• Léo Barbier, aviateur de la Liberté 
    Forces aériennes françaises libres (FAFL) en  Angleterre
     
     
    * Stèles en mémoire des victimes de deux crash d’avions à Ormersviller (Moselle) en 1940 et 1943
     
     
     l’adjudant Léo Barbier (Photo internet) 

     
    Le 24 mars 1940, l’avion Potez 637, piloté par l’adjudant Léo Barbier, est allé en mission de reconnaissance à Kaiserslautern. Il  a été attaqué par 4 avions allemands ME 109 et a été abattu sur la ban d’Ormersviller (Moselle) au lieu-dit Weltersboesch à 50 m environ de la borne des Suédois. Il était accompagné par le sous-lieutenant Elie Brugerolles, mortellement blessé et le sergent Serge Dumas, blessé au poumon droit. Ce dernier meurt le 25 mars 1940 à Saint-Louis-lès-Bitche.

    Ces photos sont issues du site
     "Aérostèles" Lieux de mémoire aéronautique
    et sont la propriété de leur auteur Pierre Henuis. 

    * Stèles en mémoire des victimes de deux crash d’avions à Ormersviller (Moselle) en 1940 et 1943

    (Photo : Pierre Henuis) 
     

    * Stèles en mémoire des victimes de deux crash d’avions à Ormersviller (Moselle) en 1940 et 1943

    (Photo : Pierre Henuis) 
     

    Léo Barbier, également blessé,  sera  récupéré par une patrouille française. Après sa guérison, il est affecté le 21 juin 1940 à l’escadrille de chasse. Le 27 octobre 1942, il rejoint les Forces aériennes françaises libres (FAFL) en  Angleterre, puis rejointe le 9 juin 1943 le fameux escadron Normandie-Niemen. C’est le célèbre groupe de pilotes français qui a combattu sur le front russe. Le 15 octobre 1942, pilotant un Yakovlev Yak-1, son avion a été abattu près Smolensk où un mémorial a été  érigé pour lui rendre hommage. Depuis 1953, Il repose à Charmes la Grande (Haute-Marne)
     
     

    * Stèles en mémoire des victimes de deux crash d’avions à Ormersviller (Moselle) en 1940 et 1943

     (Photo internet) 


    Biographie de Léo Barbier


    (PILOTES et AS Français : 1939 - 45)


    • Chevalier de la Légion d'Honneur
    • Médaille Militaire 
    • Croix de Guerre 1939-45
    • Médaille des Blessés
    • Ordre de la Guerre pour le Salut de la Patrie (URSS)

    ***

    John Charles Prichard

     

    Le 6 septembre 1943 à 19 h 30 John Charles Prichard part  en mission, Il pilote un Landcaster III. C’est  une force de 605 avions dont 299 Lancaster, 195 Halifaxes et 111 Styirling. Elle  a pour  mission de bombarder  Mannheim et Ludwigshafen. John Charles Prichard, pilote un Landcaster III, c’est vingtième missions. Il est accompagné de six hommes d’équipage, dont cinq l’ont suivi dans 17 missions.  Au retour, un chasseur allemand l’a attaqué et a touché l’aile tribord. Prichard donne l’ordre de l’abandonner. Le bombardier, le mécanicien et le navigateur sautent par l’avant. Il est persuadé que l’opérateur radio et le mitrailleur de la tourelle ont sauté et il saute à son tour pensant que tout le monde a quitté l’avion. Il apprend plus tard que les deux derniers se sont écrasés avec l’avion sur le ban d’Ormersviller au lieu-dit Oderscheid  entre l’ancien château d’eau et la mardelle.

     

    * Stèles en mémoire des victimes de deux crash d’avions à Ormersviller (Moselle) en 1940 et 1943

    (Photo Joseph Antoine Sprunck)

     

    John Charles Prichard, ayant fracturé la colonne vertébrale, a été emmené à l’hôpital SS de Hombourg, et le 19 septembre, il rejoint le Stalag de Sagan en Pologne et le 28 janvier dans celui de Luckenwalde au sud de Berlin. Le 22 avril 1945 il sera libéré par les Russes et le 10 mai, il est de retour en Angleterre et le 9 septembre 1945, après trois ans d’absence, il retrouve l’Australie.

    (Article de Mr 
    Joseph Antoine Sprunck, paru dans le Républicain Lorrain du dimanche 2 septembre 2018)

    Reportage d'archive des forces alliées

     


    Fondation B.M.24 Obenheim       

    * Stèles en mémoire des victimes de deux crash d’avions à Ormersviller (Moselle) en 1940 et 1943

     

     

     

     

     


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    Madame Christine Moutte a le regret de vous informer du décès de son grand-oncle, Noël BERRIOT,  dans sa 96ème année le 1er septembre 2018 à Rethel. Il sera inhumé le 5 septembre 2018 à 10h à Avançon (08).

    La Fondation BM24-Obenheim présente toutes ses condoléances à la famille de Noël BERRIOT.

     

    *

    Noël BERRIOT est né le 22 décembre 1923 à Ramecourt dans l'Aisne
     
    Il était entré aux FFI le 15 mai 1944 à Ramecourt à l'âge de 20 ans.
     

    *

    Noël Berriot en 1941

     
    Il s'engage ensuite comme Volontaire à la 1ère DFL, à la Compagnie d'Accompagnement du BM 5 le 23 Octobre 1944 à Laon (soldat 2e classe).
     
     
    Noël BERRIOT est décoré de :
     
    - la Croix du Combattant,
    - la Croix du Combattant Volontaire de la guerre 1939/1945,
    - la médaille de la Reconnaissance de la Nation avec barrette.
     
    La citation pour les combats de l'Authion signée du général Garbay
     

    * Disparition de Noël BERIOT, Ancien du BM 5 de la 1ère DFL

     
     
     
     

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  • Qui sont les porte-drapeaux ?

     

     

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

    (Photo internet) 


    Site "Office national des anciens combattants et victimes de guerre"

     

    Les porte-drapeaux sont des personnes, anciens combattants ou non, qui assurent bénévolement lors des manifestations patriotiques le service du port du drapeau tricolore de leur régiment ou de leur association. Cette mission est hautement symbolique puisque le porte-drapeau rend hommage, au nom de la Nation française, aux combattants et aux disparus. Le porte-drapeau se doit donc d'exercer sa fonction avec dignité et constance.

     

    L’ONACVG accorde une attention toute particulière à la présence des porte-drapeaux lors des journées nationales commémoratives et des cérémonies locales. L'Office gère l’attribution d’un diplôme d’honneur créé en 1961, après avis des commissions départementales et d’une commission nationale. Il veille également à favoriser l’achat et le renouvellement des drapeaux associatifs grâce à l’octroi de subventions.

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

     

    L’engagement de l’ONACVG pour la pérennisation de la fonction de porte-drapeau passe par la mobilisation des nouvelles générations, c’est pourquoi l'Office invite, chaque année pour le 14 juillet, les plus jeunes porte-drapeaux de France à Paris. Pendant toute une journée, ces jeunes, originaires des 22 régions françaises et âgés de 8 à 25 ans, sont mis à l’honneur. Ils assistent au défilé sur les Champs-Élysées, visitent la Capitale l'après-midi, et participent à la Garden Party du président de la République et participent à la cérémonie de ravivage de la Flamme du Soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe.

