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Par authion le 10 Juin 2018 à 18:43
Ces totems représentent la paix, le respect et l'égalité.
(Photo internet)
Ce cœur qui haïssait la guerre…Ce cœur qui haïssait la guerre voilà qu’il bat pour le combat et la bataille !
Ce cœur qui ne battait qu’au rythme des marées, à celui des saisons, à celui des heures du jour et de la nuit,
Voilà qu’il se gonfle et qu’il envoie dans les veines un sang brûlant de salpêtre et de haine
Et qu’il mène un tel bruit dans la cervelle que les oreilles en sifflent
Et qu’il n’est pas possible que ce bruit ne se répande pas dans la ville et la campagne
Comme le son d’une cloche appelant à l’émeute et au combat.
Écoutez, je l’entends qui me revient renvoyé par les échos. Mais non, c’est le bruit d’autres cœurs, de millions d’autres cœurs battant comme le mien à travers la France.
Ils battent au même rythme pour la même besogne tous ces cœurs,
Leur bruit est celui de la mer à l’assaut des falaises
Et tout ce sang porte dans des millions de cervelles un même mot d’ordre :
Révolte contre Hitler et mort à ses partisans !
Pourtant ce cœur haïssait la guerre et battait au rythme des saisons,
Mais un seul mot : Liberté a suffi à réveiller les vieilles colères
Et des millions de Français se préparent dans l’ombre à la besogne que l’aube proche leur imposera.
Car ces cœurs qui haïssaient la guerre battaient pour la liberté au rythme même des saisons et des marées, du jour et de la nuit.Robert Desnos, L’honneur des poètes, 1943.
Plusieurs heures de travail ont été nécessaires pour la réalisation de ces œuvres, financées par les parents d'élèves,
la commune d'Obenheim et le B.M.24
Ces œuvres ont été réalisées par les enfants de l'école avec l'aide des enseignantes et de Mme FEREIRA professeur de poterie.
(Crédit photos école Sabin Salinas - Obenheim)Cette petite colombe blanche sur le totem du "Respect" a pour nom... "BRIGITTE"
Fondation B.M.24 Obenheim
2 commentaires -
Par authion le 10 Juin 2018 à 14:01
Les tombes furent déplacées à Tobrouk par la suite
Extraits du Dossier pédagogique en 5 parties téléchargeables en PDF LIEN
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Par authion le 10 Juin 2018 à 13:14
L'intégralité de la conférence de Claude Cornuel sera prochainement publiée (PDF) dans notre rubrique Publications
Claude J. CORNUEL
III La Sortie de Bir Hakeim, le 11 Juin 1942
" De GAULLE télégraphie à KOENIG le 10 juin : "Général Koenig, sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil ". Vers 3 heures de l'après-midi ces phrases sont diffusées à toutes les unités.
Faut-il mieux être un héros mort qu'un vaincu vivant ? Si nous sommes faits prisonniers comment seront- nous traités ? Serons-nous exécutés comme Francs-Tireurs ? S'il nous reste un jour à vivre, vivre un jour de liberté et vendre chèrement notre peau, pensais-je. Si je meurs, au moins les miens sauront que je suis mort pour la liberté et pour mes idées.
Nous ne pouvions plus recevoir de secours, il va falloir tenter la sortie autant que possible d'une façon discrète. Nos vaillants aumoniers toute la journée passent dans nos rangs. Le Père HIRLEMANN, le nôtre, saute dans l'observatoire. Nous nous serrons la main. Il sait que je suis protestant. Il n'y a qu'un seul Dieu lui dis-je, je suis croyant. Je n'ai pas peur devant lui. Nous nous embrassons.
Le général BROSSET, André THOREAU, MIRKIN (Légion) , Père Raoul HIRLEMANN et Jules MURACCIOLE (Légion)
En face de nous la 90ème division allemande et la division Trieste, appuyées par une vingtaine de batteries et un peu plus d'une centaine de chars, sont prêts à donner l'assaut final. Nous sommes nerveux mais effroyablement calmes.
L'ordre de sortie arrive enfin le 10 juin à 5 heures du soir. A partir de minuit, nous sortirons au Nord-Est de la position dans un ordre qu'il faudra respecter scrupuleusement, minuté, si faire se peut, pour attirer le minimum d'attention.
