• * Page souvenir - Marcel CHRÉTIEN un Saint-Cyrien-résistant parmi d’autres - Ancien du B.M.5 de la 1ere DFL

     

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    Marcel CHRÉTIEN
    Un ancien de Combrée, un natif de l’Anjou.
    Un Saint-Cyrien-résistant parmi d’autres.

     

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    Marcel Chrétien est né le 3 Janvier 1912 dans une maisonnette de Carbay. Il est le "dernier "  d’une fratrie de 3 enfants. Son père, Mort pour la France, est tué à la Bataille d’YPRES en Décembre 1914. Marcel avait à peine 2 ans.


    La vie est dure pour la famille
     :

    Sa mère, la petite Jeanne GUINHEUX,  est obligée de faire des ménages. Un jour, Marcel est attaché sur sa chaise de bébé, sa mère l’a laissé seul devant la soupière bouillante. Tentant de l’attraper, il reçoit la soupe et en sera marqué pour la vie sur la joue. Sa mère tentera de lui éviter l’école préférant qu’il soit mis en invalidité. Marcel grandit et s’ennuie.
     Il insiste et confiera des années plus tard à son épouse  

      « j’ai été à l’école de Jules Ferry à l’âge obligatoire ».

    A l’âge de 6 ans, il est scolarisé à l’école primaire de Pouancé et garde les vaches de son oncle quand il n’est pas à l’école. L’institutrice du village trouvant qu’il apprenait très bien, en parla au curé du village. Grâce au soutien matériel et financier du diocèse et sur demande du curé du village, il fait son entrée  à l’Institution de Combrée. Marcel y fera toute sa scolarité jusqu’au baccalauréat Mathématiques-mention passable, qu’il obtient le 15 juillet 1930 à la Faculté des Sciences de l’Université de Rennes.

     

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    (Collection Association des Anciens Élèves et Amis de l’institution libre de Combrée)

     

    Marcel gardera toute sa vie une grande admiration pour l’Institution de Combrée cotisant jusqu’en 1951, année de son décès, à l’Association des Anciens de Combrée. Des années durant, il n’aura de cesse de tenter de faire entrer son fils ainé, Jean-Claude, à Combrée.
    C’est à Combrée qu’il se lie d’amitié avec Loulou Bessières (présent sur une photo à ses obsèques en 1953).

    Marcel habite à l’Hôtel Central de Pouancé avec sa mère et sa sœur. Il prépare seul le concours d’entrée à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion 34-36 Alexandre 1er de Yougoslavie, une promotion qui paiera le prix fort pour ses engagements pour la France notamment pendant les années noires.

     

    Le Maire, le Conseil Municipal de POUANCE accorde une bourse pour le trousseau de ce pupille de la Nation par délibération du 15 Octobre 1934. Marcel a choisi pour l’école de Saint Cyr comme langue obligatoire l’Allemand.

    A l’issue de Saint Cyr, il entre comme sous-lieutenant au 110°Régiment d’Infanterie dont la devise est « Qui s’y frotte, s’y pique » (combat de Calais et Dunkerque).

     

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    (Collection privée)
    Marcel Chretien à Calais au milieu de sa section

     

    Il entre ensuite à l’Ecole de Gendarmerie de Satory du 1/10/38 à 3/3/39.Tout semble lui sourire quand il se marie avec une parisienne du 6ème arrondissement avec qui il aura un enfant, Jean-Claude.

     

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    (Collection privée)

     À Calais, Marcel Chrétien avec son fils Jean-claude Chrétien)


    Sa vie va basculer :
    L’histoire de la 2nde guerre Mondiale frappe à sa porte :


    Résister à l’occupant

    Il combat contre l’Armée allemande dans les rangs de la Bataille de France à partir de Septembre 1939 jusqu’au 25 Juin 1940 (moment où Hitler envahit les pays du Nord, la Belgique, le Nord et l’Est de la France, et entre en lutte contre l’armée française et son alliée l’armée anglaise). Il poursuit son engagement malgré l’Armistice signé.

