-
Par authion le 15 Juin 2018 à 17:22
Les cérémonies ont eu lieu en présence des portes drapeaux de la 1ere DFL, de la Fondation de la France Libre, des anciens du 1ere RAMA et de l'association des Francais libre de la Haute-Marne
Article proposé par Michel Kempf
Lundi 11 juin 2018, l’Amicale de la 1re division française libre a organisé les commémorations du 76e anniversaire de la bataille de Bir Hakeim.
– 16 heures : dépôt de gerbes de l’Amicale et de la Fondation de la France Libre en hommage aux morts de la 1re DFL, au monument du général Diego Brosset, quai Branly.
– 16 heures 45 : dépôt de gerbe de l’Amicale à la plaque du pont Bir-Hakeim, en mémoire de la bataille.
– 17 heures 45 : dépôt de gerbe et ravivage de la Flamme au pied de la tombe du soldat inconnu, à l’Arc de Triomphe de l’Etoile.Marie Hélène Châtel a fait le déplacement avec ce très beau drapeau, retrouvé par hasard .
(Crédit photos : Michel Kempf)
Fondation B.M.24 Obenheim
1 commentaire -
Par authion le 14 Juin 2018 à 14:10
Fait rare, Guy Charmot servit de bout en bout le Bataillon de Marche n° 4 de la 1ère Division Française Libre , en tant que médecin. Il est âgé de 104 ans aujourd'hui.
Ordre de la Libération
Guy Charmot est né le 9 octobre 1914 à Toulon dans une famille de fonctionnaires.
Ressentant très jeune la vocation coloniale, il entre en 1934 à l'Ecole du service de Santé militaire à Lyon. En 1939, il se trouve médecin-lieutenant d'active au 49e Régiment d'artillerie coloniale (49e RAC) dans le secteur de la Sarre.
« Je faisais de l’assistance médicale indigène. Au moment de la déclaration de guerre, je suis rentré en France où j’ai d’abord été affecté à un régiment d’intérêt colonial dans le secteur défensif de la Sarre. J’aurais voulu rester en France pendant la guerre. Mais mon colonel a reçu l’ordre de m’embarquer pour Dakar. De Dakar, j’ai été envoyé dans le Nord-ouest de la Côte d’Ivoire.
Quand nous avons appris la déroute française, notre premier sentiment a été la stupéfaction puis l’indignation et la honte pour l’armée et la France ! (1)
Embarqué en mars 1940 pour la Haute-Volta, il passe en Gold Coast (Ghana) au début de juillet 1940 puis au Cameroun où il rallie les Forces françaises libres en septembre.
J’ai traversé la Volta sur une pirogue avec mon vélo dessus car notre but était de continuer le combat au côté des anglais. On était une dizaine à vouloir former un groupe avec une cinquantaine de jeunes tirailleurs. Certains venaient du Niger, du soudan. D’autres étaient militaires de carrière entre Djibouti et la Somalie.
Il y a eu les «trois glorieuses», les 22, 23 et 25 août 1940 qui ont représenté le ralliement des colonies de l’Afrique équatoriale française autour du Cameroun. Le premier à donner l’exemple était le gouverneur Felix Eboué, ce qui a donné à De Gaulle une assise territoriale, lui qui était si isolé. Moi, j’ai été le médecin du bataillon de marche numéro 4, en décembre 40.
Quand j’ai vu De Gaulle débarquer à Douala, il a demandé à chacun ce qu’on voulait. Je lui ai répondu: « Mon général, je voudrais être affecté à une unité combattante ». Il m’a sèchement répondu: « Vous irez là où on vous dira d’aller». Deux groupes de combattants se sont formés. D’une part derrière Leclerc qui a regroupé les officiers de valeur pour effectuer ses raids vers le sud de la Lybie, en particulier Kouffra. C’est là qu’a eu lieu l’ébauche de la deuxième DB. D’autre part, il y a eu la formation des 3 bataillons de marche avec 60% de Camerounais et 40% d’Européens, en majorité des français, dont moi.
Notre premier combat a eu lieu en novembre 40, pour rallier le Gabon à notre cause, encore fidèle à Vichy et encadré par le bloc des colonies. Leclerc et Koenig ont décidé d’intervenir au Gabon par la terre. Il y avait quelques canons à l’entrée du port, nous avons pris des embarcations et débouché sur le terrain d’aviation de Libreville. On a été mitraillé, et un officier a été tué dans mes bras. J’ai opéré toute la nuit. Un bruit a couru qu’un médecin de l’hopital n’a pas voulu opérer un de nos hommes. Leclerc a demandé qu’on le fusille immédiatement mais je suis allé plaider sa cause et je lui ai ainsi sauvé la vie.
