• Nos vifs remerciements à Eric Minocchi

    * Trésor d'archives : extraits du journal de Maruice MEUNIER (BIMP) durant la Campage d'Italie

    Maurice Meunier à la fin de la guerre (collection Maurice Meunier)

    Monsieur Eric MINOCCHI vous propose de découvrir un extrait du témoignage de Maurice MEUNIER (enregistré puis retranscrit) concernant la partie la plus importante pour lui des combats en Italie, celle qu'il avait bien en mémoire : la bataille du Mont Girofano dans la nuit du 11 au 12 Mai 1944.

    Témoignage de Maurice MEUNIER, infirmier

    à la compagnie de commandement du BIMP

     

    A la suite de notre débarquement à quai au port de Naples, nous nous sommes installés à 40 Kms de Naples, dans un petit village appelé Ducenta qui produisait du vin et faisait de l’élevage. Nous y sommes restés un ou deux mois.

     

    Ce qui m’a marqué, c’est que tous les soirs, nous avions du spectacle. Et c’était du spectacle aérien. Parce que où nous étions logés c’était une grande ferme avec une grande terrasse dessus, et vers 8h00 – 9h00, ou même plus tard dans la nuit, on en entendait les bourdonnements, et c’étaient les bombardiers allemands qui venaient pour bombarder toute la flotte qui était dans la baie de Naples, où il y avait des bateaux civils, des bateaux de guerre, des porte-avions, toute la flotte alliée était là.

     

    Donc tous les soirs, ils venaient, et tous les projecteurs s’allumaient, balayaient le ciel de leurs faisceaux cherchant les avions. Il y avait également les ballons de protection de tous les navires qui étaient éclairés par les projecteurs et brillaient, ainsi que leurs câbles. Avec en plus les obus et balles traçantes, les explosions, les bombardiers qui se faisaient descendre cela devenait un réel spectacle. Et nous entendions aussi tous les bruits de la bataille. Cela durait environ trois quarts d’heure – 1 heure presque tous les soirs.

    Pour moi qui étais un jeune qui n’avait pas connu la guerre, c’était la première fois que j’entendais les bruits de canons.

     

    Nous y avons passé un bon séjour, nous allions à la mer régulièrement, comme des touristes. Puis un jour, il a fallu partir au front.

     

    Au Girofano, nous avons pris la place des Marocains qui avaient été en place tout l’hiver. De chaque côté, il y avait des alliés ; à côté les Canadiens, plus loin les Américains. Les obus passaient au-dessus de nous toute la nuit avec un sifflement qui se concluait par une explosion, le but étant de bombarder à l’aveuglette le fleuve derrière nous et les américains qui s’y trouvaient.

     

    Je m’étais fait un petit abri près d’un gros rocher. A côté, une petite grotte où était installée l’infirmerie qui se composait du docteur (le lieutenant ESCALE), de brancardiers et de trois infirmiers en plus de moi-même, sachant qu’il n’y avait qu’un seul infirmier par compagnie.

     

    Un matin, le docteur m’annonce qu’il est appelé au PC, à 50 mètre au-dessus de nous. A son retour, il me dit « MEUNIER, c’est pour ce soir », je lui demande « quoi ? », il me répond :

    « Oui, ce soir on attaque ! ».

    Alors moi, jeune combattant, je me dis « ça y est, l’heure arrive, c’est à mon tour ! ».

    Ceux qui avaient fait Bir-Hakeim, c’étaient déjà des durs, mais moi, j’étais encore un petit jeune… Le docteur me prévient que mon équipe de brancardier doit être prête, avec tout le nécessaire, des pansements en quantité suffisante. Alors je réunis mes gars, je leur explique. Et tout en parlant, je vois un jeune mec assis au pied d’un arbre en train d’écrire. C’était un brancardier, un jeune métro. Je lui demande ce qu’il fait et il me répond :

    « accordez-moi encore 10 minutes, j’écris une lettre à ma mère ». Je lui dis OK. Puis, il me la tend et me la confie en me demandant de la faire suivre en cas de problème. Je la glisse dans ma musette.

    A la tombée de la nuit, je rejoins le PC avec mon équipe de brancardier. Il y avait aussi le transmetteur qui était un copain, Willy NICHOLLS, qui avait comme indicatif « Joseph 1 ». Nous sommes donc tous réunis à 7 ou 8  dans le petit réduit du PC lorsque le commandant (Henri MAGNY*) regardant sa montre, dit :

     

    « Messieurs, si vous voulez assister à un beau feu d’artifice, je vous invite à mon balcon ». 

