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Par authion le 5 Avril 2018 à 15:11
26.158 Anciens de la 1ère DFL ...
Ce mois-ci, la progression de l'Annuaire (+ 168 noms) porte essentiellement sur les Bataillons de Marche 24, 13 et 14, ainsi que la 13 DBLE et le BM 11.
Le fichier Excel, actualisé par Pascal VANOTTI, peut être téléchargé dans notre Rubrique "ANNUAIRE" :
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Par authion le 3 Avril 2018 à 20:52
Nous avons la tristesse de vous faire part de la disparition du Compagnon ENGELS ce 3 avril 2018 à Beauzelle (31) ; son amabilité, sa bonne humeur et son sourire légendaires vont beaucoup nous manquer...
Nous adressons toutes nos condoléances à sa famille.
La cérémonie des obsèques aura lieu aux Invalides mardi 10 avril prochain à 10h avant son inhumation dans le caveau des compagnons de la Libération au cimetière du père Lachaise à Paris.
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Article de LA DEPECHE LIEN
Constant Engels montre la photo où le général de Gaulle le décore
sur son lit d'hôpital, après Bir Hakeim
Il était l'un des huit derniers compagnons de la Libération. Constant Engels s'est éteint ce matin à la résidence Edelweiss de Beauzelle, près de Toulouse, à l'âge de 98 ans. Il était né le 11 août 1920 à Esen, en Belgique. Ayant rejoint la France libre parmi les premiers, il avait été blessé à Bir-Hakeim face à l'Afrika Korps de Rommel.
Il avait auparavant fait partie de l'expédition de Dakar, du Gabon et avait combattu en Syrie. Evacué vers Damas après avoir été durement touché en Libye, il avait été fait Compagnon de la Libération par décret en septembre 1942. Il avait été décoré de la Croix de la Libération par De Gaulle sur son lit d'hôpital et élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur en décembre 2014.
Après la guerre, il avait repris ses études et effectué une grande partie de sa carrière au centre de l'énergie atomique comme chercheur.
Avec lui disparaît l'un des derniers Compagnons de la Libération qui restent au nombre de sept : Guy Charmot, Daniel Cordier, Yves de Daruvar, Hubert Germain, Claude Raoul-Duval, Pierre Simonet et Edgar Tüpet-Thomé.
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Par authion le 2 Avril 2018 à 10:56
Mis à jour 07/04/2018
Lettre de Etienne Jacheet, Délégué départemental 45 de la Fondation de la France Libre, actuellement à La Réunion
Bonjour à toutes et tous,
Nous avions fait la connaissance de Paule DELMAS, fille de Paul GERVAIS, FNFL (1921-2007), lors du beau voyage en Grande Bretagne en septembre dernier "sur les pas des marins de la France Libre". Elle nous a fait la belle surprise d'organiser le 27 mars une journée de visites sur les lieux qui concernent les FFL à la Réunion.Paul Gervais - CP : Paule Delmas
Camille BOURHIS est le Délégué de la Fondation de la France Libre à La Réunion depuis le décès de Paul GERVAIS. Paule DELMAS est secrétaire de la Délégation de la Fondation de la France Libre et Présidente de l'association des Français Libres de la Réunion (créée en 2016).
Cette journée a commencé devant le monument des FFL à Saint DENIS par une émouvante cérémonie en présence de :
- Thierry PINCEMAILLE - directeur départemental de l'ONAC-VG de la Réunion,
- Philippe BARBERA - porte drapeau de l'association des Français Libres de la Réunion,
- Colonel de réserve Dominique BERTRAND - président de l'Union des Officiers de Réserve de l'Océan Indien (UOR),
- Jacques DELPECH - président d'honneur de l'Association des Professeurs d'Histoire et géographie de l'océan Indien (APHG-OI),
- Major honoraire Jean-Louis JACQUEMIN - délégué national pour l'océan Indien de l'Association Centrale des Officiers Mariniers et Marins de Réserve (ACOMAR) (porte drapeau en uniforme complet blanc).Contre-torpilleur Léopard forum netmarine.net
Nous sommes ensuite allés rendre hommage à l'un des trois Compagnons de la Libération liés à l'île de la Réunion, Raymond DECUGIS (Génie de la 1ère DFL), à l'endroit où il a trouvé la mort, le 28 novembre 1942 (jour de la Libération de l'île), sur la route de montagne qui relie Saint -Denis à la Possession. Ordre de la Libération LienRaymond Decugis- CP : Ordre de la Libération
Les deux autres Compagnons de la Libération sont Louis BENARD et Auguste TECHER, tous deux Anciens du Bataillon d'Infanterie de Marine et du Pacifique de la 1ère DFL.
Louis Benard - CP : Ordre de la Libération
Auguste Techer - CP : Ordre de la Libération
Le soir, nous sommes passés saluer le délégué de la FFL de l'île de la Réunion, Camille BOURHIS (FNFL, ancien du Léopard) , dont c'était ce jour là, le 27 mars 2018, le 95ème anniversaire (né le 27 mars 1923 à Saint-Denis de la Réunion) *.
Encore un grand moment pour nous.Camille Bouris en bas à gauche
Camille Bouris et Etienne Jacheet Mars 2018
Nous voulions déjà vous faire partager ces moments plein d'émotions quand, par hasard, ce matin, Dimanche de Pâques, en visitant le cimetière marin de Saint PAUL au bord de l'Océan Indien, nous avons trouvé la tombe du FFL Roland D'ACHERY, né en 1921 à Tamatave (Madagascar), ayant servi la Marine de guerre FNFL.
Au passage, la photo du "Marion Dufresne", le navire français assurant notamment le ravitaillement des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) du sud de l’océan Indien, qui se trouve actuellement dans le port de la commune de "LE PORT", sa base d'attache.
Recevez toute notre amitié...
