• Amitié France-Pologne : en souvenir des Officiers français, polonais et russes prisonniers des Oflag IID et IIB

    Etienne JACHEET, délégué départemental de la France Libre du Loiret, est également secrétaire général de l'Amicale de l'OFLAG IID-IIB-XXIB qui oeuvre pour la mémoire des officiers Français détenus entre 1940 et 1945 dans ces camps. De forts liens d'amitié se sont noués depuis de nombreuses années entre  Français et  Polonais, particulièrement avec les membres de l'A.K.

    REPORTAGE VIDEO

    Etienne Jacheet nous propose aujourd'hui de découvrir un reportage vidéo de 15 minutes, réalisé par la télévision polonaise autour d'un tout récent voyage mémoire auquel participaient des descendants des officiers français. LIEN

    Amitié France-Pologne : en souvenir des Officiers français, polonais et russes prisonniers des Oflag IID et II B

    Etienne Jacheet, interviewé lors du voyage-mémoire en Pologne

    Ce reportage en Polonais, ménage de nombreuses plages à l'expression en français des participants.

    Amitié France-Pologne : en souvenir des Officiers français, polonais et russes prisonniers des Oflag IID et II B

    LE SITE INTERNET OFLAGS

    L'Amicale a créé le site internet oflags LIEN, dans le but de témoigner de  ce que fût la captivité des Officiers français dans l'un des nombreux Oflags répartis à travers toute l'Allemagne, après le désastre de 1940.  Selon ce que soulignent les auteurs de ce site il s'agit d'un sujet très rarement évoqué, alors qu'1.800.000 combattants français, Officiers, Sous-Officiers et Soldats furent faits prisonniers, victimes oubliées de l'histoire. Mais aussi, victimes de chefs qui favorisaient la guerre de position contre la guerre de mouvement, en refusant d'écouter des voix, comme celle du Général de GAULLE, qui prédisaient la défaite si la tactique ne changeait pas !
    Ces hommes furent submergés par la « force mécanique », mais ils se sont battus courageusement avec les moyens qui étaient les leurs :  l'armée française a compté 100.000 tués dans ses rangs entre le 10 mai 1940 et l'armistice. Ce chiffre terrible montre que contrairement à ce qui est parfois raconté, nos troupes ont résisté avec courage devant un adversaire beaucoup mieux équipé et organisé.
      

    Amitié France-Pologne : en souvenir des Officiers français, polonais et russes prisonniers des Oflag IID et II B

    UN SENTIMENT D'HUMILIATION

    « Dès la capture, désarmés, soumis à la surveillance de sentinelles prêtes à faire usage de leurs armes pour obtenir le respect des ordres ou consignes donnés par leurs cadres, les prisonniers de 1940 ont nécessairement éprouvé une très grande tristesse, en constatant l’impressionnante supériorité de l’adversaire. Il s’ensuivit un sentiment d’humiliation et, l’on peut le dire, de déshonneur, dans la mesure où, individuellement ou collectivement, ils n’avaient su ou pu remplir leur mission. Ils étaient fatigués à la suite des opérations et replis des jours précédant leur capture, parfois anéantis physiquement. La nourriture et la boisson manquaient, surtout lorsque les prisonniers faisaient partie de colonnes importantes. Les officiers étaient séparés des sous-officiers et des hommes du rang ; le soutien moral que l’on pouvait attendre de la cohésion des unités disparaissait. (...)

    Les uns et les autres cherchaient quelle part ils avaient pris dans le désastre, quelle erreur, quelle faute ils avaient pu commettre, quelle conséquence la captivité allait avoir pour leur avenir personnel. En groupe, on se demandait comment et pourquoi la France en était arrivée à une situation aussi dramatique. Ainsi, beaucoup étaient tentes par le découragement ou la résignation. Certains pensaient qu’une telle épreuve nationale ne pouvait durer longtemps et espéraient une libération rapide. D’autres regrettaient amèrement de ne pas avoir profité de l’occasion qui s’était présentée à eux d’échapper à la surveillance des sentinelles et de rejoindre la zone non occupée par l’ennemi. Ils avaient cru plus sage d’attendre une libération officielle, jugée par eux, imminente. Un certain nombre d’entre eux ne pensaient qu’à une chose, s’évader, malgré les mesures prises par les Allemands pour les en empêcher..".

    6.000 OFFICIERS FRANCAIS INTERNES A L'OFLAG IID

    "... les prisonniers eurent à parcourir, pour la quasi-totalité d’entre eux, à pied, sous le soleil de juin, de longues étapes, presque sans nourriture. Ils parvinrent ainsi à des lieux d’embarquement en chemin de fer, dans des wagons de marchandises pour la grande majorité d’entre eux. Ils arrivèrent ainsi dans des camps ou des casernements situés dans l’ensemble des régions militaires allemandes. (...) Et c’est dans ces conditions qu’environ 6.000 0fficiers passèrent l’Oder au cours de l’été 1940 et se retrouvèrent en Poméranie à l’Oflag IID, situé dans le camp de Grossborn, implanté dans un lieu au nom évocateur "La Lande du diable".

