• En relation avec la commémoration le 17 Juin dernier de la Bataille de Radicofani sur les lieux même des combats de la 13 D.B.L.E., Monsieur Giors ONETO, Président de l’amicale Artillerie de la province de Prato (Toscane) vient de publier une étude sur la Bataille - Radicofani 1944, il coraggio di osare" - , préfacée par le Général (2S) Vittorio TRESTI et introduite par Monsieur Giancarlo Gaudenzio Colombo, président de l'ANIEL (Amicale des Anciens d'Italie de la Légion Etrangère). Ce document rend hommage en tout premier lieu au 1er Bataillon de Légion Etrangère de la 13 D.B.L.E. du commandant  Gabriel Brunet de Sairigné, principal acteur de l’attaque du 18 juin 44. Monsieur Oneto nous a autorisé à procéder à une édition numérique de cette étude afin de la faire connaître à un large public. Cette  première édition numérique en italien, sera suivie en octobre prochain d’une édition bilingue.

    "Ne meurent que ceux que l'on oublie" -  L'ANIEL commémore le 70ème anniversaire des combats de la "13" à RADICOFANI le 17 Juin 1944

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    “Ne meurent que ceux que l’on oublie” 

    par L'ANIEL

    "Ne meurent que ceux que l'on oublie" -  L'ANIEL commémore le 70ème anniversaire des combats de la "13" à RADICOFANI le 17 Juin 1944

    Ce titre est un proverbe inspiré de l’adage attribué à saint Augustin : “les morts ne sont vraiment morts que lorsque les vivants les ont oubliés”. 

    Pour l’Amicale Nationale Italienne des Anciens de la Légion étrangère, la place des morts ne saurait laisser s’incruster dans l’indifférence ni l’oubli, cela serait d’autant plus inconcevable que les légionnaires ont pour devise de ne jamais abandonner leurs morts et de les honorer. 

    Fort de ce principe, l’ANIEL, par l’entremise de son président, Giancarlo Colombo, conseillé et aidé par le général (2S) Vittorio Tresti, délégué de la FSALE, avait organisé ce 17 juin 2014 la commémoration du soixante dixième anniversaire des combats de Radicofani. 

    Le programme de la journée a débuté par la mise en place des piquets d’honneur des légionnaires venus d’Aubagne et des carabiniers. Parmi les autorités présentes figuraient : le général Alberto Mosca, représentant l’Arme des Carabiniers, madame Rosa Inzerilli, vice-préfet de la préfecture de Sienne, le Président fédéral de la FSALE, le général (2S) Rémy Gausserès venu accompagné de madame de Sairigné, fille du lieutenant-colonel Gabriel de Sairigné dont le bataillon força le seuil de la Toscane au sein de la 1ère Division française libre, le général (2S) Vittorio Tresti, délégué de la FSALE pour l’Italie, le général Agustino Pedone venu de Rome, auxquels il faut ajouter un bon nombre d’invités non moins prestigieux parmi lesquels les membres des Amicales des Artilleurs et de Sapeurs alpins Italiens.

    Après les levées des couleurs nationales italiennes et françaises, un dépôt de gerbes au pied du monument érigé par les anciens légionnaires italiens ; le général Gausserès présenta en mots choisis “l’importance d’une telle cérémonie”, ses propos furent suivis par une allocution du général Mosca. 

    "Ne meurent que ceux que l'on oublie" -  L'ANIEL commémore le 70ème anniversaire des combats de la "13" à RADICOFANI le 17 Juin 1944

    Après,  tous se déplaçaient au cimetière de Radicofani pour une cérémonie qui avait lieu devant les tombes où reposent deux carabiniers, héroïques partisans tués à Radicofani le jour même de l’arrivée des Français. 

    "Ne meurent que ceux que l'on oublie" -  L'ANIEL commémore le 70ème anniversaire des combats de la "13" à RADICOFANI le 17 Juin 1944

     

    Autres photographies de la cérémonie

    "Ne meurent que ceux que l'on oublie" -  L'ANIEL commémore le 70ème anniversaire des combats de la "13" à RADICOFANI le 17 Juin 1944

    "Ne meurent que ceux que l'on oublie" -  L'ANIEL commémore le 70ème anniversaire des combats de la "13" à RADICOFANI le 17 Juin 1944

    "Ne meurent que ceux que l'on oublie" -  L'ANIEL commémore le 70ème anniversaire des combats de la "13" à RADICOFANI le 17 Juin 1944