    Conditions d’attribution du diplôme d’honneur de porte-drapeau

    Créé par arrêté ministériel du 26 juillet 1961, le diplôme d’honneur de porte-drapeau est refondé par l’arrêté du 13 octobre 2006, publié au journal officiel du 20 octobre 2006 (annexe 1). A - Les conditions d’obtention des diplômes 1. Les associations pouvant présenter un candidat aux diplômes 1.1. Les associations dont les demandes sont examinées directement en commission nationale ou départementale L’arrêté mentionne précisément : - les associations d’anciens combattants et de victimes de guerre, - les associations de titulaires de distinctions honorifiques françaises, - les associations de mémoire combattante, - les associations d’anciens militaires (de réserve ou à la retraite), - les associations de sapeurs-pompiers, - les associations de policiers et par extension les associations de garde champêtre communaux et intercommunaux, - les associations participant à la protection civile (sauveteurs secouristes, hospitaliers, Croix Rouge). Plus généralement, les candidatures des porte-drapeaux présentées par des communes et des associations œuvrant pour la sauvegarde du lien entre le monde combattant et la nation sont recevables.... LIEN

     

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

     (Photos du blog "Sur les chemins de la 1ère DFL - B.M.24 Obenheim)


    Mobilisation des nouvelles générations.

    Article "Républicain Lorrain"

     

    Il y a douze ans, André Gily, président d’honneur de la Fédération des anciens combattants André-Maginot, créait la première école de porte-drapeaux. Aujourd’hui, il lance la deuxième promo 

     

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

    (Photo Républicain Lorrain)


    En 2002, à l’heure de la retraite, il crée une section d’anciens combattants Fédération André-Maginot à Saint-Avold (Moselle) et réfléchit à la meilleure manière de sensibiliser la jeune génération au devoir de mémoire. Alors, il fonde l’école de jeunes porte-drapeaux, la seule en France. Aujourd’hui, une dizaine d’ados se retrouvent régulièrement autour du septuagénaire, ravis de pouvoir assurer la relève des porte-drapeaux, généralement d’anciens combattants fatigués par le poids des ans et du devoir.  LIEN

     

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

     

    (Photo Républicain Lorrain)

     

    Xavier Djelal devient le leader de la deuxième promotion des porte-drapeaux de la Fédération André-Maginot, section de Saint-Avold.  Photo Thierry SANCHIS


    Promotion Nelly Kopp résistante lorraine

     

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

     

    (Photo journal La République)

     

    Qui était Nelly Kopp

    Ancienne Résitante, Nelly Kopp est décédée à l’âge de 93 ans. « Elle restera comme une combattante de l’ombre héroïque et une valeureuse patriote, qui continua après guerre son engagement dans les rangs de la Croix Rouge », dit Pierre Naura, directeur départemenal de l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre.

    Il faut dire que la vie de Nelly Kopp n’a pas été ordinaire. Engagée à 18 ans dans la Résistance, elle reçu des dizaines de médailles et de récompenses pour son dévouement. Pendant la guerre, elle transmet des documents stratégiques et aide des prisonniers à venir. « Une fois par mois, j’allais baliser le terrain pour un avion qui venait d’Angleterre. J’ai même aidé un couple de bateliers belges en les cachant dans le fond d’une péniche », nous disait-elle il y a deux ans. Encore très alerte, elle nous confiait « vivre de souvenirs » et n’avoir « rien oublié. Je n’ai jamais eu de doutes, ce que je faisais était juste ».

     

     Fondation B.M. 24 Obenheim  

    * Petit intermède estival - Honneur aux porte-drapeau

     

     

     


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        En 2015, le Compagnon de la Libération Pierre SIMONET acceptait de préfacer notre Livret mémoire en hommage aux Anciens de la 1ère Division Française Libre engagés dans les combats de Libération de la France. La Fondation BM 24-Obenheim est heureuse de le retrouver aujourd’hui pour écouter l’histoire singulière de son engagement et de ses combats dans l’Artillerie de la France Libre. Elle remercie Pierre Simonet qui a relu et complété ce récit avec sa patience et sa gentillesse habituelles…

    Accéder à la version PDF dans notre rubrique Publications

     

    Pierre SIMONET

    Compagnon de la Libération

    1er   Régiment d'Artillerie FFL

    Peloton d’observation aérienne du 1er RA

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

     (droits réservés)

         Pierre Simonet est né le 27 octobre 1921 à Hanoï. Son père, Gilbert, polytechnicien, avait été envoyé comme artilleur en Indochine en 1910. Il revint combattre dans l’est de la France durant la seconde guerre mondiale, comme ses deux autres frères. La famille de Pierre entretenait une « farouche défiance contre ceux qu’on appelait indifféremment les boches, les teutons, les germains, mais que le Compagnon de la Libération n’appellera jamais que les Allemands, durant tout son récit », relève Benoît Hopquin (1).

    Après la guerre, Gilbert Simonet retourne en Orient et devient ingénieur des Travaux publics à Dalat (Indochine) en 1926. Les trois enfants Simonet grandissent au cœur de la campagne indochinoise où Pierre apprend à parler couramment le vietnamien.

    Ils feront leurs études secondaires en Indochine. Il partagera, avec ses condisciples du lycée d’Hanoï et de Dalat, l’amour de la culture et de la langue françaises. Ses traversées par bateau de Saïgon à Marseille renforcent ses sentiments : « une haute opinion de son pays, ce soleil capable d’irradier jusque dans ces terres lointaines » (1).

    En 1938, le jeune lycéen et son frère prennent leur baptême de l’air à l’aéroport d’Hanoï, sur un Dewoitine 338 qui mettait à l’époque Paris à 6 jours de Hanoï et dont le pilote n’est autre que le célèbre Louis Fulachier, qui rejoindra par la suite la Résistance…  « Nous voilà en l’air et pendant un quart d’heure, nous étions des rois avec le monde à nos pieds… Je n’imaginais pas que l’on puisse identifier depuis la verticale ce que l’on est habitué à voir en plan ». (3) Cette mémorable découverte devrait prendre tout son sens quelques années plus tard, dans son parcours d'observateur en avion de la 1ère Division Française Libre.

    Son second bac obtenu, Pierre rentre en France en 1939 avec sa mère, son frère et sa sœur, tandis que Gilbert Simonet reste en Indochine, réquisitionné après la déclaration de Guerre.

    Pierre, trop jeune pour être mobilisé, entre en classe préparatoire de Mathématiques spéciales au lycée Montaigne à Bordeaux, où la famille s’est installée.

    Les élèves d’hypotaupe suivent avec une ferveur toute patriotique la défense de l'armée française à l'offensive éclair de la Wermacht en mai 1939 et, pendant la campagne de Narvik, Pierre Simonet défile, avec une quarantaine de ses camarades jusqu’au port où est arrimé un cargo Norvégien, en scandant « La Norvège avec nous ! ».

    Mais l’avancée allemande se poursuit inexorablement et Bordeaux, où s’est installé le gouvernement, est bombardée. Pierre aide à l’hôpital où les blessés affluent.

    C’est alors qu’il entend le discours radiodiffusé du maréchal Pétain :

    « Le 17 juin 1940, j'étais chez moi avec ma mère, mon frère et ma sœur, et j'entends à la radio la voix chevrotante du maréchal annonçant qu'il faut cesser le combat. Cela m'a révolté. J'ai interrompu le repas pour rejoindre mes camarades de prépa et leur dire qu'il fallait continuer la lutte. »

    Son camarade Sanfourche qui passait son brevet de pilote se propose « d’emprunter » un avion et de l'emmener en Angleterre… mais, parvenus à l’aérodrome, ils découvrent que les réservoirs sont vides…  Sanfourche abandonne. Et l’ardeur de la quarantaine de jeunes taupins qui manifestait pour la Norvège quelques jours plus tôt s’évanouit subitement. (1)

    ****

    Rallier l’Angleterre : en voiture, en tramway, à pied… et en bateau 

     

    Le 19 juin, Pierre apprend que le général de Gaulle appelle à poursuivre le combat. C’est décidé, il envisage de passer par l’Espagne et, avec l’assentiment de sa mère, prépare deux valises… Il emprunte une voiture qui part sur Tarbes le lendemain et se présente à l’hôpital sur la recommandation d’un médecin-colonel, ami de la famille Simonet.

