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Par authion le 7 Mai 2020 à 21:21« Le 7 Mai, la fin s'annonce... Je pars à Paris chez les Masselot, de façon à être dans la capitale le jour de la Victoire, qui devrait être officielle le lendemain.On annonce un grand discours de de Gaulle le 8 à 15 h et je me retrouve avec ma cousine Renée Masselot sur les Champs-Elysées pour y entendre cette annonce, attendue depuis 40 et qui va enfin annuler l'horrible discours de Pétain du 17 Juin 40.C'est noir de monde et, à 15 heures, s'élève des haut-parleurs la voix du Grand Charles, bientôt couverte par les hourras et les bravos. Des groupes se forment, chantent, dansent, hurlent, s'embrassent et je me trouve subitement loin, si loin d'eux.Je m'étais fait une fête de ce moment mais je ne participerai pas à la liesse générale.Je ne veux pas me mêler à tous ces jeunes en folie.Je les regarde tristement et mes pensées vont vers les autres, mes amis, les vrais vainqueurs.Cela aussi je l'aurai manqué : notre victoire au milieu d'eux.Et repasse alors devant mes yeux tout ce chemin que nous avons parcouru ensemble: l'Angleterre, le Cameroun, le Western Désert, l'Italie, la Provence, les Vosges, l'Alsace.Et viennent s'y superposer les visages de tous les copains disparus, tous ceux qui ont été ma famille durant ces années : P'tit Jean Jestin, Franch Arzel, Jaffret « la coterie », Robin l'ami juif, le petit Seité, Le Bastard notre « moujik » du Camp d'Ornano, Jaillet le « cureton », Delrieu notre capitaine de football, Javanaud à la mèche blanche, mais aussi Antoni, le petit corse qui est mort à ma place, Douard le Marseillais tué à Takrouna et Dupin et mes deux petits gars morts et gelés à leur mitrailleuse dans l'Illwald et tous les autres, tous les autres...J'en ai assez des braillards qui nous entourent et dont la plupart n'ont rien fait, se sont laissés vivre ou même ont profité ? Je n'ai rien de commun avec eux, on n'est pas du même monde. Je dis à ma cousine : « J'en ai assez, on rentre.. ».L'aventure est finie, cette merveilleuse et tragique aventure que nous avons vécue et dont les images sont ancrées pour longtemps dans mon cerveau.Il faut maintenant tourner la page mais ne pas oublier ».Alexis LE GALL
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Par authion le 10 Février 2020 à 09:51
La plupart de ces documents provient de l'Association de Français Libres de Douarnenez, publiés sur leur page Facebook
Blog DFL
DZ 39-45
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En veste claire Le Compagnon Constant ENGELS et à droite Alexis Le GALL - Blog DFL
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Son épouse Marguerite était artiste peintre.
" En juin 1940 Paul-Edouard Paulet passe en Angleterre ; la séparation est brutale, définitive. Paul-Edouard Paulet n’avait pas été mobilisé. C’est l’un des très rares civils d’âge mûr a faire l’effort volontaire decrejoindre la France Libre. Il participera à toutes les campagnes jusqu'à Bir-Hakeim ; de là, capturé, son sort est mêlé à celui des prisonniers convoyés par mer vers l’Italie. Il ne survit pas au naufrage du navire assurant ce transport.
Marguerite attendra longtemps avant d’être certaine de son état de veuve. Ce sont pour elles des années très douloureuses. Puis ses enfants grandissent et l’entourent. Une amitié nouvelle avec laromancière Yvonne Chauffin élève ses préoccupations. Mais elle est en deuil à jamais ; sa peinture se fait plus rare, plus sombre. Elle ne s’est jamais considérée comme une professionnelle, pourtant elle expose à la galerie Saluden. Elle s’écarte parfois de l’aquarelle pour l’huile ou de grandes toiles traitées à l’encre de Chine. Brodant des tapisseries d’art, elle est d’une méticulosité incroyable dans le choix des couleurs. Sa vie s’écoule désormais entre la maison de Quimper, la vieille demeure de Quimperlé et des séjours à Douarnenez. Atteinte d’une lourde maladie qui l’handicape physiquement, elle préserve sa vivacité d’esprit et s’éteint en 1979".
« Marguerite_Paulet.pdf » (Blog DFL)
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Par authion le 19 Janvier 2020 à 17:08
Coup d'oeil sur l'admirable transmission de mémoire(s) poursuivi par Jacques Ghemar sur le site Françaislibres.net, qui propose aux descendants et aux chercheurs d'écrire et de publier des photographies sur des pages individuelles : c'est ce qu'on appelle un "Livre d'Or".
