• Notre prochain article-étape  sera consacré aux combats du B.M. 24 pour la Défense du village d'Obenheim en janvier 1945 ; l'actualité vient à point nommé  souligner  l'intérêt de la Ville de Strasbourg pour la mémoire de ce Bataillon.

    Communiqué de la Fondation B.M 24 Obenheim :

    Pour rendre hommage à ce valeureux Bataillon de Marche 24 qui s'est si courageusement battu pour sauvegarder la ville de Strasbourg, en combattant à Obenheim du 7 au 11 janvier 1945 et en retardant ainsi les troupes allemandes dans leur approche de Strasbourg par le sud, la municipalité de Strasbourg a décidé de donner le nom du Bataillon de Marche 24 à la partie de la route d'Oberhausbergen située à proximité du cimetière militaire et de la Place du Souvenir Français à Cronenbourg.

    La date d'inauguration n' a pas encore été fixée.

    Le plan ci-dessous donne la localisation de la Rue du B.M. 24.

    * Prochaine inauguration de la "rue du B.M. 24" à Strasbourg

     

    Source : Fondation B.M. 24-Obenheim


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  • * Un nouveau partenaire du projet Villes et Villages libres... :

    Nous avons eu récemment le plaisir d'entrer en contact avec Simon GREBOVAL, du collectif Riviera 44 qui nous a adressé le message ci-dessous et a accepté de devenir partenaire de notre projet dans la perspective des commémorations 45 des combats de l'AUTHION. Bienvenue à Riviera 44 dont nous relaierons prochainement  les activités en relation avec la 1ère D.F.L....


    "Je tiens à vous féliciter pour votre superbe blog ! Habitant près de l'Authion je me suis toujours passionné par cette Division !
    D'ailleurs l'Association MVCG SECA organise comme chaque année une sortie commémorative en véhicules d'époques sur le Massif de l'Authion. Il est prévu pour le 70ème anniversaire des combats en avril 2015 de faire monter un char Stuart en état de marche pour reconstituer ce qui s'est passé en 1945.

    J'ai créé avec des amis un petit collectif nommé RIVIERA44 pour se souvenir de ce qui s'est passé dans les Alpes-Maritimes en 39-45 pour cela nous participons à diverses manifestations commémoratives en tenue de soldats de la 1ère DFL.

    Simon GREBOVAL

    Site internet   RIVIERA 44

     


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  • Etape n° 36 - du 7 au 12 Janvier 1945 - B.I.M.P et 1er R.A. dans la Défense de Rossfeld et d'Herbsheim

    La Mairie d'Herbsheim, P.C. du Capitaine Roudaut puis de la Légion

    Le 4 Janvier 1945, dans le cadre de l'opération ennemie Sonnenwend, le Poste Avancé du Bataillon d'Infanterie de Marine et du Pacifique à Neunkirch a été attaqué de nuit et les Allemands envoient leurs premiers tracts : "Nous allons attaquer en force, rendez-vous, vous serez bien traités, etc.». L'offensive se déclenche sur HERBSHEIM à l'aube du 7. Toute la nuit, les préparatifs de l'adversaire ont été décelés par une activité inaccoutumée, notamment les bruits de chenilles. Mais le poste d'HERBSHEIM est sur ses gardes, la surprise ne joue pas...

    Etape n° 36 - du 7 au 12 Janvier 1945 - B.I.M.P et 1er R.A. dans la Défense de Rossfeld et d'Herbsheim

    Capitaine Constant Roudaut (B.I.M.P.)

    Le Commandant et Capitaine Constant ROUDAUT (Compagnon de la Libération) va se distinguer dans la préparation et l'organisation de la Défense d'Herbsheim du 7 au 12 janvier 1945. L'extrait ci-dessous du décret l'élevant au grande d'officier de la Légion d'honneur résume à lui seul la chronologie des évènements :

    Extrait du Décret du 18 novembre 1945
    « Commandant le point d'appui d'Herbsheim, trois fois attaqué vigoureusement du 7 au 11 janvier par l'infanterie ennemie appuyée de chars, a repoussé tous les assauts et maintenu intacte la position lors de la poussée allemande au sud de STRASBOURG.
    Le 7, a infligé des pertes considérables à l'ennemi en hommes et matériel et rejeté de nuit par une contre-attaque d'infanterie et avec l'appui de chars légers les éléments ennemis qui s'étaient emparés du sud du village.
    Le 8, a stoppé avec un seul canon et ses armes automatiques l'infanterie allemande qui, ayant franchi la ZEMBS, attaquait le village sur la face Est.
    Le 9, la garnison renforcée depuis la nuit du 7 au 8 d'une section de Forces Terrestres Antiaériennes, d'une section du 22ème Bataillon de Marche Nord-Africain, de 3 Tank-Destroyers et 3 chars légers du Régiment de Fusiliers Marins, a contenu pendant toute la journée l'attaque débouchant du Nord, détruit 4 chars et fait 10 prisonniers au cours d'une contre-attaque qui reprit les premières maisons au Nord du village et infligea à l'ennemi des pertes lourdes et constatées.
    En dépit des pertes dont 5 chefs de section et 60 hommes, a su, par sa calme volonté et son énergique ténacité maintenir parmi les éléments disparates de la garnison une confiance entière alors qu'ils étaient encerclés depuis trois jours, remettant la position intacte à l'élément qui le releva le 11 janvier ».
    Signé Charles DE GAULLE

    Nous remercions la Société d'Histoire des Quatre Cantons (Benfeld) qui nous a autorisés à reproduire de large extraits de l'unique et remarquable ouvrage relatant les combats d'Herbsheim : il comporte la bande dessinée d'un Ancien du 1er Régiment d'Artillerie, Xavier ZICCHINA, complété de l'historique des combats par le Capitaine ROUDAUT, ainsi que de nombreux témoignages.