    Marié, père d’un enfant, Marcel est affecté à la Légion de Drancy. Il participe aux combats de la banlieue nord est de Paris et de la Campagne de France.

    C’est la période des années noires où chez les militaires-résistants de la Bataille de France, l’ennemi d’hier devient brutalement l’ami obligé.

    Le 13 Juin 40, il refuse d’obéir aux ordres : recevoir les occupants allemands avec les honneurs.

    Il refuse la capitulation ; PARIS est déclarée Ville ouverte dès le lendemain, 14 Juin, par le gouvernement du Maréchal PETAIN

    Marcel part alors à pied avec une partie de son peloton, emmenant le matériel et les munitions de la caserne de Rosny jusqu’à Toulouse en zone non-occupée. Pour certains militaires qui refusent la défaite, les munitions ne doivent pas tomber aux mains de l’ennemi et ceci, malgré l’Armistice signé quelques jours plus tard, le 22 Juin 1940

    Sa femme et son fils subiront des représailles pour cet acte d’insoumission et de révolte.

    Inculpé par le Tribunal Militaire de désertion de l’intérieur en temps de guerre, s’ensuit une période trouble où il aurait été une aide précieuse pour les réseaux de résistance selon un Mémoire, le rapport de Jacques Paris de Bollardière souhaitant le proposer comme Officier de la Légion d’Honneur.

    Marcel est Médaillé de la Résistance (décret 1946). Quelques indices sont là ainsi que les évoquent Sébastien ALBERTELLI, Julien BLANC et Laurent DOUZOU dans leur ouvrage collectif paru en Avril 2019 et intitulé «  la Lutte clandestine en France – Une histoire de la Résistance 1940-1944 » : il était ami de gendarme-résistant, également « un grand ami » de quelques ressortissants de la communauté juive selon une correspondance retrouvée ; il bougeait beaucoup, indiquait des adresses fictives... Il tentera à plusieurs reprises vainement de quitter le territoire métropolitain.

    Evadé de France le 27 Janvier 1943 par les Pyrénées, il sera interné à la Prison de FIGUEIRAS dans des conditions sanitaires et de vie très dures (confer le livre de Robert BELOT « Aux Frontières de la Liberté : Vichy, Madrid, Alger, Londres » traitant de  ce sujet, publié en 1998).

     

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    (1) (Collection privée)

    Certificat antivariolique Prison del Partido à Figueras)

     

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    (2) (collection Archives Nationales de Pierrefitte)
     Microfilms Madrid

     

    Il partira via le Portugal à Casablanca dans le cadre de l’échange négocié entre FRANCO et les Alliés (livraison de blé par les Alliés en échange de la  libération notamment d’officiers emprisonnés. Le peuple espagnol est alors dans la misère.

    Arrivé à Casablanca le 15 Juin 1943, la procédure d’inculpation du Tribunal Militaire de Toulouse se poursuit (mandat d’arrêt lancé par le Tribunal Militaire de Toulouse pour fuite)

    Son dossier d’Officier est resté bloqué en Métropole par ceux qui ont initié la procédure à son encontre en Juin 1943. Nous ne retrouverons d’ailleurs aucune trace de la période 43-46 aux archives de Vincennes. C’est la seule période qui aura été effacée. Cette trace sera découverte et communiquée incidemment par mes soins au service des archives de CAEN. Le lien sera fait il y a quelques jours dans l’original de son livret de matricule d’Officier toujours par mes soins ne voyant pas figurer son nom sur certaines listes de Français Libres dont celle du grand résistant Henri Ecochard décédé dernièrement du coronavirus.

     
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    Après maints obstacles il rejoint le camp gaulliste, celui de la France Libre en TUNISIE où il sera affecté à la 1ère Division Française Libre (DFL) au BM5 dont l’emblème, créé au Cameroun, est le suivant :

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    Insigne du B.M.5

    Aux côtés de la 1ère Division de la France Libre, « sa famille de cœur », engagée jusqu’au 31 Mai 1945 Sous la houlette du Général De GAULLE, Il participera à toutes les grandes Batailles pour libérer la France avec les Forces Alliées et partie prenante du Corps Expéditionnaire en Italie du Général JUIN.

