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Par authion le 10 Janvier 2019 à 19:19
Conférence de François Broche sur le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France Libre,
mercredi 30 janvier à 18 heures, au siège de la Fondation.(Photo Fondation de la France Libre)
La Fondation de la France Libre organise, mercredi 30 janvier 2019, à 18 heures, une conférence animée par François Broche, historien et journaliste, administrateur et membre du conseil scientifique de la Fondation, sur le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France Libre.
François Broche est l’auteur de nombreux livres consacrés notamment au général de Gaulle et à la France Libre, dont Le Bataillon des guitaristes (Fayard, 1970), Les Bombardiers de la France Libre (Presses de la Cité, 1979), L’Épopée de la France Libre (Pygmalion, 2000), Bir Hakeim, la France renaissante (Éditions Italiques, 2003), Les Hommes de De Gaulle(Pygmalion, 2006), Bir Hakeim (Perrin, 2008) ou le Dictionnaire de la France Libre, avec Jean-François Muracciole (Robert Laffont, 2010).
L’entrée est gratuite. La soirée se tiendra, comme chaque mois dans la salle des conférences, au siège de la Fondation,
16 cour des Petites-Écuries, Paris 10e.
Les personnes intéressées doivent s’inscrire par téléphone au 01 53 62 81 82 ou par courriel à l’adresse contact.Fondation B.M.24 Obenheim
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Par authion le 9 Janvier 2019 à 17:52
Nous venons d'apprendre récemment
le décès d'André Robert Deschamps
survenu le 22 octobre 2018 à Dunkerque, à l'âge de 99 ans.(Photo avis mortuaire)
André Deschamps avait rejoint
les Forces Françaises Libres le 22 mai 1941
Français libre
Ancien de la 2e DB
Chevalier de la Légion d'honneur
Médaille militaire
Croix de guerre 1939 - 1945
Croix de guerre TOE
Croix du combattant volontaire
Retraité de la British Petroleum (BP)***
Ci-joint le témoignage de sa fille Annick Deschamps,
en date du 4 avril 2018, publié sur Françaislibres.net"Mon père André Deschamps, agé aujourd'hui de 99 ans, nous avait relaté ses mémoires dans quelques pages qu'il a laissé écrire et imprimer. C'est de ces mémoires et avec son accord que je transmets comment il arrivé en Palestine :
André Deschamps était alors affecté au centre de récupération auto de Tulle, et avait appris du colonel commandant la place de Tulle, qu'il faisait partie de l'armée de l'armistice; il avait remarqué ensuite que le matériel qu'il devait récupérer sur les routes et dans les ravins était apporté aux Allemands. Il demanda aussitôt son affectation dans les troupes coloniales. Au lieu d'aller en Indochine comme il avait été prévu, (deux bateaux avaient été coulés par les Japonais, donc impossibilité de s'y rendre) il put partir pour le Levant. Il s'embarqua à Marseille le 10.01.1941 sur le Providence affecté au D.I.L. et débarqua à Beyrouth le 18.01.1941. Il fut affecté au 6ème Régiment de Chasseurs d'Afrique (R.C.M). Nommé chef de chars, il fit sa demande pour l 'instruction des Partisans Tcherkesses à Ezzera en Syrie. Le 29.04.1941 il fut affecté à l'Etat Major du Régiment du Commandant Collet comme dépanneur.Le commandant Collet, après avoir eu connaissance et observé lui-même que l'aérodrome militaire de Mezzé était rempli d'avions allemands, rédigea un ordre général pour que tout le groupement rejoigne le Nord de la frontière jordanienne. Le 21 mai 1941 l'Etat Major d'Ezzra partit dans l'après midi pour la Jordanie, mon père avait reçu l'ordre d'attendre en moto à la sortie d'Ezzra le Capitaine Bellet pour le guider le soir même à 22h sur les pistes et rejoindre le commandant Collet, ce qu il fit parfaitement et fut félicité. Le lendemain ils partirent en Palestine près du lac de Tibériade vers Nazareth; là il eut pour Mission d'aller reconnaître le cantonnement de l'Etat Major. Doté d'une moto, de son ordre de mission, et de sa carte d'Etat-major, il se fit arrêter plus tard par un officier de l'Etat-major anglais, le prenant pour un espion. Il fut libéré le lendemain avec tous les honneurs. Dans la semaine de leur arrivée en Palestine, le Général de Gaulle a consulté les Officiers et les Sous Officiers pour connaître le Moral des collègues laissés en Syrie et au Liban. Ils partirent ensuite libérer la Syrie, où se joua le drame terrible de la guerre entre Francais, qui a très éprouvé et éprouve toujours mon père".