    Etape n° 36 - du 7 au 12 Janvier 1945 - B.I.M.P et 1er R.A. dans la Défense de Rossfeld et d'Herbsheim

    TEMOIGNAGES

    Les témoignages rassemblés dans ce nouvel article illustrent la présence et le rôle de très nombreuses unités de la D.F.L. dans ces combats : Les TRANSMISSIONS,  pour lesquelles nous découvrons le portrait du jeune tahitien Pierre GANELON, grièvement blessé à Herbsheim ; le GENIE, dont le Lieutenant MONIER nous rappelle l'engagement sur le terrain : "Je me présente au Capitaine commandant la Compagnie du B.I.M.P. Notre mission est la même pour tous : défendre ce point d'appui par tous nos moyens. Pendant les jours qui suivent, nous reconnaissons les lieux, déminant ici, minant là, aidant à l'implantation de postes de tir (mitrailleuses, bazookas) de réseaux de barbelés, installant des pièges, en particulier en lisière du cimetière bordant le village à l'Est".

    • LES COMBATS DU  1er R.A. ET DU 21e GROUPE ANTILLAIS DE D.C.A.

     

    Etape n° 36 - du 7 au 12 Janvier 1945 - B.I.M.P et 1er R.A. dans la Défense de Rossfeld et d'Herbsheim

    Capitaine Laurent RAVIX, 3ème batterie du 1er R.A.

    Laurent RAVIX, ORDRE DE LA LIBERATION :  "Dans le village d’HERBSHEIM,  la batterie du Capitaine RAVIX perd trois de ses pièces au début de l'attaque (4 tués, 17 blessés), mais sous son énergique impulsion, elle détruit un char allemand, des transports d'infanterie chenillés à 80 mètres, combat avec ses armes portatives dans les rangs des fantassins tandis que la section antichars du Régiment se distingue en stoppant net par des tirs à vue, toutes les attaques allemandes de blindés".

    Laurent RAVIX "7 Janvier, 7h du matin : des infiltrations ennemies se sont produites du côté Ouest du canal du Rhône au Rhin, bientôt on aperçoit les blindés au Nord-Est de notre position ; nous sommes donc déjà coupés du point d'appui à notre gauche, tenu par le Bataillon de Marche n° 24.
    Les chars sont au nombre de 13, du type "Tigre", ou "Panther", c'est-à-dire tous armés de canon de 88 ou de 76,2.
    Ils foncent sur la batterie. L'aspirant CANY règle sur eux lorsqu'ils sont à environ 1.000 mètres ... ; il s'est perché sur une grange pour mieux observer, le tir de la première pièce ralentit leur avance mais ils attaquent tout de même, se disposent en éventail et balayent la position de leurs mitrailleuses et de leurs obus.


    Etape n° 36 - du 7 au 12 Janvier 1945 - B.I.M.P et 1er R.A. dans la Défense de Rossfeld et d'Herbsheim

    Illustration : Xavier Zicchina

    Nos canons bien enterrés ne sont pas pour eux des cibles faciles, mais les hommes, qui pourvoient aux munitions, les deux chefs de section sans cesse entre leurs pièces et le P.C. du Lieutenant de tir, les chefs des pièces sont tous très exposés.
    Au bout d'une demi-heure, 2 de nos pièces sont mises hors de combat, les munitions sautent en deux endroits. En une demi-heure nous avons 5 tués, dont les deux chefs de section, les Adjudants HUGUEN et JACQUET et 15 blessés que, heureusement, nous pouvons évacuer immédiatement.

    Etape n° 36 - du 7 au 12 Janvier 1945 - B.I.M.P et 1er R.A. dans la Défense de Rossfeld et d'HerbsheimL'adjudant Jean HUGUEN, vétéran de toutes les campagnes de la
    1ère D.F.L, mortellement blessé à Herbsheim le 7 janvier 1945
    Le sous-lieutenant LOUBOUTIN, observateur de la 3ème Batterie qui était installé dans le clocher de Rossfeld et L'aspirant S. CANY, pointeur à la 3ème Batterie
     


    ...L'Aspirant CANY est parti à la 1ère pièce où il pointe lui-même le char le plus dangereux.
    C'est un duel entre la pièce et le « Tigre » ; à 150 mètres, il reçoit un obus percutant de 105 sur son masque, mais le blindage est tel qu'il continue d'avancer et de tirer.
    Il ne fait pas cinq mètres qu'un nouvel obus l'atteint. Cette fois il est bien touché, il flambe et il est certain que les occupants sont tués"....