     

    Texte et photographies transmises par Monsieur Giors ONETO


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  • * Etape n° 27- Libérations de Vescemont et de Rougegoutte par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24

    ROUGEGOUTTE - C.P. Serge Robert

    Aussitôt Giromagny enlevé, le 22 novembre 1944, le colonel RAYNAL relance ses troupes en avant, à la poursuite de l’ennemi. Dès 9h, les T.D. du 8e R.C.A arrosent les retranchements allemands de la colline du Marandé et de la forêt de la Vaivre à Rougegoutte, et ceux de la côte à Vescemont. Après une approche difficile au contact de l’ennemi protégé dans un réseau de tranchées, les lights du Commandant Barberot entrent à Rougegoutte, précédant le Bataillon de Marche 24 qui à 16 heures achèvera de  « nettoyer » Vescemont et Rougegoutte ...

    Depuis le mois de septembre, les hommes du village de Vescemont et de Rougegoutte sont réquisitionnés pour participer au dispositif d’arrêt des S.S. : creuser des tranchées, construire des blockhaus...

    * Etape n° 27-

    Quelques jours avant l’attaque française,  les troupes ennemies en pleine débandade investissent le village et les maisons de Rougegoutte ; le 21, les Allemands font sauter le pont de la Rosemontoise à Vescemont, puis le 22 les combats se déchaînent et des centaines d’obus se déversent sur Rougegoutte. Les maisons brûlent, mais malgré la mitraille, la fumée, la chaleur, la pluie même, les solidarités villageoises sont à l’œuvre. (récits de Jean-Marie Pourchet et de Paul Courbot ). A midi le 22 Paul Courbot voit les Français faire irruption dans sa maison encore occupée par quelques Allemands." Ces premiers soldats français apprécieront une bonne soupe de pommes de terre, un régal pour eux, comparé aux boîtes de beans qui constituaient leur principale nourriture depuis des semaines ».  

    Heure par heure, l’historien François Liebelin nous délivre la chronologie des opérations du 22 novembre, dans lesquelles les Chars lights du 1er R.F.M et leurs soutiens-portés du 11ème Cuir précèdent ou appuient les soldats du B.M. 24...

    Deux chars légers du peloton Lucas du 1er R.F.M. s'avancent à la lisière Est de Vescemont et vont se heurter à une tranchée où s’est réfugié l'ennemi. Gérard GALLAND (11 Cuir) témoigne d'une véritable embuscade tendue par leurs éléments retardateurs.  « Ce 22 novembre, la famille Perrod voit passer devant sa cour des groupes de fantassins allemands et des éléments isolés. Ils semblent harassés, sales et à bout de force. Ils se dirigent à travers champs vers la carrière, la contournant afin de pénétrer dans les bois de ROUGEGOUTTE. Ils essaient de se soustraire à la vue des éléments français de reconnaissance en descendant dans la tranchée. De leur côté, les deux « light  131 et 132 », après s'être arrêtés un moment devant la mairie, viennent se positionner derrière la ferme des Perrod, juste devant le hangar".

    C'est en voulant exécuter leur mission de protection de leur blindé que deux Cuirassiers, Luc DEVILLON  et Paul FRECON s'avancent au-delà de la ferme dans les prés où ils sont touchés par les tireurs d'élites allemands.  L’opération de sauvetage des deux blessés  va se révéler catastrophique pour les attaquants.

    * Etape n° 27- Libérations de Vescemont et de Rougegoutte par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24

    Luc DEVILLON

    Deux Cuirassiers se sont en effet lancés au secours de leur camarade, bravant le feu nourri des Allemands. L’un deux, le cavalier AUGER en reviendra en loques, ses habits hachés par les balles et couvert de sang  : « Il faut vraiment du cœur au ventre pour bondir dans la cour de la ferme poursuivis par le feu intense de l'ennemi. Les balles ricochaient avec un miaulement caractéristique qu'ils avaient déjà connu auparavant ; ils sentaient plus qu'ils ne voyaient les pierres qui volaient sous l'impact des balles et projetaient sable, terre et cailloux sur leurs talons. Ils avaient l'impression désagréable que leur vie ne tenait qu'à un fil, mais dans l'action, ils dépassaient leur peur. Haletants, après avoir traversé la route goudronnée, ils ont poursuivi leur sprint sur le chemin de terre jusqu'à la position où se trouvait Paul FRECON. Arrivés à la hauteur du corps allongé de ce dernier, ils constatent qu'il est en vie. Il est très salement touché. Une tâche de sang s'agrandit sur la jambe droite de son treillis, au niveau de la cuisse droite... ». Ils se servent d'une couverture pour envelopper Paul FRECON et le porter jusqu'au char sur lequel il est alors hissé avec l'aide des Fusiliers COELEMBIER et Yves LE BRAS.