     

    * Trésor d'archives : extraits du journal de Maruice MEUNIER (BIMP) durant la Campage d'Italie

    Henri MAGNY, Compagnon de la Libération

     

    Alors nous nous mettons tous sur le bord tu petit talus qui donne vers l’ennemi, et je revois toujours le compte à rebours « 4, 3, 2, 1 »…  j’avais l’impression qu’il avait appuyé sur un bouton ! Tout s’est allumé en même temps, tout le front d’Italie s’est embrasé. Et ça partait de tous les bords et dans la même direction… un vrai feu d’artifice !

    Je pensais qu’il n’y avait plus d’Allemands en face, mais ils se sont mis à riposter…

     

    Le commandant indique qu’il faut partir et descendre en file indienne et ça pétait de toute part autour de nous.

    A un moment donné, nous avons dû être repérés car une pluie de mortiers s’abat sur nous, et nous avons des blessés.

    Je fais signe pour le signaler et demande où était le docteur. Celui-ci n’était pas là. Etant myope, il s’était perdu après avoir perdu ses lunettes, et comme il fallait garder le silence, il n’avait pas pu prévenir les autres.

    J’ai dû donc seul m’occuper de mes tout premiers blessés qui étaient au nombre de 3.

     

    Après avoir fait un point radio avec les autres compagnies, le commandant indique que nous repartons pour effectuer la jonction avec les autres unités. Je lui dis que le docteur a disparu et qu’il faut quelqu’un pour s’occuper des blessés.

    Il me tape sur l’épaule et me dit « Meunier, je ne vous dis pas Adieu, mais Courage », et il disparaît dans la nuit.

    Une fois m’être occupé de mes blessés, pansements compressifs, morphine, fiche de blessés autour du cou, avec heure des garrots, etc… j’entendais au loin des cris : « au secours », « au secours », « Maman », etc… il y a un pauvre blessé qui appelait sa mère… je confie donc mes blessés au plus vaillant d’entre eux en lui expliquant ce qu’il devait faire régulièrement avec le garrot. 

     

    Et là, j’ai passé toute la nuit à chercher et m’occuper des blessés. J’étais là, tout seul… je me suis trouvé je ne sais où, je ne sais comment, il y avait des cadavres partout, des blessés pour qui je ne pouvais plus rien faire, je faisais ce que je pouvais.

     

    Au matin, une patrouille passe près de moi, et je me manifeste auprès d’eux en criant « Pacifique, Pacifique », tandis qu’au lointain j’entendais encore quelqu’un appeler au secours, mais ça me paraissait bien loin. Mais il fallait faire attention, car j’avais aussi échappé à des patrouilles allemandes, tout le monde circulait dans cette zone.

    Le chef de la patrouille me demande ce que je fais là et je lui explique que j’ai des blessés qu’il faut ramener. Mais il m’indique qu’on a perdu le bénéfice de notre attaque et que nous sommes revenus sur nos positions. La patrouille me ramène sur nos positions vers 8 heures du matin, où je me signale, car j’avais été porté disparu.

     

    J’explique que j’avais des blessés à ramener. Nous redescendons donc avec les brancardiers dans le ravin, en plein jour. Les Allemands n’avaient pas décroché, mais comme nous arborions la Croix rouge sur nos casques, brassards et sur un drapeau, nous avons pu retrouver nos blessés sans problème. 

    Et là j’ai pu retrouver mon docteur qui était blessé, à 2-300 mètres de la position de départ, avec fracture ouverte.

    Heureusement qu’il était médecin, il s’était soigné lui-même. Il était là, assis avec le pantalon baissé, les médicaments éparpillés autour de lui. Nous l’avons ramené sur la position. Nous sommes ensuite retournés chercher les autres blessés".

     

    Cet « épisode » du Girofano va déboucher, pour Maurice MEUNIER, sur une citation à l’ordre du corps d’Armée en date du 16 juin 1944 :

     

    «  Infirmier d’un dévouement absolu et d’un moral élevé a, sans arrêt durant l’attaque du Mont Girofano dans la nuit du 11 au 12 mai, donné des soins aux blessés sous un violent feu de mortier ennemis. Après le combat est retourné en avant de nos lignes et a ramené un sous-officier gravement blessé qui était porté disparu. »  

     

    Il recevra, pour cet acte, la Croix de Guerre avec étoile de vermeil.

