• Article de Ouest France du 8 Juillet 2014  LIEN

    Sur la digue, près de l'école de voile, les autorités civiles et militaires, les édiles municipaux et les familles ont inauguré la pose d'une plaque commémorative honorant le courage de personnes, ouvriers originaires du Coutançais ou étudiants, qui offrirent leur jeunesse, pour que la France retrouve honneur et liberté.  

    Inauguration d'une plaque à la mémoire de six jeunes soldats dans la Manche

    « Six hommes, tous très jeunes, René DUVAL, André JERUSALEMY, Pierre LEMASSON, Lucien MOUSSEAU, Jean RENOUX et Maurice LETELLIER  ont embarqué de nuit, le 27 juin 1940, sur le doris du Tourvillais Léon-Paul Legraverend, âgé à l'époque de 56 ans, afin de rejoindre Jersey. Ils répondaient à l'appel du général de Gaulle, lancé le 18 juin », a expliqué Michel Leblond, délégué départemental de La France libre.  

    Après une avarie de moteur, ils ont rejoint l'île à la rame. Ils seront ensuite transférés en Angleterre d'où ils partiront vers l'Afrique. Certains participeront à la reconquête de l'Italie, d'autres iront jusqu'en Allemagne. Quelques-uns ont participé aux grandes batailles : Bir Hakeim, El Alamein, Monte Cassino et Garigliano. Tous ne sont pas revenus... 

    Un des rares remerciements qu'ils reçurent fut une lettre du Général de Gaulle, en septembre 1945, les félicitant au nom de la France. 

    Le maire, Christian Dutertre, a dit « l'exemple de courage et de patriotisme » qu'ils nous ont donné. « L'année 2014 aura été une année du souvenir. Notre territoire a vécu au rythme des célébrations. Les volontaires embarqués à Coutainville étaient des gosses : le plus jeune avait 17 ans. Ils ont eu honte de la situation de la France, ils ont donné un message d'espoir, de volonté et de dignité. C'est l'exemple de cette jeunesse qu'il faut honorer. Ils ont été des bâtisseurs de la paix », a déclaré Florence Ghilbert-Bezard, la sous-préfète de Coutances. 

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    Inauguration d'une plaque à la mémoire de six jeunes soldats dans la Manche

    Parmi ces 6 jeunes hommes, Jean RENOUX (Lien) et  René DUVAL (Lien) étaient à la 101e Compagnie du Train de la 1ère DFL,

    Voici un passage des Mémoires de René DUVAL relatant leur départ :

    "A l'heure et à l'endroit convenu, chacun était venu individuellement pour ne pas donner l'éveil. Nous nous retrouvons, il y a là Pierre Lemasson 19 ans, Lucien Mousseau même âge, Jacques Letellier 18 ans, Jean Renoux, le plus jeune il n'a pas 18 ans, et moi 20 ans. Un sixième que nous ne connaissons pas arrive avec Léopold Legraverend. Il s'appelle André Jérusalhémy
     , c'est un parisien réfugié chez un cultivateur ami de sa famille. Notre pêcheur, à ses moments de bouilleur de cru, l'a recruté alors qu'il exerçait ses talents de " bouilloux " dans cette ferme. Ce jeune camarade d'évasion dont nous faisions la connaissance était d'une grande gentillesse. Nous le sentions d'une classe intellectuelle supérieure à nous tous. C'était d'ailleurs le seul étudiant. Il était d'une famille aisée et il nous fut d'un grand secours lorsqu'arrivés à Londres et complètement démunis, il nous aida en changeant dans une banque des louis d'or que lui avait remis, nous dit-il, sa tante avant de partir. Mais il était très réservé et nous supposions, compte tenu de son nom, qu'il était juif. En réalité j'ai toujours pensé qu'il usait d'un faux nom, ce qui était d'une grande précaution en ces temps troublés. Après notre engagement aux F.F.L. (Forces Françaises Libres) à Londres, nous sommes restés ensemble quatre mois puis il est parti suivre un peloton d'aspirant. Nous avons donc été séparés et ce n'est qu'en 1943 que j'ai appris qu'il était mort au Gabon. Il était sous-lieutenant et promis à un très bel avenir. Quarante ans après, en 1980, les recherches que j'ai faites m'ont mis en rapport avec son frère et les amis cultivateurs chez qui il était réfugié, et j'ai appris enfin que son véritable nom était bien Jérusalhémy" (Source : Mémoires d'un volontaire de la France libre, de René Duval)