     

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    (Collection privée)
    Médaille France Libre de Marcel Chrétien


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    (Collection privée)

    Carte d’adhérent délivrée à sa veuve par le Président de l’Amicale, R.Guillaumet

     

    • La Campagne d’Italie : Opérations de forcement de la ligne Hitler 17 au 25/5/44, Tivoli et la Villa Adriana près de Rome, blessé par balle à Bagno Reggio le 12.6.44

     

    • Le Débarquement de Provence sur la plage de Cavalaire, prise de Hyères et de Toulon : il est grièvement blessé au Mont Redon le 20 aout 1944 par éclat de grenade aux reins (« 1°plaie avec importante perte de substance régi lombo sacrée 2° plaie de la fosse illiaque gauche» : des années plus tard il confiera à son épouse :

    «Mon ordonnance sénégalais veillait sur moi et me suivait partout. Quand je me suis retrouvé au fond du trou, je ne sais pas combien de temps je suis resté ; je me disais, c’est la fin …la colonne avançait et il est venu me rechercher. J’ai été opéré par les Anglais.  Bien plus tard il lui racontera aussi : « Il faut qu’on aille voir Séné au Sénégal, il faut s’occuper de lui et de sa famille ». 

    Du fait de ses blessures, il retourne deux mois à Pouancé auprès de sa mère. La vie avec sa mère a été difficile car celle-ci ne voulait pas qu’il reparte à nouveau.

    Il est promût Capitaine TT le 25.10.44 et Capitaine TD le 25.10.44.

    Il part rejoindre la 1ère Division de la France Libre pour combattre à nouveau l’occupant sur le front des Vosges, en Alsace, puis dans les Alpes Maritimes aux côtés de ses « frères » de la 1ère D.F.L.

    • Les Vosges et l’Alsace : lors de l’Offensive d’Alsace le 25 Janvier 1945, il franchit l’un des premiers la rivière de l’ILL contribuant grandement au succès de l’opération, marchant toujours en tête de ses hommes ce qui lui vaudra outre les félicitations de son commandant, chef de son bataillon, le Capitaine HAUTEFEUILLE, une citation à l’Ordre du Corps d’Armée.

    Il est mentionné comme « blessé » sur son état de services original depuis sa première blessure le 15.6.44 lors de la Campagne d’Italie jusqu’au 19 aout 1945, date de sa dernière campagne en France dans les Alpes Maritimes notamment dans le Massif de l’Authion (opérations du 15.3.45 au 26.4.45)

    • L’Authion dans les Alpes Maritimes : Opérations des Alpes Maritimes du 15.3. au 26.4.45 où il s’agit pour le Chef de la France Libre, le Général De Gaulle, de conquérir quelques petits villages italiens en haute montagne dont les forts sont occupés par  les Allemands.
    • Zoom sur la pénibilité des combats de la 1ère DFL dans l’AUTHION, des souvenirs qui affleurent, encore très présents relatés en 2015 par Clément Dehu, sergent au BM5 qui en était et a bien connu Marcel Chrétien, un fonceur au volant de sa jeep,... :


    « Contrairement à l’ALSACE et aux combats dans les VOSGES, il n’y a pas de front. 
    Au début c’est les patrouilles, il fallait reconnaître le terrain, les forts, blockhaus et abris en pierres  en haut des crêtes.

      

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     Fort de Cabanes Vieilles - 30 Avril 2015

     

    Le gros problème, il faut monter. C’est très dur pour moi, tireur au fusil mitrailleur, ayant eu les pieds gelés en Alsace qui me font mal surtout au départ. En plus de mon sac à dos personnel, j’ai 25 chargeurs de 25 cartouches et en plus le fusil-mitrailleur, soit 20/25 kgs.

    Il faut monter. Il faut de la boisson car on transpire pour monter.

    Au bout d’une heure tu transpires.