     

    En fait, il ne s’agissait pas d’un sous-officier qu’il avait ramené, mais d’un officier, le lieutenant ESCALE (Erreur de retranscription à l’époque sans doute)

     

    * Nota : Quatre jours plus tard, le 16 mai, disparaissait le Commandant Magny, dans les conditions relatées dans son journal par Maurice Mehaut (BIMP).

     

     

     PHOTOGRAPHIES COMMUNIQUEES PAR ERIC MINOCCHI

     

    Jour du départ du 2ème contingent de volontaires calédoniens de Nouméa en mars 1943.

     Une croix au stylo indique Maurice. (Collection Maurice Meunier)

     

    * Trésor d'archives : extraits du journal de Maruice MEUNIER (BIMP) durant la Campage d'Italie

    La photo ci-dessous est prise en mars 1943 à Randwick (Sydney) quelques jours après le départ de Nouvelle-Calédonie. Maurice est au centre. (Collection Yvon DUBOIS) 

     

    * Trésor d'archives : extraits du journal de Maruice MEUNIER (BIMP) durant la Campage d'Italie

     

    Maurice, à la fin de la guerre. (Collection Maurice Meunier)

     

    * Trésor d'archives : extraits du journal de Maruice MEUNIER (BIMP) durant la Campage d'Italie

     

     

    Nos précédents article relatifs à Eric Minocchi et à Maurice Meunier (décédé le 2 mai 2018) 

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  •     Suite à une conversation au sujet du Bataillon du Pacifique  sur le groupe Facebook 1ère Division Française Libre, Monsieur  Eric MINOCCHI  nous a fait part de ses activités  de mémoire en Nouvelle-Calédonie.

    Il a notamment organisé , sous l'égide de la Fondation de la France Libre locale dont il est membre, une exposition sur la Campagne d'Italie qui  s'est tenue à la Maison du Combattant (juillet- octobre 2017).

    Le texte  de cette exposition s'est appuyé presque uniquement -  avec comme trame les journaux de marche du BIMP, sur les témoignages d'Yvon DUBOIS (archives familiales), Roger LUDEAU (issue de son journal édité) , Maurice MEUNIER en témoignage direct avant qu'il ne nous quitte, Raoul MICHEL-VILLAZ (Journal perso déposé aux archives) et René AUFANT, témoignage direct.

    Eric Minocchi  a  également publié un article  illustré dans  le Bulletin de la Société d'Etudes Historiques de NC (mai 2019). A cette occasion, il a rendu hommage à Maurice MEUNIER, un an après son décès (la campagne d'Italie était pour Maurice Meunier ,  un ami de famille, son premier contact au feu à Girofano, et l'endroit où il avait obtenu sa Croix de Guerre).

    "La photographie ci-dessous a tout son intérêt : le 8 juin 1944 , une remise de médailles a lieu aux alentours de Rome. Plusieurs officiers Américains et Français, dont le général BROSSET sont décorés par le général CLARK. Cette photo  m'avait été passée par celui qui figure sur la photo et a l'honneur de porter le drapeau Français  : le soldat Germain BOUSCASSE, qui a perdu son frère Etienne au Girofano ".

    Eric Minocchi

     

     (Collection Germain BOUSCASSE)

     

    Sur cette seconde photographie (U.S. Army Signal Corps, crédit Nara) prise le même jour figurent le général Clark et le général Brosset

    Source :  The Last Farewell - A Journey of the Heart 

     

    * Trésor d'archives : remise de décorations à Rome, le 18 Juin 1944

     


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  • De la part de Jean-Yves Lebot, de Douarnenez 

    "C'est toujours avec une grande tristesse que j'apprends la disparition d un FRANCAIS LIBRE ! passager de l'AR ZENITH ; PATRICE JOUEN a l'âge de 97 ans. de SAINT VASST LA HOUGUE (50).

     

     

     

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  • Nous avons la tristesse de vous annoncer le décès d'Antoine MANISCALCO le Dimanche 16 juin 2019.

    Antoine Maniscalco s'était engagé à la 1ère DFL en Mai 1943 en Tunisie.

    Il fut  porte-drapeau national de l'Amicale de la 1ère DFL depuis 1990 et commissaire de la Flamme à l'Arc de triomphe en 2004.

    Nous adressons toutes nos condoléances et notre sympathie à son épouse Marie-Thérése et à son neveu Philippe Castor.

     

    En souvenir d'Antoine, ces quelques photographies prises en 2012 à Paris...