La Fondation B.M. 24 Obenheim présente
ses sincères condoléances à sa famille(Fondation B.M.24 Obenheim)
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Par authion le 7 Janvier 2019 à 21:14
(photo : Ordre de la Libération)
L’Ordre de la Libération a la grande tristesse de nous faire part de la disparition du professeur Guy CHARMOT *
Compagnon de la Libération, survenue le 7 janvier 2019 à Marseille, dans sa 105 ème année.
Grand officier de la Légion d’honneur, il était le doyen des Compagnons vivants et le dernier représentant des 39 médecins Compagnons de la Libération.La cérémonie religieuse aura lieu
vendredi 11 janvier 2019 à Marseille.(Crédit photo : Ordre de la Libération)
Déroulement de la cérémonie funèbre
vendredi 11 janvier 2019Nous vous informons du déroulement de la cérémonie funèbre vendredi 11 janvier 2019 pour permettre aux porte-drapeaux et au monde combattant et de la mémoire et aux élus varois de rendre un hommage à notre ami vétéran de la Seconde guerre mondiale.
1/ 12H45 Mise en bière au domicile 9 parc Jean Mermoz 13008 Marseille .
2/ 13H45 Cérémonie à l'église Saint-Giniez 19 rue Émile Sicard 13008 Marseille .La place sera privatisée..
(Attention surtout ne pas prendre par le GPS le boulevard Sicard !).
3/ 14H45 Honneurs militaires
4/ 15H15 Fin de la cérémonie à Marseille (au plus tard)
5/ 16H30 inhumation au caveau familial du cimetière varois de St Cyr sur Mer.
[Entrée A-concession 21-(allée D)]
Adresse cimetière St Cyr sur Mer avenue d'Arquier
direction route de Bandol.
[Parkings conseillés près de l'église,mairie ou cinéma
de St Cyr sur Mer]Les fleurs sont acceptées.
Pour le bon déroulement,les porte-drapeaux seront en place à 13H00 au plus tard à l'eglise Saint-Giniez de Marseille et 16H15 au cimetière de St Cyr sur Mer.
Guy Charmot était né le 9 octobre 1914 à Toulon dans une famille de fonctionnaires. Il était médecin militaire en poste en Haute-Volta (ancienne colonie française devenue le Burkina Faso en 1984) quand, en septembre 1940, il rallie au Cameroun les Forces françaises libres (FFL) du général de Gaulle. Médecin du bataillon de marche numéro 4, il participe aux combats en Syrie, Ethiopie, Libye, Tunisie, Italie puis en Provence.
" Il se distingue particulièrement au cours des combats des 17 au 20 mai 1944 en Italie, poussant au plus loin ses postes de secours et sauvant ainsi plusieurs de ses camarades de combat par la rapidité de ses interventions sur la ligne de feu", souligne le site des Compagnons de la Libération.
Guy Charmot débarque en Provence avec la 1ère Division Française Libre en août 1944 avant d’être blessé lors des combats pour la libération de Toulon. Ce qui ne l’empêche pas de participer à la campagne de France jusqu’en 1945.
Après la guerre, il devient médecin des Hôpitaux d’Outre-mer et professeur du Service de santé des armées, effectuant de nombreux séjours en Afrique jusqu’en 1965.
Spécialiste de la recherche en médecine tropicale, il démissionne avec le grade de médecin-colonel et entre au service de Recherches thérapeutiques de Rhône-Poulenc. Professeur à l’Institut de médecine et d’épidémiologie africaine, il préside la Société de Pathologie exotique puis est élu, en 1994, membre de l’Académie des Sciences d’Outremer.
Voici l'hommage que nous lui rendions en Juin 2018 sur le Blog DFL :
(Florence Roumeguere)La Fondation B.M.24 Obenheim
présente ses sincères condoléances à sa famille(Fondation B.M.24 Obenheim)
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Par authion le 6 Janvier 2019 à 18:42
Avis de rechercheMr fernand Elbaz, via le formulaire de contact de divisionfrancaiselibre.eklablog.com recherche des soldats qui auraient pu connaitre son oncle ELBAZ fernand qui était au service de santé (BM5). il a été décoré pour services rendus en 1944
il a été tué, malheureusement, lors de la réduction
de la poche de colmar, le 25-01-1945.Pour tout contact : fernand.elbaz@laposte.net
Bataillon de Marche n°5
L’EMBLEME DU B.M. 5Le B.M. 5 ou Bataillon de Marche du Cameroun, attendit longtemps son emblème : en effet, c’est seulement sur un projet du sergent Cotteret, dessiné durant l’hiver 1943-1944 en Tunisie, que l’insigne du Bataillon fut réalisé au Caire au début de 1944. Il fut distribué au mois de juin alors que le B.M. 5 faisait partie du Corps Expéditionnaire en Italie ; une nouvelle frappe en a été faite chez Arthus Bertrand à la fin de la guerre.
