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Par authion le 2 Juin 2014 à 19:56
La Légion d'honneur est attribuée à quatre anciens combattants des Antilles et de la Guyane pour leur action lors de la Seconde Guerre mondiale, selon un décret de la présidence de la République publié mercredi au Journal officiel.
Les Martiniquais Andoche Antourel, Alexandre Lepasteur et Rémy Oliny ainsi que la Guyanaise Jeanne Catayee sont faits chevalier de la Légion d'honneur.
Si M. Andoche est décoré comme résistant, MM. Lepasteur et Oliny ainsi que Mme Catayee le sont au titre de la "Dissidence", ce mouvement de résistance de Martiniquais, Guadeloupéens et Guyanais qui ont rejoint entre juin 1940 et juillet 1943 l'appel du général de Gaulle.
A la veille du 70e anniversaire du Débarquement de Normandie, le président de la République a "souhaité qu'un hommage particulier soit rendu aux anciens combattants issus de la Dissidence, c'est à dire ceux qui ont quitté clandestinement leur terre pour répondre à l'appel du Général de Gaulle ; une histoire restée longtemps méconnue", a-t-on expliqué au ministère des Outre-mer.
Ces hommes et ces femmes -au moins 2.500 personnes- avaient gagné les îles anglaises environnantes (La Dominique, Saint-Lucie essentiellement) où ils ont été accueillis par les bureaux de recrutement des forces françaises libres et nombre d'entre eux ont été envoyés aux États-unis pour y être formés.
Le "bataillon des Antillais" a ainsi été constitué et envoyé en Afrique du Nord, intégré aux forces françaises libres pour ensuite débarquer notamment en Provence et en Italie. Au lendemain du conflit, ils n'avaient eu droit à aucune reconnaissance particulière : aucun monument ne leur avait été spécifiquement dédié et seule une infime minorité avait reçu la carte de résistant.
En 2005, Jacques Chirac et en 2009, Nicolas Sarkozy avaient ouvert la voie à une reconnaissance en évoquant publiquement la Dissidence dans des discours. "Ils étaient à 8.000 km de la guerre et ils y sont allés pour l'amour de leur patrie", a-t-on souligné au ministère de l'Outre-mer.
Six anciens dissidents (cinq hommes et une femme), âgés de 89 à 94 ans, sont invités aux commémorations du 6 juin. Ils arriveront samedi à Paris et seront reçus dimanche à l'Élysée par François Hollande, qui remettra la Légion d'honneur aux trois personnes citées dans le décret, les trois autres ayant déjà été décorées en 2009.
Vendredi 6 juin, ils feront partie des vétérans participant à la cérémonie internationale du 70e anniversaire du Débarquement à Ouistreham (Calvados) accueillant 17 chefs d'État et de gouvernement.
- LE FILM "PARCOURS DE DISSIDENTS" de EUZHAN PALCY EST DIFFUSE EN DVD
PROPOS DE GUERRE - Rémy Oliny 1
Le 18 Juin 2014, disparaissait Barthélémy PINEAU, surnommé le Chancelier, une grande figure de la dissidence antillaise. voir notre rubrique Faire-part Lien
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Par authion le 2 Juin 2014 à 14:26
Fin septembre 1944, le général BROSSET est préoccupé par la situation de la D.F.L. et émet auprès du haut commandement des réserves sur ses possibilités : elle tient un front de 26 kilomètres, le ravitaillement en vivres est très insuffisant et une partie des hommes vit en sabots... Cependant, le 28 septembre, la 4ème Brigade Raynal renforcée du 22ème Bataillon de Marche Nord-Africain et du groupement blindé (R.F.M. et 8ème R.C.A.) du colonel Simon, reprend l’attaque en direction du Nord-Est et progresse vers RONCHAMP (Haute- Saône). Elle est arrêtée en avant du hameau d’EBOULET par un fort point d’appui. Trois jours lui seront nécessaires pour libérer Ronchamp. La Division sera ensuite contrainte de se mettre en position défensive jusqu’au 10 octobre.
Le Commandant SAINT HILLIER et le général BROSSET sont légèrement blessés au Balcon d'Eboulet
La commune de Ronchamp est traversée par le Rahin et se situe dans une région vallonnée. Elle fait partie du bassin minier de Ronchamp et Champagney. La ville est ainsi connue pour son passé minier et industriel, la houille ayant été exploitée du XVIIIe siècle au XXe siècle.
Plusieurs contributeurs ont participé à la réalisation de ce riche article de 18 pages, abondamment illustré. Nos remerciements vont particulièrement à Monsieur Serge Robert, Président du comité cantonal du Souvenir Français de Champagney qui a mis à notre disposition de nombreuses illustrations témoignant du passé industriel de Ronchamp et nous permettant de nous figurer les combats qui se déroulèrent aux Fours à Coke ou à l’usine centrale électrique.