Etienne et Béatrice JACHEET*****************************
Notes
Libération de La Réunion en novembre 1942
En novembre 1942, le contre-torpilleur Léopard reçoit pour mission de débarquer à la Réunion qui était demeurée sous le régime de Vichy.
Le 20, il est accueilli par la batterie de défense de la Pointe des Galets à quelques kilomètres de la capitale de Saint-Denis, comme le relatait Raymond DELOOF, maitre-canonnier à bord du Léopard :
« La réplique ne se fait pas attendre : nous les attaquons à l’artillerie en passant au 30 mm. Dans l’après-midi,nous débarquons et faisons prisonnier le gouverneur et son secrétaire. Tous se rendent sauf un lieutenant d’artillerie assez grièvement blessé à un bras. Nous l’enverrons quelques jours plus tard à l’île Maurice, ainsi que le gouverneur.
J’étais permissionnaire et en rentrant dans notre poste, il y avait une marmite de punch vraiment bon ! Enfin tout l'équipage y a goûté et il y eut un seul puni pour le principe … Puis ce fut le départ pour Mombasa où nous attendions le général Legentilhomme pour partir sur Madagascar, qui était encore sous le régime de Vichy". (extrait de la Biographie de Raymond Deloof Lien )
268 Réunionnais se sont engagés dans la Résistance, dont 166 dans les Forces Françaises Libres (SHD de Vicennes).
* Témoigage de Camille BOURHIS (2015) :
"Quand les Anglais ont débarqué à Diego Suarez le 15 mai 1942, le gouverneur de la Réunion craignait qu’ils n’arrivent jusqu’à La Réunion. Alors on a commencé à fortifier Saint-Denis, en réquisitionnant tout ce qu’il y avait comme véhicules. Or je conduisais l’un des deux camions de mes parents. Puis le gouverneur Auber, resté fidèle à Pétain, a déclaré Saint-Denis ville ouverte, s’est cantonné à Hell-Bourg. Moi, qui étais réquisitionné, je me suis trouvé face au commandant en second du Léopard, chargé des opérations de débarquement des Forces Françaises libres. Là, je lui ai demandé s’il acceptait mon intégration. "C’est une chose faite", m’a-t-il répondu.
Le 7 janvier 1943, nous avons quitté la Réunion, nous étions 25, pour l’île Maurice où nous avons commencé l’entraînement de commando, que nous avons continué à Tamatave et à Diego Suarez. Puis direction Djbouti, Suez, Port-Saïd et c’est là que les choses ont évolué. "Finie la croisière dans l’océan Indien", nous a dit le commandant. Les Allemands étaient en Lybie, en Grèce et tout autour de nous, ce n’était que carcasses de bâteaux (...).
(lire l'interview intégral sur le site françaislibres.net )
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Par authion le 31 Mars 2018 à 19:33
Notre chronique sur l'histoire des Spahis se conclut par la présentation du parcours du Compagnon de la Libération Michel ABALAN (1920-2000), grâce à des archives inédites, communiquées par sa famille (photographies et extraits de ses Carnets de Guerre [1]. Ce document exceptionnel sera disponible en PDF la semaine prochaine dans notre rubrique Publications.
Michel ABALAN, un spahi FFL, du GRCA au 1er RMSM
Son évasion, son engagement en juin 1940
Michel ABALAN est né à Brest le 5 juin 1920. En 1940, il est en 1ère année de préparation militaire supérieure et passe le concours d'admission à Saint-Cyr au mois de mai. Devant l’avancée allemande, après avoir cherché différentes solutions d’embarquement à partir du 17 juin, il réussit le 19 Juin à 2 heures du matin à embarquer pour l’Angleterre à Argenton (Finistère), avec quelques camarades et des militaires français, sur une vedette des Ponts-et-Chaussées à destination de l'île d'Ouessant [2].
Le lendemain, ils sont transbordés sur le charbonnier Mousse Le Moyec.
A bord du Mousse Le Moyec, le 20 juin 1940 - Copyright Alain Le Floch
Carnets de Michel ABALAN : « Le convoi a appareillé au lever du jour. Le commandant a fait savoir alors que la destination était Plymouth. A I7 h 30, le Mousse Le Moyec était à l'ancre avec d'autres navires dans une petite baie à l'Ouest de Plymouth. Après une nuit à bord, la quarantaine de civils transportés a pu débarquer. Nous avons passé la nuit du 21 au 22 Juin à Plympton près de Plymouth, dans un centre d'accueil très bien organisé. Le 22 nous avons été transportés de Plympton à Londres et hébergés à Anerley Residential School, école désaffectée, centre de réfugiés de France ».
Michel ABALAN s’inscrit comme volontaire FFL auprès du Capitaine Bergé, à Residential School, le 29 juin 1940 :
Carnets : « Le 29 Juin nous y avons appris par le capitaine Georges Bergé, venu au centre en uniforme, la formation prochaine des « Forces Françaises Libres » pour lesquelles je me suis fait inscrire.
Nous avons quitté Anerley Residential School le 2 Juillet pour aller à l'Empire Hall où j'ai été incorporé le 11 juillet au Bataillon de Chasseurs. »
C’est à l’Empire Hall à Londres que Michel Abalan signe un engagement provisoire dans les Forces Françaises Libres. Sa signature figure sur ce document :
"Trésors d’archives, exposition virtuelle » – Fondation Charles de Gaulle et Archives nationales (2015)
Il rejoint ensuite le Bataillon de Chasseurs au camp de Delville, où il régularise son engagement le 24 septembre 1940.