    Le Colonel Etienne FLORENT (21e G.A. DE D.C.A.) témoigne des âpres combats des Antillais dans l'un des (trop) rares récits concernant cette unité dans le parcours France de la D.F.L. Il rend hommage au courage de ces hommes et aux Adjudants GRAND et VALBON,, morts au combat.

    Etape n° 36 - du 7 au 12 Janvier 1945 - B.I.M.P et 1er R.A. dans la Défense de Rossfeld et d'Herbsheim

    L'Adjudant GRAND : " Arrivé dans la nuit, ce Sous-officier reçoit entre autre mission d'interdire le carrefour... Au petit jour, il procède à la reconnaissance des lieux. D'abord il place le F.M. puis ayant achevé sa reconnaissance il se ravise. S'étant rendu compte que l'arme installée aurait une action plus efficace, il la fait déplacer, c'est alors qu'il est touché par un gros éclat de mortier qui l'atteint au coeur...
    Les hommes aux ordres du Maréchal des Logis BOURG, les canonniers DRACIN, MINA et SABATIER se précipitent vers leur chef et emportent le corps dans la grange.... Héroïque simplicité d'un vieux Sous-officier français pour qui le travail et le devoir sont un, les déplacements de l'Adjudant GRAND se sont effectués sous un violent bombardement. En effet, quand il se porte de la grange au carrefour, puis d'un emplacement de tir à l'autre, chef de section et chefs de groupes sont à trois reprises couverts par les gravats et les débris de tuiles qui tombent des murs et des toits. Nul ne s'en soucie. Quand les hommes emportent leur chef, le tir des mortiers ennemis est intense. Quand le canonnier JURAVER va rendre compte de l'événement à l'adjudant VALBON, les coups tombent sans arrêt. Rien n'empêche l'un ou l'autre d'accomplir sa mission".

    • LA RELEVE DU B.I.M.P et du R.A. , le 11 JANVIER 1945

    COMMANDANT ROUDAUT : « A 22h, un Lieutenant d'une unité parachutiste se présente au P.C. et m'apporte les ordres de relève. En effet, une opération a été déclenchée vers 18h par le Groupement Blindé DE MORSIER et un bataillon de parachutistes. But : ouvrir un couloir de sécurité entre la ferme Zoll et HERBSHEIM d'une part, et ROSSFELD d'autre part, pour permettre la relève de ces deux garnisons par le 1er Bataillon de Légion Etrangère".

    LAURENT RAVIX : " Ce n'est que la nuit du 10 au 11, à 3h du matin que l'on évacuera en ordre la position ...
    Cette nuit fut une « sortie de Bir-Hakeim » en réduction, faite d'ailleurs par des vétérans de la sortie mémorable, sous des tirs d'artillerie et de mitrailleuses, au milieu d'incendies qui nous éclairaient sur la neige comme en plein jour".

     

    Etape n° 36 - du 7 au 12 Janvier 1945 - B.I.M.P et 1er R.A. dans la Défense de Rossfeld et d'Herbsheim

    Illustration : Xavier ZICCHINA

    Claude ELGHOZI (1er R.A.) de son côté nous relate la relève et le repli de son unité à ROSSFELD.

    Etape n° 36 - du 7 au 12 Janvier 1945 - B.I.M.P et 1er R.A. dans la Défense de Rossfeld et d'Herbsheim

    Insigne du R.F.M.

    Roger BARBEROT (R.F.M.)  " VASSEUR entre en scène. (...) Il calcule, pèse, réfléchit. La liaison que je lui demande de faire avec HERBSHEIM est pleine de risques... S'il n'y a pas de mines, il reste encore les chars allemands qui doivent être quelque part à l'affût. Mais on peut courir le risque en jouant sur la vitesse et sur la surprise. C'est donc oui pour l'opération. Celle-ci est montée avec précision... Finalement nous décidons que l'artillerie va matraquer brutalement la route et ses abords. Nous avons fixé le nombre des coups : trois cents exactement.   ... C'est au trois centième obus explosif que la colonne de VASSEUR démarrera. Elle comprend quelques chars, quelques jeep et quelques scout-cars... Chaque équipage reçoit des grenades incendiaires pour détruire son véhicule s'il est immobilisé. (...) Tout est en ordre. Tourelles ou mitrailleuses sont dès le départ pointées, les unes à droite, les autres à gauche. On compte les coups de notre artillerie. Avant d'arriver au trois centième, le convoi s'est déjà élancé. Quelques instants plus tard, j'apprends qu'il est arrivé à HERBSHEIM où il décharge munitions et approvisionnements. En échange, le convoi embarque les blessés et en plus quelques cochons et volailles qui traînent dans le village. Le train blindé refait de la même façon le trajet de retour. Les scout-cars s'arrêtent au passage pour embarquer des groupes d'Allemands éberlués qui lèvent les bras sur les bords de la route".

