• * VIDEOS - Les Artistes dans l'occupation et la Guerre, suivi de l'histoire de Lili Marleen

     

    Deux excellentes émissions de la série historique "L'ombre d'un doute" vous sont proposées aujourd'hui : 

     

    Paris et les artistes sous l'occupation 

    Confronter les parcours de Joséphine Baker et de Jean Gabin à ceux de Sacha Guitry, Arletty, Maurice Chevalier et surtout Edith Piaf... ne "pardonne pas", surtout lorsque la trame historique, les images d'époques et des recherches inédites lèvent l'ambiguité sur les degrés de la compromission.

    On regrettera cependant qu'il n'ait pas été fait état de deux artistes de cinéma, authentiques combattants  au sein de la 1ère DFL :

    Le Compagnon de la 13 DBLE, Jacques TARTIERE dit Terrane, engagé au sein de la 13 DBLE en 1940, lâchement assassiné d'une balle dans le dos en Syrie.

    Et Jean-Pierre AUMONT, engagé FFL aux Etats-Unis en 1942, aide de camp du général BROSSET jusqu'à son décès accidentel dont il vécut le drame à ses côtés, dans les Vosges en 1944.

     

     Jacques TARTIERE (1915-1941), 13 DBLE, Compagnon de la Libération

     

    * Les Artistes dans l'occupation et la Guerre - De Lili Marleen à Lili Marlene

    Petit-fils de Georges Feydeau, Jacques Tartière est né à Paris le 23 août 1915.

    Elevé en partie aux Etats-Unis, il reçoit la nationalité américaine du fait du remariage de son père avec une américaine. Bachelier, il rejoint la France à l'âge de 18 ans et est appelé au service militaire en septembre 1933 au 169e RI. Promu sergent en décembre 1934, il est réformé en février 1935 pour raisons de santé.

    Il s'installe alors à Barbizon en Seine-et-Marne où il devient éleveur de poulets. En 1937 au cours d'un de ses séjours outre-Atlantique, il rencontre à New York la comédienne américaine Drue Leyton avec laquelle il part pour l'Europe en février 1938. Ils se marient en septembre 1938 en Angleterre où Drue est engagée au cinéma.  Avec son épouse il habite à Barbizon et c'est par l'intermédiaire du producteur et réalisateur Roland Tual qu'il devient comédien.

    Il tourne au cinéma, sous le nom de Jacques Terrane, dans La Loi du Nord de Jacques Feyder, aux côtés de Michèle Morgan. Le couple Tartière est en vacances à Cassis au moment de la déclaration de guerre et remonte rapidement à Paris.

     

    * Les Artistes dans l'occupation et la Guerre - De Lili Marleen à Lili Marlene

    Jacques Tartière, bien que souffrant de problèmes pulmonaires, s'engage comme volontaire en septembre 1939. Comme il parle couramment l'anglais, il est affecté à la mission française de liaison auprès de l'armée britannique.

    Désirant à tout prix servir en combattant, il parvient à prendre part à l'expédition de Norvège grâce à un pieux mensonge : il se présente à ses chefs comme traducteur de norvégien (dont il ne parle pas un traître mot) et est envoyé à ce titre en Norvège avec le corps expéditionnaire du général Béthouart au sein de Légion étrangère. Nommé sergent-chef le 1er mai 1940, il fait la preuve de son courage en assurant, sous le feu de l'ennemi, le débarquement des munitions d'un petit bateau jusqu'à ce que ce dernier, touché, s'enflamme. Il est cité à l'ordre de l'armée.

    L'opération terminée, il se retrouve en Angleterre au moment de l'armistice et s'engage immédiatement dans les Forces françaises libres. Resté à la 13e 13e DBLE, il est promu adjudant le 1er juillet 1940.

    En septembre, il est à bord du Westernland devant Dakar dans le cadre de l'opération "Menace" visant à rallier à la France libre l'Afrique occidentale française. Après l'échec de l'opération de Dakar, l'adjudant Tartière combat en Erythrée, au sein de la Brigade française d'Orient du colonel Monclar, comme chef de section d'éclaireurs motocyclistes (il a dans le civil son permis moto) en participant à la chute de Keren et de Massaoua en avril 1941. Le 30 avril, il quitte Massaoua avec son unité à bord du paquebot Paul Doumer pour gagner Qastina en Palestine dans le cadre de la préparation aux opérations de Syrie.

    Le 8 juin 1941, il passe dans les premiers la frontière de Syrie.

    Le 18 juin, alors qu'il vient d'obtenir la reddition d'une unité de Vichy qui a arboré un drapeau blanc, il retourne à moto vers ses lignes lorsqu'il est abattu dans le dos.

    Jacques Tartière est décédé à l'hôpital de Séraphan, le 20 juin 1941, jour de l'entrée des Forces françaises libres à Damas. Il a été inhumé à Ramleh en Syrie.

    Son demi-frère, Philippe Keun, également engagé dans la Légion étrangère en septembre 1939 puis devenu agent de l'Intelligence Service, sera pendu par les Allemands au camp de Buchenwald en septembre 1944. 

    • Chevalier de la Légion d'Honneur 
    • Compagnon de la Libération - décret du 21 août 1941
    • Croix de Guerre 39/45 (2 citations)

     

    Jean-PIERRE AUMONT

     

     

    * Les Artistes dans l'occupation et la Guerre - De Lili Marleen à Lili Marlene* Les Artistes dans l'occupation et la Guerre - De Lili Marleen à Lili Marlene

    Témoignage de Joseph GRIMA, 1ère DFL : " Un soir, Jean-Pierre Aumont, invité à une réception (chez Cole Porter) où s’était retrouvé le tout Hollywood, sentit monter en lui une bouffée de révolte, un sentiment de malaise insupportable en pensant à la France, à sa France maltraitée, humiliée, occupée, à ses amis qui souffraient et qui allaient de plus en plus subir la cruauté du régime nazi.

