• * 6 Juin 1944 - "Le jour est long, le jour est long..." . Regard sur les Français Libres du D-Day

     

     

    * 6 Juin 1944 -   "Le jour est long, le jour est long..." . Regard sur les Français Libres  du D-Day

    Bernard Desnoyers, 6 Juin 2018

     

     

    Aux Forces Aériennes Françaises Libres

    Onze mille avions furent engagés dans l'opération Overlord. Noyés dans cette masse, une centaine d'appareils français participèrent pleinement à l'assaut initial.

    La mission fixée au groupe Lorraine était de tendre un immense écran de fumée (d’où le nom de code de l’opération : Screen Smoke) entre la flotte alliée et la côte française afin d’empêcher l’ennemi de prendre l’exacte mesure de l’invasion. Six autres groupes participèrent à Overlord : trois de chasse, équipés de Spitfire (Île-de-France, Alsace, Cigognes2), deux de bombardement lourd, équipés de quadrimoteurs Halifax (Tunisie, Guyenne), un de bombardement léger, équipé de bimoteurs Boston (Berry).

    Ils entrèrent en action dans la matinée du 6 juin contre les premiers éléments allemands qui tentaient de se regrouper en avant du gros des troupes. Les groupes de bombardement déversèrent leurs cargaisons, permettant ainsi aux troupes alliées débarquées de progresser à partir des plages ; les groupes de chasse assurèrent une mission de couverture, pour dissuader les avions ennemis d’intervenir. Les chasseurs n’aperçurent les premiers Junkers que le lendemain ; ils les forcèrent à rebrousser chemin après un bref engagement.

     

    * 6 Juin 1944 -   "Le jour est long, le jour est long..." . Regard sur les Français Libres  du D-Day

    Claude Rosa -  Gusto ! Le groupe de chasse Ile-de-France, 1941-1945,340 Squadron de la RAF.

    Frédéric Bruyelle. Artpresse, 2010.

     

    Claude ROSA, Pilote du Groupe Ile-de-France :   « Ce matin-là, avant l’aube, certains d’entre nous ont commencé à faire des vols sur la Manche et sur la Normandie. Pour ma part, j’effectuai deux missions comme n°2 de notre « Wingco », Campton, qui emmenait tout le dispositif, soit 36 avions, et qui a trouvé le moyen d’abattre un chasseur allemand. De ce jour extraordinaire à tous points de vue, je conserve un souvenir personnel qui est celui de ma seconde mission en fin de soirée : nous étions tirés par des quadrimoteurs qui allaient être largués au-dessus de la Normandie et qui transportaient soit des hommes, des médicaments, de la nourriture ou des munitions. Il y avait aussi des parachutes de toutes couleurs en fonction de ce qu’ils transportaient. Il faisait un temps merveilleux. La Normandie était verte, le soleil n’était pas encore couché : « ça » pétait au sol, « ça » flambait dans tous les coins, y compris les bombardiers ou les planeurs abattus par la DCA, un certain nombre explosaient. C’est un souvenir extraordinaire. En dépit du drame qui se jouait au sol pour tant et tant de compagnons, les couleurs m’ont fait penser à Walt Disney ».

     

    Aux Forces Navales Françaises Libres 

     

    * 6 Juin 1944 -   "Le jour est long, le jour est long..." . Regard sur les Français Libres  du D-Day

    Netmarine.net

     

    Une quinzaine de navires des FNFL furent au rendez-vous, chargés de missions d’escorte des convois de débarquement, dont certains connaîtront la fin d’un parcours glorieux sur les plages normandes : le torpilleur La Combattante par exemple, réduisit un blockhaus et une batterie sur la plage même de Courseulles.

    Quatre frégates sont engagées : L’Escarmouche et L’Aventure dans la zone d’Omaha, et La Découverte dans la zone Juno. La Surprise convoie Anglais et canadiens vers Sword, devant Courseulles et Franceville. Les corvettes Aconit et Renoncule font face à Utah Beach, le Commandant d’Estienne d’Orves à Juno, tandis que La Roselys assure vers Omaha, la protection des liberty-ships, cargos et bâtiments de débarquement. Sept des chasseurs français - Bayonne 10, Boulogne 11 - Bénodet 12, Calais 13, Dielette 14, Paimpol 15 et Audierne 41, sont engagés sur Omaha, Gold et Juno.

    Le vieux cuirassier Courbet, et trois bâtiments de commerce dont le Forbin et le SNA 8, furent volontairement sabordés pour former les digues artificielles au large des plages d’assaut et fournir un abri aux débarquements des premiers jours. 

     

    Les 177 Fusiliers Marins français du 1er BFMC (Commandant Philippe Kieffer) sont directement engagés dans le Débarquement de Normandie au sein du n° 4 Commando.  

