• * Etape n° 29 - 25 novembre 1944 - Entrée route d'Ettuefont - C.P. Serge Robert

    Suivant les ordres de l'armée, la Division devrait se rassembler à partir du 28 novembre autour de Vesoul pour rejoindre le front de l'Atlantique. Tandis que la Légion et le B.M XI ont pour objectif le Ballon d'Alsace et la Vallée de la Doller (nos prochains articles), le groupement RAYNAL lui, a pour dernier objectif Rougemont-le-Château...
    Dès 7 heures le 25 novembre c'est le rush des blindés du 1er R.F.M. et du 8ème R.C.A. : en effet, il faut foncer si l'on ne veut pas retrouver les Allemands retranchés plus loin, comme à Grosmagny...

    Bernard GROBOILLOT, habitant de SAINT-GERMAIN-LE-CHATELET raconte :  " Au village nous ne connaissons pas exactement la situation puisque les Allemands ont pris tous les postes de radio. Dès les premiers jours de l'attaque vers Ronchamp - Champagney, le village est privé d'électricité. Le soir nous nous éclairons avec des petites lampes à la paraffine de l'armée allemande. Cependant, de jour en jour, le bruit du canon se rapproche .... Le 22 novembre les artilleurs allemands arrivent, deux canons sont mis en batterie derrière les maisons Frelin et Louis Groboillot. Deux autres pièces sont également installées à I'entrée Sud du village. Pendant deux jours, ces vieux canons de 80 ouvriront le feu à tout moment de la journée en direction de l‘Ouest, vers Grosmagny - Étueffont. Mais le troisième jour, le tir s'oriente plus au Nord, puis au Nord-Ouest en direction de Rougemont .

    Samedi 25 novembre 1944. Après une nuit de bombardement et d'angoisse le jour se lève enfin. Le temps est toujours aussi maussade mais il ne pleut pas. Tout est calme, les tirs d'artillerie ont cessé. Dans les rues on ne voit que quelques soldats, des isolés, apparemment sans unités. Les habitants remontent des caves mais évitent de sortir, l'inquiétude persiste.

    Les bérets à pompon rouge !

    Vers 9h, nous entendons des bruits de moteurs et de chenilles du côté de BOURG-SOUS-CHATELET. Nous pensons que ce sont les derniers Panzer qui se replient. Mais les mitrailleuses crépitent, cette fois ce sont bien les libérateurs qui arrivent. Venant d'ANJOUTEY, une colonne de blindés avance sur le CD 27 en direction de SAINT-GERMAIN. Au passage elle arrose à la mitrailleuse les quelques Allemands qui se terrent dans les fossés et qui se rendent aux fantassins qui suivent les chars".

    "Arrivés au CD 25, les chars s'arrêtent et stationnent au carrefour et dans la cour de l'école. Les gens accourent, les tourelles s'ouvrent et à notre grande surprise apparaissent  les  bérets  à  pompon rouge des Fusiliers Marins de la 1ère D.F.L.

    Alors, après tous ces jours d'angoisse, c'est une explosion de joie, tout le village est là pour acclamer, ovationner,  embrasser nos libérateurs (...) ".

    * Etape n° 29 - 25 novembre 1944 -

    Rober BARBEROT et Michel-Maurice BOKANOWSKI dit Bokoff, "Duc de Saint Germain"

    Le Commandant du R.F.M, Roger BARBEROT trouve BOKANOWSKI installé à la mairie de SAINT-GERMAIN et le félicite :

    - Bravo. Tout le monde est ravi.

    - Moi aussi, commandant. Mais encore plus étonné. Je n'ai rencontré personne à part quelques clochards que vous avez dû voir. Les autres chars arrivent?

    - Ils seront là d'un moment à l'autre. En attendant, je vous nomme duc de Saint-Germain.

    - Seulement duc ?

    - Soit... prince ! (...)

    - Bokoff, poursuit BARBEROT, expédiez VASSEUR et un autre char à ROMAGNY. C'est entre ici  et  Rougemont.  Vous  aurez  un  groupe  de  commandos   avec vous, que j'ai trouvé sur ma route. Ils ont trois jeeps avec des mitrailleuses doubles. Je vous les donne au cas où vous feriez de mauvaises rencontres. Si Romagny n'est pas occupé, vous aurez un bon poste d'observation sur Rougemont".

    Le Commandant BARBEROT se rend ensuite au P.C. pour convaincre le général GARBAY  qu'il vaut mieux rassembler les chars et lancer une attaque surprise sur  ROUGEMONT, où les Allemands n'ont certainement pas encore eu le temps de s'organiser puisqu'ils étaient, il y a encore une heure, dans le village de SAINT-GERMAIN. Mais le général GARBAY n'entend pas modifier son plan. Excédé par l'insistance de BARBEROT, il lui lance :  "Exécutez les ordres !".