     

    • LA SORTIE DES LEGIONNAIRES LE 12 JANVIER 1945

    DOCTEUR CHASQUELLE-SCHTAKLEFF : "... Il (Sairigné) m'a fait un croquis de notre position et la direction à prendre pour la sortie de la garnison d'HERBSHEIM, 300 officiers, sous-officiers et soldats, sortie que nous ferons cette nuit ! (...).
    J'entends la voix de stentor du Commandant de SAIRIGNE : « Planquez-vous, face au tir, les Allemands nous tirent dessus ».
    En effet, mon casque anglais m'a protégé des balles qui crépitaient sur mon casque-paravent, puisque plat.
    Ensuite, le Commandant : « Debout ! Faites un bond en avant vers le pont ». J'étais mu comme par un computer, je voulais m'en sortir !
    Arrivé à ce pont détruit, je me suis mis à plat ventre sur les pontons gelés en m'agrippant pour me retrouver de l'autre côté. Mes Légionnaires qui suivaient avec leurs brancards ont été sublimes : les blessés tombaient dans l'eau glacée de l'ILL, ils les rattrapaient et les remettaient sur les brancards. Quel héroïsme ! De l'autre côté, j'ai trouvé devant moi le Commandant qui m'a dit :
    « Toubib, Merci. Tous nos blessés sont là, vous avez fait du bon boulot ».

    LIEUTENANT-COLONEL Gabriel BRUNET DE SAIRIGNE (Légion Etrangère) : 

    Etape n° 36 - du 7 au 12 Janvier 1945 - B.I.M.P et 1er R.A. dans la Défense de Rossfeld et d'Herbsheim

    « Je vous ai déjà parlé de quelques histoires de fous. Mais celle que je viens de vivre les 10, 11 et 12 janvier 1945 dépasse de loin toutes les autres.
    Imaginez un village encerclé, à 4 km à l'intérieur des lignes ennemies. Vous montez une belle opération de nuit qui, après un assez dur baroud, vous permet de délivrer la garnison assiégée. Vous prenez sa place. Tous les amis rentrent chez eux et vous êtes assiégés à votre tour. Le lendemain, vous essayez, tant bien que mal, de vous garer dans les rares caves encore intactes. Le soir, un autre monte la même opération que vous aviez monté la veille ; il échoue, car le Boche s'est nettement renforcé. On vous demande alors de sortir tout seul.
    Bien qu'on m'ait déjà fait deux fois le coup, petit frisson. A 3 heures du matin, sur l'extrême pointe des pieds, tout le monde s'en va, colonne par un, à la grâce de Dieu. Vous imaginez l'émotion que vous procure l'arrivée à la lisière d'un bois, ou la traversée d'une route, ou le bruit d'un char boche qui roule sur la route que vous venez de laisser sur votre droite.
    Finalement, la Providence est avec nous : nous traversons sans encombre la ligne qui nous entoure et, deux kilomètres plus loin, nous tombons par derrière sur la ligne qui fait face aux camarades..."

    Au total, le bataillon perd dans cette affaire 4 tués, 45 blessés et 34 disparus. 

    Arthur ANDLAUER, habitant du village : « S'Schmittels Lucel, un ancien Légionnaire qui s'était battu en Lybie, a fait sortir du village encerclé des Légionnaires français par un petit sentier qui traverse la forêt de Benfeld, la route de Rossfeld et le Heidestressel pour se retrouver sur la passerelle métallique du Dr Sieffermann enjambant l'Ill. Ce sentier était garanti sans risques car il n'était sur aucune carte d'état-major ni française ni allemande ».

    Depuis des décennies, Madame le Maire d'HERBSHEIM, Esther SITTLER, honore la mémoire des combats et de la 3ème batterie du 1er R.A. dans la défense du village.

    Etape n° 36 - du 7 au 12 Janvier 1945 - B.I.M.P et 1er R.A. dans la Défense de Rossfeld et d'Herbsheim

    Entre temps, le 11 Janvier 1945, est intervenu le drame d'OBENHEIM et  la reddition du B.M. 24 qui aura résisté jusqu'au bout, les armes à la main, encerclé, coupé des autres unités de la D.F.L.... notre prochain article.

    Télécharger « n°36-7-12 janvier 45- BIMP et RA dans la défense d'Herbsheim»


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  • La dissolution du 1er Rama et de la 1ère Brigade mécanisée avant l'été 2015 ont été officiellement annoncés le 14 octobre par le Ministre de la Défense Jean Yves Le Drian à Benoîst Apparu, Député Maire de Chalons en Champagne.  Tout notre soutien s'exprime à l'ensemble des personnels militaires du 1er Rama et de la Brigade Mécanisée  qui ont su conserver et faire vivre magnifiquement  la mémoire du 1er R.A. et de la D.F.L. ; et dont le rappel des traditions faisait partie de l'accueil des nouveaux engagés.