     

     

    Inauguration d'une plaque à la mémoire de six jeunes soldats dans la Manche

    René DUVAL (1ère DFL)

     

    Inauguration d'une plaque à la mémoire de six jeunes soldats dans la Manche

    Jean RENOUX (1ère D.F.L.)

    Inauguration d'une plaque à la mémoire de six jeunes soldats dans la Manche

    André JERUSALEMY

    Inauguration d'une plaque à la mémoire de six jeunes soldats dans la Manche

    Maurice (ou Jacques ?) LETELLIER (Colonne Leclerc)

     

    Inauguration d'une plaque à la mémoire de six jeunes soldats dans la Manche

    Lucien MOUSSEAU (Colonne LECLERC) 


    "La chaleur est réellement torride, insupportable, 55° à l'ombre ! les premiers éléments de la Colonne Leclerc, qui a traversé le désert venant du Tchad, nous rejoignent, et j'ai la joie de retrouver mon ami Lucien Mousseau, parti avec moi de Coutainville en juin 1940. Nous ne nous étions pas revus depuis le Cameroun. C'est alors qu'il m'apprend la mort de notre ami André Jérusalémy, parti en même temps que nous. Il est mort d'une "bilieuse". Son corps repose à Yaoundé au Cameroun. Je suis extrêmement peiné par cette nouvelle. J'avais reçu de sa part une lettre peu de temps auparavant. Il suivait un peloton d'élèves officiers et me disait l'envie qui le tenait d'être comme moi au combat. Pauvre et chei "Jéru", lui qui avait tant de gentillesse et dont l'intelligence et le sang-froid ne pouvaient que lui réserver un brillant avenir. J'apprends par Lucien Mousseau que Jacques Letellier également parti avec nous de Coutainville le 27 juin 1940 est porté disparu. Je n'ai jamais su dans quelles circonstances". (
    Source : Mémoires d'un volontaire de la France libre, de René Duval)

    Source des extraits et des portraits individuels : Laurent Laloup sur Françaislibres.net

     


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  • Quelques photographies peu connues  de la D.F.L., issues de l'ouvrage de Paul Gaujac : "L'armée de la victoire du Rhin au Danube 1944-1945" (Editions Lavauzelle, 1986)

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     Le chef de groupe du 1er escadron du 1er Régiment de Fusiliers Marins donne ses instructions

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     Curieusement, dans son ouvrage, Paul Gaujac fait référence alternativement à la D.F.L. et à la "D.M.I." ...

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    Le fanion du B.M. 24 , confié à un habitant d'Obenheim par le sous-lieutenant Pierre GRANIER, récupéré le 10 février 1945 après la libération définitive du village

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    Sourires de l'été... Charlie Brun est sur Face Book !

     

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    Avis aux  jeunes  lecteurs : "Charlie Brown" ( détourné ici en  Charles Brun ) est un personnage de bande dessinée créé par Charles M. Schulz, qui connut un grand succès dans les années 70.


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    * LA CRAU soutient le projet "Villes et villages Libres avec la 1ère DFL

    Monsieur Christian SIMON, Maire de LA CRAU et Président de Toulon Provence Méditerranée  a signé le 3 Juillet 2014   la Charte du partenariat de communication du projet  "Villes et villages Libres avec la 1ère DFL", avec la Fondation B.M. 24 Obenheim.

