• * Le parcours du cinéaste Jean-Pierre MELVILLE pendant la Guerre (Résistance- 1er RA de la 1ère DFL)

    Article de la Lettre de la Fondation de la Résistance n°4 Mars 1996) LIEN mis en ligne par Laurent Laloup sur le site françaislibres.net

     

    * Le parcours du cinéaste Jean-Pierre MELVILLE (Résistance-1ère DFL)

       

        Jean-Pierre Grumbach naît à Paris en 1917 dans une famille juive aisée originaire de Belfort. Après le décès de son père, il travaille à 17 ans comme courtier puis représentant, avant de faire ses deux années de service militaire en région parisienne.

    On sait qu’il adhère au mouvement antifasciste Amsterdam-Pleyel, peut-être influencé par son frère Jacques, élu et journaliste socialiste – et de quinze ans son aîné. Jean-Pierre reste avec son unité (le 79e régiment d’artillerie de la 3e division légère mécanique) lors de la mobilisation de 1939, et vit avec elle la campagne des Flandres, l’évacuation de Dunkerque vers l’Angleterre, le retour par Brest, puis la retraite vers le sud.

    De la Résistance…

    Démobilisé à Mazamet, il cherche d’abord avec Jacques à quitter la métropole par Marseille, en vain. Il reste dans la cité phocéenne durant toute l’année 1941, ayant trouvé un emploi de représentant, et commence à distribuer de la propagande clandestine. Sans doute grâce à son frère, il a fait la connaissance de Daniel Mayer, qui constitue cette année-là le Comité d’Action Socialiste clandestin de zone Sud tout en diffusant le journal du mouvement de résistance Libération.

    Début 1942, Jean-Pierre rejoint à Castres son frère Jacques, et sa sœur Janine dont le mari possède là-bas une usine de tissage. Il y est employé quelques mois, puis travaille comme acheteur pour un confectionneur et fourreur parisien.

    Du point de vue de la Résistance, il déclarera au BCRA «s’être occupé de Combat et de Libération qui étaient fondus en une seule organisation à Castres, de mai à juillet 1942», puis avoir été membre d’un réseau de renseignement, de septembre à novembre.

    Son chef, pour lequel il a repéré notamment un terrain d’atterrissage près de Castres, était un certain Ribet, alias Amédée.

    Deux témoignages appuient ses déclarations: celui d’un ami de la famille, Pierre Dreyfus-Schmidt, qui relate son propre enrôlement dans le réseau par Jean-Pierre alors dénommé Cartier. Et celui de Philippe Valat, un ancien camarade de soirées «cinéma» que Jean-Pierre retrouve par hasard à l’été 1942 et à qui il semble devoir le contact avec Amédée.

    Valat travaille comme opérateur radio de la mission Salles, de la France libre, mais il passe durant cette période au service des Britanniques, son chef ayant été arrêté. Amédée, le «patron» de Jean-Pierre, œuvrait-il pour un service allié plutôt que pour la France libre ? Des recherches restent à mener.

    …aux Forces Françaises Combattantes **

    L’invasion allemande de la zone Sud, provoquée par le débarquement allié en Afrique du Nord, pousse Grumbach-Cartier – qui avait déjà demandé vainement à Valat de l’aider à rejoindre les FFL – à franchir les Pyrénées le 14 novembre 1942, avec un passeur.

    Comme bien d’autres, il est arrêté en Espagne et passe cinq mois en prison du 4 décembre 1942 au 31 mai 1943, puis en résidence surveillée jusqu’au 25 juin. Il peut enfin gagner Gibraltar, d’où il rejoint par bateau l’Angleterre le 24 juillet.

    C’est là qu’il signe son acte d’engagement dans les Forces Françaises Combattantes le 12 août 1943, spécifiant quelques jours plus tard qu’il veut désormais servir sous le nom de « Jean-Pierre Melville », en hommage au romancier américain.

    Et comme pour signifier qu’il se projette désormais vers un autre futur, lui qui est fou de cinéma depuis l’adolescence met sur les formulaires qu’on lui fait remplir, comme profession: «industrie cinématographique».

    Dans la deuxième quinzaine d’octobre, il rejoint l’Algérie pour être affecté à la 1re Division Française Libre comme artilleur.

    Il suivra la division sur le front d’Italie, participant à l’offensive décisive sur Cassino** (mai 1944) puis à la remontée vers Florence, ainsi qu’au débarquement de Provence et à la remontée vers Lyon (août-septembre 1944).

    Légèrement blessé, il ne fera pas les campagnes des Vosges et d’Alsace et restera ensuite à Paris jusqu’à la fin du conflit.

    En 1952, le corps de son frère Jacques, porté disparu alors qu’il avait lui aussi tenté de franchir a frontière, est retrouvé dans les Pyrénées. Il a été tué d’une balle dans la tête par un passeur, qui sera jugé, mais grâcié pour services rendus à la Résistance...

     

    Commentaire Fondation BM 24-Obenheim

    ** Evadé par l'Espagne avant la date de forclusion, il aurait du être reconnu comme Français Libre plutôt que FFC

    **  Le Garigliano (la DFL n'était pas au Monte Cassino)

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