    Il s'agit d'un séisme pour la vie économique locale, mais également, pour l'histoire de nos traditions militaires, comme le rappelle Hervé Chabaud, rédacteur en chef de l'Union ardennais dans cette vidéo et l'article qui suit :

    Pour l’histoire, il faut sauver les traditions du 1er RAMa ! (Blog d'Hervé Chabaud Lien)

    "Le 1er régiment d’artillerie de marine (RAMa) de Châlons-en-Champagne dont la mort est confirmée, portait les traditions du 1er régiment d’artillerie des forces françaises libres (RAFFL) devenu le 1er régiment d’artillerie coloniale et à ce titre est une unité compagnon de la Libération dont on espère que les traditions seront préservées et qu’un autre régiment de bigors, peut-être le 3e RAMa ou le 11e RAMa conserveront son histoire.
    Débarquée en Italie en avril 1944, avec la 1re division française libre (DFL), placée sous le commandement du général Diego Brosset, l’unité appuie les assauts d’infanterie au Garigliano, et reste exemplaire sous le feu de l’ennemi. Son comportement provoque l’admiration du général Clark, commandant la Ve Armée américaine. Du 20 mai au 19 juin 1944, le régiment enchaîne les combats Pontecorvo, Tivoli, Montefiascone, Bolsena, Aquapendante et Radicofani où, au cours d’une reconnaissance, le colonel Laurent-Champrosay, dont le véhicule saute sur une mine, trouve la mort. Le 1er RAFFL aura perdu en Italie, outre son chef, cinq commandants de batteries et combien de vaillants combattants !.
    Le 16 août 1944, le Régiment, commandé par le colonel Bert, débarque en Provence dans le cadre de l’opération Dragoon à Cavalaire. Il participe à la libération de Toulon, puis, à la poursuite de l’ennemi, et remonte les vallées du Rhône et de la Saône. Le Régiment reprend contact avec les forces ennemies en septembre, en Haute-Saône, à Villersexel et aide à la prise d’Andornay, de Lyoffans, de Clairgoutte et de Ronchamp.
    En novembre 1944, dans des conditions extrêmement difficiles, le 1er RAFFL prend part à l’offensive sur Belfort. Envoyé réduire les poches de l’Atlantique sous le commandement du général Edgar de Larminat, le Régiment est rappelé en urgence à l’est en raison de l’offensive allemande menée par von Rundstedt dans les Ardennes, en décembre 1944. Il fait aussi partie des unités choisies pour bloquer la contre-attaque allemande sur Strasbourg à Obenheim et ses soldats concourent à réduire la poche de Colmar.
    Parvenu sur le Rhin le 3 février 1945, le Régiment est déplacé et participe aux derniers combats dans les Alpes avec la 1ère DFL, au massif de l’Authion, au printemps 1945. Le 22 mars 1945, le 1er RAFFL prend le nom de 1er Régiment d’Artillerie coloniale (1er RAC). Le 24 septembre 1945, à Chelles, en Seine-et-Marne, le 1er RAC reçoit des mains du général Charles de Gaulle la Croix de la Libération (décret du 7 août 1945). Il possède aussi la croix de guerre 39-45 avec trois citations à l’ordre de l’armée. 34 artilleurs et officiers du 1er RAC ont également reçu la croix de compagnons de la Libération (Sur 1038 attribuées) cette distinction exceptionnelle ce qui en dit long sur la valeur et le patriotisme des braves qui ont servi cette unité. Qu’ils ne soient pas oubliés".

    * Séisme pour le 1er RAMa, unité Compagnon de la Libération et la 1ère Brigade Mécanisée, héritière des traditions de la 1ère DFL

    Le 1er Régiment d'Artillerie,  unité Compagnon de la Libération

    * Séisme pour le 1er RAMa, unité Compagnon de la Libération et la 1ère Brigade Mécanisée, héritière des traditions de la 1ère DFL

    Journée Bir Hakeim au 1er Rama en  2004 avec le Compagnon J. Roumeguère

    * Séisme pour le 1er RAMa, unité Compagnon de la Libération et la 1ère Brigade Mécanisée, héritière des traditions de la 1ère DFL

    Journée Bir Hakeim Mai 2014 - Le Commandant VERA accueillait dans la salle d'honneur les Anciens du 1er R.A. : Jean GILBERT, Roger NORDMANN et Jean-Mathieu BORIS

    • NOTRE ARTICLE SUR LA JOURNEE BIR HAKEIM DE MAI 2014 Lien

     

    • PRESSE

    L'Union ardennais, 14 octobre 2014 :  Une énorme déception

    "En tout, 960 postes vont être supprimés. Le député-maire de Châlons-en-Champagne...veut maintenant tout faire pour obtenir des compensations économiques à ce départ programmé. Des réunions sont prévues dans la semaine avec les leaders politiques afin de parler de l’avenir de la ville de Châlons. Les deux régiments représentent une mane pour l'économie locale, puisque ce sont près de 15 millions d'euros de chiffres d'affaires par an pour les commerçants locaux.

    Autant dire que pour la ville, le manque à gagner est énorme".