    Nous avons reçu un courrier d'accompagnement ainsi libellé :

    "Suite à votre transmission concernant votre action « Villes et Villages Libres avec la 1ère DFL », j’ai le plaisir de vous faire savoir que votre article a pu servir de base à la rédaction d’un article dans notre mensuel d’information municipal relatant les opérations de Libération de la Ville de La Crau. Vous pourrez prendre connaissance de cet article en téléchargeant ce mensuel grâce au LIEN suivant :
     
    Nous vous remercions vivement pour votre action, très importante en cette année de commémoration du 70ème anniversaire des combats de la Libération de notre pays.

    Avec nos sincères salutations".
     
    Mairie de La Crau

     


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  • Après la prise de Champagney la veille, l’offensive sur la trouée de Belfort se poursuit le 20 novembre et mobilise toute la Division : le groupement de Gastines (4èmeBrigade, 8ème R.C.A., Fusiliers Marins et 11ème Cuirassiers) fonce sur PLANCHER-BAS et AUXELLES-BAS tandis que le groupement du Corail et la 2ème Brigade parviennent en fin d’après-midi à PLANCHER-LES-MINES puis à AUXELLES-HAUT.

    * Etape n° 24 - Libérations de Plancher-Bas, Auxelles Haut et Bas,Plancher les Mines et Lepuix-Gy

    Une avancée victorieuse, certes, mais pas si facile ! Lorsque les Chars lights du R.F.M. ne s’embourbent pas, ils font s’écrouler  les ponts ... et l’humoriste et correspondant de guerre Pierre DAC est présent pour se moquer du malheureux chef de char accidenté. « Celui-ci, raconte Gérard GALLAND, insatisfait de la position peu avantageuse de son char, dont les chenilles pendent lamentablement au-dessus du fossé, s'efforce de prendre les choses à la rigolade et rivalise de plaisanteries avec Pierre DAC, du moins jusqu'au moment où des obus du type à fragmentation (shrapnels) explosent à côté de nous ».

    * Etape n° 24 -

    Pierre DAC est à gauche, Roger BARBEROT porte la moustache

    Peu après, le Cuirassier MADELINE, dit « Calva » - il est normand -  est sérieusement blessé. Le Light 131 doit cependant achever le nettoyage du bois de la ROUGERIE, au pas de course, jusqu’aux abords de Plancher-Bas, permettant  ainsi aux autres pelotons de foncer sur la D12 vers Auxelles-Bas.
    Car le général BROSSET trépigne d'impatience : l'ennemi décroche, pas de temps à perdre...

    * Etape n° 24 -Alain MADELINE, dit "Calva"

    Le 11ème Cuirassiers  travaille en soutien-porté des chars du R.F.M. « On leur a appris quelques jours avant le rôle qu'ils allaient avoir à jouer » indique Roger BARBEROT : «  Ils doivent protéger les chars pendant que les chars les protègent, fouiller les maisons, éclairer la route dans les endroits difficiles ».

    Arrivés à AUXELLES-BAS  raconte Gérard GALLAND, « ils se sont trouvés brusquement en présence d'une compagnie allemande qui, surprise par l'arrivée massive des blindés, cherchait à fuir dans tous les sens, par les jardins, les prés, les hangars, ou même en essayant de traverser les ruisseaux grossis par les ruissellements des pluies des derniers jours ». « Dans les champs, suivis par les traceurs de nos mitrailleuses, les Allemands essayent de s'enfuir. En une demi-heure, 50 des leurs sont prisonniers, 10 tués. Chez nous, peu de pertes », indique Roger BARBEROT.

    Mais les Cuirassiers sont en émoi car un jeune Cavalier de 16 ans, le lyonnais Jean NEEL, est blessé mortellement dans des circonstances aussi étranges que tragiques.

    * Etape n° 24 - Libérations d'Auxelles-Haut et Bas, de Plancher-Bas, Plancher les Mines et Lepuix-Gy

    A AUXELLES,  raconte Elie ROSSETTI (11ème Cuir) , «  J'ai vu dans ce village bons nombre d'habitants les mains levées comme s'ils étaient prisonniers. Me demandant ce qui se passait, je m'approchais et la scène que je vis me peina. Les Fusiliers avaient du mal à faire comprendre à ces gens apeurés qu'ils étaient Français et qu'ils venaient de les libérer. Finalement des bras restèrent levés, mais pour exprimer la joie, et c'était à celui qui sortirait le plus vite les bouteilles de prunelle pour trinquer au succès de la libération ».

