériennes. Après le passage de quatre Junker 88 à 13h, une délégation de chaque batterie est envoyée à 15 h à l’enterrement des morts de la pièce Le Borgne, près du groupe sanitaire divisionnaire. Koenig et de Larminat viennent saluer les corps. Deux autres attaques ont lieu, à 18h (par 12 Junker 87) et à 18h45 (4 Junker 88) mais elles n’ont pas des conséquences aussi funestes.

    Dans la soirée, Hubert Amyot d’Inville diffuse l’ordre du jour suivant:

    « Fusiliers marins,

    Sept des vôtres ont été tués ce matin à leur poste de combat. Le coup est rude, mais nous ne devons pas faiblir une seconde. L’aviation ennemie fait tout ce qu’elle peut pour dégager son armée qui sait la bataille perdue pour elle. Ces diversions ne changent en rien l’avance des forces amies. Le moment n’est pas de s’attendrir, mais de combattre.

    Vos camarades sont morts pour la France Libre.

    Vive la France. »  

     

    (1,2,3) Les fusiliers marins à Bir Hakeim, Extrait de la Revue de la France Libre, n° 62, novembre 1953.

    (4) Jacques Bauche,  À force de vaincre, p. 190-191.

    (5) Jacques Bauche, Jean Marie de l’île de Sein.

    (6) Jacques Bauche,  À force de vaincre, p. 191-192

    (7) Carnet inédit d’Henri Bohuon – Notes en date du 1er juin 1942

    [8] Jacques Bauche, À force de vaincre, p. 192.

    [9] Jacques Bauche, À force de vaincre, p. 192

    [10] Jacques Bauche, Jean Marie de l’île de Sein

    ****

    Retrouvez 20 pages de photographies des fusiliers marins dans notre Album RFM


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