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    • L'union Ardennais 16 octobre  - Fin des régiments : Châlons ne s’avoue pas vaincu(1000 personnes mobilisées) Lien

    * Séisme pour le 1er RAMa, unité Compagnon de la Libération et la 1ère Brigade Mécanisée, héritière des traditions de la 1ère DFL

    L'Union L'ardennais


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  • Si les Allemands n'ont pu s'emparer par surprise des passages de l'Ill fortement tenus, ils ont réussi à pénétrer dans la partie Ouest de l'entonnoir et à couper de leurs arrières la principale ligne de résistance bordant le Rhin. La Division fait une nouvelle tentative le 8 janvier pour dégager le Bataillon de Marche 24 : le Bataillon de Marche XI et des chars du C.C.5 sont concentrés sur l'axe Sand-Obenheim, et une Compagnie du B.M. 24 doit venir à leur rencontre jusqu'au pont du canal. Mais les chars lourds Jadgpanther et Tigre de la Brigade Felderrnhalle surclassent nettement ceux des Français, l'opération échoue. 

    * Etape n° 35 - 8 et 9 janvier 1945 - Ostheim et le bois de  Pfifferwald : ultimes tentatives du BM XI pour rompre l'encerclement du BM 24

     EXTRAITS

    • 32 HOMMES POUR QUATRE KILOMETRES DE FRONT

    Gérard GALLAND (11e cuirassiers) : "Les combats font rage. Tour à tour, tous les pelotons du 11ème Cuirassiers sont obligés de repousser de nouvelles attaques qui viennent de tous les côtés. Encerclés, les blindés viennent à la rescousse. Les Allemands sont partout dans nos lignes, cela n'a rien d'étonnant car celles-ci sont discontinues. Avec un seul peloton de trente-deux hommes pour quatre kilomètres de front, comment pourrions-nous arrêter ce flot continu d'ennemis. Une chose est certaine, sans les blindés des deux régiments de cavalerie de la Division, nous n'aurions jamais pu tenir. Lorsqu'un semblant de calme est revenu, l‘Etat-major divisionnaire nous fait changer de secteur. Il faut renforcer la défense de BENFELD et de HUTTENHEIM. Nous retournons dans ce dernier bourg...". C'est dans ce dernier village qu'il est le témoin d'un drame qui le bouleverse : une petite fille qu'il voit jouer tranquillement sur la place se volatilise dans l'explosion d'une salve d'obus.

    * Etape n° 35 - 8 et 9 janvier 1945 - Osthouse et le bois de  Pfifferwald : ultimes tentatives du BM XI pour rompre l'encerclement du BM 24

    le temple de Boofzheim

    • L'INQUIETUDE DES VILLAGEOIS

    Jecques MANTOUX (1er Régiment d'Artillerie), observateur, est posté dans la journée dans le clocher du temple de BOFFZHEIM. "Le bombardement continue, sporadique. La sécurité de nous tous dépend de quelques dizaines d'hommes couchés dans la neige autour du village, veillant dans le noir, et n'ayant que leurs jambes et quelques téléphones pour communiquer avec le P.C. de Compagnie. Il fait largement -10°C. Heureusement, le ravitaillement reste suffisant, mais pour combien de temps ? Les villageois ne cachent pas leur inquiétude. Ils songent aux règlements de compte terribles qui suivraient une reprise de BOOFZHEIM par les Allemands, et qui frapperaient ceux qui ont pavoisé depuis la libération de fin novembre et qui nous ont aidés encore maintenant. Ils se taisent... Dans l'après-midi, il faut se rendre à l'évidence : dans la poche formée par OBENHEIM et BOOFZHEIM, BOOFZHEIM - le poste plus avancé des deux - est l'objet d'une manoeuvre d'encerclement à part".
    Ils reçoivent  d'OBENHEIM l'ordre de se  replier sur OBENHEIM même, à la faveur de la nuit.

    * Etape n° 35 - 8 et 9 janvier 1945 - Osthouse et le bois de  Pfifferwald : ultimes tentatives du BM XI pour rompre l'encerclement du BM 24

    Jean TREMEAU (Bataillon de Marche XI) - "Lundi 8 janvier : toute la nuit nous veillons dans l'attente de camions et nous démarrons à deux heures du matin roulant sur la neige, tout est plat et blanc dans la nuit. Les rares villages, la campagne tout semble figé de froid et de crainte, nous allons ver le RHIN. A KERZFELD nous descendons et commençons à décharger lorsqu'un contre-ordre arrive, il faut tout recharger sauf le paquetage de combat et en file indienne nous quittons à pied le village et les camions. Très loin devant, un autre village : nous y allons, croisant des charrettes chargées à craquer comme pour la débâcle de 40, les gens ont peur, les boches avancent".

    • dE JOUR AVEC LES CHARS AMIS...

    * Etape n° 35 - 8 et 9 janvier 1945 - Osthouse et le bois de  Pfifferwald : ultimes tentatives du BM XI pour rompre l'encerclement du BM 24

    Jean Trémeau

    ... "Nous passons sur le pont, ce sont les dernières défenses. Le premier prêt à tirer fonce, nous les fantassins éparpillés sur les côtés suivons de notre mieux en courant. C'est le commencement de l'action.
    Flanquant les chars dans le bois à gauche de leur chemin nous avançons de notre mieux dans une neige à hauteur de cheville, épiant devant nous d'arbre en arbre. Les buissons sont contournés avec l'appréhension de se trouver à chaque fois face à un ennemi. Un bruit de tonnerre ébranle le bois : le char de tête a tiré. Une trombe de fumée sort du tube, le vacarme devient infernal, nous devons nous arrêter pendant que les chars tirent..."