    A la suite de différentes évasions et surtout de celle de 17 prisonniers en mars 1942, les Allemands décidèrent d'envoyer les Français de l'Oflag IID, de Gross-born vers l'Oflag IIB d'Arnswalde. Plusieurs milliers d'Officiers polonais y étaient détenus depuis septembre 1939. Les Polonais furent envoyés prendre la place des Français à l'Offlag IID.

    2003 – INAUGURATION D’UN MONUMENT A LA MEMOIRE DES OFFICIERS FRANCAIS

    « A l’issue de la messe, nous nous sommes rendus sur les lieux de l’Oflag IID, à 20 kilomètres au sud de BORNE SULINOWO. Le moment d’inaugurer le monument érigé à la mémoire des Officiers Français morts au cours de leur captivité à cet endroit était arrivé.... Deux plaques en bronze y sont apposées. Le texte en a été écrit par le Général SIMON. Sur la plaque la plus haute, il est écrit en Français. Sur la plus basse, traduit par le Docteur PAWLOWSKI, il est écrit en Polonais.

    Le voici : 

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    La cérémonie commence. J’avais envoyé un bandeau à nos trois couleurs et j’avais demandé à nos amis Polonais de faire réaliser une gerbe. Pleins de délicatesse, ils l’ont faite réaliser avec des fleurs également à nos couleurs....

    Il manque une fanfare, mais, à l’aide d’un "lecteur de CD", retentit "La MARSEILLAISE". A son début, l’émotion ressentie m’empêche de la chanter distinctement. J’entends, derrière moi, la voix du Docteur PAWLOWSKI, francophile accompli, qui chante notre hymne, ce qui m’aide à terminer ce chant à pleine voix. Puis "la marche de DOMBROWSKI", l’hymne Polonais retentit à son tour et est chanté avec ferveur par tous nos amis présents.

    Je pense, ne l’ayant pas vécu moi-même, aux différents récits relatant l’échange de mai 1942 entre Polonais et Français, et au cours duquel, les mêmes hymnes dans les mêmes lieux ont été chantés 61 ans plus tôt. » Etienne Jacheet

    CERTAINS DES EVADES DES OFLAG 2B et 2D REJOINDRONT LA DIVISION FRANCAISE LIBRE

    • Aloyse KLEIN (1917-2007). Le 31 mai 1940, il est fait prisonnier à Lambersart, près de Lille et conduit en Poméranie, à l’Oflag IID, où, comme officier et par conviction, il refuse d’être libéré en tant qu’Alsacien-Mosellan. Le 27 mars 1941, il s’évade en compagnie des lieutenants (et futurs généraux) Jacques Branet et Alain De Boissieu (devenu par la suite le gendre du général De Gaulle, et chancelier de l’Ordre de la Libération). Les trois hommes franchissent alors la frontière soviétique et sont faits prisonniers, traités comme espions. Mais l’invasion de l’URSS par l’Allemagne va tout changer ! Le 1er septembre 1941, ils embarquent avec les Anglais pour Glasgow et arrivent à Londres le 9 septembre où le lendemain même, Aloyse KLEIN signe son engagement avec le détachement Billotte dans les Forces françaises libres. Après avoir été chargé de l’instruction des jeunes recrues, il quitte l’Angleterre en février 1943 pour rejoindre la 1ère Division française libre, alors commandée par le général Koenig, intégré au Bataillon de Marche XI. LIEN 

    Amitié France-Pologne : en souvenir des Officiers français, polonais et russes prisonniers des Oflag IID et II B

    Carte de l'évasion de Poméranie du groupe Billotte

    • René MILLET (1910-1978), Compagnon de la Libération, fut interné à l'Offlag IIB, puis au Stalag IIB, les aspirants n'étant pas reconnus comme officiers par les Allemands. Il s’évade en février 1941, après une longue préparation, en direction de la Lituanie. Arrêté à la frontière par la police soviétique, il est interné à Kaunas puis au sud de Moscou avec d'autres Français qui se groupent bientôt autour du capitaine Billotte. Les Français demandent à rejoindre la France libre et, en raison de l'agression allemande du 22 juin 1941, parviennent à convaincre les Soviétiques de leur faire gagner la Grande-Bretagne. Le 30 août 1941, René Millet embarque sur l’Empress of Canada avec 185 camarades et rejoint, par Arkhangelsk et le Spitzberg, l'Angleterre, le 9 septembre 1941. Comme enseigne de vaisseau de 1ère classe, René Millet rejoint ensuite les rangs du 1er Bataillon de Fusiliers Marins de la D.F.L. LIEN

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