     

    * Décès de Antoine MANISCALCO (1ère DFL,

     Antoine Maniscalco (CP : F. Roumeguère)

    Extrait de ses mémoires publié sur le site de l'Amicale de la 1ère DFL :

    "Je suis donc arrivé à la 1ère DFL , mais ils me croyaient trop jeune, car je n’étais pas très costaud, alors ils m’ont fichu dehors ! !

    J’ai attendu mon père, qui connaissait un commissaire, nous sommes allés voir le Capitaine Huette, de la DFL, le commissaire à présenté le registre des naissances pour prouver que j’avais bien l’âge requis.

    Et le lendemain matin je partais à Kairouan (mai 43) ; puis en camion, en longeant la côte j’arrive en tripolitaine, au bout de 3 jours.

    Là je rentre dans l’instruction divisionnaire et comme j’avais été chez les scouts on se donnait les positons des uns et des autres, à coups de sifflet en morse. Je retrouve mon ancien chef scout : le Lieutenant Talavera.

    Premiers entrainements, 40 kms, ou je prends le sac d’un camarade, qui n’en pouvait plus.

    Ici je rencontre pour la 1ère fois Saint Hillier qui était capitaine !

    Là je leur prouve que je sais faire du morse, avec un autre camarade on s’échange des phrases au sifflet.

    Nous sommes automatiquement mis dans un régiment de transmissions, commandé par l’adjudant Leroy, qui nous apprend à nous servir des manipulateurs.

    Je sors premier du bataillon.

    Bien sûr nous ne faisions que du morse et, de se servir des postes radios. A la sortie de l’instruction, je voulais aller dans les paras, me battre, quoi !

    Je signale que ma famille était d’accord avec mon engagement.

    Une parenthèse ; mon père qui était à la CFT, était parti de Tunisie pour l’Algérie avec des locos, pour que les Allemands ne puissent avoir ce matériel.

    L’entrainement à la DFL à duré tout l’hiver 43/44

    Je suis ensuite détaché au BIM, Lieutenant Malfette, puis à la 4e brigade (Colonel Raynal) ou j’étais son radio, jusqu’au débarquement à Cavalaire". (...)

    Extrait du site de l'Amicale de la 1ère DFL

     

    * Décès de Antoine MANISCALCO (1ère DFL,

    Marius Olive, Blandine Bongrand, Antoine Maniscalco

     

    * Décès de Antoine MANISCALCO (1ère DFL,

    Antoine Maniscalco avec le regretté Marcel Gabriel (1er RA)


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    * Une rue Albert SAVARY (Compagnon de la Libération, 1ère Cie de Chars, BIMP) inaugurée au Faoüet

    Crédit photo Ordre de la Libération

     

    La municipalité va attribuer l’appellation de « rue Albert-Savary, Compagnon de la Libération » à une voie actuellement sans nom, menant à l’école de musique. Elle sera inaugurée mardi 18 juin.

    Albert Savary est né le 29 mai 1921, à Auray. Au Faouët où il réside, il entend la radio de Londres, l’Appel du général de Gaulle du 18 juin 1940. Il rejoint Plymouth avec trois Bretons et deux Anglais. Engagé à 19 ans, dans les Forces françaises libres, il est envoyé en Afrique équatoriale (AEF) et participe à la campagne de ralliement de la colonie à la Résistance. Il a servi en Afrique, puis dans les Vosges et enfin en Indochine. Albert Savary est décédé le 9 janvier 1975, à Auckland, en Nouvelle-Zélande. Il est inhumé au cimetière du Faouët. Il a été nommé Compagnon de la Libération.

    Mardi 18 juin, rendez-vous à 17 h, au cimetière, avec dépôt de gerbe. Puis à l’entrée de la rue Albert-Savary pour le dévoilement de la plaque.

    Une exposition sur la France Libre se tiendra pendant une semaine à la mairie.

     

    * 18 juin 2019 : une rue Albert SAVARY (Compagnon de la Libération, 1ère Cie de Chars, BIMP) inaugurée au Faoüet

     Crédit photo Ouest France

    OUEST FRANCE Lien

     

    SA BIOGRAPHIE :

    Fils d'ajusteur, Albert Savary est né le 29 mai 1921 à Auray dans le Morbihan.

    Au Faouët où il réside, il entend à la radio de Londres l'appel du général de Gaulle du 18 juin 1940 et ses deux discours suivants.