    Elie ROSSETTI voit ensuite arriver «  les copains du B.M. 21 qui avançaient en file indienne et que nos chars avaient dépassés. Chargés de leurs armes et munitions, tout trempés comme nous, mais en plus couverts de boue, ils traînaient leurs grolles". Parmi eux, un ami d’enfance... « Quel plaisir j'aurais eu de l'embrasser, mais comment pouvais-je faire du haut de mon char ! ». 

    Pendant ce temps, la Compagnie Chambarand du Bataillon de Marche n°4, passée par le Col de la Chevestraye qu’elle trouve en piteux état, descend sur Plancher les Mines et Plancher-Bas.

    Pierre DEVEAUX raconte : « Un vieil homme, abrité sous un énorme parapluie bleu-vert, vient à notre rencontre. Il ne nous voit pas venir, car tout en marchant, il regarde le village derrière lui. Nous nous trouvons tout à coup face à face et pensons qu'il va nous accueillir avec plaisir. Hélas il nous eng... : « Mais bon dieu, qu'est-ce que vous foutez, il vous en a fallu du temps, ça fait un sacré moment que nous vous attendons ! ».

    A la 101ème Compagnie du Train, André NOUSCHI connait une journée pleine d’émotions : il est le seul de sa section à subir le feu ennemi en convoyant des munitions  sur la route d’Auxelles-Bas : « J'appuie sur l'accélérateur et fonce à toute vitesse sur la route vers ma destination. J'ai eu de la chance, car si l'un des obus était tombé sur le camion, c'était un feu d'artifice avec tous les obus et les munitions. Je saurai, après coup, que ces obus venaient d'un canon automoteur pas trop éloigné qui se déplaçait et tirait sur tout ce qui passait sur la route. Je livre donc mes obus et mes munitions et rentre à PLANCHER-BAS après m'être arrêté un moment au bord d'une ferme pour boire ». 

    A AUXELLES-HAUT,  les quichelots attendaient leur délivrance depuis deux mois. Mais...« Ce n'est ni avec des Jeep, des camions ou des chars que les Quichelots voient arriver leurs libérateurs, raconte Cécile BOILEAU, une habitante, « mais à pied, avec les pièces d'artillerie sur le dos. C'est à travers bois, depuis la sortie de Plancher-Bas qu'ils ont rejoint Auxelles-Haut. Ce ne sont pas des Américains, mais des Français, le B.M. 4 de la 1ère D.F.L. Ces troupes restent une dizaine de jours dans le village, logeant chez l'habitant ». Ils repartiront avec  deux combattants nord-africains qui avaient été  pris en charge et cachés par les villageois. Constant BOILEAU, combattant du B.M.4 reviendra épouser Cécile et deviendra plus tard Maire de Auxelles-Haut...

    * Etape n° 24 -

    Crédit photo : AHPSV

    Enfin, Alexis le GALL évoque pour nous la prise de LEPUIX-GY: « On parle de coucher une nouvelle fois sur place sur ce sol, couvert ici de neige fondante, et de n'attaquer qu'au lever du jour, alors que montent vers nous ces odeurs de fumées et la chaleur qu'elles représentent »... Frigorifiés, les hommes du B.M. 5 n’attendront pas une nuit de plus !

    * Etape n° 24 -

    Mais cette journée de victoires se termine dans le deuil. Avec stupeur et consternation, tout un chacun à la Division apprend, en fin de soirée, la mort accidentelle du chef de la D.F.L.

    Notre prochain article reviendra sur les circonstances de cette disparition et rendra hommage au général Brosset.

     

     

    Télécharger « n° 24 - 20 novembre 1944- Les Libérations de Plancher-Bas à Auxelles-Haut »

     


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