Le passage aura été déminé et aura une largeur telle que deux véhicules pourront y passer de front. Nous aurons à suivre la direction 213 sur la boussole à huile, jusqu'à la rencontre de feux qui sont allumés à une distance de quelques kilomètres de la sortie.
Le Capitaine réunit les 3 officiers qui lui restent ; à RAVIX de s'assurer de mettre hors d'état les pièces de 75 et rassembler les hommes, dont les servants malgaches. A BORIS de voir et de rassembler les véhicules en état d'être utilisés, faire le plein d'essence dans la mesure où c'est possible, augmenter ceux dont le réservoir était vide ou presque vide ; vérifier les armes portables ; rendre inutilisables les objets de campements, veiller à ce que les pièces administratives soient embarquées dans l'auto mitrailleuse du Capitaine.
Jean Mathieu BORIS
A moi de m'occuper des rations d'urgence, des médicaments de première nécessité ; faire régler les montres de tous ceux ayant par leur grade une autorité, afin que tout se passe comme prévu. Je retourne à ma tente fourre dans mon sac squaremouth qui me suivra jusqu’à la fin de la guerre, mes objets de toilette, ce qui me reste de whisky, tabac, cigarettes, une bouteille d'eau de Cologne à trois quarts pleine. J'ai un flacon d'un quart de litre d'alcool à 90°, de l'ouate, des paquets de pansements individuels, des cartouches pour mon pistolet 7/65, des bonbons acidulés, de l'alcool de menthe. Je flanque le tout dans le sac que je portai plus tard dans l'auto mitrailleuse du Capitaine. Ma cantine contient une paire de slacks neuves des chemises repassées, une paire de Desert-boots toute neuve. Dommage de laisser tout cela. Je me rase, enfile les slacks, prends une chemise propre chausse les chaussettes neuves. Je sors ma cantine hors du trou, j'y verse de l'essence. Je ne l'enflammerai pas tout de suite, j'ai le temps.
J’entends le bruit caractéristique d'arrivée d'un obus de 155. Je me flanque par terre. Ce n'est pas pour moi. C'est malheureusement pour un de nos véhicules en bon état. J'ai les oreilles qui bourdonnent. Par un hasard extraordinaire, l'obus a épargné les hommes qui étaient à proximité du camion touché. Une seule estafilade au bras d'un malgache qui saigne. Le bras n'est que substantiellement touché, je l'aide à mettre le pansement que je tire de ma valise. AZADIAN, un de mes hommes, produit mâtiné d'une japonaise et d'un arménien, échappé de Shanghai échappé de Grèce également et échoué à la Batterie après des aventures multiples quelques jours auparavant me regarde et me demande ironiquement si je viens pour le rassemblement. "Non lui dis-je, je viens vous transmettre les ordres du Capitaine pour la sortie". Je ne vois pas le sous-officier à proximité, mais je donne à AZADIAN les consignes à lui transmettre et devant regagner le poste d'observation lui demande de mettre le feu à ma cantine au moment du départ.
Ma visite a quelque peu rassuré les hommes. C'était surtout ma tenue qui les avait rassurés. Je leur étais apparu comme ils avaient l'habitude me voir. Je m'efforçais de rester calme et de ne pas laisser voir ce qui se passait en moi. Si j'avais montré trop d'émotion, le moral des hommes autour de moi aurait été atteint, il fallait ne pas s'exciter et se conduire exactement comme à l'exercice dans une cour de quartier. Je me sentais responsable de la vie des bonshommes qui m'observaient. Je pensais avec tristesse aussi que parmi les hommes autour de moi, d'autres tomberaient avant la nuit et ne seraient pas au rendez-vous. Je regagnai le P. C. du Capitaine.
La nuit était terne. J'assistai à un magnifique feu d'artifice : balles traçantes, signaux verts et rouges animaient le décor. De notre côté, les préparatifs du départ se poursuivaient dans un silence relatif. Il ne fallait pas donner l'impression que nous décrochions.
Enfin l'heure du départ arrive, les hommes sont silencieux, mais tendus. Nous sommes parmi les premiers à devoir franchir la passe. Je suis persuadé que si nous avons réussi à près de 4 000 sur 5 500 à échapper, c'est grâce à la discipline que nous avons observée au cours de toute cette opération.