    Le Quartier Maître Marcel GUAFFI entraîne alors derrière lui l'escouade du Maréchal-des-Logis THIEULLE dit « 36 » pour aller secourir Luc DEVILLON. « ... Après avoir envoyé l'ensemble des hommes du groupe ; c'est à dire « Trente-Six », son tireur au « F.M.», Calandry, Sève, P. Lecomte et M. Gatignol, "Ben-Hur" lui, grimpe dans le char « 132 » et, s'aidant du périscope, de l'intérieur de la tourelle, il essaie de tirer sur l'ennemi à l'aide de la mitrailleuse lourde 13,2 de D.C.A. « Trente-Six », en avant, se fait tuer de deux balles dans la poitrine ; Calandry est foudroyé à son  F.M, Sève est blessé au pied droit et Pierre Lecomte est touché au nez ».

    * Etape n° 27-

    Marcel GUAFFI - C.P. Ordre de la Libération

    « Etait-ce à nous d'aller récupérer les blessés ou devions-nous attendre le renfort de l'arrière ? se demande Yves Le BRAS. Je n'ai pas de réponse. Il est vrai que dans le feu de l'action, on agit souvent d'avantage par reflexe que par raisonnement ».

    Au cours de ce tragique épisode, Yves LE BRAS lui-même sera grièvement blessé à l’œil. Evacué à l'hôpital de Lure, puis à Besançon, le lendemain matin quelqu'un se propose d'écrire à sa famille : « j'ai décliné et attendu que je sois en état de le faire moi-même. Je crois me souvenir que j'ai signé ma lettre « Yves le cyclope ». Ce n'était sans doute pas très malin ! Quelques jours plus tard il est  évacué sur l'hôpital Desgenettes à Lyon, puis partira en convalescence à Ouessant ».

    * Etape n° 27-

    Yves LE BRAS, Tunis 1943

    Michel BOKANOWSKI (1er R.F.M.), de son côté, nous relate l’avancée de son peloton de Giromagny à l’antichar de Rougegoutte, avec le light 123 de POUVRASSEAU. A la sortie de Giromagny, ils sont cueillis par l’artillerie  : « Dispositif de combat : POPAUL et POSTOLLE, l'aide chauffeur, s'enferment à leur poste, les trois mitrailleuses et le canon sont armés et voici une dégelée d'obus explosifs qui, de toute évidence, nous sont destinés ».

    C’est à ce moment que l'aspirant VASSEUR, du bord de la route lui indique que Georges LE SANT est en difficulté. « Pas  question de laisser tomber LE SANT, un vieux de 40 et un fantastique baroudeur et  qui commande un peloton de scouts-cars . Mais où est-il ? L'ennemi, à en juger par nos tirs d'artillerie, est déjà loin derrière nous. Prochain village : ROUGEGOUTTE, encore deux kilomètres. Allons à la recherche de LE SANT. Voici un civil qui met timidement le nez à la fenêtre. « Vous avez vu passer des marins français ?  - Non, mais beaucoup d'Allemands - Il y a combien de temps de cela ?  -  Dix minutes ». Bigre,  les  Boches ont dû passer sur la route après Le Sant ! A moins que le civil  soit bigle.   On continue.  « Allez, à  toute allure, le plus loin possible ».  On le trouvera bien,  ce Le Sant de malheur ! »

    * Etape n° 27-

    Georges Le SANT

    Ils le retrouvent en effet et l’épopée continue avec Pouvrasseau, Przybilski ... et les soldats du B.M. 24 :  « Sur la grand'route, cent mètres plus loin, le fossé anti-char, pas sympathique. Les biffins commencent à tirailler sur la ferme. C'est embêtant, mais il faut l'incendier si on veut être tranquille. Pas question de la prendre d'assaut, ce doit être une véritable casemate et il faut que nous ayons les mains libres à ce carrefour,  clef de la défense du village".