Nous sommes revenus à Douala d’où nous sommes partis pour rejoindre le Liban.
Affecté comme médecin au Bataillon de Marche n°4 (BM 4) dès sa formation, il part avec lui du Cameroun en décembre 1940 pour rejoindre en Palestine la 1ère Brigade Coloniale du lieutenant-colonel Génin.
Guy Charmot prend part à la campagne de Syrie en juin 1941 avec le BM 4 qui combat ensuite en Ethiopie avant de stationner au Liban pendant l'année 1942.
Je conduisais un camion Bedford. On est monté jusqu’à Fort Lamy, puis cap vers l’est pour combattre contre la Syrie.
Vers le 23 juillet 1942, nous avons reçu l’ordre d’embarquer vers la Somalie britannique. Gaston Paleski, un lieutenant colonel, avait demandé à De Gaulle un bataillon pour bouter les italiens hors d’Ethiopie. Nous étions 700 hommes.
J’étais le seul médecin. Les Italiens ne demandaient qu’à se rendre car ils n’avaient pas envie de se faire tuer pour Hitler. Puis on a rejoint le Liban en avril 1942.
On voulait partir en Libye. Mais il y avait des réticences de la part des militaires britanniques. Finalement, on a pu s’y rendre en janvier 1943 pour assurer la défense de Tobrouk contre des commandos allemands.
En janvier 1943, le Bataillon rejoint en Libye les rangs de la 2e Brigade Française Libre de la 1ère Division Française Libre.
Guy Charmot participe aux combats de Tunisie, faisant toujours preuve de beaucoup d'activité, de courage et de dévouement.
En Tunisie, notre compagnie a été engagée pour la prise d’un piton rocheux, en mai 43. Puis on nous a cantonné à Nabeul, en juin et, peu à peu, nous avons été américanisés. Avait eu lieu le débarquement en Sicile des américains et des anglais. De là, ils avaient franchi le détroit de Messine pour aller en Italie. On nous a donné des uniformes et du matériel. Et on a admiré la richesse technique des américains, comme le talkie walkie ou le café soluble. On nous disait que les américains préféraient perdre un pilote et son avion plutôt que plusieurs GI.
Guy Charmot se distingue particulièrement au cours des combats des 17 au 20 mai 1944 en Italie, poussant au plus loin ses postes de secours et sauvant ainsi plusieurs de ses camarades de combat par la rapidité de ses interventions sur la ligne de feu. Il reçoit la croix de la Libération des mains du général de Gaulle le 30 juin 1944 à Marcianise.
Nous sommes arrivés en Italie après le gros du corps expéditionnaire français. On a combattu de nuit contre les Allemands. Les Italiens nous ont accueillis en libérateurs. On a perdu 400 hommes soit plus de la moitié. J’étais le plus près possible du front pour les traitements d’urgence comme les piqûres de morphine. Pendant les trois premiers jours, j’ai passé deux nuits sans dormir.
Jusqu’à la fin, la campagne d’Italie a été très dure. J’ai failli mourir juste après de la bataille de Monte Cassino. Enfin nous avons pris Radicofani, le 20 juin 1944, puis Toulon.
La libération de Paris, on l’a apprise en Italie, tristes et un peu jaloux de ne pas y avoir participé. On a quitté définitivement l’Afrique du Nord, et on a débarqué le 21 août à Cavalaire.
Il débarque en Provence avec la 1ère Division Française Libre en août 1944 et est blessé lors des combats pour la libération de Toulon.
" Au Thouars, une colline au-dessus de Toulon, 70 hommes du bataillon furent mis hors de combat. Le médecin eut fort à faire tandis que la maire de La Vallette proposait obligemment d'inhumer les morts"gratuitement", crut-il utile de préciser"... (2)
Il prend part ensuite à la campagne de France jusqu'en 1945 terminant la guerre au massif de l’Authion dans les Alpes-Maritimes.
"Dans les Vosges, "partout les soldats "indigènes" suscitaient dans la population qu'ils libéraient une curiosité de peuplades perdues. Dans une ferme où on s'arrête prendre un café, des enfants touchèrent la peau des infirmiers tchadiens pour savoir s'ils détaignaient. Ils furent généralement bien accueillis. Les habitants se battaient pour les héberger. Avant l'hiver, ils furent démobilisés. Guy Charmot vit repartir avec émotion ces hommes dont il avait appris la culture et et saait reconnaître l'origine et la forme de leurs scarifications. Il n'eut dès lros qu'une hâte : les rejoindre en Afrique". (2)
Quand on m’a désigné Compagnon, je me suis senti gêné vis-à-vis d’autres officiers du bataillon. Beaucoup le méritaient plus que moi. A la fin de la guerre, je suis devenu Lieutenant Colonel.
Nous, les compagnons, nous sommes des non conformistes et nous nous sentons à l’aise quand nous sommes ensemble.»
Médecin-capitaine à la fin de la guerre, il devient médecin des Hôpitaux d'Outre-mer et professeur agrégé du Service de Santé des Armées, effectuant de nombreux séjours en Afrique jusqu'en 1965. Spécialiste de la recherche en médecine tropicale, Guy Charmot démissionne avec le grade de médecin-colonel pour entrer au service de Recherches thérapeutiques de Rhône-Poulenc.
Guy Charmot © Kasia Wandycz / Paris-Match
Professeur à l'Institut de médecine et d'épidémiologie africaine, il participe en outre à la rédaction de plusieurs ouvrages médicaux en collaboration et à 300 publications scientifiques. Ancien président de la Société de Pathologie exotique, il est élu, en 1994, membre de l'Académie des Sciences d'Outremer.
• Grand Officier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944
• Croix de Guerre 39/45 (4 citations)
• Chevalier des Palmes Académiques
• Chevalier de la Santé Publique
• Médaille Coloniale avec agrafe « Somalis »
• Médaille Commémorative 39/45
• Médaille Commémorative de la Campagne d'Italie
• Officier de l'Etoile Noire (Bénin)Sources de cet article
Biographie sur le site de l'Ordre de la Libération Lien
(1) " Nous sommes des anti-conformistes ". Paris-Match, août 2014 Lien
(2) "Nous n'étions pas des héros", Benoit Hopquin. Calmann-Lévy, 2014
******
Sur le Blog DFL Lien
1 commentaire -
Par authion le 14 Juin 2018 à 12:20
Regard sur la 2e Brigade Française Libre de la 1ère DFL...
ALLOCUTION DU COLONEL PASCAL GEORGIN
COMMANDANT LE 2E RIMA en 2015
Champagné - Le Mans
(extrait)
... " le 2e RIMA - autrefois 2e RIC - est l’héritier d’un lourd passé historique. Les campagnes de la conquête coloniale, de la grande Guerre, de l’Indochine et de l’Algérie se mêlent sur la soie de notre drapeau aux campagnes de la 2e guerre mondiale : Kub Kub en Erythrée en 1941, El Alamein en Libye en 1942, Takrouna en Tunisie en 1943, Ponte-Corvo en Italie en 1944, Toulon sur cette terre de France que certains n’ont jamais connu en août 1944, Belfort puis Colmar en janvier 1945, et enfin l’Authion en avril de la même année.
C’est toute l’histoire de la reconquête et de l’épopée de la 1e DFL qui est illustrée à travers ces inscriptions. C’est toute l’histoire de la France Libre qui figure sur notre drapeau.
Dès 1940, les volontaires issus de l’Empire se regroupent en Palestine pour constituer les premiers bataillons de Français libres. En 1942, à l’invasion de la zone libre, le 2e RIC est dissous et de nouveaux volontaires rejoignent ceux déjà en Syrie pour former bientôt la 2e BFL.
Unités de la 2e Brigade française Libre : BIM (Erythrée) BM 3, BM 4, BM 5 et BM 11
Cette 2e BFL va s’illustrer à de nombreuses reprises et ses bataillons seront maintes fois cités à l’ordre de l’Armée.
Le 8 mai 1945, la 2e BFL participe au défilé de la victoire à Nice.
Le 15 mai 1945, le 2e RIC renaît par changement d’appellation de la 2e BFL.