     

    ROUGEMONT LIBERE !

     

    Mais, tout à coup la porte s'ouvre brutalement et le chef de char PRZYBYLSKI entre : "Ça y est, commandant. Les chars sont dans ROUGEMONT. Les  Frisés cavalent partout ". Le général GARBAY n'a plus qu'à s'incliner : "Vous êtes des maquereaux..."

    * Etape n° 29 - 25 novembre 1944 -

    Mais que s'est-il passé ? Sous la plume de Roger Barberot et d'Elie ROSSETTI (11ème Cuirs) se dévoile un rocambolesque enchainement de circonstances, depuis l'envoi par BOKANOWSKY de quelques  Cuirassiers en simple reconnaissance sur ROMAGNY ;  lesquels Cuirassiers - sous l'effet stimulant de la fameuse mirabelle des libérateurs - vont se retrouver en périlleuse situation  dans ROUGEMONT encore occupé, secourus opportunément par les Fusiliers Marins venus à la rescousse, dont Edouard PRYZYBYLSKI et le non moins aventureux Aspirant Armand VASSEUR !

    Une question demeure : QUI de ces différents protagonistes est le "véritable libérateur"  de Rougemont-le-Château ? Chacun se fera son idée...

    * Etape n° 29 - 25 novembre 1944 - C.P. : Elie ROSSETTI

    * Etape n° 29 - 25 novembre 1944 - Armand VASSEUR- C.P. : Revue La Vôge

    Témoins des avancées et des combats du Bataillon de Marche n° 21 pour la libération de ROUGEMONT, le carnet de marche d'Ernest  FRETISSE, et celui  de René MARTEL. Ce dernier raconte  : " Enfin voici Rougemont-le-Château. La fin de notre avance... : le pont est sauté. Un groupe est envoyé en reconnaissance. Les Allemands se rendent avec un chiffon blanc. On a tort d'oublier leur ruse, à 10 mètres une rafale de fusil mitrailleur couche 7 ou 8 types. Voila leur franchise.... ".

    * Etape n° 29 - 25 novembre 1944 - René MARTEL - C.P : Christian Martel

    Enfin, après les combats, Gérard GALLAND (11ème Cuir) rapporte une savoureuse anecdote :  "Le 25 novembre, ROUGEMONT est libre. Les soutiens portés regagnent leurs chars respectifs et ouvrent leurs boîtes de beans pour reprendre des forces. Un civil en tablier blanc tâché de sang s'approche d'eux. « Voulez-vous venir manger des beefsteaks à la maison ? »....

    LA CHAPELLE-SOUS-ROUGEMONT

     

    Tandis que Rougemont était libéré, le 3ème Escadron de l'Enseigne de Vaisseau KERMADEC et le 8ème R.C.A. se trouvaient quant à eux  engagés un peu plus au Sud dans de violents combats à La Chapelle-sous-Rougemont. Ils prendront le village sans l'appui d'aucune infanterie, après 2h30 de combats de rues. Les T. D. détruisent un 88 et mettent de nombreux Allemands hors de combat. Mais le jeune Matelot mécanicien Georges BRIERE y est grièvement blessé et décède le même jour à l'hôpital de Belfort.

    * Etape n° 29 - 25 novembre 1944 - Objectif Rougemont-le-Château : les avancées des Fusiliers Marins, des Cuirassiers et du B.M. 21 : Saint-Germain, Romagny, Rougemont et La Chapelle-sous-Rougemont C.P.  : l'Union l'Ardennais

    Georges BRIERE a été choisi pour reposer dans le caveau n°8 de la crypte du Mémorial de la Résistance du MONT-VALERIEN où il représente les marins morts pour la Libération de la France. A ses côtés, parmi d'autres, trois soldats de la 1ère D.F.L dorment de leur dernier sommeil.

    Télécharger «n° 29-25 novembre- Libération de Rougemont »

     

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  • * AUTUN, 4ème ville à rejoindre le projet Villes et Villages Libres avec la 1ere D.F.L.

    Après CAVALAIRE,  La CRAU et  HYERES , nous avons le plaisir de vous annoncer que le Maire de la Ville d'Autun, Monsieur Rémy REBEYROTTE, a souhaité soutenir la communication de notre projet de mémoire  en relayant  prochainement sur le site FACEBOOK de la ville l'article relatant les combats pour la Libération d'Autun.