    * Etape n° 27- Libérations de Vescemont et de Rougegoutte par les Fusiliers Marins, les Cuirassiers et le B.M. 24

    « Je mets tout le monde en place et j'attends l'infanterie. Voici la première section, traînant les pieds. Ils ont l'air de se croire en manœuvre, ne prenant guère de précautions. Ils sont, du reste, abrutis de fatigue ; quarante-cinq jours en ligne et puis l'avance, les attaques, la neige et la boue. Ce sont, pour la majorité, de jeunes recrues. Beaucoup ont dû tricher sur leur âge. A certains, l'on ne donne pas dix-sept ans. Ils ont toute notre affection, à nous, les anciens, parce que l'on sent en eux cette volonté constante d'être à la hauteur de la gloire de la Division et qu'à force de serrer les dents, ils y parviennent ».

    * Etape n° 27-

    * Etape n° 27-

    « Derrière moi, POUVRASSEAU s'en donne également à cœur joie et les «Boches» qui ont l'intention de tenir le village proche, doivent  commencer  à sentir  leur courage   s'amollir. Déjà le feu de leurs armes automatiques est beaucoup moins violent.

    Pouvrasseau passe en tête et, tout doucement, prenant avantage des buissons, des arbres, des hangars, arrive à cinquante mètres de l'obstacle. C'est un plaisir de regarder travailler ce type-là.

    Vlan ! Un obus anti-char vient de se planter à deux mètres de lui, dans un mur ; il recule de quelques centimètres et observe. Un second obus va se perdre au diable, c'est qu'il n'est plus vu. Mais lui a observé la provenance du coup. Je vois son canonnier sortir de la tourelle et suivre les explications qu'il donne, le doigt tendu. Vu, il a compris. Le char débouche brusquement et envoie rageusement cinq coups de 37 mm. Au loin, une explosion. Il a tapé en plein dans les munitions du Boche. C'est du beau travail et la chance est  pour nous ».

    Le présent article doit beaucoup à la Revue « La Vôge » de l'Association pour l'Histoire et le Patrimoine Sous-Vosgien dont sont extraits certains des  témoignages  et des photographies anciennes. Remerciements à Serge Robert pour ses clichés 2014 de Rougegoutte.

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  • Ce document vous est proposé par Amandine MANZOLI (Comité du Souvenir Français de Champagney)

     

    * Etape n° 25 : supplément : un docuent d'époque sur la mort du général Brosset

     

    * Etape n° 25 : supplément : un docuent d'époque sur la mort du général Brosset

     

    * Etape n° 25 : supplément : un docuent d'époque sur la mort du général Brosset


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  • Le général Pierre GARBAY (originaire de Haute-Saône) a pris la difficile succession du général BROSSET à la tête de la Division. Son premier ordre du jour se termine par ces mots : «... les opérations continuent, nous resterons dignes de notre général et de nos morts. »

    Avec lui, indique François Broche dans sa biographie du général, "tout se passera sans heurts, ni drames. Sous son commandement, la Division va de victoire en victoire, jusqu'aux derniers combats sur les pentes du Massif alpin de l'Authion (mai 45)".

    * Etape n° 26 - La libération de Giromagny par les B.M. 5 et 24, le R.F.M. et les Cuirassiers

    Le 20 novembre 1944 au soir La D.F.L. se trouve partout au contact d'une nouvelle ligne de défense qui protège le camp retranché de Belfort d'un enveloppement par le Nord, et qui  barre la route de Giromagny entre la Tête des Planches et la Tête de Chaux. Au Sud, protégée par la zone inondée des étangs de Sermamagny, la ligne couvre la Vallée de la Savoureuse et la rocade de Giromagny à Belfort.
    Le groupement du Colonel RAYNAL est chargé de l'action principale sur GIROMAGNY. L'artillerie lui fournit l'appui de deux groupes de 105 et de deux groupes de 155. La 2ème Brigade lui cède le B.M. 5 et le Groupement du Corail et la 1ère Brigade le Groupement de MORSIER. Ainsi, le Regiment Combat Team 3 (R.C.T. 3) dispose de presque toute l'artillerie et de tous les blindés de la Division.
    Avec ces puissants moyens, le Colonel RAYNAL va pouvoir attaquer Giromagny à la fois de face, le long de la grand-route, et en débordant largement la ville par le Nord et le Sud...