Les témoignages d’Anciens rassemblés illustrent toute la difficulté que rencontrèrent dans ce secteur les soldats des Bataillon de Marche 21, 24 et singulièrement du 22ème B.M.N.A., qui perdit 58 hommes dans les combats pour enlever le Hameau d’Eboulet depuis les bois environnants, celui de la Nanue en particulier : récits de Georges-Etienne RAVOIRE et de Etienne CORCOS, ce dernier évoquant l’assassinat par les S.S. du Padre du 22èmeB.M.N.A., le Révérend-Père BIGO, Compagnon de la Libération.
Le Père François BIGO - Crédit photo : Ordre de la Libération
Récit de René PETITOT également, grièvement blessé dans les Bois de la Nanue, et qui en conserva sa vie durant de graves séquelles. Nous rendons hommage dans cet article à René PETITOT, disparu en 2013, qui fut aussi actif à EBOULET qu’il le fut à AUTUN, pour promouvoir la mémoire de son Bataillon, et fut à l’initiative du Mémorial du 22e B.M.N.A d’ Eboulet.
Si par ailleurs nous retrouvons une certaine « légèreté » dans l’évocation par Roger BARBEROT de l’incroyable descente en toboggan des chars des Fusiliers Marins depuis le balcon d’Eboulet, ou de celle des "Marinettes" par Jacques BAUCHE, le ton de Constant COLMAY est plus grave dans l’évocation des patrouilles en Forêt de Chérimont, où disparait le Maitre Lucien BERNIER, son compagnon des premiers jours au sein du Bataillon des Fusiliers Marins de la France Libre.
Lucien BERNIER. Crédit photo : Ordre de la Libération
De très belles photos illustrent le Mémorial du 22ème B.M.N.A d’Eboulet et nous reproduisons les allocutions de Monsieur Serge Robert lors des commémorations de la libération de RONCHAMP et d’EBOULET en 2013, qui témoignent de ce que le souvenir de la 1ère D.F.L. est encore bien présent au cœur des champagnerots...
Crédit photo : François Bresson
Au centre : Louis VILPINI (22ème B.M.N.A.) et Gérard POIVEY
(Maire de Champagney)
Crédit photo : François Bresson
Télécharger « 30 sept-3 octobre 1944-combats de Ronchamp et Eboulet »
4 commentaires -
Par authion le 30 Mai 2014 à 08:16
"Quand on évoque le 6 juin 1944, on écrit « Débarquement » avec une majuscule : c’est le seul débarquement qui bénéficie de cet honneur. Celui de Provence, le 15 août, n’a droit qu’a une minuscule, et on l’oublie le plus souvent, alors qu’il a une importance à la fois militaire et symbolique, ne serait-ce que par la présence des Forces françaises libres.(**)
Il y a quelque chose de disproportionné à traiter, d’un côté, de l’immense armada qui, dans le plus grand secret et la nuit noire, fend les flots en direction des plages normandes à l’aube du 6 juin 1944 et, de l’autre, de l’armée des ombres qui, bravant miliciens et nazis, rêve de soulever le peuple pour chasser Pétain et les Allemands dans une insurrection révolutionnaire dont naîtrait une France régénérée.
DES MÉMOIRES SUCCESSIVES
Un homme, le général de Gaulle, incarne cette année 1944. Celui qui a, le 18 juin 1940, lancé un appel à la résistance depuis Londres, qui a réussi à lever des troupes au fin fond de l'Afrique pour prouver au monde que la France était toujours debout les armes à la main, qui a unifié la Résistance sous son autorité en choisissant le héros absolu qu’était Jean Moulin ; qui a tenté et réussi à exister , même modestement, aux côtés de Churchill, Roosevelt et Staline.
Tout, dans son histoire, relève du pari et du culot, de la magie du verbe et de l’habileté manœuvrière, de la conviction folle d’incarner la France. L’apothéose se joue à Paris le 26 août, où de Gaulle a su obtenir une légitimité.
Il y a eu des mémoires successives de la France dans la seconde guerre mondiale. D’abord celle, écrasante, du général de Gaulle magnifiant une France résistante dont il avait été le guide inspiré, avec, comme en miroir, celle des communistes glorifiant le courage de leurs militants qui avaient affronté les Allemands et mené le peuple français à l’insurrection.
Une autre histoire est apparue ensuite, qui montrait une France de Vichy qui devançait les ordres des Allemands dans la déportation des juifs et la répression, et tentait d’expliquer la complexité de l’adhésion des Français au pétainisme.