Aujourd'hui nous redécouvrons Félix EYSSARTIER, né un 25 janvier 1901 à Nouméa (Nouvelle Calédonie) et sa photographie publiée il y a trois jours par son fils Jacques "en mémoire de ce Père tant admiré".
Mon Père, parti en 1943 par le M/S ZELANDIA puis le USS HELENA (Afrique du Nord, Italie, France), rentra en 1946 avec ses compagnons du célèbre Bataillon du Pacifique par le M/S SAGITTAIRE Je suis né le 26 Janvier 1948. Papa reprit le travail et son sport, le cyclisme (1947) dans lequel il brilla jusque dans les années 60. Il nous quitta définitivement le 1er Mars 2006, la maladie ayant pris le dessus, il avait 85 ans.
Laurent Laloup a retrouvé et publié dans le Livre d'Or des informations sur le parcours de Félix Eyssartier pendant et après la guerre :
In Mémoriam Félix Eyssartier par Maurice Meunier dans le Bir Hakim..l'Authion
Le jeune Félix a fait toute sa scolarité à Nouméa, l'école primaire Frédéric Surleau et le collège La Pérouse. En 1940, comme tous les jeunes de sa génération, il a connu le ralliement du 19 septembre de la Nouvelle-Calédonie à la « France Libre » suite à l'Appel du Général de Gaulle le 18 juin 1940.
N'ayant pas accepté la défaite de la France et cet armistice honteux, dans un élan patriotique et l'amour de la France qu'on lui avait inculqué sur les bancs de l'école, il signe son engagement volontaire dans les Forces Françaises Libres pour la durée de la guerre.
Il part le 3 mars 1943 avec le 2™ contingent (nos aînés étant partis le 5 mai 1941) et, après un long périple de Sydney, par Durban et Suez, il rejoint le Bataillon d'Infanterie de Marine et du Pacifique à Zouara en Tripolitaine.
Partant de l'Afrique du Nord, Félix Eyssartier participe aux campagnes d'Italie et de France, le débarquement en Provence à Hyères et la libération de Toulon en 1944.
Après ces glorieuses campagnes, Félix fcyssartier, pour sa bravoure est titulaire de nombreuses décorations.
Eyssartier a été un membre de l'association des engagés volontaires, également membre de l'amicale des anciens combattants de Nouvelle-Calédonie.
De retour sur sa terre natale le 21 mai 1946 avec le Bataillon du Pacifique, il est démobilisé le 21 juillet 1946.
Rendu à la vie civile, il retrouve sa famille. Il reprend ses activités aux Établissements Ballande, la direction lui confiera un poste à responsabilité - chef de rayon - qu'il assurera avec compétence et sérieux et il aura la reconnaissance et l'estime de ses supérieurs.
À cette époque, il se lance dans le sport, c'est le cyclisme qu'il a choisi sous les couleurs de « L'indépendante ». C'était dans les années 48 à 54 où il a côtoyé les grands du cyclisme, qu'ils soient calédoniens ou étrangers. On se souvient encore des grandes courses sur route, les Paagoumène Nouméa. C'était le début du Tour de Calédonie où Félix a toujours montré ses valeurs de champion, et puis les inoubliables nocturnes sur l'anneau du Vélodrome Georges Brunelet. Il y avait toujours de l'animation entre Eyssartier, Mamelin et l'Australien Windon -cela reste encore gravé dans les mémoires calédoniennes.
Bravo et merci Félix de nous avoir accordé ces grands moments d'émotion et de plaisir. Nous le savions atteint par l'âge et la maladie, sa famille et ses proches ont toujours eu une lueur d'espoir pour sa guérison mais hélas, la maladie a pris l'avantage. Cela a été pour Félix son dernier combat, combat inégal puisque la maladie et la mort ont eu raison de lui. Il venait d'avoir 85 ans.
C'est le moment de se quitter après avoir retracé les moments de sa vie.
Ma chère Henriette, je t'adresse en mon nom personnel et celui de nos compagnons et à tes enfants, petits-enfants et toute la famille nos sincères condoléances.
À toi, mon cher Félix, je t'adresse au nom de tous un ultime adieu.
Maurice MeunierUne grande figure du Sport Calédonien : deux cyclistes calédoniens ont marqué leur époque : Félix Eyssartier et Raymond Perraud. Félix obtenait sa première victoire en 1936 lors du tour de Nouville et ne stoppa sa carrière qu'au début des années… 60. Engagé volontaire, il livra d'autres batailles pour défendre la France durant quatre années, ce qui ne l'empêcha pas par la suite de revenir au premier plan que ce soit sur piste comme sur route. Félix a certainement effectué l'une des plus longues carrières avec Victor Testard et Narcisse Bernanos. (...) GC | Facebook"
Face book L'Histoire du Sport Calédonien
Source : Félix Eyssartier , Livre d'Or des FFL
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Par authion le 19 Janvier 2020 à 16:26
On se souvient...