    Toutes ces positions sont tenues par les Allemands depuis 4 ans ; tous les angles de tir sont préparés à l’avance. »

    Pour mieux me faire visualiser la difficulté à affronter les Allemands, Clément DEHU me dessine un croquis :

    Puis il poursuit à propos de l’ennemi allemand :

    « En Général, ils ont un observatoire, un guetteur avec des jumelles qui balaient les mouvements en dessous.

    Le gros problème c’est les mines, un poison : on ne sait jamais où on met les pieds. On a la hantise de perdre nos jambes ou être aveugle. Nous sommes à la merci d’un SNIPPER qui peut tuer un homme n’importe comment.

    C’est là que VAN PARYS, mon Lieutenant, et SEIGNOUX, un bourguignon, tireur au fusil mitrailleur comme moi, sont tombés en patrouillant.

    Un autre problème c’est l’eau : on la porte sinon on buvait l’eau des ruisseaux ou la neige.

    On mangeait des rations américaines. Nous étions ravitaillés par des mulets ou des ânes.

     

    Quelqu’un du pays de MENTON qui s’appelait GRAZELLI et qui faisait de l’huile d’olive, c’est lui et 7 ou 8 hommes qui nous amenait la nourriture en prenant les sentiers dans les bois. C’était le seul à descendre les malades ou les blessés.»


    Les brancardiers ? :

    « Pour eux c’était très dur car le terrain est escarpé, à flanc de coteau avec des pierres qui roulent et des passages à découvert.

    Quand on attaquait un fort ou un fortin, il était impossible d’attaquer de face car le terrain était miné, donc la section était coupée en deux ou trois suivant le piton. Sur 40, 15 soldats restaient de face dont toujours un fusil-mitrailleur et les voltigeurs.

    On se montrait exprès pour faire diversion, les autres descendaient pour remonter derrière, contourner pour reprendre le fortin : c’était double fatigue car tu montes, tu descends pour les attaquer de derrière :

     C’est L’AUTHION.

    Des moments, les fortins étaient vides, les Allemands préférant rejoindre le gros de l’armée en Italie ; d’autres étaient très défendus : ce n’était jamais pareil.

    J’ai eu de la chance : je savais utiliser le terrain, la moindre contrepente, je savais car j’étais très solide des bras et des jambes. J’avais l’entraînement en montagne. Je savais utiliser le terrain.

    A cet instant il me sembla percevoir comme un certain serrement dans sa voix :

    «Mon copain est mort car il ne m’a pas écouté ; il ne faut jamais revenir sur ses pas ; or, c’est important car un tireur t’attend ».

    Puis revenant sur son propos initial centré sur la pénibilité de se battre dans l’AUTHION, il poursuit :

    « Des fois, on couchait en plein air dans la forêt ou derrière de grosses pierres ou rochers.

    En effet, si on descendait au bivouac, il fallait remonter ; c’était un éternel recommencement !....Le soir, on était crevé… ».

    (Témoignage de Clément DEHU, Sergent au BM5,  recueilli par  Michèle Chrétien 70 ans après les combats dans l’AUTHION, Avril/Mai 2015)

     

    Au Lendemain de la Libération de la France,
    les Paras-période Indochine

    De retour chez lui à Paris, Marcel se retrouve seul. De fait, comme chez certains Français Libres le couple n’a pas résisté à la guerre.

    Il croise rue de la Gaité à Paris un « frère » combattant-résistant de la 1ère D.F.L., CONUS en recherche d’officiers « comme lui » pour constituer un commando en Indochine. il part avec lui  en Février 1946  comme  plusieurs anciens résistants connus, militaires saint-cyriens de la France Libre : Leclerc, De Lattre de Tassigny, Bollardière, Massu…

    Admis dans les Troupes Coloniales d’active, il embarque par avion en Indochine et arrive à Saïgon le 17.2.46.

    Affecté aux Troupes aéroportées demi-brigade parachutiste SAS le 1.6.46, base militaire de Saïgon.