(Les Français Libre et leurs emblèmes par B. Le Marec. Ed. Lavauzelle).
L’HISTORIQUE DU B.M. 5Le Bataillon de Marche n°5 a été formé au début de 1941 sur proposition du Commandant GARDET.
Il n’a été constitué que de volontaires. A l’origine, une centaine d’européens d’active ou de réserve, composèrent les cadres et les spécialistes, avec à leur tête le Commandant GARDET.
L’instruction eut lieu dans un camp à 70 kilomètres de YAOUNDE , sur la rive droite de la SANAGA, en un site bien mal choisi : chaleur humide, moustiques, tsé-tsé.
Le camp fut construit par le Capitaine DRONNE , dynamique et rabelaisien, en un temps record.
Le 1e mai, le 3e bataillon du Régiment de Tirailleurs Camerounais occupe le Camp Lieutenant-Colonel d’Ornano .
Cinq mois d’instruction dans une ambiance de dur travail, de foi ardente, de confiance en le chef de la France Libre.
Fin septembre, le Bataillon est prêt ; il est maintenu au Cameroun pour des raisons supérieures. Il s’énerve mais, Patience , telle est la consigne. Pour tromper son attente, il est envoyé dans le Nord à GAROUA .
Enfin, le 1e février 1942, l’ordre de départ arrive : destination le Levant : le Bataillon prend sa dénomination de guerre : Bataillon de Marche n°5.
Du 15 février au 30 avril, par route, chemin de fer, voie fluviale (Le Nil), le B.M 5 traverse l’A.E.F., le Nord Congo Belge, le Soudan Egyptien, le Sinaï, la Palestine, pour stopper à DAMAS en Syrie.
Du 15 mai au 17 juillet, il organise un Centre de Résistance au Col de BAIDAR , à 1 500 mètres d’altitude dans la ceinture fortifiée de BEYROUTH , installation précaire.
Début juillet, ordre de rejoindre la 1e Division Légère.
Elle est dans la banlieue du CAIRE .
Le B.M 5 est intégré à la 2e Brigade avec l’autre Bataillon, le B.M. 11.
Ni armement, ni matériel adéquats ; la Brigade est utilisée à organiser des Centres de Résistance, d’abord du 25 juillet au 25 août sur la route LE CAIRE-ALEXANDRIE : puis à 15 kilomètres à l’Ouest d’Alexandrie, elle construit un solide bouchon à cheval sur la route côtière : on perçoit quelque armement, les antichars en particulier.
Le 31 août et jours suivants, ROMMEL a tenté la percée depuis EL ALAMEIN , il a échoué.
La lassitude réapparaît avec l’inaction, et brusquement, ordre de mouvement vers le Sud-Ouest : départ le 17 octobre. De position en position, la 2e Brigade intégrée à la 50e Division Britannique s’approche du front .
Le 23 à la nuit, le B.M. 5 occupe la croupe d’ EL HALFA, en alerte immédiate : à 21h45 se déclenche l’apocalyptique bombardement qui dure toute la nuit, prélude à la Bataille d’EL ALAMEIN.
La Brigade n’est pas engagée : elle fait de la déception , s’agite derrière le front pour induire l’ennemi en erreur. Du 24 octobre au 2 novembre , le B.M. 5 change quatre fois de position : mouvements de nuit en black-out , pénibles et fastidieux.
La 8e Armée a perçé au Nord : l’ennemi décroche, la Brigade participe au nettoyage avec la section MAYLIE ; les pertes, les premières, proviennent surtout des mines : une dizaine de tués et 20 blessés.
Inaction à nouveau, en dehors du salvage dans la zone de combat ; puis début janvier 1943, mouvement sur TOBROUK ; l a Brigade récupère alors le B.M 4 et est commandée par le Colonel Diègo BROSSET.