    « Ne passez pas en Espagne car vous allez vous faire arrêter et jeter en prison » (1) l’avertit un chirurgien. Pierre Simonet rencontre alors un certain « Capdevieille » qui, le 24 juin, lui propose de faire du stop jusqu’à Bayonne d’où embarqueraient des bateaux anglais.

    « Sur le port basque, pas de cargo mais des centaines de jeunes qui cherchent comme eux un passage » (1). Et des pêcheurs, sollicités, refusent de les emmener en Angleterre.

     

    Capdevieille entend alors parler d’une autre possibilité à Saint-Jean-de-Luz… qu’ils rejoignent en tramway pour la moitié du chemin puis à pied sous la pluie - et toujours avec les valises…  Sous le marché couvert, Pierre passe la nuit au milieu de soldats français et polonais attendant leur embarquement. Avec le recul, Pierre Simonet « présente ces heures nocturnes passées dans une promiscuité d’hommes harassés, comme une sorte de moment initiatique où, à 18 ans, il passa soudain de l’adolesence à l’âge adulte » (1).

     

    Refoulé sans ménagement de la barque sur laquelle il tentait de monter, Pierre sacrifie l’une de ses valises -tout en conservant les précieuses lettres de Luce, sa fiancée, et se jette du quai dans une autre navette qui va s’accoster à un cargo, le Baron Kinnaird, à bord duquel il parvient à se hisser par un énorme filet. Et le bateau partit vers Liverpool…

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

     A bord du Baron Kinnaird – Pierre Simonet au premier plan, avec le béret sur la tête

    (photographie prise avec son appareil)

     

    Parvenu en Angleterre, Pierre s'engage le 1er juillet 1940 dans les Forces françaises libres. Il aurait souhaité choisir l'aviation, mais cette arme ne recrute que des volontaires ayant déjà le brevet de pilote. En raison de ses études en mathématiques, il est donc affecté dans l'artillerie FFL en cours de création au camp de Delville, à Aldershot.

     

    A Delville camp, Pierre Simonet va suivre une formation d’artilleur auprès d’officiers revenus de Norvège mais aussi d’Albert Chavanac et André Quirot. Nous nous retrouvons une vingtaine de jeunes étudiants sous leurs ordres : Pierre Simonet, Laurent Ravix, Michel Sauvalle, René Blanchard, Claude Lepeu, Roger Dreyfus, François Jacob, Claude Le Hénaff, Jacques Augendre, les frères Messiah, Michel Faul, Roger Maylié...

    Le 22 août, des volontaires sont demandés pour partir « quelque part ». Le médecin est appelé à sélectionner les cinquante les plus costauds… qui vont former la section d’artillerie.

    Deux jours plus tard le roi Georges VI, le général de Gaulle à ses côtés, passe en revue les premiers engagés de la France libre. 

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

     

    Les tenues coloniales ont été distribuées et le 29 août, c’est pour Pierre le grand départ, à bord du Pennland au sein du Corps expéditionnaire conduit par le général du Gaulle, qui a pour mission (opération Menace) de rallier, à Dakar, l'Afrique occidentale française à la France libre.

     « La garnison de Dakar pensait comme beaucoup de Français qu’il n’y avait rien d’autre à faire que d’écouter Pétain. La tentative de débarquement à Rufisque s’est faite avec deux escorteurs (…) et quelques hommes descendus dans des chaloupes. Et nous comptions rallier l’AOF avec ça ! Cela ne manquait pas de panache, mais était un peu présomptueux ». (1)

     

    Après l'échec de l'opération "Menace", Pierre Simonet stationne avec son unité à Douala au Cameroun et à Pointe-Noire au Congo.  

    Il poursuit sa formation d’artilleur sous les ordres de Jean- Claude Laurent-Champrosay jusqu’à son embarquement, en janvier 1941, sur le paquebot belge Thysville qui le conduira à Suez, en doublant le cap de Bonne Espérance. Il séjourne deux mois en Palestine, protectorat britannique voisin de la Syrie.

     

    Les Français Libres se préparent à entrer en Syrie. Ils conservent l’espoir que l'armée française de 30000 hommes qui séjourne en Syrie sous les ordres du gouvernement de Vichy, après un combat d'honneur, acceptera de se joindre à la France Libre pour continuer la lutte contre l'ennemi allemand.

    Il n'en sera malheureusement rien.

     

    ****

     

    1941 :  baptême du feu et guerre civile en Syrie 

     

    Pierre Simonet prend part à sa première campagne, celle de Syrie en juin-juillet 1941 :  cinq semaines de combats fratricides, sous les ordres du commandant de la 1ère Division légère Française Libre, le général Legentilhomme, qui constituent son plus mauvais souvenir de la guerre. Malgré l’échec de Dakar, les Français Libres conservent l’espoir que les 30 000 français qui leur font face renoncent à leur fidélité au gouvernement Pétain et les rejoignent dans la guerre contre l'Allemagne.

    Amère désillusion le mardi 10 juin lorsque, en franchissant la frontière, la colonne du Régiment d’artillerie est immédiatement mitraillée par les avions vichystes. Le commandant Champrosay, qui s’était mis à leur faire des signes amicaux de son mouchoir, n’eut que le temps de crier à ses hommes de se coucher tandis que lui-même debout et bien droit au milieu de la route, insultait l’avion qui venait de les mitrailler et s’éloignait vers Damas (4).

     

     « Une vraie guerre s’annonçait au cours de laquelle plusieurs combattants allaient tomber ; des nôtres, et aussi de nos opposants qui sont eux aussi français : c'est une guerre civile.

    Samedi 14 juin, la batterie prend position dans le djebel Druze, site dantesque. Désert brun foncé, collines sombres, terre aride, sol dur caillouteux, pas un arbre, pas un être.  Avec nos équipiers nous creusons deux alvéoles et y installons nos deux canons. Celui de Gérard Théodore et, à vingt mètres de là, le mien. Sans abri, sous le cagnard insensé, nous attendons l'ordre de tir.

    C'est le coup de barre. J'ai l'impression d'être dans une prison. Je me sens" prisonnier du Soleil ".

    Ça ne peut pas durer. Mon ami Théodore, à vingt mètres, est là. Je vais le voir. Nous parlons de tout et de rien… enfin nous parlons. Cela me remet d'aplomb ». 

     

    Le 16 juillet 1941 après l’armistice, l’artillerie s’installe au quartier Soudois à Damas, où quatre batteries identiques à six pièces de 75, sont formées et subissent un entrainement intensif.

    Un bataillon de Légion étrangère et plusieurs centaines de soldats et officiers des forces de Syrie se joignent à nous. Ils renforceront la 1ère DFL dans ses batailles pour la libération du Pays, notamment dans la prochaine, le fait d'armes de Bir Hakeim.

    Le reste des troupes françaises de Syrie est rapatrié en France par bateau à l'abri des trois marines belligérantes, la Grande Bretagne, l'Allemagne et l'Italie. 