    • LA NUIT...SEULS DANS LES BOIS, LES FANTASSINS...

    " ...La section de pionniers est regroupée derrière ses chefs, MOULIN, RAFFIER, MARTINEZ, GABRIELLI. MOULIN (Lieutenant), de ses grands bras qu'il agite, leur explique que nous devons passer la nuit ici pendant que dans le silence de la nuit on perçoit encore le ronflement des chars qui nous quittent, ils retournent à OSTHOUSE". Jean Trémeau.

     

    Pendant ce temps, Louis CRUCIANI (7e compagnie du B.M. XI) se trouve également à la nuit dans le Pfifferwald "La nuit tombe dans un calme relatif. Notre Capitaine convoque les chefs de section, nous dit que la liaison avec le Bataillon est rompue. N'ayant pas d'ordre de repli, il nous demande de nous installer en carré dans la partie Sud du bois, côté droit de la route. Chaque chef de section donne son avis. Le mien : nos hommes n'ont pas d'outils, aucune possibilité de s'enterrer. Si des ordres n'arrivent pas, à l'aube, nous serons détruits à peu de frais.

    Le Capitaine DELAUNAY donne l'ordre de repli et me demande de prendre la tête.

    Colonne par un, ma section démarre derrière moi. Je suis le côté gauche de la route vers SAND. La neige aidant, il y a suffisamment de visibilité jusqu'à une vingtaine de mètres. Nous n'avons pas fait 400 mètres que deux chars allemands progressant à une vingtaine de mètres à droite de la route arrivent à notre hauteur. Nous sommes couchés à touche-touche dans le caniveau longeant la route qui nous sépare des chars.

    Les deux blindés tirent quelques rafales de mitrailleuses devant eux, s'arrêtent, tirent encore. On entend l'équipage parler à la radio, dans le ronronnement des moteurs. Vus d'en bas, je les vois paraître plus hauts que longs. Ils redémarrent pas  loin l'un de l'autre et s'en vont tout droit. J'oblique sur la gauche et m'éloigne progressivement de la route, n'ayant pas envie de retrouver ces mastodondes que nous craignions beaucoup et qui, un laps de temps, avaient provoqué de ma part beaucoup plus de curiosité que de crainte. Toute la section trottine derrière moi, colonne par un, les hommes collés...."

    * Etape n° 35 - 8 et 9 janvier 1945 - Osthouse et le bois de  Pfifferwald : ultimes tentatives du BM XI pour rompre l'encerclement du BM 24

    Jagdpanther

    Un peu plus tard... : "Je reprends la progression, contre l'accotement et vers l'amont... et me retrouve à touche-touche avec un guerrier casqué. Américain ? Allemand ?... pistolet au poing. J'ai bien moi-même une carabine qui se croise, à l'horizontale, avec son pistolet. Quelques hommes derrière lui et j'en devine d'autres. Je dis : "Vous êtes Français ? ».

    A ce moment-là, mon vis-à-vis lève la main gauche qu'il baisse et relève comme un signe d'apaisement et commence à faire demi-tour, au ralenti, comme s'il ne voulait faire aucun bruit ; et ceux que je vois et devine derrière lui font la même chose. Ce sont des Allemands. J'attends de ne plus les voir et remonte en haut de la berge.

    Je crois que l'homme d'en face avait pensé que s'il y avait eu ouverture du feu, étant donné son dispositif, ses hommes auraient tiré droit devant eux, le terrain n'offrant qu'un ou deux mètres de dispersion frontale et qu'ils se seraient fusillés mutuellement. Il s'est avéré qu'en une fraction de seconde, j'ai pensé la même chose pour nous et je savais que nos jeunes, s'ils avaient du courage à revendre, faisaient leurs classes au fil du temps et des occasions. Jusque-là, nous avons réussi, sans pertes, et en ayant des résultats, à nous tirer de pas mal de traquenards".

     

    • LA DEFENSE DE SAND

    Bertrand CHÂTEL (R.F.M.) "Nous sommes chargés de défendre le pont sur l'ILL, qui commande l'accès à SAND depuis la zone des attaques allemandes.

    J'installe des guetteurs prêts à donner l'alerte, des nids de mitrailleuses, des postes de fusils-mitrailleurs, dispose l'obusier, les scout-cars et le half-track ; j'établis ainsi un programme de feu nourri. De plus, je constitue une patrouille mobile, qui reliera, au cours de la nuit, les points de feu entre eux.

    Mais bientôt, l'artillerie allemande commence à pilonner le village, par des tirs de harcèlement qui se poursuivent régulièrement, tout au long de la nuit. SAND est visiblement devenu la cible à détruire et l'objectif à prendre.

    A 1 heure du matin, le 8 janvier, FESSARD et GUENANTEN sont tués durant l'un de ces bombardements ; CHARPENTIER, blessé, est évacué par  l'ambulance".