Instruction offensive ; visite de BIR HAKEIM : offensive du Belluc.
Départ le 19 avril pour la Tunisie ; relève des Britanniques le 6 mai, le B.M. 5 arrive à TAKROUNA, à l’ouest d’ENFIDEVILLE ; retrouvailles avec la Force LECLERC.
Devant le B.M. 5, les Djevillat, collines escarpées fortement tenues par les Allemands de la 90eDivision Légère. Le 11 mai, à l’aube, il attaque : sa position est enlevée en 14 heures ; les pertes sont lourdes, dont quatre officiers tués.
Le 14 mai, le Lieutenant-Colonel GARDET reçoit la reddition du Général italien ORLANDO et de son corps d’armée.
Le Général GIRAUD trouve les Français Libres indésirables ; il rejette la D.F.L en Tripolitaine. DE GAULLE vient l’inspecter : " la pénitence sera courte ". BROSSET promu Brigadier, prend le commandement de la Division ; GARBAY de la 2e Brigade ; la 4e Brigade est constituée.
Retour en août en TUNISIE dans le CAP BON : adieux à la VIIIe Armée. Instruction intensive à l’américaine !
Jugée apte, la D.F.L. embarque le 17 avril 1944 et débarque à NAPLES ; est engagée le 12 mai sur le GARIGLIANO avec le Corps Expéditionnaire. Juin : la 2e Brigade est le 17 devant CASTELLO-CHIALA. Le B.M. 5 s’empare dans la nuit du MONTE CALVO (950 mètres) ; appuie le 19 les B.M 4 et B.M.11 au franchissement difficile du RIO FORMAQUESA ; enlève le 20 avec ces deux bataillons le PONTE CORVO-LINIE, s’empare brillamment du MONTE-MORONE, mais au prix de 35 tués et 160 blessés.
C’est alors la poursuite. Devant TIVOLI, le B.M. 5 réduit les 5 et 6 juin la VILLA ADRIANA ; toute la nuit du 11 au 12 et le 12, il livre un combat acharné sur la route VITERBO-SIENNE pour la position du BAGNO-REGGIO. La 2e Compagnie Chrétien perd tous ses chefs de section.
La 2e Brigade est relevée le 14 ; la D.F.L, le 20. Le 13 juillet, le Corps Expéditionnaire quitte l’Italie à TARENTE, le 16, il débarque en PROVENCE.
Minute inoubliable pour la D.F.L.
Relève le 18 des Américains débarqués le 15 devant HYERES, dominé par le MONT RADONaux pentes abruptes. C’est l’objectif du B.M. 5 : attaques, contre-attaques ; à 20 heures, il reste maître de la position : brillante conduite du Capitaine Faure. Le 23, le Massif du TOUAR à LA GARDE, est enlevé par le B.M 4 et le B.M 5.
Reddition de TOULON ; retraite de l’ennemi qui s’accroche à BELFORT . La D.F.L relève les Américains à VILLERSEXEL ; s’étire sur un front de 20 kilomètres, sous la pluie, le B.M. 5 dans la forêt, conquiert le Bois de Saint Georges le 29, péniblement.
Car la forêt devant BELFORT est impénétrable, farcie de défenses. La D.F.L glisse vers le Nord-Ouest ; le B.M. 5 est face à PLANCHER-LES-MINES : pluie, neige, froid, relève lente des Noirs pas les jeunes Français.
L’attaque de BELFORT est déclenchée le 19 novembre ; pour le B.M.5 en direction de GIROMAGNY ; horde de fantômes harassés que conduit le Commandant BERTRAND . Plancher-les-Mines est dépassé ; le 20, sous la pluie, AUXELLES-HAUT est occupé ; le 21 sous la neige, LEPUIX-GY ; le 22, GIROMAGNY ; les 24 et 25, ETUEFFONT-HAUT ; ETUEFFONT-BAS et ANJOUTEY. Exténué, sur les genoux littéralement, le Bataillon est relevé.
Le 20, le Général BROSSET s’est tué et le Colonel GARBAY, promu Brigadier, lui succède .
Le 1e janvier 1945, la 1e D.F.L relève la 2e D.B au Sud de STRASBOURG face aux Allemands qui tiennent une bonne partie de l’ ALSACE et prétendent reprendre la ville. Leur tentative forcenée du 7 au 14 janvier n’affecte pas la 2e BRIGADE. C’est le Capitaine Hautefeuille qui commande maintenant le Bataillon.