Louis Tritschler : " Nos cadres chasseurs, sans nul doute, comptent nous conduire au feu le plus rapidement possible. Ils feront tout pour faire de nous une troupe d'élite, une troupe bien dressée ; ils savent aussi qu'ils y parviendront mieux en exaltant notre volonté plutôt qu'en brisant notre enthousiasme. Seul le désir d'aller au combat, et donc la volonté de devenir de vrais combattants, nous feront jeter notre cœur dans les exigences de l'instruction, la fatigue des exercices, leur monotonie, les duretés de la discipline et les rigueurs de la vie de camp. Personne ne paraît songer à notre avenir ; en particulier pas de celui des élèves des Grandes Écoles. Pourtant n'en a-t-on pas fait, dès l'engagement, le recensement des candidats, que de Gaulle, le 19 juillet, venu passer en revue à Delville camp le bataillon de Chasseurs, se fait présenter ; ce qui l'amène, après avoir entendu neuf fois répondre à sa question sur la corniche d'appartenance : "de la Corniche de Brest, mon général !" à s'exclamer : " Mais toute la Corniche de Brest est donc ici ! " Nous étions neuf : Kerjean, embarqué avec moi sur l'Abeille 4, Abalan, parti d'Argenton sur Le Conquet [3] puis Ouessant, Podeur, Coutanceau, Loncle, Loaec, Le Roux, Chevallier et moi-même." [4]
Delville Camp était un camp de l’armée canadienne prêté aux Français entre les mois de juillet et de septembre 1940. Les Chasseurs furent ensuite logés dans des villas du petit village de Camberley à proximité d’Aldershot durant tout le mois d’octobre 1940, en attendant la construction d’un camp pour les FFL à 2 kilomètres au Nord de Camberley, qui s’appellera Old Dean Camp, à partir de novembre 1940 et qui allait demeurer le camp des FFL durant toute la guerre.
1940 - Nettoyage des camps de Morval
Le champ de tir de Delville Camp
Roger Podeur et Michel Abalan
Jean-Mathieu Boris : "Delville Camp, situé près d’Aldershot, la ville de l’armée britannique, est en réalité double, car il jouxte son jumeau, Morval Camp ; en fait, autour d’un « parade ground » de belle taille, s’alignent des baraques en bois toutes pareilles extérieurement. La plupart servent de dortoirs où s’alignent 24 personnes, d’autres de douches ou de réfectoires, mais le plus étonnant sont les WC : 12 sièges faisant face à 12 autres sans aucune cloison, plus question de pudeur !"
Les huts (baraques) de Old Dean Camp
1941 Old Dean Camp - Etude devant la "hut" . Michel Abalan est à droite
[1] L’ensemble des Carnets de Guerre de Michel Abalan couvre la période du 15 juin 1940 au 20 septembre 1945 (à l’exception de la période de voyage maritime et terrestre entre l’Angleterre et le Liban et de la période de formation de la 2ème DB au Maroc).
[2] Michel Abalan n’avait pas alors pas encore eu connaissance de l’Appel du 18 Juin lancé par le général de Gaulle…
[3] Erreur : il n’est pas passé par Le Conquet
[4] Vanités, ou Les Souvenirs de guerre d'un jeune Français Libre de Louis Tritschler.
En Afrique Équatoriale Française (1941)
A l’été 1941, la majorité des volontaires d’Old Dean Camp rejoignent l’Afrique Équatoriale Française Libre. Michel ABALAN embarque le 30 août 1941 à destination de Pointe-Noire où il parviendra le 2 octobre suivant, au terme d’un périple que relatent les mémoires de son camarade Louis Tritschler :
Les Élèves Aspirants quittent le Camp d’Old Dean et rejoignent par le train Liverpool pour embarquer sur le Northumberland, un cargo de 12 000 tonnes qui fait partie d’un convoi de transport de troupes. Pour des raisons de sécurité militaire les différentes destinations restèrent inconnues d’eux (M. Abalan). Ils arrivent à Freetown où le Northumberland reste trois jours avant de rejoindre, en trois jours, le port de Takoradi en Gold Coast. Le navire y stationne vingt-quatre heures puis rejoint Lagos en deux jours. Le bateau repart ensuite pour franchir l’Équateur et arriver à Pointe-Noire où les Élèves Aspirants restent quelques jours dans un camp de transit. Ils quittent Pointe-Noire par le train Congo-Océan qui les achemine de nuit jusqu’à Brazzaville.
Avec le grade de caporal, Michel ABALAN est alors affecté aux Spahis, et intègre la formation de la Compagnie d'élèves aspirants du Bataillon du Pool à Brazzaville, plus connu sous le nom de camp Colonna d’Ornano. Le Lieutenant Doucet est leur Chef de Section.
Mais moins de deux mois après, le stage est arrêté : tous les Français de souche stationnés en A.E.F. doivent être dirigés vers le front du Levant.
Chambre des élèves à Brazzaville - Archives Emile Pagliantini/ Alain Boussuge
Le 16 novembre 1941, ils repartent en train sur Pointe-Noire par le Congo-Océan et embarquent sur Le Chantilly, un cargo-mixte de 10 000 tonnes, qui rejoint Le Cap (Cape Town) en un peu plus d’une semaine. Après une semaine passée au Cap, ils prennent le train pour Durban où ils sont transférés sur le Dunera, paquebot conçu comme transport de troupes. Après une rapide escale à Aden, ils arrivent à Suez le 19 décembre, d’où ils prennent le train et, après une escale à Ismaïlia sur le Canal de Suez, ils arrivent au Liban où ils passent la fin de l’année 1941 à Beyrouth au Dépôt des Troupes du Levant (D.T.L.). Michel ABALAN note dans ses carnets : « Je suis resté 8 jours dans l’incertitude et j’ai appris que j’étais envoyé aux escadrons de Spahis qui étaient basés à Damas. »
Au Levant et en Égypte au sein du G.R.C.A. (1942)
Michel ABALAN est affecté au G.R.C.A. le 20 décembre 1941 avec le grade de brigadier.