    Les carnets de route de Pierre BAUTHAMY et d'André SEBART relatent l'approche de Giromagny le 21 Novembre par le Bataillon de Marche n° 24. "La Compagnie du Capitaine TENCE arrive très vite sur le site du cimetière où des allemands en fuite se sont retranchés. L'Aspirant WINTERSDORFF est tué dans le combat. Nos chars donnent tout ce qu'ils peuvent et les anti-chars allemands aussi. Le Lieutenant DAVID est tué également quelques instants après en assurant le remplacement de Wintersdorff. Notre cercle d'Evadés de France se resserre de plus en plus." écrit André Sebard.

    De leur côté, cramponnés à leurs blindés, les Cuirassiers font route dans l'axe du Fort de Giromagny qui, à vol d'oiseau,  se trouve à un kilomètre. Dans un tournant dénommé « Le Trou de l'Enfer », à l'apparition des  blindés et des fantassins de la 1ère D.F.L., la réaction des éléments retardateurs ennemis est immédiate et brutale et  ils  sont arrêtés par un déluge d'obus de tous calibres - mortiers, 88 et perforants.

    Le Cuirassier Gérard GALLAND raconte comment un canon antichar ennemi placé devant l'un des forts de Giromagny "allume" le light du Fusiliers Marin LAUDOUARD, à plus de 1.000 mètres. " les artilleurs allemands ont eu tout leur temps pour effectuer un préréglage précis. Postés à cet endroit, ils prenaient en enfilade la route à la sortie du tournant. Fort heureusement, les trois membres de l'équipage restés dans le char ont eu le temps de s'éjecter". Le chef du char détruit fait appel à un Tank Destroyer et s'engage alors un  duel sous les yeux du Cuirassier : " L'un des fantassins du B.M. 24 qui assiste comme nous à ce combat, décrit sobrement celui-ci : « Un duel passionnant s'engagea alors au ras de nos têtes  entre char de chez nous et canon anti-char allemand. VICTOIRE... »

    Malheureusement, Gérard Galland  découvre ensuite le corps inerte du Sous-Lieutenant Marc COQUELIN dit "Charvier", résistant du Vercors. "C'était un rescapé du massacre que les troupes spéciales allemandes ont perpétré sur ce haut plateau du Dauphiné (Vassieux-en-Vercors). Par la suite il avait reçu le commandement du 3ème peloton du 2ème Escadron, appelé Escadron « JURY », du nom de son Capitaine. La nouvelle de sa mort a touché profondément tous ceux de l'Escadron qui le connaissaient".

    * Etape n° 26 - 22- 23 Novembre 1944 - Libération de Giromagny par les B.M. 5 et 24, le R.F.M. et les Cuirassiers Marc Coquelin

    L'ARRIVEE DES FRANCAIS A GIROMAGNY

    Vers 7h30, le 22 Novembre, la Compagnie du Capitaine JEANNERET du B.M. 5, descend en file indienne, rasant les murs des maisons, pour atteindre en premier lieu l'esplanade qui se trouve devant l'église, puis très rapidement ses éléments avancés atteignent l'Hôtel de Ville. Extrait du témoignage du Capitaine Paul MORTEL : "Progressant de maison en maison de chaque côté de la rue, quelques habitants, en pyjama ou robe de chambre pour la plupart, ouvraient leur porte ou leurs persiennes et, nous apercevant, s'écriaient à l'intention de leurs proches : « Les Français sont là ! ». Certains émirent même le souhait de nous accompagner, mais nous les priâmes fermement de rester chez eux".

    * Etape n° 26 - 22- 23 Novembre 1944 - Libération de Giromagny par les B.M. 5 et 24, le R.F.M. et les Cuirassiers

    Crédit photo : Serge Robert

    Ainsi que le note Gérard GALLAND, "Les fantassins n'ont rencontré que des rues vides et encombrées de tuiles, de briques et de déchets de bois provenant de porte arrachées, de charpentes défoncées et de hangars explosés. C'est le résultat des bombardements mais surtout de la destruction des ponts par les Allemands"

    * Etape n° 26 - 22- 23 Novembre 1944 - Libération de Giromagny par les B.M. 5 et 24, le R.F.M. et les Cuirassiers

    Devant les Cuirassiers postés sur des points d'appui aux abords du village  défilent des fantassins du B.M.24. "Ils sont restés plusieurs nuits dans des fossés plein d'eau et de boue. Il y a plusieurs jours qu'ils n'ont pas pu se laver, ni se changer. Ils sont complètement crevés et, sur leurs visages maculés de boue, marqués par l'épuisement, seuls les yeux fiévreux éclairent encore leur visage".

    * Etape n° 26 - 22- 23 Novembre 1944 - Libération de Giromagny par les B.M. 5 et 24, le R.F.M. et les Cuirassiers

    Arrivée du Commandant COFFINIER (B.M. 24)

    Enfin vers les 9h, c'est au tour des Fusiliers et des soutiens-portés de déboucher à l'entrée de GIROMAGNY. "Cela fait déjà plus d'une heure et demie que le B.M. 5 est entré sans combattre par le Nord de la ville et que le B.M. 24 est installé au Sud de cette dernière. Si nous n'entendons plus aucun coup de feu, par contre, la population en liesse fait exploser sa joie. Elle entoure les chars. Très excitée, elle questionne et s'accroche à ses libérateurs dans un élan quasiment amoureux. L'enthousiasme est à son comble et la mirabelle circule de main en main parmi les soldats libérateurs de la Division et les libérés." (Gérard GALLAND)

    * Etape n° 26 - 22- 23 Novembre 1944 - Libération de Giromagny par les B.M. 5 et 24, le R.F.M. et les Cuirassiers

    Char light des Fusilliers Marins

    LA LIBERATION DE GIROMAGNY VECUE PAR UNE HABITANTE DU VILLAGE

    Notre partenaire, L'Association Histoire et Patrimoine Sous-Vosgiens (AHPSV) a édité un Hors série de sa revue La Voge en 2012 "Libération du Pays sous vosgien" dont est extrait le témoignage de Paule -Michel ZELLER, habitante du village :

    * Etape n° 26 - 22- 23 Novembre 1944 - Libération de Giromagny par les B.M. 5 et 24, le R.F.M. et les Cuirassiers(extrait) : "C'est à ce moment que le Colonel GARBAY, remplaçant le Général BROSSET mort à Plancher-Bas le 20 au début de l'attaque, a demandé à installer son quartier général dans notre salle à manger. En un instant tout a changé dans la maison, va-et-vient d'estafettes, téléphone de campagne, moteurs des camions alimentant les groupes électrogènes dans notre cour (...) Je me souviens très bien dans la matinée de ce mercredi  22, d'un char stationné sous nos fenêtres toujours ouvertes, des soldats riaient,  chantaient  : « Moi qui l'aimais tant, je l'ai trouvé le plus beau de Saint-Jean ». Ce char par la suite est monté sur Lepuix, a été bombardé et tous les occupants sont morts".

    * Etape n° 26 - 22- 23 Novembre 1944 - Libération de Giromagny par les B.M. 5 et 24, le R.F.M. et les Cuirassiers

    C'est à Giromagny que se trouve l'un des monuments édifiés en mémoire de la Division Française Libre, comportant une magnifique adresse :

    " AUX GENEREUX DE LA 1ère DFL"

    * Etape n° 26 - La libération de Giromagny par les B.M. 5 et 24, le R.F.M et les Cuirassiers

    Monument inauguré en 1957 par le général Pierre Garbay (Haut-Saônois)

    Crédit photo : Thierry Marline, AHPSV -  Mars 2014

    En 1989, le Souvenir Français de Giromagny  qui  prend en charge l'entretien des sépultures militaires et des monuments du souvenir, à travers l'action de son Président, Monsieur Jules Perros, fit réaliser la base en grès de même teinte, de ce Monument.

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  • Monsieur Henri DARRE, ancien du 1er R.A. de la 1ère D.F.L. réside aujourd'hui à Brecey dans la Manche.  Il pratique la vidéo depuis 40 ans, et nous avait contacté en novembre 2013  afin de nous soumettre son  projet :  réaliser le "film de sa vie" lors des commémorations 2014 du débarquement, à Ouistreham. Il s'agissait de recueillir des  images et des témoignages  d'Anciens présents sur le site, puis de mettre ce film à la disposition des associations de mémoire  intéressées.

    * Normandie 2014 - Billet d'amertume pour Henri DARRE, ancien F.F.I et de la 1ère D.F.L.

    Henri Darré

    Malheureusement, en dépit de différents contacts initiés par  lui-même et par nos soins, Monsieur Darré nous écrit - sans amertume - qu'il n'a finalement pas pu obtenir l'invitation (le pass) qui lui aurait permis de réaliser ce film... : "Les décennies se suivent mais ne se ressemblent pas... je ne participerai sans doute pas non plus au 80ème Anniversaire du Débarquement... mais je suis heureux d'avoir tous ces souvenirs dans la tête..."

    Si Monsieur Henri Darré prend les choses avec philosophie... nous ressentons une amertume certaine à l'idée de ce rendez-vous manqué.  Nous lui adressons donc nos très amicales pensées, en rappelant son  parcours d'un "Solognot dans la guerre".

    * Normandie 2014 - Billet d'amertume pour Henri DARRE, ancien F.F.I et de la 1ère D.F.L.

    VOSGES -  Henri Darré, debout. 1er R.A. de la 1ère D.F.L.

    UN SOLOGNOT DANS LA GUERRE

    En Juin 1940, à l'arrivée des envahisseurs allemands, je refuse de reprendre mon emploi civil, à la Base Aérienne 304 de Pruniers-en-Sologne.

    N'ayant pas l'intention de partir pour le S.T.O. (Service du Travail Obligatoire - institué par les allemands), je me cache dans les fermes à proximité de Romorantin.

    Le 21 Octobre 1941, alors que je vais avoir 18 ans, je passe la ligne de démarcation à Chabris (Indre).

    Le 25 Octobre 1941, je m'engage pour (cinq ans ou la durée de la guerre) à la Base Aérienne 103 de Châteauroux (zone libre)., là, je fais mes classes, à Châteauroux, Issoudun, Ste Livrade, Aulnat et Toulouse, où je suis successivement mitrailleur sur Bombardier Gleen Martin, parachutiste, musicien à la Musique de l'Air, employé à l'Etat-Major de l'Air..

    Suite à l'occupation de la zone dite libre, par les allemands, je déserte l'armée d'armistice du Maréchal Pétain, le 1er Avril 1944.

    A la suite de quoi, je suis condamné à mort et recherché par la LV.F (Police de Vichy), la Gestapo ainsi que par les Polices et Gendarmeries françaises.

    Je tente alors de rejoindre les F.F.L ( Forces Françaises Libres) du Général De Gaulle via l'Espagne.

    Refoulé par les patrouilles allemandes à proximité de Bagnères de Luchon, je rejoins la capitale pour me diriger ensuite vers Chaumont-sur-Marne, afin de rallier, le 10 Avril 1944, les F.F.I ( Forces Françaises de l'Intérieur), Commando 1416 du Lt Charles Mourriez (dit LAURENT)-Je deviens le Résistant « MAX »

    Je reste, camouflé dans la Forêt de l'Etoile et participe aux opérations de sabotage, jusqu'au début septembre 1944.

    Le 11 septembre, alors que nous continuons de harceler les allemands, qui commencent à plier bagage dans la région, nous libérons successivement Juzennecourt, Jonchery puis, Chaumont sur Marne, le 13 septembre.

    48 heures plus tard, je rejoins la 1ère D.F.L. (Division Française Libre) où, je suis d'abord affecté au 1er R.A.C. (Régiment d'Artillerie Coloniale), puis au groupe blindé de  la D.M.I. (Division  Motorisée d'Infanterie),  puis enfin à la C.R.3. (Groupe de Dépannage Lourd de la 1ère D.F.L)

    Je participe activement aux campagnes des Vosges, d'Alsace, de la poche de Royan et du Col de l'Authion (Mercantour), jusqu'à seulement quelques heures avant l'armistice du 8 Mai 1945.

    Je suis dirigé sur Melun où, je suis affecté au 1 R.M.T. (Régiment de Marche du Tchad) (2ème Division Blindée Leclerc) pour y recevoir un entraînement intensif, en vue de mon prochain départ pour l'Indochine où, je resterai jusqu'au mois d'Août 1949, date à laquelle, le petit Solognot que je suis, reviendra sain et sauf vers sa chère Sologne natal.

    Nota : Le Tribunal Militaire de Toulouse a signifié ma réhabilitation, reconnaissant utile ma désertion pour libérer la France du joug nazi..

    Caporal Henri Darré

     

    Longue vie aux Artilleurs... par Henri DARRE

    "Depuis 2008, mes amis artilleurs, Jean Brisot et Jo Nicocia, ont été rappelés au Paradis de la France Libre..Maintenant, je reste seul d'un trio qui a crapahuté dans les boues et neiges des Vosges et d'Alsace en 1944...."

    Plus de souvenirs partagés sur le site de l'A.D.F.L. Lien


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