Mais du 23 janvier au 2 février, le B.M. 5 participe avec toute la D.F.L à la Bataille de COLMAR, au Sud de SELESTAT. Terrible épreuve dans la neige par – 15, face à un ennemi bien retranché. Il y perd entre autres, le Lieutenant Le Bastard, son premier volontaire, son meilleur officier, « sans peur et sans reproche ».
Le Général DE GAULLE charge alors la D.F.L. de libérer BRIGUE et TENDE . Elle arrive sur les ALPES le 15 mars. Le B.M. 5 tient en gros la frontière au Nord de MENTON ; il ne prend pas part à la Bataille de l’Authion ni au passage épique des Alpes par le Col de la Lombarde ; pendant le décrochage Allemand il occupe VINTIMILLE et BORDIGHERA sans coup ferrir.
- Pertes : 232 tués
- 2 Citations à l’Ordre de l’Armée
- 17 Compagnons de la Libération
Fondation B.M.24 Obenheim
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Par authion le 6 Janvier 2019 à 10:49
(Texte du site "La 2ème Division Blindée de Leclerc")
(Insigne des "Filles de la DB")
Par l'intermédiaire de la page Facebook "Les filles de la DB" nous avons appris le décès survenu le 30 décembre 2018 à l'âge
de 99 ans de Madame Arlette Ratard (née Hautefeuille)Née le 28 décembre 1919, Arlette HAUTEFEUILLE fait ses études à Calais où sont établis ses parents. Elle se trouve là lors de l’invasion allemande en mai 1940 et fait l’expérience de la guerre et des bombardements de l’aviation allemande. Elle passe son vingtième anniversaire dans la cave à charbon que sa mère a sommairement aménagée.
Le père d’Arlette, Charles HAUTEFEUILLE, avait fait la 1e Guerre mondiale chez les tirailleurs sénégalais et avait survécu au torpillage du paquebot mixte « la Dives » en Méditerranée le 01/02/1918. Mobilisé en 1939 comme officier de réserve il est capturé en 1940 mais parvient à s’échapper avec un camarade et à rejoindre le Maroc où vivent sa mère et son frère.
La mère d’Arlette se retrouve seule et sans ressources à Calais avec sa fille et décide rapidement de rejoindre Marseille à bicyclette. Plusieurs fois arrêtées elles parviennent finalement à destination et trouvent un embarquement pour le Maroc où la famille s’installe.
A l’automne 1943, elle rencontre un jeune officier qui cherche à louer une chambre à Rabat, il s’agit du capitaine Georges RATARD du 501e RCC avec lequel elle sympathise et devient amie. Celui-ci lui propose de l’épouser, mais ils décident finalement d’attendre et il lui suggère de rejoindre la 2e DB.
Elle s’engage au 13e bataillon médical et rejoint la péniche du groupe Rochambeau à Bou Regreg. Elle gagne ensuite l’Angleterre en avril 1944 puis participe aux combats de Normandie et à la libération de Paris sur l’ambulance « Marjolaine » avec Rosette Trinquet comme coéquipière.
Le 28 août 1944, elle épouse Georges RATARD à l’église Notre-Dame des Victoires à Paris. Parmi les participants au repas de noces organisé par l'actrice Elina Labourdette se trouvent Jean Cocteau et Jean Marais, qui s’engagera à la 2e DB quelques jours plus tard.
Elle quitte le groupe Rochambeau et la 2e DB le 15 novembre 1944.
Après-guerre, Georges et Arlette fondent une famille qui s’installera aux Sables-d’Olonne. Georges disparaît en mai 1992. Arlette, toujours curieuse, découvre Internet à 86 ans, le réseau lui permet de garder le contact avec les Anciens de la 2e DB et avec ses proches.
Arlette RATARD avait été faite chevalier de la Légion d’Honneur en avril 2009.
Il y a quelques années, elle décide de rejoindre l'un de ses fils au Brésil. C’est là, le 30 décembre 2018 qu’elle nous a quittés entourée de ses proches. Selon ses dernières volontés ses cendres seront dispersées sur la petite plage où elle aimait passer du temps
"Les Filles de la D.B."(Insigne des "Filles de la DB)
Suit un article dans lequel Madame Rosette Peschaud, ancienne « Rochambelle » de la Division Leclerc, évoque l’histoire de cette unité féminine qui a suivi la 2ème D.B. durant toute la Campagne de France et d’Allemagne.