Depuis la fin des hostilités au Levant et la signature de l’armistice en juillet 1941, le 1er escadron de spahis marocains créé par Paul Jourdier, enrichi de nouveaux escadrons, s’est en effet structuré au sein de deux Groupes de reconnaissance de corps d’armée (G.R.C.A.).
Le 15 janvier 1942, les élèves aspirants quittent Beyrouth pour rejoindre Damas en Syrie.
1942 - Michel Abalan à Damas
La plupart des élèves sont affectés au 3ème escadron au Quartier Maradas tandis que Michel ABALAN est lui, affecté au 2ème escadron à Hamidieh où il poursuit sa formation militaire. Mais le 2ème escadron est dissous à la suite d’une révolte de quelques soldats indigènes qui tuent sept spahis : Sylvain Levesque, Roger Bestiel de Montval (ou Monval), Félix Bitton, Roger Landre, Léon Kornic, Marcel Jacquet et Djimia. Quatre des soldats révoltés sont jugés et fusillés.
Sylvain Levesque et Roger Nordmann à Brazzaville en mars 1941 - Famille Nordmann
Le 11 avril 1942 au matin, Michel ABALAN reçoit l’ordre de partir à Beyrouth en camion avec le groupe de Transmissions du 1er escadron.
Une douzaine de jours plus tard survint un événement qui faillit changer son destin de spahi : « Mercredi 22 avril le Pel. N°2 de T. nous rejette au B.M.3. Je rejoins cette unité ».
Le lendemain, il quitte Beyrouth avec le B.M. 3 et ils gagnent Haïfa. Le 23 avril, poursuivant leur route, ils parviennent dans le désert aux environs de Marsa-Matrouh.
Avec le BM 3
Carnets - Lundi 27 avril 1942 : « allés à l’E.M. pour nos affectations. Demarle [1] et moi voudrions quitter les Spahis peu sympa, pour le B.M.3. »
Vendredi 30 avril : « Demarle et moi sommes affectés au B.M.3 ... Vendredi 1 mai …. Demarle et moi sommes appelés au 1er Bureau où un camion de spahis vient nous prendre ainsi que Marty et Galin [2]… « Sermon réprobateur de de Villoutreys qui a réussi à nous accrocher. »
1942 - Michel Abalan et Jacques Demarle à Araya
L’épisode du B.M. 3 étant clos, les spahis quittent Marsa Matrouh le vendredi 8 mai et arrivent le jeudi 14 à Mena Camp au pied des Pyramides, puis ils sont dirigés le 18 mai sur le centre d’instruction anglais d’Héliopolis.
Michel ABALAN va alors participer successivement aux campagnes d’Égypte jusqu’au 18 décembre 1942, et de Libye, du 19 décembre 1942 au 1er mars 1943.
A cette époque, les Groupes de reconnaissance effectuent des missions de défense, puis ils rejoignent à l’été les environs du Caire où ils sont enfin équipés de matériel britannique.
Michel ABALAN est dirigé le jeudi 2 juillet 1942 vers le Caire : « 5 juillet… je suis maintenant radio au P.H.R. du 1er G.R. … départ de l’escadron... le convoi des A.M. était imposant », et ensuite sur différents lieux dans les environs du Caire. (Béni-Youssef, à 10 km, puis à 20 km au sud des pyramides de Gizeh pour la protection d’un aérodrome...)
Les escadrons ont été réorganisés : Michel ABALAN est passé au 1er escadron avec Blaise Alexandre tandis que son ami Louis Tritschler reste au 2ème. Il note :
« Jeudi 30 août : « l’escadron est maintenant commandé par le Lt Troquereau ».
[1] Jacques Demarle, mort pour la France dans les Vosges en 1944.
[2] Fernand Galin
En Egypte et en Cyrénaïque avec le R.M.S.M. (1942-1943)
Par décision du général Catroux en date du 24 septembre 1942, le 1er Régiment de marche de spahis marocains (R.M.S.M.) succède officiellement au G.R.C.A. Devenu régiment de cavalerie mécanisée, il est placé sous les ordres de Jean REMY et constitué de quatre escadrons.
Le R.M.S.M. va alors former deux groupes de reconnaissance sur le modèle des « colonnes volantes » britanniques (Flying Columns), sous les ordres des commandants Rémy et de Kersauzon.
Renforcé par la 1ère compagnie de chars de la France Libre, le G.R.2 Kersauzon, équipé le premier d'automitrailleuses et de canons portés, rejoint dès fin août 1942 la 7e division blindée britannique (les "Rats du Désert") au sud du front de la VIIIe armée britannique et il effectue des raids en profondeur dans le désert de Libye.
Le G.R. 2 est rattaché en septembre à la 1ère Brigade française Libre du général Koenig avec laquelle il va participer à la bataille d’El Alamein qui s’enclanche le 24 octobre 1942.
Michel ABALAN et le G.R.1, ayant été de leur côté dirigés sur Fayoum, ne participeront pas directement à cette Bataille.
Carnets - « Jeudi 5 novembre 1942 : départ vers Alexandrie. Lundi 9 novembre… Retrouvé les camarades du G.R. 2... notre position doit être 40 km au Sud d’El Alamein…. Mercredi 11 novembre…. Messe des morts…. L’après-midi Hillion part avec sa Jeep, comme ils sont déjà 4 je ne vais pas avec eux. Le soir ils ne sont pas de retour... la jeep a sauté sur une mine... Cela s’est passé à l’Himeimat, piton à 15 km à l’Ouest du Camp… 3 décembre... départ à 8h 30, passage à El Alamein à 13 h 30, arrivée sur un point du rivage à 25 km d’Alexandrie à 17 h 30… »
1942 - El Tahag
1942 - Les spahis Fernand Galin et Mesgard
Ce sont ensuite les opérations en Cyrénaïque, de fin décembre 1942 au 1er mars 1943.