    * Etape n° 35 - 8 et 9 janvier 1945 - Osthouse et le bois de  Pfifferwald : ultimes tentatives du BM XI pour rompre l'encerclement du BM 24

    René Guénanten

    • 9 JANVIER: LA "RETRAITE DE RUSSIE"

    Le 9 Janvier, Jean TREMEAU découvre la suite des opérations..." Le Capitaine LUCIANI de la 6ème compagnie nous rassemble en carré et, sans donner trop de détails, nous explique que nous allons remettre « ça » séance tenante alors que nous sommes depuis plus de deux jours sans repos véritable et en pleine nature par grand gel. Nous ignorions qu'il fallait aller au secours du Bataillon B.M. 24 encerclé tout près de là (c'est l'affaire d'Obenheim), et l'ordre c'est l'ordre. Nous marchons et cette fois l'attaque est à très grande échelle"....

    "Nous passerons sans doute ici la nuit qui arrive, face à la Wehrmacht à deux cents mètres en face. Il va falloir creuser son trou au milieu des racines et cela va réchauffer. Le poêle est tout trouvé. En attendant comme j'ai les poches bourrées de conserves, je pose mon fusil et entame une boite de « ham and eggs with potatoes », l'omelette froide servie à la pointe du couteau passe bien... Un éclatement épouvantable me laisse étourdi, les oreilles sifflantes. Deux autres 88 suivent ils sont en plein sur nous. Des petits flocons, comme du papier brûlé tombent sur nous lentement, ce doit être des restes de poudre. Nous éprouvons le malaise de celui qui se sent spécialement visé. Fini le ham and eggs, je suis à nouveau à plat ventre, une rafale de mitrailleuse trace des sillons blancs sur les troncs au-dessus de nous deux. Ils tirent trop haut, leur hausse est mal réglée, on ne va pas leur dire".

    "...C'est la nuit, mais que se passe-t-il ? Il y a un remue-ménage insolite sur la droite, je vois enfin MOULIN  arriver. Il est pressé « qu'est-ce que vous foutez là, voulez-vous vous dépêcher, nous sommes les derniers il n'y a plus personne à gauche, surtout pas de bruit ». ... "C'est le repli général de tout le Bataillon. Il paraitrait que les chars Tigre nous ont tournés. Nous allons bon train dans le bois ; je me demande comment en tête ils font pour se repérer. Nous n'avons qu'à suivre collés les uns aux autres. A la lisière nous nous regroupons. ...Devant nous dans la plaine sombre, des ombres défilent en s'éloignant. En bon ordre à distance réglementaire nous les suivons. La situation est angoissante, nous savons que nous allons au-devant de l'ennemi et qu'il faudra passer coûte que coûte. Personne ne tire la jambe malgré la fatigue'.

    ..." Un seul pont nous permettra de passer l'ILLs'il existe toujours. LAFOND chargé de son bazooka et de ses obus vient d'enfoncer dans la fondrière. BERARDI réussit à l'en sortir avec son fusil. Ils sont les derniers et personne ne voyait rien. Nous sommes à plein découvert, il y a plus d'un kilomètre à faire dans la neige sans une touffe d'herbe pour se cacher.

    Une fusée blanche a jailli sur la droite tout près de nous. « Couchez-vous » hurle une voix ! Avant qu'elle ne retombe, aveuglante, silencieuse, pas pressée du tout au bout de son parachute.

    Tout dans la plaine est devenu immobile, il n'y a plus qu'une rangée de tas noirs insignifiants tels des cadavres mais qui vivent, palpitent et surtout cherchent à savoir. Une canonnade courte et brutale se déclenche puis tout redevient silencieux. Nous autres, les fantassins, nous sommes pour l'instant hors de cause. Les chars ont dû s'expliquer entre eux. Deux brûlots éclairent maintenant la plaine de leurs germes de flamme et d'étincelles. Tigre ou Sherman ? MARTINEZ tout de suite à voix passe essaye de prouver que ce sont des Tigre mais j'appréhende d'apprendre que ce sont les nôtres. Nous n'arrêtons pas de les observer tout en marchant, les munitions explosent à tout moment".

    * Etape n° 35 - 8 et 9 janvier 1945 - Osthouse et le bois de  Pfifferwald : ultimes tentatives du BM XI pour rompre l'encerclement du BM 24

    Char Sherman

    C'est aussi ce 9 janvier 1945 que le Compagnon de la Libération Mohamed BEL HADJ (22ème B.M.N.A)  saute sur une mine en conduisant une patrouille à Dambach la Ville dans le Bas-Rhin. Mortellement blessé, il dit au médecin : "Le lieutenant Bel Hadj va mourir, mais cela ne fait rien. Vive la France !". Il décède dans l'heure suivante, pendant son transfert à l'hôpital. Mohamed Bel Hadj est inhumé au cimetière national de Sigolsheim dans le Haut-Rhin.

     

    Télécharger « -n° 35 - Le BM XI a Ostheim-Sand-Bois de Pfifferwald.pdf »

     

    Après l'échec du groupement (B.M. XI et  chars),  l'investissement ennemi va alors se resserrer sur Herbsheim et Obenheim, pris au piège....

    A suivre dans nos prochains articles....

     

     

     


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