    C’est à Damas que prendra officiellement naissance, le 19 décembre 1941, le 1e Régiment d’Artillerie des Forces Françaises Libres. Le chef d’escadron Laurent-Champrosay est à sa tête. Les jeunes du Régiment l’appellent « le vieux » bien qu’il n’ait que 33 ans…

     

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

     

     1942, Désert de Libye, avec la VIIIème armée britannique contre l'Afrika Korps

     

    Affecté à la 2e batterie du 1er RA, le brigadier Pierre Simonet est chargé des transmissions et de l'observation. En tant que téléphoniste et observateur, il fait partie de la 1ère Brigade française libre du général Koenig (1ère BFL). Le général Ritchie, commandant la VIIIème armée, confie au Général Koenig le soin de tenir la partie sud du dispositif britannique au lieu-dit Bir Hakeim.

    Face à l'armée britannique est installé l'Afrika Korps du général Rommel.

    Chaque armée prépare la prochaine offensive.

     

    Lorsqu’il évoque les souvenirs de cette période avec Benoit Hopquin, « son visage garde la beauté grave, pénétrée des photos de l’époque…. Pierre Simonet a le regard fixe, un peu tourné vers l’intérieur, de celui qui rêve ou médite ».

     

    « On se dispersait dans le désert, gardant un œil sur la voiture du capitaine, Albert Chavanac. Une panne, un moment d’inattention, un champ de pierrailles et de roches qu’on tente d’éviter comme des haut-fonds, un cordon de dunes qu’on croit contourner comme un archipel d’îles, et on se retrouvait seul, paumé, furieux contre soi-même et son chauffeur, avec au mieux la promesse d’une engueulade en retrouvant la colonne ». (1)

     

    Au cours d’une Jock Column dans le désert, le 16 mars 1942, sa colonne repère et canonne une dizaine de chars allemands accompagnés de véhicules et d’automitrailleuses. Puis Chavanac ordonne le cessez le feu et le décrochage.

    Le brigadier Simonet chargé des transmissions débranche rapidement son central téléphonique, le prend sous son bras – cinq kilos, et pendant que les tanks ennemis s' approchent à pleine vitesse, il court chercher son camion planqué à deux cent mètres de là » (1) . Le camion démarre et se retrouve rapidement à découvert sous le feu des mitrailleuses qui, par chance, ne l’atteignent pas. Il réussit à rejoindre sa colonne avec le matériel téléphonique intact.

     

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

    Le Maréchal des logis chef Pierre Simonet en 1942 (Archives P. Simonet)

     

    C'est l'Afrika Korps qui prendra l'offensive. La vraie bataille rangée, canons contre canons commence réellement le 27 mai avec l’attaque des 70 chars de la Division italienne Ariete. Revenant à pied d’une mission chez le colonel, Pierre manque se faire tuer par un tankiste qui le visait.

     

    L'attaque des chars italiens est un échec. lls laissent 35 chars sur le carreau…

    Après une courte période de calme chez les Français libres, la nasse de Rommel se referme sur Bir Hakeim à partir du 2 juin.

    En effet, comme le relate Pierre Simonet dans ses mémoires : « Plus au Nord, le 2 juin, Rommel réussit à percer le front britannique. Avant de lancer ses troupes sur l’Egypte, il décide liquider Bir Hakeim qui gêne considérablement ses communications et menace ses arrières. Pour ne rien laisser au hasard, il fait remettre au général Koenig une sommation signée de sa main : " Vous êtes encerclés, rendez-vous ou nous vous détruisons comme nous l’avons fait ces deux derniers jours pour les deux brigades anglaises de Got el Oualeb ".

    Alors l’investissement proprement dit s’installe.

     

    Du 3 au 10 juin, avec une intensité qui s’accroît chaque jour, l’adversaire nous bombarde avec ses pièces de gros calibre hors de portée de nos canons de 75.

     

    Il nous soumet aux assauts de plus de 1300 sorties de la Luftwaffe y compris les Stukas, ces fameux bombardiers en piqué. Simultanément, il lance sur nous son infanterie appuyée d’artillerie, notamment les redoutables canons de 88, et de chars.

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

     L’Etat-major de Rommel contemple les ravages des Stukas sur Bir Hakeim (droits réservés)

     

    Confondu par notre détermination et l’efficacité de notre résistance, irrité par le temps perdu, sentant le moral de ses troupes fléchir, le 7 juin, Rommel prend personnellement en main la direction de l’attaque. " Il me faut cette saloperie de Bir Hakeim qui bloque toute mon avance" dira-t-il en termes peu châtiés. Deux divisions allemandes et une brigade italienne participent » (7).

     

     

    Trois souvenirs du Siège et de la Sortie de Bir Hakeim

     

    La bière du roi Albert

     

    Le 8 juin 1942, l'observatoire avancé de la 2e batterie est situé en dehors du champ de mines qui entoure la position. Une petite ceinture de mines le sépare du reste du désert et des troupes d'assaut allemandes prêtes à l'attaque…

    « Les deux abris à ciel ouvert que nous avons creusés sont larges. Dans l'un se trouve le camion radio servi par Grégoire et Canale. L'autre est occupé par Chavanac notre capitaine, le camarade Rolle et moi-même, téléphoniste. Un canon de 75 antichar préposé à notre défense est à cent pas sur la droite.

    Accompagnant le lever de soleil, une brume épaisse s'installe et couvre tout. Le bruit de chars allemands manœuvrant en approche fait vibrer nos tympans en résonance.

    Bientôt la brume se déchire. Avec nos binoculaires, nous observons le « spectacle » et communiquons au PC les premières données par téléphone. La liaison ne dure pas deux minutes. Nous voyons certes, mais nous sommes vus. Un obus antichar allemand tiré rasant percute le parapet et déchiquette les fils téléphoniques qui en partent.

    Puis un deuxième obus arrive sur le camion radio, détruisant les installations.

    Canale crie « Mon Capitaine, je suis blessé ». Impossible pour lui et Grégoire de courir sur les dix mètres qui nous séparent sans se faire descendre. Je regarde à la binoculaire et n'ai pas le temps de mettre au point qu'un obus encoche le parapet à 10 cm de l'objectif.

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

     

    Ces obus à grande vélocité sont agaçants au possible car on entend l'impact avant le claquement du coup de départ : on dirait une bouteille de Champagne que l'on débouche, mais Dieu que ça pète sec, aucune résonance harmonieuse, juste le bruit, un centième de seconde, pas d'harmoniques. En tant que mélomane, je suis offusqué. Je préfère les noirs bémols des bombes qui chutent en quart de tons de cithare indienne. Mais je déteste autant les croches acérées des éclats qui déchirent.

    Notre 75 antichar commence à tirer, mais il est immédiatement repéré. Un projectile le touche de plein fouet, disloquant le canon et tuant quatre des servants sur cinq.

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

     

    Peu après, un court répit nous vient du ciel. Je vois un Hurricane descendre lentement en léger piqué comme à l'exercice, tirer quatre coups de canon bien ajustés et virer, mission accomplie : le char qui nous agressait, touché à mort, s'enflamme.

    Grégoire et Canale en profitent pour nous rejoindre. Canale a le bras salement perforé. Nous l’étendons au mieux. Commence alors la longue attente, cloués dans notre trou sous le soleil brûlant, coupés de communications.

    Le silence s'installe dans la tranchée. À la tombée de la nuit, le bruit des combats se calme. Albert, le roi Albert, notre bon capitaine, estime qu'il est possible de regagner le camp retranché. Il sort alors la bouteille de bière qu'il avait gardée toute la journée.

    Nous n'avions pas bu depuis le matin, sauf Canale qui eut droit à la seule gourde disponible. Cette bière, je ne l'ai jamais oubliée.

    Nous en avons bu chacun une gorgée et puis nous sommes sortis sans ennuis, retrouvant les camarades qui nous croyaient morts.

    Cette bière, c'est la générosité, l'amitié, la gentillesse de Chavanac. Elle m'est restée gravée dans la mémoire ». (5)

    Pierre Simonet confiera aussi à Benoit Hopquin : « Avec les supérieurs, nous n’étions pas du genre à nous mettre au garde-à-vous, c’était plutôt une fraternité de combattants volontaires. Les Anglais s’étonnaient des mauvaises manières de ces Free French » (1).

     

    Nous bloquons les assauts, poursuit-il, mais l’étau se resserre de plus en plus et au 10 juin, la position devient intenable. L’ennemi a ouvert une large brèche dans le champ de mines et demain matin, il ne fera qu’une bouchée des Français Libres. Au régiment d’artillerie mené par le colonel Laurent Champrosay, il ne reste plus que 7 canons en état de tirer sur 32, mais ils ne peuvent servir car nous avons épuisé toutes nos munitions et nous n’avons plus qu’un litre d’eau par personne. La condition du reste de la brigade n’est pas plus brillante. Celle-ci n’est plus en mesure de repousser une autre attaque (7).

     

     

    La Sortie de vive force

     

    Le 10 juin, le général Koenig décide la Sortie de vive force. Pierre ne peut utiliser son camion qui est complètement détruit... Il monte dans le pick- up du capitaine Quirot qui transporte des blessés…

     

    « Le champ de bataille est éclairé par les fusées allemandes qui donnent au sol une couleur orange. Un de nos camions qui a passé brûle à 1 km de là dans la direction que nous devons emprunter. Je suis à l'arrière d'un pick-up assis sur la banquette. Les blessés sont couchés et protégés par les rebords de la benne. 

    Le pick-up avance très lentement vers la sortie, suivant le mouvement pour ne pas sauter sur une de nos mines. Le moment est intense : comment passer ? Le désert est tout plat, tout bête, pareil partout. L'horizon, c'est la frange noire derrière la pâle clarté des fusées. Il y a encore plusieurs kilomètres à faire avant d'arriver « à l'hôtel ».

     

    Le pick-up s'arrête près d'une silhouette rougie par la lueur ambiante des fusées éclairantes.

    C'est Chavanac. Il est là, impassible tel un agent de la circulation.

    -    « Que fait-on ? » demande Quirot.

    -    « Tu vois le camion qui flambe ? » répond Chavanac, « Tu fonces droit dessus, le laisse un peu sur ta gauche et après c'est tout droit. Fonce mon vieux, il n'y aura pas de flic pour te coller une contredanse. »

     

    Quirot a suivi les directives. Ça a cahoté pas mal, notamment quand notre véhicule a roulé sur une tranchée occupée par un « adversaire ». Par bonheur, les balles traçantes sont toutes passées à côté ou ont touché des parties non vitales du pick-up, personne n'a été blessé et nous sommes bien arrivés sur la colonne anglaise qui nous attendait pour nous amener en des lieux plus sûrs.

    Je fais le compte. Je suis sorti sans rien, seule­ment un bidon d'eau et un petit paquet contenant les lettres de ma fiancée, une capote sur les épaules car il faut froid la nuit dans le désert. Je grelotte, le thé que m'offrent les Anglais me réchauffe à peine.

    Je cherche Chavanac ; il n'est pas là.

    Dès l'aurore, le camion où j'ai pris place s'ébranle dans une aube qui s'échauffe peu à peu. Bercé par l'allure débonnaire du Bedford qui roule à trente à l'heure, accueillant avec soulagement le bruit des vitesses qui grincent, je me laisse aller à une douce rêverie.

    Le convoi s'arrête, nous en descendons. Et qui est là sur le bord de la piste ? Albert, le Capitaine, mon bon Chavanac.

    Je vais vers lui. Tout grand il ouvre ses bras et me serre chaleureusement sur sa poitrine : " Dis donc petite tête, tu t'en es sorti ! Comme je suis content ! " 

    Cette accolade m'a fait chaud au cœur. 

     

    L'appel des morts

     

    Deux jours après, les survivants du régiment regroupés se retrouvent dans un autre coin du désert qui me semble souriant car tout est calme. L'ennemi est hors de portée, son aviation a d'autres chats à fouetter que de s'acharner sur nous. Nous décompressons. Cela fait six mois que nous sommes sur la brèche, mêlés au désert, toujours sur le qui-vive, menacés ou menaçants. Nous pansons nos plaies en essayant d'oublier l'enfer que nous avons vécu, aspirant au repos. Quand pourrons-nous, assis dans un café de l'avenue Soliman Pacha du Caire, savourer une bonne bière, ou sur la plage d'Alexandrie, nous ébrouer avec la jeunesse dorée du coin ? Vivre comme un être normal enfin.

    Mais nos morts et disparus sont toujours près de nous.

     

    L'armée, vieille de ses traditions, sait com­ment exorciser la peine : elle fait l'appel, l'appel de tous. Un camarade répond pour ceux qui ne sont plus :

    « Bailly », appelle l'adjudant - Mort au champ d'honneur

    « Malonga » - Mort au champ d'honneur

    « Lefranc » - Mort au champ d'honneur

    « Russo » - Présent

    « Silva » - Disparu

    « Simonet »   - Présent

    « Saint Martin » - Disparu.

    Je m'entends lancer ces invocations, ému, étonné d'être toujours là.

    Pourquoi Chavanac m’a-t-il désigné pour évo­quer nos morts et disparus ? Cinquante ans après, je me le demande encore.

    Sans doute étais-je le plus jeune alors. Mon camarade Silva, de quelques mois mon cadet, venait juste de nous quitter* ». (5)

     

    Pierre Simonet reçut ses deux premières citations pour sa participation aux combats de Bir Hakeim.

    Il participe ensuite à la bataille d'El Alamein en octobre 1942, puis aux combats de Takrouna en Tunisie en mai 1943.  Il est alors admis à suivre les cours d'élève aspirant en Tunisie dont il sortira fin 1943 promu au grade d’aspirant.  Lorsqu’il apprend que son frère Jean a rejoint la France Libre et se trouve au Maroc, il profite d’une permission pour le rejoindre, sautant d’un convoi britannique à un convoi de bestiaux pour terminer à vélo et… il retrouve son frère juché sur un char de la 2e DB ! (1)

     

    ****

     

    1943, Les débuts de l’aviation des artilleurs

     

    Fin 1943 en Tunisie, la 1ère DFL fut entièrement équipée de matériel américain en vue de sa participation à la Campagne d’Italie. Le Lieutenant-colonel Champrosay se vit alors doté de moyens particulièrement efficaces pour l’observation aérienne du 1er RA : les piper-cub.

    La Section Aviation du 1er Régiment d'Artillerie, commandée par le Lieutenant Laporte, comprenait en ordre de marche : huit piper-cub, un atelier d'entretien et de réparation, du matériel roulant, des transmetteurs radio, etc., son personnel logistique, ses mécaniciens, huit pilotes, quatre observateurs et un officier américain de liaison.

    Les pilotes, qui avaient rejoint la DFL en Tunisie provenaient d’horizons divers : anciens de l’armée de l’air, propriétaires terriens en Algérie qui possédaient leur avion personnel dans le privé, quelques réservistes de l’armée de l’air… Les quatre observateurs étaient des anciens taupins, pionniers de 40 au sein du régiment d’artillerie :  Pierre Simonet, Pigneaux de Laroche, Charles de Testa et Michel Sauvalle.

    « Voici la description de nos aéronefs, les piper-cub : c’étaient des merveilles d’ingéniosité dans leur rustique simplicité. L’appareil, prêt à voler, pesait 500 kilos. Au sol, on le déplaçait facilement en le tirant par la poignée arrière.

    La carcasse était en tubes d’aluminium, recouverte de toile à voile qu’une peinture spéciale rendait imperméable et portante. Aucun blindage, ni armement évidemment. Pas de démarreur, on lançait l’hélice à la main.

    Le moteur de 65 CV propulsait l’engin à 100 km à l’heure en vitesse de croisière.

    Les ailes, faites de bois léger et de toile, étaient boulonnées au-dessus de la carlingue et soutenues par deux haubans galbés.

    Le train d’atterrissage gardait une grande élasticité grâce à de forts sandows. Le niveau d’essence se jugeait à une tige juchée en plein courant d’air sur le réservoir devant le nez du pilote. (4)

    C’est à l’occasion d'une école à feu en Tunisie, que Pierre Simonet s’est initié à la reconnaissance aérienne sur piper-cub. Son premier vol fut selon ses propos, « rocambolesque » :

     « Communiquant par radio avec le PC, je devais vérifier que la salve de nos 105 allait bien tombée sur le but choisi, à savoir un sommet de djebel parmi d'autres dans un relief mouvementé. L'objectif est à dix kilomètres, Il est prévu que la salve y éclatera dans dix minutes.

    Nous décollons, parachute sur le dos, le pilote devant, moi sur le siège arrière, carte agrafée sur une planchette, jumelles au cou.

    L’avion grimpe en se traînant, vitesse de montée 70 km à l'heure au badin, gain d'altitude de 150 mètres à la minute ; nous sommes secoués comme un prunier dans tous les sens par les rafales d'un vent dévié par le relief. L'approche est ralentie, les yeux fixés sur la carte et le paysage, je ne tarde pas à ressentir un violent mal de mer qui se dégage par la portière ouverte. Finalement, ralenti par un vent contraire de 60 km/h notre piper cub n'arrive pas à parcourir à temps les dix km qui nous séparent de l'objectif.

    Mission ratée, je n'ai pas pu voir la salve arriver sur le but. L'aventure ne s'arrête pas là.

    Le pilote retourne vers le terrain, un champ de 300 mètres de long. Dans la dernière approche, il réduit le régime, un peu trop, le moteur mal réglé cale, et nous nous présentons bien trop court, hélice en croix. Nous effectuons un virage pour éviter un obstacle, un autre se présente, l'aide droite heurte un olivier et nous nous affalons doucement au sol en tête-à-queue, l'aile arrachée, la branche d'olivier cassée, mais nous entiers.

    Cette première sortie fut très salutaire pour tous. Le mal de l'air fut maîtrisé, nous n'avons plus jamais manqué de situer l'objectif. D'ailleurs, la plupart du temps, c'était nous qui le démasquions et réglions ensuite le tir en conséquence. Nos pilotes se sont familiarisés avec le moteur, ont adapté leur technique d'approche, et ceux qui étaient nouveaux dans l'art sont rapidement devenus experts en atterrissage moteur coupé. En fait, ils adoraient ça, faisaient une approche en demi-cercle, puis au dernier moment si besoin était, commandes croisées, manche en avant, ils exécutaient une savante glissade pour raccourcir la descente et se poser en douceur sur le lopin de terre baptisé terrain d'atterrissage » (4).

     

    ****

     

    Avec les Ailes de la Libération

     

    A partir de la campagne d'Italie en avril 1944, Pierre Simonet, reconnu pour ses talents de tireur et d'orienteur, est affecté en qualité d’officier observateur au peloton d'observation aérienne du 1er RA. D’observateur au sol, il devient ainsi observateur aérien.

         « Quand je fus affecté à la Section Aviation après le départ pour l'Italie, personne, pas plus le commandement que les pilotes ou les observateurs, n'avait une idée précise de la manière dont ce curieux outil de travail pourrait être utile en opérations, et personne n'avait réalisé à quel point ces appareils antédiluviens s'avèreraient efficaces pour débusquer et neutraliser l'ennemi et faciliter l'offensive… » (4)

     

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

     

    L’unité de Pierre est engagée dans l'offensive du 8 mai 1944 qui brise les lignes Gustav et Hitler, libère Rome et poursuit l'ennemi jusqu'aux abords de Sienne.

    A l’arrière du piper-cub, jumelles autour du cou, Pierre s'aventure dans le ciel au-dessus du dispositif ennemi afin renseigner l’artillerie sur les positions allemandes.

     

    « La guerre de mouvement était notre pain béni. Ce qui bouge, chars, camions, canons tractés, motos et même fantassins sur les routes, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Un coup de radiophone au P.C. et cinq minutes après, un tir de batterie ou une concentration de groupe tombait par surprise sur les gars d’en bas qui n’en pouvaient mais… quelle efficacité ! Avec nos avions, nous explorions plus loin et plus vite ; chance et obstination aidant, nous dénichions l'ennemi et déclenchions sur lui un tir groupé… Et chose qui m’a étonné : je n’ai jamais vu un char rester sous une concentration d’artillerie : ils décampent sans demander leur reste, malgré leur blindage… » 

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

    Crédit photo : La Campagne d’Italie 1943-1944 Artilleurs et fantassins français. Henri de Brancion. Presses de la Cité

     

    Humour artillesque

     

      « Peu de jours après l’offensive du 10 mai, à 500 mètres d’altitude, nous survolons      la route où se sont engagées nos patrouilles et poursuivons vers le dispositif   ennemi… soudain, il se dévoile à nous, des véhicules d’activent… c’est là que   l’Allemand bousculé se regroupe et se réorganise.

     

      Je signale immédiatement sa présence au PC par radio : - Ici Canard, je vois des         véhicules chleuhs en 38-42. – Allo Canard, bien compris, nous déclenchons un tir de 

      destruction. Merci Canard.

     Car, humour artillesque, nos noms de code étaient Canard pour moi, Pigeon pour de Laroche et autres jolis noms de gibier à plumes pour Sauvalle et de Testa » (4).

    Mission accomplie : un véhicule de combat allemand touché, prend feu.

    Plus d’une fois, Pierre Simonet essuya des tirs et une rafale laissa même deux impacts dans le cockpit de chaque côté de sa tête. Son camarade observateur de Testa fut blessé par la DCA en Italie (1). L'avion d'un autre peloton fut abattu par un Messerchmidt dans l'approche vers l'Alsace…

     « Lorsque l’engin était irrémédiablement cassé - cela nous est arrivé au moins dix fois sur des terrains impossibles - Bronson W. Chandler, l’officier de liaison, prenait les choses en mains : il contactait le Général Clark, Commandant des Forces Américaines, et sans délai, un avion neuf nous était livré dans sa caisse ».

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

     Remontage d’un piper-cub arrivé en caisse - Crédit photo :  La Campagne d’Italie 1943-1944 Artilleurs et fantassins français.  Henri de Brancion. Presses de la Cité

     

     

    Pierre Simonet totalise 43 missions de guerre dans la campagne d’Italie, qui s’achève pour la DFL le 27 juin par son retour sur Naples.

    Entretemps, le prestigieux commandant du 1er RA, le Lieutenant-Colonel Champrosay a été tué par mines le 19 Juin 1944.

     

    Mais la guerre continue… et cette fois, c’est la reconquête de la France pour ceux qui, comme Pierre, ont continué le combat depuis le mois de Juin 1940.