Carnets - 13 décembre 1942 : « départ… passe d’Halfaya… canonnade au-dessus de Tobrouk…. 2 obus de DCA ont sifflé et sont tombés près de notre camp... le régiment a quitté El Adem II le 2 janvier 1943 pour arriver le 9 à Benghazi. La piste était très mauvaise, les embourbements innombrables. »
Michel Abalan et un groupe de spahis à Halfaya
Epave de stuka en Libye
Messe à Bir Hakeim
Le récit qui suit raconte les conditions dans lesquelles 2 janvier 1943, après avoir dépassé Bir-Hakeim, la Colonne volante oblique vers le Sud avec pour objectif l’azimut 194 qui doit la conduire à Bir Gania.
Un calot rouge : « Au départ, le ciel, est bas et à partir de Bir-Hakeim, il commence à pleuvoir. Bientôt, le désert se transforme en un vaste bourbier parsemé de lacs et d'étangs entre lesquels les véhicules pataugent, s'embourbent, repartent, s'enlisent à nouveau. Aussi loin que l'œil peut porter, la plaine est jonchée de véhicules en difficulté, des équipages qui s'affairent pour tirer leurs camions ou leurs A.M. du marécage dans lequel ils s'enfoncent.
Auto-mitrailleuse embourbée en Libye
Naturellement Bir Gania n'est pas atteint et la colonne stationne pour la nuit dans la boue et sous la pluie. Le lendemain la marche est reprise vers le Sud dans les mêmes conditions atmosphériques et au soir le gros de la division arrive péniblement à franchir une trentaine de kilomètres. Il laisse derrière lui une traînée de véhicules en panne dont le nombre augmente au fur et à mesure de l'avance. La pluie ne cessant pas, le commandant de la division décide, devant l'épuisement de ses réserves d'essence, de rejoindre le terrain rocailleux de la région de M'Sous.
Dépannage d'un camion embourbé
Le 4 janvier, la 4e division indienne et la 50e division d'infanterie britannique, qui suit ses traces, obliquent vers le Nord-Ouest. Il faudra encore deux jours de lutte contre l'eau et la boue pour atteindre la terre ferme près de M'Sous. Dans le triangle délimité par M'Sous, Bir Gania et Bir-Hakeim, plus de 800 véhicules ont dû être abandonnés. Ceci représente 20 à 25 % des dotations de deux divisions. Le 1er C.A. n'est plus apte au combat et reçoit l'ordre de se regrouper près de Benghazi pour remettre son matériel en état. Le 30e C.A. continuera la poursuite de l'ennemi.
La Colonne Volante a souffert comme les autres formations, ayant pris part à la marche « Azimut 194 ». Un peu moins cependant, car à l'arrivée à Benghazi, il ne lui manque que 15 véhicules, ce qui représente 12 % de son effectif. Encore quelques voitures rejoignent-elles dans les jours qui suivent. » [1]
1943 - Passage à Benghagzi
[1] Récit anonyme, signé « un calot rouge ». Revue de la France Libre n° 57 - Avril 1957
La Tunisie (mars-juin 1943) : Michel Abalan à l’Oued Gragour
Le 12 février 1943, la Colonne volante reçoit l’ordre de joindre Tripoli où elle se mettra à la disposition du 30e C.A. pour être engagée dans le Sud Tunisien. MICHEL ABALAN relève dans ses Carnets : « le 16 février à 14 h départ de Benghazi… ».
Par la Via Balbia, la Colonne traverse la plaine de Benghazi, et la Syrtique. L'étroite bande d'asphalte de la route se faufile entre les dunes et les marais salants. Tout le long de la route, des croix isolées et des pancartes « Keep out-Mines » témoignent du travail accompli par les sapeurs de Rommel. Toutes les maisons cantonnières, toutes celles de Syrte et de Bouerat sont farcies de pièges.
Michel ABALAN note : « le régiment est arrivé à Tripoli le 22 février... le 25 passé la frontière ». En effet, le 26 février 1943, la Colonne franchit la frontière tunisienne et bivouaque quelques jours à Ben Gardane pour remettre son matériel en état avant d'être engagée dans le Sud tunisien : « …. Le 2 mars Ben Gardane-Tatahouine…. Le lendemain rejoins le régiment en ligne. »
Début mars 1943, la Colonne volante se trouve donc entre Medenine et Foum Tataouine.
Le dispositif allié est installé face à la ligne Mareth ; entre la gauche du dispositif allié et la position occupée par la Colonne volante existe un trou d’environ 10 km. Le général Montgomery qui attend une contre-offensive de Rommel, craint une tentative de débordement de sa position par le Sud et donne au commandant de la Colonne volante l’ordre d’arrêter à tout prix toute progression ennemie, soit en la maintenant de face, soit en la contre-attaquant dans le flanc.
Le 3 mars, les spahis reçoivent pour mission de relever un escadron du King Dragoon Guard stationné dans la vallée de l’Oued Gragour et de patrouiller vers l’ouest dans les vallées pénétrantes du Matmata. Michel ABALAN ne sait pas encore qu’il ne va pas tarder à s'illustrer lors des combats qui s’engagent face aux hauteurs de Matmata près de Médenine…
Carnets : « …. Le 5 mars au matin le Régiment se rapproche de la route …. à l’aube le 5ème peloton se laisse surprendre par une offensive d’une division blindée allemande …. Les Allemands essaient de couper la retraite au régiment et bombardent d’une très bonne position… ».
Le 6 mars à 6h30, les deux pelotons d’Automitrailleuses qui verrouillent les débouchés Est des oueds Temzaiet et El Kheil signalent des bruits de chars vers le fond des vallées. A 7h30, le premier contact est pris avec de fortes colonnes blindées ennemies. Les deux pelotons d’AM mènent le combat retardateur pendant que le gros de la Colonne volante alertée se porte aux emplacements de combat.