Enfin, le 24 septembre 1945, à Chelles, le général de Gaulle remet la Croix de la Libération au drapeau du 2e Régiment d’Infanterie Coloniale : comment ne pas s’émouvoir à la lecture de l’ordre du jour du général de Gaulle, lui qui a décoré tant de valeureux marsouins de l’Ordre de la Libération. 92 compagnons de la Libération ont appartenu au 2e RIC"…
"Unité de volontaires ralliés au général de Gaulle en Palestine sous le nom de 2eBrigade, avec les bataillons de marche qui s'étaient déjà distingués en Erythrée, a participé depuis à toutes les campagnes de la France libre et de la libération. En Syrie, en Libye à El Alamein, en Tunisie à Takrouna, en France à Toulon, à Belfort, à Colmar et dans les Alpes, ce magnifique régiment a toujours représenté l'un des corps les plus solides, les plus braves et les plus ardents de la 1ère Division française libre. Composé à l'origine de tirailleurs d'Afrique noire encadrés de volontaires français, entièrement renouvelé par suite de ses pertes subies au cours de multiples combats, le 2e Régiment d'Infanterie Coloniale a terminé la campagne avec des jeunes engagés accourus spontanément de toutes les provinces de France, et n'a déposé les armes qu'après la victoire finale ; cinq années de luttes ininterrompues sur trois continents et de nombreux hauts faits sanctionnés par plus de cinquante croix de la libération et de trois cent cinquante citations à l'ordre de l'Armée."(Ordre de la Libération)
"Alors, comment souligner ce passé exceptionnel et comment entretenir cette mémoire ? Nous avons souhaité montrer que les inscriptions sur le drapeau du régiment ont été chèrement acquises par l’action de ces bataillons, de cette 2e BFL. Nous avons donc souhaité ressusciter l’insigne historique du 2e RIC, qui reprend en fait l’emblème de la 2e BFL.
Il fut reconnu et toléré par une décision ministérielle de 1947, et comportait à l’époque la Croix de Lorraine, symbole des unités participant à la reconquête sous la bannière de la France Libre. Cet insigne qui figure désormais sur notre fourragère comportait également un animal bien étrange - le BELUT dont je vais vous lire l’histoire :
Après Bir Hakeim, Rommel marche sur Alexandrie. A la 2e Brigade Indépendante, en cet année 1942, le moral est bas ; un jour pour définir le cafard, sorte de coup de bambou bien connu des vieux coloniaux, mais dénommé différemment selon les régions (en pays Druze, si rocailleux, on appelait cela la parpaingite ), le lieutenant-colonel Garbay, qui commande alors l’infanterie de la 2e BFL, reprit le mot qui avait cours au Maroc lors de son séjour en 1925. Ils ont, dit-il, le Bélut. Le mot fit fureur parmi les officiers de la brigade et le médecin lieutenant-colonel Reilinger, médecin-chef des F.F.L. dans le Western Desert, rédige et lit à la popote des officiers un canular médical : une description clinique de cette nouvelle maladie, le Bélut syndrome contagieux épidémique à manifestations d’ordre cérébral qui ravage la 2e Brigade. Le major Garrick, officier de liaison de l’armée britannique crayonne un jour la silhouette de l’être vivant responsable de cette affection, le redoutable Bélut.
Le médecin colonel Reilinger conseille de lui ajouter sur le dos la boussole solaire (système Cole) qui était placée sur de nombreuses voitures d’officiers. La silhouette de cet incroyable animal qui semble avoir une tête de canard, un corps de chameau et des pattes de dinosaure, devint si populaire que quelques mois plus tard le colonel Garbay l’adoptait à son tour. Il le faisait peindre au pochoir en rouge sur fond blanc dans un cercle bleu sur tous les véhicules de la Brigade dont il devenait ainsi l’emblème. Mais il semble que l’origine de ce fameux Bélut se soit perdue et bientôt certains l’expliquèrent ainsi : c’est un animal imaginaire... destiné à guider le combattant free french perdu dans les sables, d’où la boussole solaire qu’il porte sur le dos.
Lorsqu’à la fin de la guerre, la 2e Brigade devint le 2e Régiment d’Infanterie Coloniale, on voulut garder le Bélut comme emblème et un insigne métallique avec ancre d’or, croix de Lorraine rouge et Bélut blanc, fut réalisé par Arthus Bertrand. Mais sur cet insigne, on avait oublié l’essentiel de l’animal : la boussole solaire. Il n’avait donc plus rien à voir avec l’emblème original !
Voilà l’histoire avec un petit H qui renoue avec l’histoire avec un grand H, si je peux dire ainsi".
Lire l'intégralité de cet article sur le site de l'ADFL
Voir également l'Historique du 2e Régiment d'Infanterie coloniale sur le site de l'Ordre de la Libération
**********************
Le Bélut donna son nom au bulletin de la 2e Brigade de la DFL ...
La mascotte de la 2e Brigade inspira également la création d'une sculpture en bois à un ancien du BM 5 : Marcel PRUDHOMME
********************
2 commentaires -
Par authion le 12 Juin 2018 à 13:36
Lundi 11 juin, Hubert Germain, Compagnon de la Libération, a été élevé au grade de Grand Croix de la Légion d'Honneur par le Président de la République lors de la prise d'armes aux Invalides.
Ordre de la Libération
Crédit photo : Ordre de la Libération
*********************
Retrouvez le parcours et les témoignages de Hubert GERMAIN, publiés sur le blog le 4 Juin 2018... LIEN
2 commentaires