    Il appartient au 2° CHOC SAS et porte l’insigne de la Médaille SAS « Qui ose gagne ». En septembre 47 à Saïgon, le voilà chef d’Etat Major de MASSU

     

     

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       (Collection privée) 
    Insigne de Marcel Chrétien

     

    Créé le 1.1.48., le 2° CHOC SAS est aux ordres du Capitaine DUCASSE, lui-même dans le bataillon de BOLLARDIERE alors Lieutenant-Colonel.

    Marcel revient en Métropole et est affecté à la base militaire de Vannes 1.11.47-13.9.49.

    Il passera son Brevet de parachutiste et sera affecté au commandement supérieur des troupes aéroportées à Vannes, au Cabinet de la guerre alors composé d’anciens militaires- résistants.

     Il sera affecté ensuite à l’Etat Major du commandement supérieur des Troupes aéroportées de Paris puis au Secrétariat d’Etat à la Guerre.

    Promu Chef de Bataillon -Commandant le 20.6.50, il obtient son Brevet Parachutiste le 17.9.50.

    De nombreux allers retours entre la Métropole et l’Indochine jalonneront ainsi cette nouvelle séquence de son parcours.

     

    A chaque retour à Pouancé à l’hôtel Central où vit désormais sa mère, sa sœur et « Mimile », le mari de celle-ci, il revoit « Loulou » BESSIERE et se rend au site des Martyrs des Fusillés de Chateaubriant.

    Durant les années 1946 et 1947 il est tour à tour parachuté au LAOS, SAIGON, HANOI. Il participe le 30 Avril 1946 à la libération de ce « brave roi du Laos » à Vientiane (Luang Prabang), pays assiégé par les chinois lors d’un parachutage. Il part au Cambodge.

    Il sera décoré à cette occasion de la Médaille du Million d’Eléphant et du Parasol blanc (ce qui l’amusera beaucoup selon une correspondance adressée à sa famille de Pouancé.

      

    * Page souvenir - Marcel CHRETIEN un Saint-cyrien-résistant parmi d’autres - Ancien du B.M.5 de la 1ere DFL

     

    En Indochine, il se lie d’amitié avec le Colonel de Bollardière (un illustre résistant de la France Libre de 5 ans plus âgé que lui) qui l’entraîne à sauter en parachute notamment sur Siem Reap au Cambodge. Ne sont-ils pas tous les deux Saint-Cyriens et surtout « pays » : Jacques de Bollardière né à Chateaubriant, Marcel CHRETIEN à Carbay, à 15 kms de Chateaubriant.

                             

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    (Collection privée)
    Jacques de Bollardière et Marcel Chrétien à Hanoï  en février 1951.

    Marcel s’est fragilisé durant toutes « ces aventures » guerrières dans une temporalité aussi dense :

    Sa vie personnelle a explosé ; Il a été interné dans une prison franquiste puis blessé en Italie et surtout très grièvement blessé au Mont Redon lors du Débarquement de Provence où Il dut la vie à son ordonnance, un tirailleur sénégalais venu le rechercher au fond du trou ; les sauts en parachute dans la jungle indochinoise n’ont pas amélioré son état de santé physique.

     Marcel est hospitalisé à l’hôpital militaire « Le FLEM » de SAIGON. Il y décède le 12 Mars 1951 dans des conditions troublantes qui restent à élucider et où la maladie ne peut être la cause ou la seule cause.

    (Selon une correspondance retrouvée, il est parti en Indochine avec un abcès à la cuisse suite à une blessure contractée quelques temps avant dans les Alpes italiennes).  

    Il laisse une veuve avec 4 enfants dont 1 de son premier mariage, 2 en bas âge et 1 à naître.

     

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    (Collection privée)

     Michèle et Marie-Annick Chrétien

     

    Marcel, alors Commandant et chef de bataillon des Troupes Aéroportées s’interrogeait au fil des mois passés en Indochine, sur cette guerre de libération de l’Indochine de ses terroristes « Viet Minh ». Il regrettait le désintérêt des politiques à l’égard de cette guerre lointaine : il évoquera son interrogation sur certains comportements dans une de ses correspondances adressées à sa famille de Pouancé faisant un parallèle avec les comportements des occupants allemands à l’égard des résistants français.