     

    Après le débarquement en Provence du 16 août 1944, Pierre poursuit son action d'observateur en avion :  entre le 20 et le 25 août 1944, il remplit 13 missions de guerre dans la région d'Hyères et de Toulon.

     

    Le 21 août, au-dessus de La Farlède, et le 23 août au-dessus de La Valette, il n'hésite pas à survoler les lignes ennemies à basse altitude pour repérer les pièces antichars allemandes et le 24 août, grâce à un réglage très précis, il arrête le tir d'une batterie ennemie située dans la presqu'île de Saint-Mandrier.

     

    Après la Provence, c'est la remontée vers le nord, les combats de Belfort et ceux du sud de Strasbourg. Pendant la campagne d'Alsace, du 7 janvier au 2 février 1945, Pierre Simonet rend les services les plus précieux, faisant démolir plusieurs chars et repérant deux batteries.

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

     

    « En Alsace, après l’arrêt de la contre-offensive ennemie, les Allemands protégeaient leurs positions par des chars ou canons antichars, placés à des points stratégiques, à l’abri des haies vives, le canon bloqué vers nos lignes. Vu d’en haut avec un peu d’habitude, nous arrivions à repérer ce singulier tube horizontal pointé perpendiculairement à la haie. Parfois, c’était les chars eux-mêmes qui attiraient notre attention en nous assaisonnant de leur mitrailleuse.

    Ce manque de savoir-faire, ce délit de lèse-piper-cub, nous agaçait particulièrement et il n’y avait de cesse qu’avec l’aide du pilote, quatre yeux n’étant pas de trop, nous repérions le fâcheux et dirigions sur lui les foudres des canons de notre régiment d'artillerie. »

    Comme dans la fable du martinet qui battit l’aigle, le fragile aéronef avait pris le dessus sur les imposantes machines de la Luftwaffe. Les Alliés avaient maintenant l’absolue maîtrise aérienne, relève Benoit Hopquin (1).

     

    Nommé sous-lieutenant, Pierre Simonet prenait part en avril-mai 1945, à la dernière offensive de la 1ère DFL qui s'emparait du massif de l'Authion, pénétrait en Italie du Nord et libérait Cunéo …

     

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

    Debriefing. Pierre Simonet au centre (Archives Pierre Simonet)

     

    Dans les campagnes d'Italie et de France, le sous-lieutenant Simonet a effectué au total 137 missions de guerre et 250 heures de vol, et il s'est vu décerner quatre citations qui sont venues s’ajouter aux deux citations qu’il avait précédemment obtenues pour ses combats à Bir Hakeim.

     

    En août 1945 Pierre est affecté en Indochine. Il y reste six mois.  A Saïgon, il retrouve sa fiancée, Luce, et se marie un mois plus tard après autorisation du général Leclerc qui était arrivé en Indochine en octobre 1945.

     

    Fin décembre 1945, il apprenait qu’il venait d’être fait Compagnon de la Libération par le général de Gaulle.

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

     

    ****

     

    Le 8 mai 1945, l'Allemagne capitule. Un mois après, le 18 juin 1945, le général de Gaulle, président de la République, demande à la première armée française d’organiser le" grand défilé de la victoire" sur les Champs-Élysées…

    .

    « Le 18 juin 1945, anniversaire du fameux APPEL DU 18 JUIN 1940, c’est le grand défilé de la victoire : les unités Françaises qui ont participé à la Libération - Armée de terre, Aviation, Marine et les forces de la Résistance, défilent sur les Champs-Élysées.

     Grande joie, je suis dans un des trois piper-cub de la 1ère DFL qui survoleront le défilé.

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

    Piper-cub de la 1ère DFL survolant la parade lors du défilé du 18 juin 1945

     

    Pour nous, les rebelles de la première heure, c'est le comble de la joie de participer au défilé de la victoire pour laquelle nous nous battons depuis cinq ans.

    Notre survol de la parade une fois terminé, nous devrions rentrer à la base.  

    Mais me vient une idée originale !  Pourquoi ne pas profiter de notre disponibilité pour effectuer une opération  inédite : passer sous le tour Eiffel !

    Je prends l'appareil et téléphone aux deux autres avio ns : "Et si on passait sous la tour Eiffel"

    Réaction positive immédiate des trois équipages :

    - "D'accord !"

    Le plan de vol est vite organisé : prendre en rase-mottes l’esplanade du Trocadéro et ses jardins, le pont d’Iéna, passer sous l’immense voûte de fer, survoler le Champ de Mars et redresser sur l’École militaire. Il y a de la place à revendre.

    Ce 18 juin, la foule est massée sur les Champs-Elysées pour assister au défilé, le temps est superbe.  

    Après avoir officiellement survolé la parade, nos trois piper-cub enfilent, l’un derrière l’autre, le grand passage. Un soldat américain tout étonné nous photographie.

    Ce n’était pas un exploit de pilotage. Il y fallait plus de culot que d’adresse. Nous n’avions demandé la permission à aucune Autorité. L’Armée de l’air, tout comme l’Administration de l’Aviation Civile, voguaient dans l’euphorie de la victoire.

    De nos jours, l’aviateur qui s’amuserait à passer sous les jambes de la grande dame serait sévèrement admonesté.

    Mais c’était une autre époque. Il y a bien longtemps, du temps où les ailes de la Libération survolaient la France... » (3)

     

    ***

     

    Après la guerre, Pierre Simonet entre à l'École nationale de la France d'Outre-mer et devient administrateur de la France d’Outre-Mer en Indochine (1947-1948), avant d’effectuer trois séjours au Cameroun. En 1958, il entre dans la fonction publique internationale et accomplit avec la FAO (Organisation des Nations-unies pour l'Agriculture et l'Alimentation) une mission dans le bassin du Mékong. En 1959 et 1960 il est affecté par l'ONU en Iran comme conseiller en statistiques économiques.

    De retour en France il rentre à l'Organisation de Coopération et de Développement économique OCDE (1961-1963) puis au Fonds Monétaire International (1964-1980).

     

    Pierre Simonet est membre du Conseil de l'Ordre de la Libération depuis le 1er juin 1999.

     

    Promu à la distinction de grand officier de la Légion d'honneur

     

    Le 20 novembre 2014, Fred Moore*, chancelier de l’Ordre de la Libération, vient à Toulon lui remettre à son domicile les insignes de grand officier de la Légion d'Honneur.

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

     

     « Pour la cérémonie, le Chancelier de l’ordre de la Libération Fred Moore, toujours aussi dynamique, faisait l'aller-retour Paris Toulon dans la journée !   

     

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

     

    « Avec François Flohic qui fut l'aide de camp du Général de Gaulle. Son hobby c'est la peinture. Comme cadeau il m'offre un petit tableau illustrant mon passage en avion sous la tour Eiffel en 1945 ; tableau de touche moderne qui me plait beaucoup par sa gaieté ». 

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

     

     

                                                                             Pierre Simonet, Toulon, le 16 Juillet 2018

     

     

     

     Notes

     

     * Roland Silva fut fait prisonnier lors de la sortie et mourut dans le torpillage du   cargo Nino-Bixo qui l’emmenait en détention en Italie avec ses camarades

     * Fred Moore, dernier chancelier de l’ordre de la Libération, nous a quitté en   septembre 2017

     

      Sources

     

      (1) Nous n’étions pas des Héros. Benoît Hopquin, Calmann-Lévy, 2014

      (2) 1061 Compagnons. Histoire des Compagnons de la Libération. Jean-Christophe     Notin, Perrin, 2000.

