• * France Libre : Petite (ou Grande !) histoire, à partir d'une photographie retrouvée à Saint Jean De Luz

    Nous recherchions un cliché de cette plaque depuis un an... Un membre de ma famille, Christine Combes, après bien des recherches sur le port , vient de la trouver, apposée sur la Mairie de Saint Jean de Luz.

    Cette plaque rappelle le  départ des premiers Français Libres les 21, 22, 23 et 24 Juin 1940 vers l'Angleterre.

    400 des premiers Français Libres réussirent à embarquer à Saint Jean de Luz sur des bateaux polonais comme le SOBIESKY ou le BATORY ; d'autres, comme Roger NORDMANN et Jean Mathieu BORIS, sur des bateaux anglais :  le Baron NAIRN et le Baron KINNAIRD...

    Photos et témoignage de Roger Nordmann.........

    * France Libre : photographie de la plaque en mémoire des Français Libres à Saint Jean De Luz

    Plaque sur la Mairie de Saint Jean de Luz - CP : Christine et Michel Combes

    * France Libre : photographie de la plaque en mémoire des Français Libres à Saint Jean De Luz

    Juin 1940 - A bord du BATORY

    * France Libre : photographie de la plaque en mémoire des Français Libres à Saint Jean De Luz

    22 Juin 1940 - Arrivée du SOBIESKY à Plymouth

    * France Libre : photographie de la plaque en mémoire des Français Libres à Saint Jean De Luz

    A bord du Nairn ou du Kinnaird

    Mémoires de Roger NORDMANN : "A Bordeaux passant  sur le port,  je vois un contre-torpilleur anglais, je dis Merci de m’avoir emmené, c’est ce que je cherche…  et je me pointe à la coupée où il y avait une sentinelle armée : mais il n’a pas été question de me laisser monter à bord ! C’était le H 00. Quand je suis arrivé en Angleterre, j’ai appris que le H 00 avait été coulé en sortant de Bordeaux.

    Il faut trouver un autre transport pour aller plus au Sud. Dans la gare de Bordeaux Saint Jean, je rencontre Bob MALOUBIER, un nageur du Racing club de France. A 2 heures du matin, je me réveille et je vois un panneau où il est inscrit  plus de trains civils à partir de minuit. Alors que fait-on dans ces cas là ? …on s’habille en militaire ! Sur la place des Quinconces, il y a un dépôt de vêtements de l’armée tchèque, gardé par des Français en armes, c’était leur boulot...au lieu de se battre contre les Allemands ! J’essaie de prendre une tenue mais ils ne me laissent pas faire.

    Je  vois arriver un copain de classe que je n’avais pas vu depuis trois ans, Yves GRATIEN, Sergent Chef de la Coloniale, qui arrive en tenue avec ses tirailleurs en armes, impeccables. On tombe dans les bras l’un de l’autre, il me dit   Qu’est ce que tu fais ?  Il faut que je m’habille en militaire ! Ah bon, alors il va voir les soldats et leur dit  J’ai un homme à poilBien chef, servez-vous… 

    Je rentre dans un garage et j’en ressors fringant militaire, l’uniforme tchèque était à la coiffure près, le même que le Polonais et le Français.

    Je prends donc le train avec Bob,  nous sommes descendus jusqu’à Saint Jean de Luz où j’ai raté les départs du Batory et du Sobieski, bateaux polonais sur lesquels sont partis environ 400 des premiers Français Libres.

    Je me souviens avoir monté la garde à la mitrailleuse chez les Polonais au marché couvert. Un gradé est venu me parler, un capitaine très gentil qui parlait français m’a dit  Allez prendre la garde à la mitrailleuse, ce que j’ai fait. Sur le quai, en uniforme avec un calot de taupin, j’ai trouvé un garçon qui était dans la même tenue que moi…c’est comme ça que j’ai fait la connaissance de Jean Mathieu BORIS, depuis, une amitié indéfectible nous lie.

    Nous avons réussi à embarquer le 24, sur le dernier bateau parti de Saint Jean de Luz, le « Baron Nairn », un charbonnier anglais. Bob qui était derrière moi n’a pas réussi à embarquer et a été arrêté ; nous ne nous retrouverons que 20 ans plus tard…Il passera par l’Espagne et après une guerre superbe, créera les nageurs de combat de la Marine Française.

    Nous n’avions rien à manger,  ça a duré deux jours, on a eu très peur à un moment en voyant un avion, mais heureusement, c’était un anglais…un Sunderland…

    C’est l’arrivée en Angleterre. J’ai la photocopie du papier que Boris  a gardé du débarquement à Plymouth. Le train pour Londres, c’était amusant : il y avait six ou huit places par compartiment, les anglais nous ont assis Jean Mathieu et moi dans le premier compartiment avec un type en armes, devant la porte. Aux gens qui voulaient s’asseoir, le type disait : Non, non, ces deux là sont des prisonniers !  C’était un compartiment pour les Anglais. Je ne sais plus à quelle gare, que voit-on sur le quai ? Des dames avec des plateaux de sandwiches. Nous avons  du faire une telle tête que les tommies nous ont dit  Vous avez faim ? Sure,  ils nous en ont apportés ! Des sandwiches, il y en avait partout, plein les banquettes…on ne pouvait plus s’asseoir ! (...) "

     

    * France Libre : photographie de la plaque en mémoire des Français Libres à Saint Jean De Luz

    Clin d'oeil historique : Le BATORY transportera l'Etat-Major de l'Armée Française lors du Débarquement en Provence en Aout 1944

    La boucle est bouclée !

    JPO "BIR HAKEIM" AU 1er RAMA A CHALONS EN CHAMPAGNE,

    LE 10 MAI 2014:

    Fred MOORE, Roger NORDMANN, Jean-MATHIEU BORIS

    Fred Moore pour sa part a rejoint l'Angleterre le 19 juin 40 depuis la Bretagne avec son jeune frère et en bateau à voile....

    * France Libre : photographie de la plaque en mémoire des Français Libres à Saint Jean De Luz

    Plus d'informations :

    - Récit intégral de Roger NORDMANN LIEN

    - Fonds photographique sur l'Angleterre remis au Blog divisionfrancaiselibre par Jean Mathieu BORIS LIEN


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