Le groupe Rochambeau
« Il nous est impossible d’imaginer quel aurait été notre destin si, en 1943/1944, nous ne nous étions pas engagées dans la 2ème D.B. Le groupe Rochambeau fut fondé en 1943 à New York par une américaine, le commandant Florence Conrad, grâce à des dons qu’elle sollicitait, elle put acquérir 19 ambulances, elle se choisit une adjointe, le Lieutenant Suzanne Torrès, qui deviendra plus tard madame Massu, recruta sur place 12 Françaises, embarqua femmes et véhicules sur le «Pasteur » et se retrouva à Rabat. Elle réussit à faire admettre le groupe dans la 2ème D.B. en formation. Le général Leclerc fut plus séduit par le matériel que par le personnel féminin et il avertit qu’il n’admettait celui-ci que « jusqu’à Paris ». Le Lieutenant Suzanne Torrès possède une personnalité hors du commun. C’est une parfaite organisatrice et elle entreprend de compléter l’effectif en sélectionnant 24 jeunes femmes au Maroc. Alors a commencé l’instruction des recrues, rapidement baptisées « Rochambelles » par les soldats. Nous servions sous les ordres d’un adjudant du Bataillon médical. Avait-il reçu mission de nous décourager ? … Toujours est-il que nous avons été traitées durement et c’est aux encouragements de Suzanne Torrès que nous devons d’avoir été intégrées et admises par les soldats de la Division Leclerc. Nous avons surmonté ce premier obstacle.
Intégration qui fut surtout effective après le débarquement en Normandie à Utah Beach où le général Leclerc et ses hommes purent constater, non sans surprise, qu’une femme était susceptible de manifester un courage égal à celui des hommes. Nous suivions les régiments au combat et, dès qu’un blessé était signalé, nous avions à doubler les colonnes blindées composées de chars, half track, camions, etc. parfois, jusqu’au char de tête, accompagnées d’une jeep sur laquelle se trouvaient un médecin et un infirmier qui, avec notre assistance, donnaient immédiatement les premiers soins : transfusion de plasma, garrot, pansement…
Des femmes engagées et admirées, les « Rochambelles ».
(Photo internet)Une fois ces blessés chargés dans l’ambulance, nous les conduisions à l’hôpital de « triage et de traitement », toujours dans un rayon de 30 km où les chirurgiens de la 2ème D.B. et les infirmières, soit les soignaient s’ils étaient légèrement atteints, soit les évacuaient vers les performantes antennes chirurgicales américaines auxquelles nos blessés faisaient toute confiance. Nous devions alors retourner aux lieux du combat pour d’autres évacuations souvent sous des barrages d’artillerie.
La présence des femmes se justifiait-elle dans une division blindée ? Des hommes auraient sans doute aussi bien évacué les blessés, mais l’accueil affectueux que les jeunes femmes que nous étions leur réservions, faisait que dès les portes de l’ambulance refermées sur eux, ils se sentaient en sécurité. Ils savaient que rien ne nous arrêterait sur la voie de leur salut. C’était non seulement notre devoir, c’était notre volonté profonde. Le blessé devenait notre enfant qu’il fallait sauver à tout prix. Nous avons été immédiatement récompensées de notre dévouement par l’affectueuse, la respectueuse considération des hommes.
A Paris, le général nous a réunies à Bagatelle, où nous avions notre cantonnement au bord de l’étang aux nénuphars, pour nous dire qu’eu égard à notre conduite « il nous gardait » et nous avons eu le privilège de partager les dangers de la 2ème D.B., mais aussi ses chagrins, ses victoires, ses joies, et d’être incluses dans la fraternité, la cohésion qui est la caractéristique de notre association, à laquelle nous continuons toutes d’apporter présence aux manifestations et prestations pour les tâches quotidiennes. Nous ne sommes pas sorties intactes de la 2ème D.B., nous y avons acquis maîtrise de nous-mêmes, dévouement spontané devant la souffrance, ouverture aux autres, Foi dans la destinée de notre pays. Le nom « groupe Rochambeau » a été donné au service Médical du 501ème et du 503ème Régiment de Char de Combat et Hôpital Rochambeau aux locaux de l’infirmerie.
C’est un grand honneur, Florence Conrad, Suzanne Massu et les cinq Rochambelles qui ont laissé la vie à la 2ème D.B. auraient apprécié de voir se poursuivre leur mémoire et celle de leurs compagnes dans un régiment décoré de la Croix de la Libération et où nous avons servi. »
Rosette Peschaud
Fondation B.M.24 Obenheim
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