Au moment où le gros des forces ennemies débouche dans la plaine, 3 pelotons d’auto-canons sont en position sur un front de trois kilomètres, entre la sortie de l’Oued Gragour dans la plaine et la route de Medenine à Foum Tataouine. Ils prennent sous leurs feux les véhicules ennemis, en détruisent plusieurs et mettent le désordre dans les colonnes. La Compagnie de Chars est prête à contre-attaquer et la progression ennemie est ralentie et arrêtée à hauteur de la route de Medenine.
6 Mars 1943 : Groupe de spahis - Michel Abalan est le 3e de gauche à droite
Michel ABALAN reçoit sa première citation à l'Ordre de la Division. Il est nommé Maréchal des Logis le 25 juin 1943.
Ordre général n° 46 du 15 mai 1943 du Général de Larminat :
« Jeune gradé radio courageux et calme au feu, le 6 mars 1943 au combat de l’Oued Gragour, a fait preuve du plus grand sang-froid, n’abandonnant sa voiture touchée par un coup direct qu’après avoir rendu compte de l’accident, emportant les armes et tous les papiers importants contenus dans la voiture, malgré l’acharnement de l’ennemi sur le véhicule immobilisé ».
Un de ses enfants : « Mon père, dont l’automitrailleuse avait été mise à la disposition du S/Lt Moore, m'avait raconté cette anecdote : lors du combat de l'Oued Gragour le 6 mars, son automitrailleuse a été percutée par un obus au niveau de la partie postérieure du réservoir d’essence de gauche. Le S/Lt Moore a été éjecté. Mon père, radio de l'automitrailleuse, s'est vu demander par radio : "Où est votre autorité ? " Il a répondu : "Mon autorité a disparu ! " Le S/Lt (devenu plus tard Colonel) Moore s'en souvenait aussi… »
Cette opération a coûté au 1er R.M.S.M. 4 auto-canons et 6 AM et 4 chars à la Cie de Chars. Mais elle a permis d’infliger à l’ennemi des pertes sévères : 22 véhicules, dont la moitié blindés.
1943. Groupe autour d'une A .M . à Tamezred . Michel Abalan à droite
Le 12 mars 1943, le 1er R.M.S.M. reçoit l'ordre de rejoindre la force L, venue du Tchad et entrée en Tunisie sous les ordres du général Leclerc à Ksar Rhilane. Il participe dès lors à toutes les opérations de la Force L jusqu’à la fin de la campagne de Tunisie et, le 20 mai 1943, un détachement du 1er RMSM défilait dans Tunis libéré.
Carnets : « Le 12 mars 1943 passé Tatahouine… le 16 mars rencontré des troupes de Leclerc pour la première fois... le 18 le régiment a pris une piste vers le Nord accompagné de troupes de chez Leclerc (Colonel Dio)… mines...tués….le 20 mars...passage à l’offensive, chars, A.M. artillerie, DCA, camions se suivent sur 10 pistes parallèles droit au Nord à partir de 8 h du matin…. le lendemain notre groupement (PHR, 1er Pel, 4ème Pel., Ballarin) est envoyé en flanc gauche des colonnes de ravitaillement… la première nuit un avion bombarde et nous rate de 100 m…. le 27 notre groupement rejoint le régiment….. Gabès... Kairouan... El Adem …. dans la journée du 14 avril l’ennemi a tiré au 88… fin avril activité de patrouille…. Le 20 mai défilé à Tunis devant Giraud, Eisenhower et autres comme chef d’une Humber. Foule énorme criant « Vive de Gaulle ».
Tunis, la Victoire... Tous droits réservés
Jusqu'à la fin du mois d'août 1943, les spahis et la 2e DFL rejoignent la 1re DFL en Tripolitaine au camp de Sabratha (Libye) où les deux divisions ont été envoyées "en pénitence" sur ordre du général Giraud, commandant civil et militaire à Alger, en attendant la conclusion des accords de Gaulle-Giraud.
Aspirant, enfin ! Vers la 2e DB (1943-1944)
Certains Français Libres, à l’instar du Maréchal des Logis Michel ABALAN, qui n’avaient pu terminer leur formation d’aspirant à Brazzaville, vont être admis à suivre les cours d'élève aspirant à Sabratha, dirigé par les lieutenants Oddo et Kochanowski.
Il en sort promu au grade d'aspirant - à compter du 26 juin 1943 [1], par ordre n° 19 du général Koenig. Les épreuves eurent lieu à Temara (Maroc), la dernière le 6 octobre 1943.
Au Maroc au Printemps 1944
Carnets : « 10 juin : Sabratha, reprise du cours d’Élève Aspirant… 31 août Medenine…. Gafsa… le 8 septembre train pour Rabat…. Mardi 14 septembre réveil en gare de Rabat... vers 12 h des camions nous amènent jusqu’à notre emplacement dans la forêt de Temara... Mercredi 6 octobre, dernière épreuve… marche de 6 km en 31 mn ». Lundi 7 octobre le soir à l’hôtel Balima, M.M. Oddo et Kochanowski, nos lieutenants instructeurs, nous offrent un dîner…. permission …. Alger... 31 octobre dernier jour à Alger. »
Octobre 1943 - Les élèves aspirants à Tamara. (Michel Abalan à l'extrême gauche)
Le 14 juillet 1943, Michel ABALAN reçoit la Croix de Guerre des mains du Général Leclerc : « 14 juillet. Remise Croix de Guerre par Leclerc, au P.C. du Colonel. J’ai touché de nouveau un insigne « France Libre », insigne des forces terrestres, celui que j’avais touché en Angleterre ayant été perdu à bord du « Chantilly. »
Au mois d’octobre, le 1er RMSM, toujours sous les ordres du lieutenant-colonel Rémy, devient officiellement le régiment de reconnaissance de la 2e Division blindée du général Leclerc, réorganisé et rééquipé en matériel américain. Il est alors composé d'un escadron de chars légers à trois pelotons de cinq chars et de quatre escadrons d'automitrailleuses à trois pelotons de cinq automitrailleuses et il comprend plus de 1100 hommes.
[1] Louis Tritschler : « Nos nominations comptent du 25 juin 1943, pour tous, car nous sommes aspirants au titre de la France Libre, dont l'existence se termine à cette date. »
Libérer la France (1944-1945)
Au Printemps 1944, Michel ABALAN, son unité et l’ensemble de la 2e DB, embarquent pour l’Angleterre où ils parviennent après 10 jours de mer.
La 2e DB poursuit alors son entraînement à Hull avant de débarquer en Normandie le 1er août 1944, à Grand Camp (Utah Beach) près de Sainte-Mère l’Église. Michel ABALAN embarque à Southampton le 31 juillet 1944 à 22H sur un Liberty Ship.
Le 1er RMSM va dès lors combattre en France, subissant de lourdes pertes en tête des différents groupements. Ses escadrons, toujours à l'avant-garde, sont répartis dans les différents Groupements tactiques (GTL, GTV, GTD et GTR) de la 2e DB. L’unité va d’abord se distinguer dans les opérations de Normandie, au Mans, à Écouché et à Argentan.
Entrée à Alençon le 12 août 1944
A Sées, le 12 août 1944
Michel ABALAN se distingue le samedi 19 août 1944 devant Argentan, à la tête d'éléments portés d'un peloton de reconnaissance. Il est blessé à la tête.
Carnets - « Vers 11 h la patrouille Blednicki passe sur la grand-route tandis que je protège sa gauche. Le Tigre rate Gilbert à 200 m (traces sur l’A.M.) repli derrière les fumigènes de Garellei. Vers 12 h 30, avec mon A.M. seule, après un simulacre d’attaque par des tirs d’infanterie, j’arrive à 200 m d’un char camouflé, mitraille les hommes à terre et tire 12 obus de 37 puis me replie derrière des grenades fumigènes et la poussière. Le char tire sans m’atteindre. A 13 h, étant de retour, mais encore en tête, tandis que les mitrailleuses ennemies tirent sur nous, ayant la tête sortant légèrement de la tourelle, une balle me frappe à l’oreille gauche, une autre troue mon casque, une troisième ricoche sur la tourelle et me blesse au dos. Sigillo me conduit en jeep au Bataillon Médical où l’on me recoud l’oreille puis je rejoins l’échelon. »
En dépit de sa blessure récente, Michel ABALAN participe à la Libération de Paris qui survient quelques jours plus tard, le 25 août. Tous les escadrons prennent part au "nettoyage" de la capitale.
Carnets : « Mercredi 23 août. Réveil 4 heures…. Ecouché, Alençon… à 13 h 40 avant Chartres, le Général de Gaulle nous dépasse. Nuit près de Villejust où quelques résistances (groupes de 50 à 100 Allemands avec 1 ou 2 armes ATC) … jeudi 24 août… à Longjumeau ... blessés par tirs artillerie ennemie…. à Massy ... tué par 88 dans tourelle…. progression arrêtée par résistance ennemie au Petit Massy, quelques blessés… obus de mortier, une douzaine de blessés... 25 août… Antony….Panthéon, quais,... Notre Dame, stationnement Place Saint Michel et Bd St Michel pendant que l’on réduit les résistances du Luxembourg. Vers 15 h Bonnin est blessé mortellement d’une balle dans la tête en fouillant une maison près du Luxembourg … Jeudi 31 août enterrement de Bonnin et de plusieurs membres de la Division, dont le Capitaine Dupont … au cimetière parisien du Pantin. »
Libération de Paris - Août 1944
Michel ABALAN commande ensuite le 2ème peloton du 6ème escadron (Capitaine Kochanowski), de sa formation le 1 septembre 1944 sur l’Hippodrome de Longchamp, jusqu’à ce qu’il soit blessé en novembre en Lorraine : « Vendredi 1 septembre affecté à l’escadron porté où je prends le commandement du 2ème peloton (Willing 1er, Guellec 3ème) … travail d’organisation de cet escadron… Mercredi 19 septembre passage de la Moselle sur un pont de bateaux…. 15 octobre la division est immobilisée, il y a eu des pertes (400 tués depuis le débarquement) et il faut instruire les remplaçants… »
Source Forum 2e DB
Carnets : « Vendredi 17 novembre. Le matin patrouille Devançay au bois Haie du Luth, Brigadier Hadj et Abdallah blessés, un prisonnier polonais tué par un blessé, récupéré les 2 blessés sous la protection des chars de Le Goasguen. L‘après-midi nettoyage du bois du Fays, tué 2 boches, capturé 3. Population sympathique de Montreux. Beau temps. »
Le lendemain 18 novembre, à la tête d’un peloton du 6e Escadron Porté, à Parux (Meurthe-et-Moselle), il est de nouveau blessé par éclats d’obus alors qu’il remplit sa mission avec un plein succès, et refoule devant lui l'infanterie ennemie en lui infligeant des pertes sévères : « Samedi 18 Novembre à 14h Conus [2] tué, moi blessé... Dimanche 19 novembre opéré à 19h…. Lundi 27 novembre endormi pour fermeture plaie hanche et pansement. »
Il est cité pour la seconde fois, et est bientôt promu au grade de sous-lieutenant.