Aujourd’hui, les travaux des historiens réexplorent les bilans trop victorieux, les insurrections trop nombreuses, les analyses trop simplistes. Ils décrivent une Résistance complexe où agissent Britanniques et Américains, un fossé entre résistants de l’intérieur et résistants de la France libre. Pour toutes ces raisons, nous avons conçu le hors-série sur l’année 1944 sur un mode pluriel : débarquement(s), résistance(s) et libération(s)."
Michel LEFEBRE
Journaliste au MondeHors série disponible en Kiosque, 100 pages, 7,50 E.
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** Revoir notre article-étape sur la DFL dans le Débarquement de Provence : n° 1 - 16-17 Aôut 1944 - Opération Dragoon : Débarquement à Cavalaire de la 1ère D.F.L
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Par authion le 28 Mai 2014 à 14:38
Le 27 septembre, le Général BROSSET qui avait établi son P.C. à Magny près de Lure, engage la 4ème Brigade dans l’après-midi et le Colonel RAYNAL prend le commandement du secteur d’attaque de la Division. Après l’entrée du Bataillon d’Infanterie de Marine et du Pacifique dans Magny-Jobert, les Allemands tiennent encore les villages de Clairegoutte et de Frédéric-Fontaine, dans un secteur très boisé.
Attaque de Frédéric-Fontaine, croquis de Yves GRAS
C’est au Bataillon de Marche 21 qu’échoit la mission d’attaquer, avec l'appui des petits Chars M.3 des Fusiliers Marins de l’Enseigne de vaisseau BOKANOWSKI et des Tanks Destroyers du 8ème Régiment de Chasseurs d’Afrique.
Le 27 au matin, partis à l’attaque, ils sont reçus par un feu nourri dès qu'ils abordent les vergers entourant le village de Clairegoutte : du haut du clocher, une mitrailleuse lourde les arrose.
Raymond KWORT du R.F.M. échappe de peu à une mort certaine grâce aux injonctions de prudence de son commandant Michel BOKANOWSKI dit Bokoff. Clairegoutte libéré, un certain alcool de framboise aidera Kwort et ses camarades à se remettre de leurs émotions.
Roger BARBEROT et Michel BOKANOWSKI
De son côté, drôles de rencontres pour Roger BARBEROT : entrant dans une maison de Clairegoutte, il se trouve nez à nez avec une vingtaine d’allemands qui se cachaient... mais se rendent immédiatement à lui... Un peu plus tard, on lui amène un groupe de prisonniers insolite : des Indiens, faits prisonniers à Tobrouk puis transférés en Allemagne, qui portent encore l'uniforme anglais. « Qu'ont-ils pu comprendre à cette guerre ? se demande-t-il. Trimballés des Indes en Libye, de Libye en Allemagne, ils atterrissent maintenant dans les Vosges, à la recherche de quelqu'un qui pourra les prendre en charge ».
C’est maintenant au tour de la Compagnie du B.M. 21 du Sous-Lieutenant Yvon TOMMASI d’entrer en action vers Frédéric-Fontaine, dont la route est barrée de nombreux abatis. « L‘Allemand est partout, ses tireurs d'élite perchés dans les arbres abattent les hommes à coup sûr, et leurs mortiers pilonnent tout ce qui est à leur portée ».
Yvon TOMMASI
Là encore, Biffins et Marins avancent ensemble, les chars appuyant l’action des soldats du B.M. 21, voire la devançant : « La progression est si rapide que nous devons presque courir pour suivre les chars. Cette course effrénée reprend de plus belle en haut de la prairie et lorsque les chars s’arrêtent, les Tirailleurs se précipitent en hurlant vers les trous, d’où les Allemands sortent, en jetant leurs armes » raconte Yves GRAS. 40 prisonniers sont ainsi faits et, à l’issue des combats de Frédéric-Fontaine, ce seront finalement 140 prisonniers qui tomberont entre les mains du B.M. 21.
Le lendemain matin 28 septembre, les Allemands vont chercher à reprendre FREDERIC-FONTAINE, en ouvrant un feu violent d’artillerie et de mortiers. Les obus pleuvent sur le village et au bout d’une heure, le B.M. 21 compte une trentaine d’hommes hors de combat, dont le Sous-Lieutenant TOMMASI, sérieusement blessé.
Après la prise des deux villages, les Allemands se rétablissent sur de nouvelles positions en Forêt de Chérimont.