     Face Book ville d'Autun


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  • Le 23 novembre, le Bataillon de
    Marche n° 24 s‘était avancé jusqu'aux abords de Grosmagny, mais ses compagnies de tête restent bloquées par des tirs de mitrailleuse. Le 24, le colonel RAYNAL monte une nouvelle opération avec le Bataillon de Marche n° 5, l'appui des chars du R.F.M. et de la demi-brigade Gambiez, appelés à passer par la montagne et à descendre sur le village. Après une puissante préparation d'artillerie, les Allemands, surpris par les chars et inquiets de l'irruption des commandos de choc du Lieutenant colonel Gambiez sur leurs arrières, abandonnent la chapelle Notre Dame d’ETUEFFONT. Le B.M. 5 les poursuit tandis que le B.M. 24 entre dans le village de GROSMAGNY.  

    Les combats sont acharnés et la D.F.L. subit de nombreuses pertes, mais les Allemands décrochent et le village est pris ;  et le 25 novembre, c'est au tour du B.I.M.P. de libérer ELOIE.

     

    * Etape n° 28 - 23-25 novembre 1944-  Fusiliers Marins, Commandos de Choc et Bataillons de Marche dans les Libérations de Ettuefont, Grosmagny et Eloie

     

    Nous vous proposons un riche et passionnant article à partir des témoignages de nombreux Anciens des différentes unités en présence, à l'exception du Bataillon d'Infanterie de Marine et du Pacifique.

    A la faveur de la rédaction de cet article, nous sommes partis sur les traces de deux Anciens parmi les nombreux combattants de la D.F.L. Morts pour la France dans ces combats meurtriers face à un ennemi aux abois mais toujours aussi déterminé : nous remercions Monsieur Alexis LE GALL qui nous rappelle la mémoire de Pierre ROBIN au B.M. 5, et le Comité d'histoire de Lanildut qui nous a transmis des documents sur Alexis PERVES du 1er R.F.M.

    * Etape n° 28 - 23-25 novembre 1944-  Fusiliers Marins, Commandos de Choc et Bataillons de Marche dans les Libérations de Ettuefont, Grosmagny et Eloie

    Plaque apposée sur le monument aux morts d'Ettuefont (C.P. : Serge Robert)

    Nous remercions également Monsieur Christian Martel qui vient de nous transmettre le carnet de route de son père, René MARTEL, combattant du Bataillon de Marche 21. Les extraits poignants de ce document accompagneront de nombreuses étapes à venir du B.M. 21 jusqu'à l'Authion.

    * Etape n° 28 - 23-25 novembre 1944-  Fusiliers Marins, Commandos de Choc et Bataillons de Marche dans les Libérations de Ettuefont, Grosmagny et Eloie

    Autour du récit central de Michel BOKANOWSKI sur la poursuite des chars 115 et 131 du 1er R.F.M. vers GROSMAGNY, soutenu par le récit de Gérard GALLAND du 11ème Cuir, est évoquée l'épopée de nombreux Fusiliers Marins : de l'intrépide LUCAS qui sera grièvement blessé, du  néo-calédonien COPPENRATH, "le lapin, c'est-à-dire qu'il est aujourd'hui char de tête. C'est un métier dangereux, mais qui d'un seul coup peut vous rapporter la gloire, et les grandes vedettes parmi les chefs de chars se battent pour ce pile ou face tragique",  de Jean-Louis THEOBALD, dont nous présentons le parcours épique, sans compter l'inconscience et la "baraka" d' Armand VASSEUR...

    * Etape n° 28 - 23-25 novembre 1944-  Fusiliers Marins, Commandos de Choc et Bataillons de Marche dans les Libérations de Ettuefont, Grosmagny et Eloie

    Tamaui, Gaspard, Emile COPPENRATH - C.P. : Jean-Christophe Teva Shigetomi

    Michel BOKANOWSKI rapporte  également les circonstances de  la tragique disparition du Commandant Victor MIRKIN, dont nous avions relaté les exploits lors de la prise de l'Arsenal de Saint-Jean du Var à Toulon.

    * Etape n° 28 - 23-25 novembre 1944-  Fusiliers Marins, Commandos de Choc et Bataillons de Marche dans les Libérations de Ettuefont, Grosmagny et Eloie

    Commandant Victor MIRKIN - C.P. : Ordre de la Libération

    Et Gérard GALLAND de conclure : "... cette action a surpris la défense allemande qui était convaincue qu'il n'était pas possible de passer par le haut du village, que le secteur était impraticable aux blindés. Les Allemands ne l'avaient pas réellement organisé pour arrêter une attaque par ce côté. Les Français ont très bien senti qu'au début, la résistance à leur attaque avait été hésitante. Le char « 115 » a été détruit par une petite équipe de deux soldats au maximum qui cherchait à fuir précipitamment devant l'apparition subite et inattendue des chars. Réaction de défense qui a coûté la vie à l'un des Fusiliers Marins... (Alexis PERVES, n.d.l.r.) ».