    En mars 1944, l’arrivée de nouveaux volontaires français avait enfin permis au commandant Kieffer de créer son Bataillon, le  1er Bataillon de Fusiliers marins commandos – BFMC. Quelques semaines avant le Débarquement allié sur les côtes bas-normandes, le 1er BFMC est rattaché au n° 4 Commando du lieutenant-colonel Dawson appartenant lui-même à la 1st Special Service Brigade aux ordres de Lord Lovat.

    A la veille du débarquement, ce bataillon est composé de deux troupes, La Troop 1  commandée par Guy Vourc’h et la Troop 8 , par Alexandre Lofi.

    Le dispositif comporte également une section d’appui feu ou K-Gun et une section de commandement franco-britannique, dont une antenne médicale.

    C’est le 26 mai, au camp de Titchfield où ils sont arrivés la veille que les commandos prennent connaissance de leur objectif : leur débarquement se fera sur Queen Red dans le secteur Sword. Dans un premier temps, ils devront prendre à revers les points forts allemands de Riva-Bella à l’embouchure de l’Orne et libérer Ouistreham en prenant l’écluse du canal intacte. Dans un second temps, ils rejoindront les hommes de la 6e Airborne aux ponts sur le canal et l’Orne (Pegasus Bridge). Les noms des lieux ne leur sont pas dévoilés avant le 6 juin au matin, mais… des Normands du bataillon les ont reconnus.

     

    Marcel RAULIN, Fusilier marin commando Français :

    - « Nous appareillons vers 21h au son des cornemuses de Lord Lovat. On ne peut y croire. Quatre années pour vivre ce moment-là, c’est unique. Chacun s’installe dans son petit coin pour la nuit. Quelques bavards discutent encore puis c’est le grand silence. Les autres, comme moi, pensent à ceux qui restent derrière.

    - « C’est notre tour. Nous sautons derrière le grand Louis les armes à la main. L’endroit est assez profond et nous avançons en danseuse. Les mitraillettes crépitent, les balles ricochent sur l’eau et les mortiers pètent, faisant un carnage dans nos rangs. Pierre Tanniou se déleste de son lance-flammes portatif, encombrant et dangereux. Nous fonçons vers un pan de mur pour prendre abri. Derrière nous, Vourc’h, Pinelli et bien d’autres sont allongés sur la plage, blessés ou morts.  Je suis saisi de tremblements nerveux... Je veux parler, mais aucun son ne sort, ma gorge est nouée, la réaction sans doute... .
      

    * 6 Juin 1944 -   "Le jour est long, le jour est long..." . Regard sur les Français Libres  du D-Day

    Le piper de Lord Lovat, Bill Millin débarque 

     

    « Munis de foulards de reconnaissance jaunes que nous agitons de temps à autre pour être reconnus par les nôtres, nous avançons par bons successifs comme à l’entraînement. Toujours en tête, Louis s’élance et saute dans un énorme trou de bombe.  Nous l’imitons, Autin, Allain puis Tanniou passent.
    Quant à moi, avec le bren gun et quatre chargeurs pleins, je trébuche et tombe au fond d’un trou dont le sol sablonneux et détrempé fait ventouse... aspiré à mi-corps et offrant une superbe cible aux Allemands, je n’ose appeler à l’aide. René
    Autin qui se rend subitement compte de mon absence, se retourne et m’aperçoit. Il fait signe à Allain et ensemble, réussissent à me tirer de cette fâcheuse position.
    Nous voici aspergés de partout. Nous reprenons le tir sur le
    pill-box
    . Soudain, à notre grande stupéfaction, les Allemands cessent le feu. Nous contournons le monticule pour les surprendre et les voilà qui descendent de leur abri, les mains en l’air. A l’affut derrière une voiture, Derrien et Nicot viennent en renfort pour réceptionner les prisonniers.
    La bataille du casino est maintenant terminée pour nous ».

    (Archives familiales - L'Odyssée 1940-1945 des 500 Français Libres du Havre)

     

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    Quelques jours plus tard dans un village de Normandie... Marcel Raulin, de profil

    col. Guy Vourc"h. Musée de l'Ordre de la Libération

     

     

    En replay quelques jours sur France 3, LES FRANCAIS DU JOUR J

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     Une référence....

    * 6 Juin 1944 -   "Le jour est long, le jour est long..." . Regard sur les Français Libres  du D-Day

     

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  • Commentaires

    1
    Gilles Méhaut
    Mercredi 6 Juin 2018 à 23:14

    Délivrance et souffrance ...

    Merci  les Gars !

    2
    Blandine
    Vendredi 8 Juin 2018 à 17:31

    Superbes reportages sur le débarquement de Normandie. Notre 1ère DFL soumettait au même moment l'Italie empêchant les Allemands de remonter en Normandie mais personne n'en parle. J'espère que le Débarquement en Provence aura autant de reportages car il le mérite nos Anciens sans compter la remontée en France qui fut très dure, ils avaient toujours le tenue de Bir Hakeim et ont eu jusqu'à - 20°.

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