Le Général de Gaulle signera la citation suivante à l’Ordre de l’armée le 8 février 1945 :
« Jeune Aspirant animé d’un haut sentiment du devoir, remarquable par sa bravoure calme et froide. S’est dépensé sans compter aux cours des opérations des 16, 17, 18 novembre devant NONHIGNY, MONTREUX, PARUX. En particulier, a procédé avec plein succès, le 17, au nettoyage des bois de BREMENIL, prenant à partie avec un peloton une compagnie allemande de 140 hommes qui attaquait à bout portant, par bazookas, une colonne blindée du Sous-Groupement engagé sous bois, lui tuant du monde, faisant de nombreux prisonniers et mettant le reste en fuite. Le 18, engagé sous bois à l’attaque de Parux, en flanc-garde des chars, a rempli sa mission avec plein succès, refoulant devant lui l’infanterie allemande et lui infligeant des pertes sévères. A lui-même été blessé en parvenant aux approches du village. » Journal Officiel de la République Française du 04 03 1945, décision N°363
En janvier 1945, Michel ABALAN rejoint son unité et est réaffecté au 5e escadron (Capitaine Troquereau) comme chef des pelotons d’échelon, P.H.R., 1er peloton, de l’Alsace à l’Allemagne [2].
Michel Abalan en Alsace, février 1945
Il participe en mars 1945 aux opérations du front de La Rochelle où le régiment est rassemblé en réserve : « Janvier 45, je suis réaffecté au 5ème escadron, celui où j’étais au désert, où les « anciens » sont devenus rares... Mars 45 Saint-Jean d’Angely, Tonnay-Charente... 3 avril, reconnaissance des lignes avec Moore au N.E. de Rochefort…. Argenton sur Creuse…. Lorraine… »
Poste de guet à Fouras le 17 avril 1945
Puis survient enfin pour le 1er RMSM, la traversée du Rhin et la marche victorieuse en Allemagne : « Lundi 30 avril entré en Allemagne…. Mardi 8 mai Berchtesgaden… samedi 19 mai grande prise d’armes de toute la division sur un terrain d’aviation au Sud d’Augsbourg…. Arrivée du Général de Gaulle… défilé… dimanche 20 mai avec Aymès [3] et Moore à Dachau où nous n’avons pas pu entrer... »
Défilé à Lechfeld le 19 mai 1945
Camp en Allemagne fin mai 1945
Obusiers et chars sur wagons fin mai 1945
[1] Yves Conus.
[2] Note de Michel Abalan en tête de son carnet de juillet 44 au 20 septembre 45.
[3] Plus probablement : Bernard Aynes.
La guerre étant terminée, au retour d‘Allemagne, Michel ABALAN relève dans ses carnets : « Samedi 26 mai, près de Nancy sur les lieux des combats de novembre et les tombes des camarades…. Paris…...Vendredi 22 juin à Fontainebleau le Général Leclerc nous a fait ses adieux… a remis le Commandement de la 2ème D.B. au colonel Dio… 18 septembre j’ai décidé de me faire démobiliser sans délai, d’autant que j’avais appris que j’étais nommé administrateur adjoint des colonies…. Le 20 septembre démobilisé. »
Suite à sa démobilisation en septembre 1945, MICHEL ABALAN est intégré dans le corps des administrateurs des services civils de l'Indochine, avec le grade d'attaché de liaison administrative.
Michel Abalan, Paul Willing et Louis Tritschler en septembre 1945
Michel ABALAN est fait Compagnon de la Libération par décret du 17 novembre 1945.
De février 1946 à mai 1949, il sert en Indochine et au Tonkin où il reçoit une citation à l'ordre de la Brigade pour avoir, entre mars et juin 1948, apporté une aide des plus efficaces aux opérations de pacification en pays Muong :
« Conseiller Provincial pour Hoabinh depuis mars 1948 payant toujours de sa personne et apportant une aide très efficace aux opérations de pacification du pays Muong. S’est particulièrement distingué lors de l’embuscade du 14 juin 1948 au Pont de Lang Koc (Chau de Lacson province de Hoa-Binh) par son calme et son sang-froid » (Signé Le Général de Brigade KOCH, Commandant les Troupes Françaises d’Indochine du Nord, le 15 décembre 1948).
A partir de 1950, administrateur adjoint puis administrateur des Colonies, il est affecté en AEF, à Brazzaville puis au Gabon, où il occupe, en 1959 et 1960 les postes de Préfet par intérim et d'adjoint au Préfet de l'Ogoué-Maritime à Port-Gentil.
De 1961 à 1976, il est agent contractuel à l’Éducation Nationale.
Michel Abalan est décédé le 16 février 2000 à Saint-Renan dans le Finistère et a été inhumé à Porspoder (29), village qui jouxte celui d'Argenton, d'où il était parti il y a 60 ans, le 19 juin 1940, pour l'Angleterre.
• Commandeur de la Légion d'Honneur - décret du 13 mai 1996
• Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945
• Croix de Guerre 1939-45 (2 citations)
• Croix de Guerre des TOE
• Médaille des Évadés
• Croix du Combattant 39/45
• Croix du Combattant Volontaire 39/45
• Croix du Combattant Volontaire de la Résistance
• Médaille des Blessés
• Médaille Coloniale avec agrafes "Libye", "Tunisie", "Extrême-Orient".
• Médaille Commémorative de la France Libre
• Officier de l’Étoile d'AnjouanBiographie sur le site de l'Ordre de la Libération Lien
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2 commentaires -
Par authion le 30 Mars 2018 à 10:38
Mme Monique Sibon, son épouse,
Juliette, François, Jérôme, ses enfants, et leurs conjoints, ses petits-enfants,
ses frères et soeurs, ses neveux et nièces
ont la grande tristesse de vous faire part du décès du
docteur Charles SIBON Français libre, chevalier de la Légion d'honneur, médaille militaire,
survenu le 1 er mars 2018, dans sa 95 e année.
L'inhumation a eu lieu dans l'intimité familiale.
30 bis, rue Faidherbe, 78500 Sartrouville.
La Fondation BM 24-Obenheim présente toutes ses condoléances à sa famille
1 commentaire
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