    Le 24 juin, avec un camarade, il décide de rejoindre l'Angleterre. Après plusieurs jours d'errance en Bretagne pour trouver un moyen d'embarquer, ils achètent une barque de pêcheur près de Trégastel sur la côte nord.

    Rejoints par trois jeunes bretons et deux soldats britanniques, les sept hommes embarquent de nuit, le 2 juillet 1940 et, grâce à un petit moteur auxiliaire, parviennent quelques heures plus tard à Plymouth.

    Arrivé à Londres, Albert Savary s'engage dans les Forces françaises libres. Dirigé sur l'Afrique équatoriale française, il participe à l'opération de Dakar et débarque le 8 septembre au Cameroun. En novembre, il prend part à la campagne de ralliement du Gabon dans les rangs de la 1ère Compagnie de chars des FFL.

    En 1941, il suit les cours du centre d'instruction des aspirants au camp Colonna d'Ornano à Brazzaville. A sa sortie en juillet 1941, il est affecté pour quelques semaines au Bataillon mixte n°6 puis, à Yaoundé, à la 3e compagnie du 1er Régiment de Tirailleurs du Cameroun. Il est promu sous-lieutenant en mars 1942.

    En décembre 1942, il rejoint les rangs du Bataillon de marche n° 9 (BM 9) et suit pendant deux ans le sort de cette unité comme chef de section de Brenn-carriers. Parti du Cameroun en décembre 1942 avec son bataillon, il atteint le Levant en octobre 1943 après avoir séjourné trois mois à Khartoum et six mois à Djibouti. Le BM 9 est chargé de missions de souveraineté peu exaltantes et, animé du désir de se battre, Albert Savary obtient d'être affecté au Bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique (BIMP).

    Promu lieutenant entre-temps, il rejoint sa nouvelle unité sur le front des Vosges en novembre 1944.

    Le 8 janvier 1945, Albert Savary effectue avec sa section une forte patrouille appuyée de chars dans les bois à l'Ouest de Rossfeld contribuant au déblocage de cette position. Le 11 janvier, il est blessé par des éclats d'obus au cours d'une contre attaque de chars alors qu'il participe brillamment aux opérations de Benfeld. A peine guéri, il rejoint son bataillon dans les Alpes.

    Le 10 avril, pendant l'attaque de la Maison du Câble, il parvient en tête de ses hommes jusqu'aux barbelés défendant les abords immédiats de la position. Il est alors une nouvelle fois blessé, par des éclats de grenade à la face et par une balle reçue dans la poitrine. Il termine la guerre avec une citation à l'ordre de la Division et la croix de la Légion d'Honneur.

    En 1946 et 1947, il occupe le poste d'aide de camp du général gouverneur militaire de Paris et est promu capitaine.

    De 1948 à 1950, il est en poste en AEF avant de passer, en 1951, au 1er RIC et d'y créer une compagnie de mortiers lourds.

    En 1953, Albert Savary est désigné pour l'Indochine et est affecté au Bataillon de Marche du 21e RIC ; il y reçoit deux nouvelles citations.

    En 1957, il est chef de cabinet du général commandant la 8e DI puis, en 1959-1960, chef de cabinet du général directeur des Affaires d'Outre Mer et promu au grade de chef de bataillon.

    De 1961 à 1964, il commande le BIMP en Nouvelle-Calédonie puis rentre en France en qualité d'adjoint au colonel chef d'Etat-major de la Place de Paris.

    Nommé lieutenant-colonel en janvier 1966, Albert Savary fait valoir ses droits à la retraite et se retire à Nouméa.

    Albert Savary est décédé le 9 janvier 1975 à Auckland en Nouvelle-Zélande. Il est inhumé au Faouët dans le Morbihan.


    • Officier de la Légion d'Honneur 
    • Compagnon de la Libération - décret du 27 décembre 1945
    • Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
    • Croix de Guerre des TOE (2 citations)
    • Médaille de la Résistance
    • Médaille des Evadés
    • Médaille Coloniale avec agrafe "AFL", "E-O"
    • Croix du Combattant 39/45 
    • Croix du Combattant Volontaire 39/45 
    • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance 39/45 
    • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre
    • Médaille Commémorative 39-45 
    • Médaille Commémorative d'Extrême-Orient
    • Médaille Commémorative d'Indochine
    • Commandeur de l'Etoile Noire (Bénin)
    • Croix de la Vaillance (Vietnam)

    Biographie de Albert SAVARY sur le site de l'Ordre de la Libération


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