    Les Bataillons de Marche 21 et 24 paient un lourd tribut à la prise de Grosmagny comme le rappellent René MARTEL et André SEBART :

    René MARTEL, B.M. 21 : "Le 25 novembre 1944 -  C’est le tour de ROUGEGOUTTE avec la fameuse tranchée antichar des boches. GROSMAGNY, PETITMAGNY, ETUEFFONT, là un fameux accrochage. Les boches achèvent certains de nos blessés en grand nombre. On leur rend la pareille. Pas de prisonniers, les blessés sont achevés...
    Les civils tombent, tués par des obus fusants ".

    André SEBART, B.M. 24 : "Le Commandant MIRKIN, chef d'Etat Major de la 4ème Brigade est touché à mort en pleine rue. Le Lieutenant GAUDIOT de la 2ème Cie tombe avec lui. Avec les coupures de route, les chars ne peuvent suivre les sections qui n'en peuvent plus et la nuit apporte un peu de calme. Les médecins et brancardiers sont partout. Nos morts reposent dans une grange éventrée qui a conservé sa toiture".

    * Etape n° 28 - 23-25 novembre 1944-  Fusiliers Marins, Commandos de Choc et Bataillons de Marche dans les Libérations de Ettuefont, Grosmagny et Eloie

    Enfin, Bertrand CHÂTEL (1er R.F.M.) nous rapporte de son côté la progression de son peloton de Valdoie vers  ELOIE que  le Bataillon d'Infanterie de Marine et du Pacifique vient de libérer....

    * Etape n° 28 - 23-25 novembre 1944-  Fusiliers Marins, Commandos de Choc et Bataillons de Marche dans les Libérations de Ettuefont, Grosmagny et Eloie

    Les Fusiliers Marins viennent de franchir la Savoureuse à VALDOIE.
    le C.F Pierre DE MORSIER fait le point avec l'O.E. COLMAY,
    l'E.V .CHATEL et le Capitaine du 8ème R.C.A.- C.P : ECPA

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  • * La Ville de HYERES soutient

    La Fondation B.M. 24-Obenheim  a la satisfaction de vous annoncer qu'elle a reçu par courrier de Madame Caroline GIRAN-SAMAT, Directrice de cabinet de la Ville de Hyères, l'information selon laquelle le Service Communication diffusera prochainement sur le site de la Ville certains des éléments de connaissance qui lui ont été transmis sur la Libération  de Hyères et la prise du Golf Hôtel le 21 Août 1944.  
     
    Nous adressons nos remerciements aux Maires des  trois Villes de Provence qui soutiennent notre action de mémoire : CAVALAIRE, LA CRAU et HYERES-LES-PALMIERS.
     
     
     
     

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  • Juillet 2014. Toutes nos félicitations à...

     

    • Monsieur Jacob Ben Hamou,  Ancien du B.M. 24, promu Officier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur par décret particulier du Président de la République relatif au 70e anniversaire des débarquements et de la Libération

    Légion d'Honneur pour les Anciens de la D.F.L 

    Monsieur Jacob BEN HAMOU  était tout dernièrement au rendez-vous des Anciens du B.M. 24 à Obenheim... Lien

    • Monsieur Robert ROUSSAFA, Ancien des Transmissions, promu Officier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur

    Des Anciens de la D.F.L. ont été promus dans l'Ordre de la Légion d'Honneur

    Découvrez le parcours de Monsieur  Robert ROUSSAFA, sur le site de l'Amicale de la D.F.L. Lien

    • Monsieur Pierre SIMONET, Capitaine, Ancien du 1er RA, élevé à la dignité de Grand Officier de la Légion d'Honneur par décret particulier du Président de la République relatif au 70e anniversaire des débarquements et de la Libération

     

    Des Anciens de la D.F.L. ont été promus dans l'Ordre de la Légion d'Honneur

    Retrouvez la présentation de l'ouvrage  "Les ailes de la Liberté", de Pierre Simonet, récemment paru Lien

    • Monsieur Georges ZWANG, Premier-Maître, Ancien du 1er R.F.M., promu au grade de Commandeur de la Légion d'Honneur par décret particulier du Président de la République relatif au 70e anniversaire des débarquements et de la Libération

    Des Anciens de la D.F.L. ont été promus dans l'Ordre de la Légion d'Honneur

    Monsieur Georges Zwang a participé à notre article Etape n° 7 relatif aux combats du Pradet et de La Garde  Lien

     


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