Dès le 28 septembre, l'Officier des équipages Constant COLMAY et le 2ème Peloton du R.F.M. se heurtent aux Allemands retranchés dans ces bois, sur une route truffée de mines. « il faut repérer soigneusement les angles morts pour y placer les véhicules à l'abri des tirs de mitrailleuses qui entrent en action aussitôt que nous essayons de dégager les abattis. C'est alors un duel d'armes automatiques ... Le Maître BERNIER, qui a été loupé plusieurs fois, est déchaîné et me fait un cours sur l'emploi rationnel de l'arme blindée. Autant pour le calmer que pour essayer de se donner de l'air de ce côté-là, je lui fais monter une patrouille avec le soutien porté de GLORIA et nous fonçons aussitôt dans la forêt en hurlant comme des fous ».
Un peu plus tard, en accompagnant à Clairegoutte une Jeep pleine de blessés, Constant COLMAY a l'occasion d'y voir « notre Général BROSSET toujours aussi dynamique et qui se promène en short sans se soucier du froid... »
Dans 24 heures vont s'engager les terribles combats du 22ème B.M.N.A. dans le Bois de la Nanue, pour la prise de RONCHAMP. Mais ceci est une autre histoire... à suivre !
Télécharger «27-28 septembre -B.M. 21 et R.F.M. à l'assaut de Clairegoutte et Frédéric-Fontaine »
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Par authion le 25 Mai 2014 à 20:34
8 mai 2014 à Montain (Jura)
Hommage à Pierre Dargent et au général de Larminat
En marge de la cérémonie commémorative du 8 mai 1945, la délégation de la France Libre du Jura rendait hommage à deux Français Libres qui reposent au cimetière à Montain.
En présence du maire de Montain, Michel Brutillot, du président du syndicat des trois clochers, Jacques Combettes, du maire du Louverot, Michel Gris, de M. Vital Godin, porte-drapeau de la France Libre du Jura, c’est avec une grande émotion que la France Libre du Jura a déposé une gerbe en mémoire de Pierre Dargent et du général de Larminat.
Pierre Dargent
Le délégué F.F.L. du Jura a relaté le parcours de Pierre Dargent, né à Dole, élève de Sciences-Po. Au cours de sa vie, il a fait un acte héroïque en rejoignant le général de Gaulle, il s’engage dans les Forces Françaises Libres. Mort pour la France à Bir Hakeim le 8 juin 1942, à l’âge de 20 ans. Il a combattu pour défendre les valeurs de la France, les valeurs de la République. Pierre Dargent, cet enfant du Jura, a tout quitté, famille, études, pour rejoindre le général de Gaulle et pour se battre contre le nazisme, pour défendre les idéaux de la France, il meurt en héros, mort pour la France.
Le général de Larminat
Ensuite, les autorités et la population venues nombreuses, se rendaient sur la tombe du général de Larminat. Bruno Raoul, délégué F.F.L. du Jura a évoqué l’immense parcours du général de Larminat, né à Alès (Gard). Ancien combattant de la première guerre mondiale, qu’il termine avec le grade de capitaine, quatre citations et la croix de chevalier de la Légion d’Honneur.
Au cours de sa vie, en juin 1940, il choisit le camp de la liberté, il refuse la défaite. Il rejoint le général de Gaulle et s’engage dans les Forces Françaises Libres. En juin 1940, il joue un rôle déterminant pour le ralliement du Moyen-Congo à la France Libre avant d’être nommé par le général de Gaulle gouverneur général et commandant supérieur des Forces Afrique-équatoriales françaises. Il est promu général de brigade en juin 1941, au même moment il est condamné à mort par contumace, par le régime de Vichy, il organise des bataillons africains qui formeront le noyau dur F.F.L. au sein de la 1re division française libre. Il participe à la bataille de Bir Hakeim, il organise les défenses de la position de Bir-Hakeim avant l’offensive des troupes germano-italiennes.
En janvier 1943, il prend le commandement de la 1re D.F.L., campagne de Tunisie, campagne d’Italie ; le 16 août 1944, débarquement de Provence avec le général de Lattre de Tassigny. Il est nommé commandant des troupes françaises sur le front de l’Atlantique.
Le général de Larminat a été une des plus grandes figures de la Résistance.
Pierre Dargent et le général de Larminat d’origine jurassienne, ont rejoint le général de Gaulle, en mai 1940, ils ont refusé la défaite pour continuer le combat contre l’occupant nazi. Avec les autres Français Libres, ils ne sont pas d’un passé révolu, ils sont des exemples car ils ont sauvé l’honneur de la France et combattu avec d’autres pour elle jusqu’à la victoire, ils nous invitent au refus du fatalisme et à la certitude que nous pouvons agir sur notre avenir commun.
Bruno RAOUL, délégué F.F.L. du Jura
En savoir plus...
- Le Général de Larminat, par François Broche Lien
- Album photo Général de Larminat Lien
- Pierre Dargent, le témoignage de Guy Tramon (Bataillon de Marche n° 2) : la course relais de l'observatoire à Bir Hakeim Lien
4 commentaires
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