(Texte de Rudolph de Patureaux)
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Les Merlinettes
insigne corps des transmissions
Nous nous appelions Elizabeth (Torlet) Lien, Marie-Louise (Cloarec) Lien, Eugénie (Djendi) Lien, Pierrette (Louin) Lien et Suzanne (Mertzizen) Lien. Nous avions 20 ans et un peu plus. Nous aimions la France et nous voulions la servir. En 1943, en Algérie, nous avons répondu à l'appel du colonel Merlin Lien pour entrer dans le corps des opératrices de transmission nouvellement créé (avec 2000 autres jeunes femmes). En janvier 1944 après nos classes à Staoueli, nous sommes rentrés au contre espionnage (BCRA d'Alger) pour devenir « pianiste » (opératrice radio), malgré le danger des missions en métropoles. Nous avons poursuivi notre formation pour nous préparer à la vie clandestine (parachutisme, conduite de moto...). Prêtes, formées, nous avons été parachutées en France début avril 1944. Missions Berlin et Libellule. Nous avons réussi à créer un lien radio entre Alger-Londres et la résistance. Hélas, en deux semaines, fin avril, nous avons, pour quatre d’entre nous, séparément, été arrêtées, emprisonnées, torturées. En août 1944, nous nous sommes retrouvé toutes ensemble à Ravensbruck sauf Elisabeth qui fut exécutée le 6 septembre 1944 le jour de son arrestation, a l’isle sur le Doubs. Au camp, nous quatre, les rescapées, traitées comme des terroristes, avons attendu le pire. Le pire n'est pas venu. Nous avons cru à notre survie. Et, puis, le 18 janvier 1945, nous avons été pendues et incinérées.
« J’ai été le chef de ces valeureuses filles.
Je les ai connues, encouragées,admirées et pleurées. »
Colonel Paillole. BCRA.
N'hésitez pas à partager pour que l'on se souvienne de nous.
Documentation capitaine Stome, musée des transmissions.
(Photos de la publication de Rudolph de Patureaux)
Ces femmes étaient membres des Forces Françaises Libres.
Ici à Londres en 1944 en pleine Seconde Guerre Mondiale.
(© Getty / Keystone France)
(Photos internet)
le Corps Féminin des Transmissions (CFT)
En 1941, le général d'armée Juin devient commandant en chef des Forces d'Afrique du Nord, il fait alors appel au général Merlin - alors colonel - pour occuper la fonction de commandant des transmissions. Lorsque l'armée d'armistice est démobilisée fin 1942, le général Merlin toujours à Alger prend en main la destinée de l'arme. Il décide alors d'ouvrir l'accès des transmissions aux femmes et le général Giraud commandant en chef des forces terrestres et aériennes d'Afrique du Nord valide la création du Corps Féminin des Transmissions le 22 novembre 1942. Six mois après la naissance de l'arme des transmissions - le 1er juin 1942 - , les femmes occupent d'ores et déjà un rôle dans cette fonction opérationnelle. La campagne d'affichage pour enrôler les volontaires pourrait être considérée comme machiste au regard de nos critères actuels: "Jeunes filles, engagez-vous, votre place dans les bureaux permettra à un homme de prendre les armes pour reformer notre armée" mais elle connaît un franc succès et les candidatures nombreuses permettent une sélection drastique.
Ayant un immense respect envers
toutes ces femmes de l'ombre
qui donnèrent leur vie pour la liberté
Fondation B.M. 24 Obenheim