Au début, effet de surprise, les assaillants certainement aussi énervés et fatigués que nous, s'attendaient à donner l'assaut final aux premières heures du jour et tachaient de récupérer. A une centaine de mètres du passage de sortie, il y eut un peu de flottement. Ne sachant pas ce qui se passait, les mitrailleuses ennemies tiraient au jugé, essayant de ralentir notre sortie, mais c'était sporadique. Je vis des camions s'égarer dans le champ de mines mais en ressortir.
Je me trouvais dans la tourelle de l'auto-mitrailleuse qui servait de guide aux 5 voitures qui nous suivaient.
Le Capitaine GUFFLET voulait vérifier que les phares de ces voitures étaient bien éteints et me demanda de lui céder ma place pour quelques instants. Prenant appui sur mes épaules, il émergeait de la tourelle, il venait à peine de terminer son ascension vers l'air libre qu'il retomba poussant un cri qui cessa presque immédiatement. Tout d'abord je ne compris pas. Je pensais que le Capitaine était douillet.
René GUFFLET
Hélas, il n'était pas douillet. Il était mort. Retombant dans mes bras, je sentis sur ma chemise une tache humide et tiède à hauteur de la poitrine qui s'agrandissait progressivement.Le visage du Capitaine crispé témoignait d'une souffrance indéniable, ses yeux qui paraissaient ouverts reflétaient l'étonnement.
Le Maréchal des logis LAGORCE au volant de la voiture me demande ce qui se passait. Je répondis " Le Capitaine n'est que blessé, j'en prends soin". Je demandai aux occupants de la voiture de se tasser un peu plus, aidé d'AZADIAN qui s'était joint à nous au moment du départ, nous installâmes le Capitaine le dos contre la paroi du véhicule, les jambes étendues. Je jetais une couverture sur le corps m'arrangeant que les autres ne voient pas sa figure.
Prenant appui sur une caisse de munitions, je sortis le buste de la tourelle. Nos voitures suivaient feux éteints. LAGORCE se doutait de ce qui était arrivé et réclama à boire. J'avais un peu de thé dans mon bidon. Je sortis de la valise la bouteille d'alcool à 90°, en versai une bonne dose dans mon " Mug " (genre de tasse ou gobelet émaillé que nous employions pour boire le thé), et y ajoutant du thé et le fit passer à Lagorce, qui but avidement, se contentant de dire : " C'est rudement fort ce truc-là " et après une seconde où il ralentit, il débraya, rembraya à nouveau et partit comme une flèche dans la direction 213. J'avais pris la boussole au moment où le Capitaine retombait dans mes bras. Ce n'est que plus tard que Lagorce m'avoua que s'il n'avait pas bu ma mixture, il n'aurait pas eu le courage de continuer. " Celui qui n'a pas peur n'existe pas " a dit le Maréchal Ney. Il faut être passé par là pour s'en rendre compte. Une seule de nos voitures nous avait suivi. Pendant cinq minutes j'eus l'impression que seules nos deux voitures avaient quitté l'enfer. Nous parcourûmes 5 kilomètres environ à toute vitesse. Quelques rafales de mitrailleuses tirant au hasard nous manquèrent.
Ici c'était redevenu calme. Là-bas, sur la position les balles zébraient l'atmosphère de leurs trajectoires, toujours ce feu d'artifice mortel. Tout d'un coup, j'aperçois 2 autres voitures qui nous ont rejoint. Elles appartiennent â notre unité. Je donne l'ordre de stopper.
La deuxième voiture, celle de RAVIX, vint se porter à ma gauche. RAVIX me crie : " Rien de cassé ? " Je descends de voiture et lui fais signe de descendre aussi : " Le capitaine a été foudroyé, il est mort. Ceux qui sont avec moi croient qu'il n'est que blessé, il faut continuer à rouler ". Nous repartons.
Laurent RAVIX
Un peu plus loin, je consulte ma montre, il est 3 heures et demi. La nuit est claire, je vois une silhouette qui nous fait des signes. LAGORCE allume ses phares. C'est un Français, il vient vers nous. Je reconnais le colonel MASSON, chef d'Etat-major de KOENIG. Il n'est pas blessé, c'est extraordinaire, il a sauté sur une mine, son conducteur a été tué. Il monte dans ma voiture. Je lui dis à voix basse, ce qui s'est passé. Il m'apprend que le capitaine MALLET a été tué. Masson est navré. " Koenig a dû sortir " me dit-il, " il doit être parmi ces voitures qui nous dépassent à toute allure et qui sont surement des nôtres ". Nous repartons, Masson à mon bord. Il ne nous quittera qu'à El Gobi.
Au centre, de gauche à droite : Laurent-Champrosay, René Masson, Capitaine Jacquin et André Thoreau - Livre d'Or des Français Libres
D'autres voitures nous dépassent. J'y vois des Fusiliers Marins mais plus d'Artilleurs. Nous arrivons enfin auprès des feux du rendez -vous. Nous sommes dans le "no man 's land ". La direction est toujours 213. Le réservoir d'essence est indemne, mais le radiateur bout.
Nous nous arrêterons un peu plus loin pour le laisser refroidir. Nous traversons un cimetière de voitures, des voitures anglaises reconnaissables à la Croix de St Andrews pour la plupart. Des voitures italiennes, quelques allemandes. L'aspirant BORIS qui s'est procuré un magnifique Luger, pris sur un officier allemand quelques heures auparavant, est devenu notre guide. Il scrute l'horizon avec ses jumelles ; il ne voit que des véhicules de chez nous qui roulent en ordre dispersé, mais toutes dans la même direction.
C'est ce qu'on nous a recommandé de faire. Il est 8 heures 30 du matin maintenant et l'aviation ennemie, peut -être avertie de notre fuite, va venir nous canarder. C'est un fait, on ne nous poursuit pas. Les hommes savent maintenant que le Capitaine est mort. On le couche étendu recouvert de la couverture. Le soleil est déjà haut et tape dur. Mes bonshommes sont hirsutes avec une barbe grise de quelques jours, leurs yeux brillent de fièvre. Mes malgaches sont gris. Dans le lointain, j'aperçois un Rassemblement, j'arrive à distinguer les véhicules qui le comportent. Ce ne sont pas des Allemands, ni des Italiens. Ils ne peuvent appartenir qu'à des British ou à des Français Libres. A 9 heures nous arrivons sur eux.
J'aperçois le Général de LARMINAT, le Major BARTON, un officier de liaison britannique, celui qui par le Français avec l'accent de Bordeaux ; n'est-il pas un des associés de Banton et Guestier, maison de vin célèbre qui exporte de Bordeaux dans le monde entier une grande partie de la production vinicole.
Je vois mon ami BENAND, correspondant de presse, ancien représentant de l'Agence Havas au Caire. Je rends compte au Général de LARMINAT des événements depuis notre départ de la position, de la mort de GUFFLET : " Où est-il ? - Dans la voiture mon général ". Ma voiture corbillard se vide.
Général de LARMINAT
Le Capitaine DULAU du Train m'envoie des hommes pour descendre le corps du Capitaine GUFFLET. Nous sommes tous au garde à vous pendant qu'on l'extrait de l'auto-mitrailleuse et nous saluons une dernière fois la dépouille de notre chef que le hasard n'a pas épargné. THOREAU et le lieutenant GROSSET m'assurent qu'on va donner une sépulture provisoire au Capitaine.
THOREAU m'indique que nous reformerons à Sidi Barrani. On veut repartir avec notre véhicule. Hélas, lui aussi rend l'âme. Nous sommes les hôtes du Train qui nous charge dans ses camions. J'ai conservé ma précieuse valise. Pour moi et mes camarades, Bir Hakim n'est plus qu'un mauvais souvenir. LAGORCE va piloter une voiture de l'artillerie dont le conducteur est blessé. Pendant que le camion du train nous emmène vers Sidi Barrani, je bois presque tout le bidon d'eau d'un litre rempli au point de rencontre. Je cède au sommeil. AZADIAN est resté près de moi.
J'atteindrai Sidi Barrani 36 heures plus tard pour me réveiller au milieu de mes camarades de la 2ème Brigade".
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Par authion le 8 Juin 2018 à 22:32
Yves de Daruvar, Compagnon de la Libération
La cérémonie religieuse des obsèques de Monsieur Yves de Daruvar ont eu lieu en la cathédrale Saint-Louis des Invalides le lundi 4 juin 2018. Les honneurs funèbres militaires lui ont été rendus, à l’issue de l'office religieux, dans la cour d’honneur des Invalides.
Reportage photos Michel POURNY
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