     (3)  Les Ailes de la Libération. Souvenirs de guerre en piper-cub. Pierre Simonet, 2014.

     (4) L’aviation des artilleurs, Pierre Simonet. In : Le 1er Régiment d’artillerie de     marine.  Pierre Dufour, Lavauzelle, 2005.

     (5) 3 souvenirs de Bir Hakeim, Pierre Simonet in : Bir Hakim- l’Authion, bulletin de   l’Adfl.

     (6) Bir Hakeim 1942, quand la France renaît, documentaire de Timothy Miller.     Cinétévé, 2012

     (7) « Guerre, Solitude, Fantaisie… et Famille 1939-1942 », Pierre Simonet. Edition   familiale.  

     Allocution sur la bataille de Bir Hakeim Pierre Simonet. Toulon, mai 2012. Site de     l’Adfl  

     Biographie de Pierre Simonet Ordre de la Libération

     

     ****

    En 2014, Pierre Simonet a publié « Les ailes de la Libération », qui rassemble ses souvenirs de guerre en piper-cub : ses missions, les attaques subies, les accidents, les drames… ainsi que les hommes qui l’ont marqué.

     

     

    * Nos derniers Compagnons : en compagnie de Pierre SIMONET (1er RA)

    Pour commander cet ouvrage : simonet.pierre@wanadoo.fr

     

     


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    * Trésor d'archives : Léon PAGNOUX - Français libre, ancien de la 2ème DB / 2ème RMT / 6ème Compagnie

    Léon Martial Guillaume Pagnoux  

     (Photo Franck Pagnoux)

    * Trésor d'archives : Léon Pagnoux - Français libre, ancien de la 2ème DB / 2ème RMT / 6ème Compagnie

                                                        (Photo Franck Pagnoux)

    Mort pour la France le 11-08-1944 (Ancinnes, 72 - Sarthe, France)

     ***

    3ème et dernier fils d'une famille de paysans charentais. Né le 29 février 1913 (porté 28 février sur l'état civil) à "La Fourgaudie" dans la Charente Limousine. Il a 2 frères : 

    * Paul (mon Grand-Père) qui sera fait prisonnier en 1940 et passera la guerre en captivité en Allemagne comme garçon vacher dans une ferme allemande.

    * Robert, l’aîné, qui resta à la ferme comme soutien de famille et passa dans le maquis au cours de la guerre.

    Il fait des études et obtient son certificat d'étude en 1925 ou 26. Il reste à la ferme avant de partir pour Angoulême pour devenir homme d'entretien dans un collège.
    En 1934, il part pour le service militaire, il y restera pour faire sa carrière.

     

    * Trésor d'archives : Léon Pagnoux - Français libre, ancien de la 2ème DB / 2ème RMT / 6ème Compagnie

     

    Il part donc à la guerre en 1939 dans la région Alsacienne, il dépose les armes sur ordre de ses supérieurs le 02 juillet 1940, il fût prisonnier. Il s'échappera le 25 juillet 1941, mais sera repris 48 heures plus tard. 

    Il rencontra Madeleine Essig d'origine Alsacienne qui devînt sa femme en 1942. Elle lui donnera une fille Denise, que Léon ne verra jamais. En effet, Denise est née en avril 1943, Léon partît pour rejoindre les Forces Française Libre en Afrique en février 1943.

    Anecdotes : il avait entraîné son chien Radja à sauter de hauts murs, c'est ainsi que son chien servait de messager entre lui et Madeleiene durant sa détention. Le chien pouvait en effet sauter le mur à un endroit de la prison et ainsi retrouver son maître et faire passer les messages.

     

    * Trésor d'archives : Léon PAGNOUX - Français libre, ancien de la 2ème DB / 2ème RMT / 6ème Compagnie

                                               Léon Pagnoux et son chien Radja
                                                       
                                                          (Photo Franck Pagnoux)


    Il sera libéré et "mis en congés" lors de la dissolution de l'armée Française par Hitler en 1942. 

    Il reste en Alsace pour vivre à côté de Madeleine, mais décide rapidement de rejoindre les Forces Françaises Libres pour continuer le combat.
    Il part donc vers l'Espagne, fait une halte en Charente pour dire au revoir à sa famille, qui essaiera de le retenir mais son destin était tracé.
    Il passe en Espagne le 05 février 1943 par Pampelune et est fait prisonnier dans les prisons Franquistes pendant près d'un an.
    (Franco avait un accord avec hitler pour freiner le flot des Français qui cherchaient à rejoindre des forces combatantes en Afrique, mais Franco ménageait la chèvre et le chou aussi après une période de détention plus ou moins longue, il libérait les Français pour les laisser passer en Afrique)
    Il passera à Malaga en novembre 1943 avant de rejoindre Oran et réintégrer l'armée.
    Là commence le périple lié à la 2°D.B de mon grand-oncle. ..."

    (A titre personnel je suis toujours à la recherche de la photo de sa compagnie (2eme RMT 6ème Compagnie) prise en Angleterre avant le départ vers la France !)

     

                                                                                                           (Franck Pagnoux )

     

    Ancinnes:
    Résistance et Libération dans la Seconde Guerre Mondiale

    * Trésor d'archives : Léon Pagnoux - Français libre, ancien de la 2ème DB / 2ème RMT / 6ème Compagnie


    (Extrait)

    La résistance allemande était féroce, mais la troisième attaque française a capturé la partie nord du village et Ancinnes est presque libéré; un semi-chenillé armé d’un obusier a été détruit par un char français près de l’ancienne Mairie au nord du village, un événement qui a incendié deux granges à coté. Un camion de munitions a été également incendié par les tirs d’un char français au nord du village près de “les Guillebaudières”. Pendant la soirée l'infanterie française a fouillé les maisons et les cours pour déloger des soldats allemands isolés.

    Les Allemands se sont retirés lentement par la route forestière vers “la Louverie” sur la lisière de la forêt, aux abords du village. Les forces françaises ont finalement bivouaqué dans divers points, et à l'intérieur, et autour du village. Les tirs d’armes automatiques allemandes ont continué sur les positions françaises en fin de soirée. Le secteur près de la ferme “le Vaubézon” à l'est d'Ancinnes n'a pas été abandonné par les Allemands avant 03.00h le 12 août 1944.

    Le jour suivant, le 2.D.B. de Leclerc allait avancer et libérer Alençon, d'où les Allemands s'étaient déjà retirés au nord, dans la forêt d'Ecouves.

    Les pertes françaises pendant la libération d'Ancinnes étaient:

    1er Compagnie du 1er escadron du 12ème RCA : 
    • 2 morts (Gilbert Gobillot, Gaston Fievet)
    • 5 blessés graves
    • 1 char léger détruit (“Poitou”)
    • 1 char moyen Sherman hors de combat (Savoie)
    6ème Compagnie R.M.T. :
    • 2 morts (Adjudant Léon Pagnoux, Sergent Dominique Missoffe)
    • 3 blessés graves (Sgt Pastourel, Soldats Medina et Caburet)
    • 15 autres blessés 

     

    * Trésor d'archives : Léon PAGNOUX - Français libre, ancien de la 2ème DB / 2ème RMT / 6ème Compagnie

    La Stèle à "le Geneslay", en mémoire des soldats morts,
    a été érigé en 1982.


    Lien vers sa fiche sur le site des "Français Libres"

     

     

    Fondation B.M.24 Obenheim        

    * Trésor d'archives : Léon Pagnoux - Français libre, ancien de la 2ème DB / 2ème RMT / 6ème Compagnie

     

     

     


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