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* Etape n° 28 - 23-25 novembre 1944- Fusiliers Marins, Commandos de Choc et Bataillons de Marche dans les Libérations de Ettuefont, Grosmagny et Eloie
Le 23 novembre, le Bataillon de Marche n° 24 s‘était avancé jusqu'aux abords de Grosmagny, mais ses compagnies de tête restent bloquées par des tirs de mitrailleuse. Le 24, le colonel RAYNAL monte une nouvelle opération avec le Bataillon de Marche n° 5, l'appui des chars du R.F.M. et de la demi-brigade Gambiez, appelés à passer par la montagne et à descendre sur le village. Après une puissante préparation d'artillerie, les Allemands, surpris par les chars et inquiets de l'irruption des commandos de choc du Lieutenant colonel Gambiez sur leurs arrières, abandonnent la chapelle Notre Dame d’ETUEFFONT. Le B.M. 5 les poursuit tandis que le B.M. 24 entre dans le village de GROSMAGNY.Les combats sont acharnés et la D.F.L. subit de nombreuses pertes, mais les Allemands décrochent et le village est pris ; et le 25 novembre, c'est au tour du B.I.M.P. de libérer ELOIE.
Nous vous proposons un riche et passionnant article à partir des témoignages de nombreux Anciens des différentes unités en présence, à l'exception du Bataillon d'Infanterie de Marine et du Pacifique.
A la faveur de la rédaction de cet article, nous sommes partis sur les traces de deux Anciens parmi les nombreux combattants de la D.F.L. Morts pour la France dans ces combats meurtriers face à un ennemi aux abois mais toujours aussi déterminé : nous remercions Monsieur Alexis LE GALL qui nous rappelle la mémoire de Pierre ROBIN au B.M. 5, et le Comité d'histoire de Lanildut qui nous a transmis des documents sur Alexis PERVES du 1er R.F.M.
Plaque apposée sur le monument aux morts d'Ettuefont (C.P. : Serge Robert)
Nous remercions également Monsieur Christian Martel qui vient de nous transmettre le carnet de route de son père, René MARTEL, combattant du Bataillon de Marche 21. Les extraits poignants de ce document accompagneront de nombreuses étapes à venir du B.M. 21 jusqu'à l'Authion.
Autour du récit central de Michel BOKANOWSKI sur la poursuite des chars 115 et 131 du 1er R.F.M. vers GROSMAGNY, soutenu par le récit de Gérard GALLAND du 11ème Cuir, est évoquée l'épopée de nombreux Fusiliers Marins : de l'intrépide LUCAS qui sera grièvement blessé, du néo-calédonien COPPENRATH, "le lapin, c'est-à-dire qu'il est aujourd'hui char de tête. C'est un métier dangereux, mais qui d'un seul coup peut vous rapporter la gloire, et les grandes vedettes parmi les chefs de chars se battent pour ce pile ou face tragique", de Jean-Louis THEOBALD, dont nous présentons le parcours épique, sans compter l'inconscience et la "baraka" d' Armand VASSEUR...
Tamaui, Gaspard, Emile COPPENRATH - C.P. : Jean-Christophe Teva Shigetomi
Michel BOKANOWSKI rapporte également les circonstances de la tragique disparition du Commandant Victor MIRKIN, dont nous avions relaté les exploits lors de la prise de l'Arsenal de Saint-Jean du Var à Toulon.
Commandant Victor MIRKIN - C.P. : Ordre de la Libération
Et Gérard GALLAND de conclure : "... cette action a surpris la défense allemande qui était convaincue qu'il n'était pas possible de passer par le haut du village, que le secteur était impraticable aux blindés. Les Allemands ne l'avaient pas réellement organisé pour arrêter une attaque par ce côté. Les Français ont très bien senti qu'au début, la résistance à leur attaque avait été hésitante. Le char « 115 » a été détruit par une petite équipe de deux soldats au maximum qui cherchait à fuir précipitamment devant l'apparition subite et inattendue des chars. Réaction de défense qui a coûté la vie à l'un des Fusiliers Marins... (Alexis PERVES, n.d.l.r.) ».
Les Bataillons de Marche 21 et 24 paient un lourd tribut à la prise de Grosmagny comme le rappellent René MARTEL et André SEBART :
René MARTEL, B.M. 21 : "Le 25 novembre 1944 - C’est le tour de ROUGEGOUTTE avec la fameuse tranchée antichar des boches. GROSMAGNY, PETITMAGNY, ETUEFFONT, là un fameux accrochage. Les boches achèvent certains de nos blessés en grand nombre. On leur rend la pareille. Pas de prisonniers, les blessés sont achevés...
Les civils tombent, tués par des obus fusants ".André SEBART, B.M. 24 : "Le Commandant MIRKIN, chef d'Etat Major de la 4ème Brigade est touché à mort en pleine rue. Le Lieutenant GAUDIOT de la 2ème Cie tombe avec lui. Avec les coupures de route, les chars ne peuvent suivre les sections qui n'en peuvent plus et la nuit apporte un peu de calme. Les médecins et brancardiers sont partout. Nos morts reposent dans une grange éventrée qui a conservé sa toiture".
Enfin, Bertrand CHÂTEL (1er R.F.M.) nous rapporte de son côté la progression de son peloton de Valdoie vers ELOIE que le Bataillon d'Infanterie de Marine et du Pacifique vient de libérer....
Les Fusiliers Marins viennent de franchir la Savoureuse à VALDOIE.
le C.F Pierre DE MORSIER fait le point avec l'O.E. COLMAY,
l'E.V .CHATEL et le Capitaine du 8ème R.C.A.- C.P : ECPA
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