    Le soir même, au milieu de cette fête, il rentre chez lui et télégraphie au Capitaine de Manzairly, Free French Forces à New York : " Ai décidé de m’engager dans les Forces Françaises Libres" . Le lendemain, à New York, il s’engage dans les FFL. On lui demande alors d’attendre une affectation. Une semaine plus tard, on lui annonce que son départ pour Alger est retardé. Il doit retourner à la MGM. "Mais j’en arrive, explique-t-il, je veux me battre ! "

    On lui explique que la Métro veut faire un film sur les prisonniers de guerre français qui s’évadent pour rejoindre le Général de Gaulle. Il s’appellera The Cross of Lorraine . La direction des FFL avait demandé à Jean-Pierre Aumont que l’exactitude historique soit toujours respectée.

    Fin 1943, le film terminé, on confie à Jean-Pierre Aumont une copie pour qu’il la fasse visionner par le Général de Gaulle.

    Il quitte finalement les USA à bord d’un Liberty ship, il franchit la passerelle et se coucha dans son hamac.... Alger, Bizerte et l’Italie. L’offensive sur le Garigliano, le 11 mai, Cassino, Rome. Très dure campagne pour la 1e DFL. Jean-Pierre Aumont était l’aide de camp du Général Brosset, commandant en chef de la 1e DFL. Fin de la campagne d’Italie.

    "Je vous envoie en liaison avec la 3e DUS, ils débarqueront en avant-garde, nous suivront douze heures plus tard. J’ai pensé que ça vous ferais plaisir d’être aux premières loges. Prenez ma voiture et filez sur Naples. Je vous y rejoindrai demain et vous présenterai au Général O’Daniel".

    Il embarqua le 8 août sur un LST. Le 15 août, 6 heures du matin. Ils aperçoivent la côte de France. 6h30, l’aumônier dit la messe.

    7 heures, le jour pointe. Le Cap Lardier est visible. Jean-Pierre Aumont et ses camarades prennent pied sur la barge qui danse sur les vagues. La porte de la péniche s’abaisse brusquement, il faut poursuivre jusqu’à la rive avec de l’eau jusqu’aux épaules. Chenal déminé et balisé qui le conduit dans l’axe de la magnifique allée des Palmiers (quatre rangs) de l’hôtel de Pardigon.

    Le Lieutenant Aumont s’affaire alors pour repérer les routes qui pourront permettre la progression de ses camarades, les soldats de la 1e DFL, qui vont débarquer ce soir. En fin de matinée, vers 11 heures, il se rend au PC du Général O’Daniel qui se trouvait dans une ferme à l’entrée de La Croix-Valmer.

    Ce sera ensuite la libération de Hyères, Toulon et Marseille où en Jeep avec son frère François (cameraman à l’État-major de la Division), Jean-Pierre Aumont sera blessé puis opéré. Il rejoindra la Division à Lyon.

    Sa conduite sans faille tout au long de la campagne d’Italie, du Débarquement en Provence et sa blessure à Marseille lui vaudront d’être élevé au grade de Lieutenant, de recevoir la Légion d’Honneur et d’être nommé Aide de Camp du Général Brosset.

    Tout cela lui est annoncé le 13 octobre".

    Lien

     

    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

     Lilli Marleen, hymne  nazi ou chant de la Liberté ?

    Passionnante enquête sur la destinée hors du commun, d'une chanson composée par un soldat allemand en 1914, redécouverte et plébiscitée par ceux de  la 2e GM, au grand dam des Nazis qui ne la trouvaient pas assez virile, ni assez militaire... Radio Belgrade, qui la diffuse chaque jour le soir à heure fixe, la fera connaître et apprécier des soldats Alliés dans le désert de Libye dès 1941...

    ... et comme en témoigne Jacques BOURDIS (13 DBLE),  au soir euphorique du 27 Mai 1942 à Bir Hakeim :

    " Pour mieux savourer la victoire, je me rendis auprès des camarades de la face sud-est sur laquelle l’attaque d’Ariete avait porté. Je les trouvai en pleine euphorie, Pernet, Camerini, Germain, Mantel, Ferrières et Favre. (…) Je demandai à Ferrières qui commandait une section de 75 antichars s’il avait eu peur. Il n’en avait pas eu le temps, me répondit-il. Favre, qui avait des voltigeurs, m’affirma qu’il n’avait rien d’autre à faire, de toute la matinée, qu’à compter les coups ; la bataille concernait les antichars, et ses légionnaires, assis sur les parapets, s’étaient bornés à encourager du geste et de la parole les pointeurs au 75. L’attaque italienne était un fiasco complet. (…) Je décidai de dîner sur les lieux de la bataille et passai avec quelques camarades dans le trou de Mantel, une des meilleures soirées de la guerre. Comme l’habitude en avait été prise en Libye, on brancha la radio sur Sofia pour écouter Lili Marleen, qui nous parut une bien douce dérision".

    Traduite en Français, Lili Marleen le sera aussi par les Américains, et popularisée par Marlene Dietrich sous le nom de Lili Marlene, et  elle devient objet de propagande de part et d'autre de l'Atlantique...

    Sulfureuse de par son aptitude à dépasser les clivages, elle sera après-guerre interdite dans tous les pays communistes ! 

     

    LILI MARLENE INTERPRETEE PAR MARLENE DIETRICH


    Marlene Dietrich - Lili Marleen par Pigasus_Power


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :