Constant Engels montre la photo où le général de Gaulle le décore
sur son lit d'hôpital, après Bir Hakeim
Il était l'un des huit derniers compagnons de la Libération. Constant Engels s'est éteint ce matin à la résidence Edelweiss de Beauzelle, près de Toulouse, à l'âge de 98 ans. Il était né le 11 août 1920 à Esen, en Belgique. Ayant rejoint la France libre parmi les premiers, il avait été blessé à Bir-Hakeim face à l'Afrika Korps de Rommel.
Il avait auparavant fait partie de l'expédition de Dakar, du Gabon et avait combattu en Syrie. Evacué vers Damas après avoir été durement touché en Libye, il avait été fait Compagnon de la Libération par décret en septembre 1942. Il avait été décoré de la Croix de la Libération par De Gaulle sur son lit d'hôpital et élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur en décembre 2014.
Après la guerre, il avait repris ses études et effectué une grande partie de sa carrière au centre de l'énergie atomique comme chercheur.
Avec lui disparaît l'un des derniers Compagnons de la Libération qui restent au nombre de sept : Guy Charmot, Daniel Cordier, Yves de Daruvar, Hubert Germain, Claude Raoul-Duval, Pierre Simonet et Edgar Tüpet-Thomé.
Biographie de Constant Engels - Ordre de la Libération
Fils d'ingénieur, Constant Engels est né le 11 août 1920 à Esen en Belgique.
Trop jeune pour être mobilisé en 1939, il poursuit ses études et prépare l'école des Mines et l'école des Sciences politiques en Belgique.
Devant l'offensive allemande de mai 1940 il est réfugié à Dunkerque avec sa mère et une partie de sa famille. Avec ses proches, il passe en Angleterre sur un bateau belge qui évacue des membres de l'administration.
Arrivé à Folkestone, il reste quelques jours dans le port puis, étant mobilisable, il est rapatrié sur un bateau anglais vers la France où la guerre est censée se poursuivre. En cours de route, le maréchal Pétain ayant annoncé, le 17 juin 1940, sa décision de demander l'armistice, le bateau fait demi-tour vers Folkestone.
Là, Constant Engels, entend l’appel du général de Gaulle et décidé à poursuivre le combat, s’engage fin juin dans les Forces françaises libres. Il est incorporé dans l'artillerie des FFL, comme canonnier de 2e classe, et participe aux opérations de Dakar et du Gabon de septembre à novembre 1940.
Avec l'artillerie des FFL il prend part, au sein la brigade française d'Orient, à la campagne d'Erythrée contre les Italiens, notamment à la prise de Keren en mars 1941 et de Massaoua, en avril.
En juin 1941, il combat en Syrie où, à Damas en décembre 1941, le 1er Régiment d'Artillerie des Forces Françaises Libres (1er RAFFL) est officiellement créé et placé sous les ordres du chef d'escadron Laurent-Champrosay.
Pendant la campagne de Libye, observateur et radio du 1er RA, Constant Engels est gravement blessé à Bir-Hakeim le 7 juin 1942 à son poste de combat. Il supporte pendant deux heures, sans recevoir de soins, une grave fracture du tibia droit, tout en conservant un moral exemplaire. Il reçoit la croix de la Libération des mains du général de Gaulle le 11 août 1942 sur son lit de convalescence à l’hôpital Maurice Rottier de Beyrouth.
Il est ensuite affecté en Syrie et en Afrique Noire, et enfin à l'Etat-major du général Koenig à Alger, puis à Londres.
Après la guerre, il quitte le service actif et reprend ses études. Licencié de Physique, il poursuit des études d'Ingénieur au Conservatoire national des arts et métiers, en électronique, génie nucléaire et informatique.
Devenu chercheur, il travaille dès 1947 au Commissariat à l'Energie Atomique, Naturalisé français en 1949, il poursuit sa carrière, de 1954 à 1957, au Centre national d'essais en vol de Brétigny-sur-Orge.
De 1957 à 1964, Constant Engels est employé au Ministère des Armées (Air), au service de Documentation de la direction technique et industrielle de l'aéronautique.
De 1964 à 1976, il est employé au ministère des Universités et enseigne les mathématiques.
A partir de 1976, Constant Engels travaille de nouveau au Commissariat à l'Energie atomique.
Constant Engels est décédé le 3 avril 2018 à Beauzelle (Haute-Garonne).
• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 9 septembre 1942
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 39/45 avec palme
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Retrouvez l'article du 22 Octobre 2016 lorsque Constant ENGELS avait été fait Commandeur de la Légion d'Honneur LIEN
Constant ENGELS avait été interviewé en 2012 lors du tournage du documentaire AFDL/Fondation de la France Libre "Bir Hakeim, ici était l'âme de la France Libre" LIEN
Quelques souvenirs en photos, prises par Jérôme Kerfech au cours de cérémonies au Mont Valérien
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