Illhaeusern était sous la neige, lorsque les fantassins du BM X I y pénétrèrent, revêtus de leur tenue de camouflage blanche. Il faisait alors - 20 °, ce qui nous semble inimaginable aujourd'hui...
Ces quelques portraits des combattants de la Légion, du RA, du BM XI, du 8e RCA et de la 2e DB vous invitent à redécouvrir leurs poignants témoignages sur les combats pour la réduction de la poche de Colmar.
Introduits dans ce résumé , ils sont rassemblés dans
cet article de 28 pages...
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Par authion le 6 Janvier 2020 à 17:50
Tous nos remerciements à Guillaume Emond et à sa famille
Jean EMOND (Lieutenant au BM XI)
(15 Septembre 1920 - 5 août 1990)Jean Emond, archives familiales
Jean EMOND est né le 15 septembre 1920 à Fontenay Le Comte (85).
Après avoir reçu un enseignement secondaire à l'institution Richelieu à la Roche sur Yon, il entre en classe de 1ere A à Poitiers et termine sa classe de philosophie le 5 juin 1937.
Diplômé de bachelier de l’enseignement secondaire, il se dirige vers le classique et opte pour le lycée Louis le Grand.
Il fait son choix, c’est l’école d’administrateur des colonies qui l'intéresse, il est admis au grade de bachelier en Droit le 27 juin 1939.Hélas la guerre contrecarre ses projets.
Le 22 septembre 1939, il est engagé volontaire pour la durée de la guerre à la Roche sur Yon et est dirigé sur le DI n°44 à Rennes le même jour.
Le 23 septembre 1939, il est affecté au groupement spécial d’infanterie n°44 à Rennes au grade de 2eme classe.
Le 11 mai 1940, il est affecté sur sa demande au 22eme RIC aux armées et nommé aspirant de réserve.Il se rend à Toulon pour le DIC le 13 mai 1940.
Lettre de Jean EMOND à ses parents en date du 19 juin 1940
" Chers parents,
Voici bientôt 10 jours que je n’ai reçu aucune nouvelle de vous, depuis votre lettre du 8 courant, rien n’est parvenu, j'espère encore trouver quelque chose au courrier de ce matin, il ne me reste en effet aucun argent, et je dois faire face à une situation qui est loin d'être claire : qu’adviendra t il de nous si l’avenir nous impose une paix qui ne peut être que désastreuse ? Je ne sais qu’une chose : en aucun cas, je ne veux être vaincu. Je ne me suis pas engagé il y a 10 mois pour subir un tel affront, j’agirai suivant les circonstances. Je ne sais pas au fait pourquoi je vous écris, et cette lettre a toutes chances de ne pas vous toucher : la poste fonctionne si mal ! Un télégramme a dû vous arriver et il vous aura rassuré sur mon sort. Ce n’est pas à Agde qu’on craint quelque chose, mais je préférerais me trouver ailleurs. Tous ces gens nous regardent d’un oeil peu sympathique. Pourtant, nous sommes en plein dans la 17ème région, tristement célèbre. J’ai l’impression que si cette attitude des français vis à vis de nos hommes continue il y aura dans Agde des carreaux cassés.
En attendant les événements, nous continuons l’instruction comme si rien n’était. C’est dommage : les bleus ont du coeur au travail, en un mois, on en aurait fait des soldats. Très capables de se débrouiller.
Tous, nous sommes anxieux, nous attendons que l’Allemagne et l'Italie nous posent ses conditions. Nous ne sommes pas abattus, mais nous rageons contre tous les corniauds qui nous ont collés dans le pétrin où nous sommes.
Nous sommes bien punis de tout ce que nous pu faire comme gaffes.
Notre incurie, nos années de paresse, notre folie de paix, de désarmement, nos fautes à l’égard de l’Italie, ont reçu leurs récompenses. Il est quand même bien dur de voir Bénito nous donner le coup de pied de l'âne.
J'espère que la Poste emportera mes plus affectueux baisers à vous tous "
Archives familiales Jean Emond
Le 25 juin 1940, il s’évade de France par le port de Sète et gagne l’Angleterre le 12 Juillet 1940 où il s’engage dans les FFL (dépôt des FFL Olympia Hall - Londres)
Le 25 juillet 1940, il part depuis Liverpool pour l’Afrique anglaise (Gold Coast) et est promu sous lieutenant le même jour.