     

    Marcel a laissé des traces dispersées de son parcours : de nombreuses correspondances à sa famille de Pouancé, sa sœur Maria et sa mère ; des photos car il était adepte de la photographie.
     

    Citations :

    3 Citations à l’Ordre de l’Armée (19.5.44 Rio Forma Quesa, 6.6. - 12.6. 20.6.44 Villa Adriana – Tivoli Bagno-Reggio, Offensive d’Alsace dont 2 avec Croix de guerre avec Palme (Bagno-Reggio, Offensive d’Alsace) ; Légion d’Honneur (Bagno-Reggio 12.6.44 et Mont Redon 20.8.44-décret 7.11.44) ; citation à l’ordre de la Division 22.12.46 en Indochine

    1 Citation à l’Ordre de l’Armée sur la Croix de Guerre des Théâtres d’Opérations Extérieures le 19.07.48

    Médailles :

    Médaille de la Résistance Française (24.4.46),

    Croix de Guerre 39-45,

    Croix de Guerre avec 3 palmes, étoile vermeil, étoile argent

    Chevalier de la Légion d’Honneur (1944)

    Médaille des Blessés

    Bronze Star Medal (USA)

    Médaille Commémorative 39-45 avec barrettes « France Afrique Italie Libération

    Médaille Coloniale agraphe « Extrême Orient »,

    Croix de Guerre T.O.E - 2ème Choc SAS (citation à l’ordre de l’armée sur la croix de guerre)

    Médaille du Million d’Eléphant et du Parasol blanc (décerné par le roi du LAOS)

    Mémoire de proposition à titre exceptionnel « OFFICIER de LA LEGION D’HONNEUR du 12 décembre 1950 « Proposition très chaleureusement appuyée. Titres exceptionnels » par le Colonel DE BOLLARDIERE et le Général de Brigade COGNY « Tout particulièrement appuyé » transmis le 29 Janvier 1951 d’Indochine au Secrétariat d’Etat à la Guerre, classé le 28 Juin 1951 au dossier de cet officier, décédé en Extrême Orient le 12 mars 1951. (Retrouvé aux Archives du Service Historique des Armées de Vincennes dans son dossier d’Officier)

    « Mort pour la France »

     

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    A Pouancé

     Quelques photos des obsèques de Marcel Chrétien 

     

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    Quelques extraits de journaux.

     

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    "Rédigé par sa fille Michèle Chrétien le 26 Mai 2020"

     

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        (Photo mairie de Pouancé)

     Le monument aux morts de Pouancé

     

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    (Photo Ouest France)

    Michèle et Annick posent devant le monument aux morts expliquant le parcours de leur père, qui a servi dans la Division France libre. 

     

     

    Fondation B.M.24 Obenheim    

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 1er Juillet 2020 à 17:17

    Merci Michèle pour cette émouvante biographie de ton Père Marcel, et si sérieusement documentée. 

    2
    Vendredi 7 Août 2020 à 14:03

    Le confinement a des aspects paradoxalement positifs dans la mesure où la temporalité devient différente et permet par là-même de s'approprier et croiser  les archives accumulées au fil des mois  dont le contenu est porteur de valeurs essentielles aujourd'hui. La mise en page nécessite un doigté de professionnel tel que J.M. Pfefferkorn que je tiens à remercier tout particulièrement pour son aide .

    L’email a bien été copié
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    3
    Patrice
    Vendredi 14 Août 2020 à 17:23

    Ton travail et la mise en page est très bien fait , je lis avec délectation ce récit , qui je le sais , n'a pas été de tout repos .

     Tu as mon mail, nous nous retrouverons bien sûr , à la fondation , avec la belle bibliothèque , qui est accessible , sur place .

    4
    Gordes
    Vendredi 14 Août 2020 à 19:20
    Oui ce fut difficile surtout quand tu découvres un objet dont la complexité allié la densité. Merci pour ton regard bienveillant. Il faut sensibiliser les jeunes à cette période d où le style adopté.
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