Par suite du torpillage par un sous marin allemand (U34) de son navire (Accra - paquebot britannique de la Elder Dempster Lines) le 26 juillet 1940 près des côtes anglaises, il est sauvé par un autre navire et est de nouveau redirigé le 8 août 1940 vers la Gold Coast au 1er bataillon de tirailleurs sénégalais.
Le 28 août 1940, il est dirigé sur le Cameroun et arrive à Douala le 30 août.
Le Lieutenant Emond participe alors avec le BM1 puis le BM XI à toutes les opérations des Campagnes suivantes :
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- Gabon (octobre 1940)
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- Syrie (18 juin 1941 au 14 juillet 1941)
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- Libye (Giaraboub et El Alamein, 1942). Il est blessé à El Alamein par des éclats de mine à la tête et à la cuisse ; et son oreille droite est perforée.
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- Tunisie (1943)
Jean Emond, archives familiales
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- Italie (1944) : Liri, Pontecorvo, blessé à Pontecorvo au pied et au genou gauche par une rafale de mitraillette.
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- France (1944) : débarquement à Cavalaire, la Crau, Toulon, Lyon, Belfort…
Jean Emond, archives familiales
De 1940 à 1943, au Moyen Orient, de la Libye (Giaraboub - El Alamein) à la Tunisie, il se distingue constamment comme chef de section.
Commandant de compagnie, puis adjoint à son commandant de Bataillon, il est deux fois blessé et deux fois cité au cours des campagnes d’Italie et de France.
Les campagnes du Gabon, de Syrie, Libye, Tunisie, Italie et France auront été très pénibles, car il fut blessé à plusieurs reprises, ce qui aggrava les séquelles.
Dans la Campagne des Vosges (Automne 1944)
archives familiales
archives familiales
Jean EMOND fut fait prisonnier lors de la Libération de la Haute Vallée de la Doller, le 23 novembre 1944, dans les circonstances décrites par l'un de ses camarades :
Courrier du Lieutenant Guy LE CONIAC DE LA LONGRAY (BM XI)aux parents de Jean EMOND en date du 4 décembre 1944
annoncant sa capture
Guy Le Coniac de la Longray Crédit photo : Ordre de la Libération
" Cher Monsieur,
Je me permets de vous écrire car je considère de mon devoir de vous tenir au courant de la situation de votre fils qui est un vieux camarade.
Le 22 novembre circulant en jeep sous bois dans une région non encore nettoyée, il s’est trouvé nez à nez avec une dizaine de fritz armés. Il a sorti son pistolet et fait feu.
Un fritz a répndu à la mitraillette, blessant votre fils à la main et au bras, un autre gravement. Le 3eme occupant indemne nous a rejoint immédiatement.
Un quart d’heure après nous avons repris la jeep avec 4 allemands et un blessé grave qui nous a dit que votre fils avait été emmené à pied. Aussitôt, nous avons fouillé le coin mais sans résultats.
Les recherches ont repris le lendemain sans plus de succès.
Enfin le 25, aussitôt après pris un village, les habitants nous ont déclaré avoir vu passer un lieutenant français blessé prisonnier. Je ne peux vous dire rien d’autre sinon que nous n’ayez pas à vous inquiéter.
Nous avons tous été désolés ici de la disparition de votre fils, malheureusement le lendemain notre commandant se faisait tuer, ce qui nous a porté un rude coup.
Je vous laisse en vous assurant que nous prenons notre part à votre peine en attendant de le revoir bientôt".
Archives familiales Jean Emond
A la fin de cette lettre, le Lieutenant Cognac de la Longray fait allusion à la tragique disparition de Xavier LANGLOIS, Commandant le BM XI, le lendemain de la capture de Jean EMOND.
Commandant Xavier Langlois
Apprenant le 23 novembre au matin la disparition de ce dernier, qui faisait partie du BM XI depuis sa création, et qui était de ce fait l'un de ses plus anciens compagnons d'armes, le Commandant Langlois avait décidé de monter une opération pour tenter de le récupérer.
Malheureusement, il devait perdre la vie dans cette opération, qui fut racontée dans cet article.
De fait, Jean EMOND avait été dirigé sur l'Oflag américain n°64 en Pologne, camp de prisonnier réservé quasi exclusivement aux prisonniers américains.
Il fut ensuite évacué avec eux sur le Stalag III A (Luckenwalde en Allemagne) le 2 février 1945.
Ce camp comptait plus de 12 000 français, Jean EMOND était à ce titre commandant du camp de sous officiers et hommes de troupe.
Le 22 avril 1945 les troupes soviétiques libérèrent le Stalag...
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