• Félicitations à Jacques BENHAMOU , Ancien du B.M. 24, qui vient d'être fait Officier de la Légion d'Honneur à Saint Maurice le 11 novembre dernier.

    Brigitte Pefferkorn et Blandine Saint Hillier  ont eu l'honneur et le plaisir d'assister à cette cérémonie. Photographies Blandine Bongrand Saint Hillier.

    Remise de la médaille d’Officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur par le Général Gérard Dubourdieu à Jacob Benhamou

    Allocution du Maire de Charenton, Monsieur Jean-Marie BRETILLON

    "Je ne reviendrai pas sur les hauts faits militaires de Jacob Benhamou puisque le Général Dubourdieu, Commandeur de l’Ordre national de la Légion d’Honneur, vient de le faire avec talent et précision. C’est évidemment à ce titre seul que Jacob doit sa décoration.

    J’ajouterai simplement qu’un homme qui a surmonté les pires circonstances de la vie - la guerre et les blessures - ne pouvait, une fois rendu à la vie civile, rester anonyme et indifférent à la société.

    Je rappellerai que Jacob est né en 1922 (92 ans) près d’Oran. Qu’après la guerre, il avait 24 ans et qu’il fallait bien vivre. Il fut représentant de commerce.

    Membre très actif du Comité des Fêtes à Charenton et président de la section des Français Libres, dès sa retraite, il souhaita rejoindre le Conseil municipal de Charenton pour servir.

    Ça tombait bien : le Maire, Alain Griotteray, lui-même grand résistant et chef de réseau comme chacun sait, ne pouvait être insensible à cette candidature et Jacob fut élu conseiller municipal de 1989 à 2001.

    Il était membre de la commission des affaires sociales, sports et loisirs, en lien avec le Comité des Fêtes, et comme il avait l’entière confiance du Maire, il siégeait à la commission d’appel d’offres.

    Il est encore secrétaire de la fondation BM 24 d’Obenheim.

    J’ai souvenir d’avoir assisté à Saint-Jean-de-Luz à sa remise de médaille de chevalier de la Légion d’Honneur devant un détachement de la Légion sur la place du centre, suivi sur la baie d’un lâcher de parachutistes. C’est un souvenir inoubliable comme celui que Jacob a vécu en étant reçu dernièrement par le Chef de l’Etat à Toulon sur le porte-avions Charles de Gaulle.

    C’est donc aujourd’hui la récompense d’une vie bien remplie dont nous sommes tous fiers à Charenton et à Saint-Maurice".

    * Jacques BENHAMOU

    * Jacques BENHAMOU

    * Jacques BENHAMOU

    * Jacques BENHAMOU

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    * Jacques BENHAMOU

    * Jacques BENHAMOU

    * Jacques BENHAMOU

     

     

    * Jacques BENHAMOU

    * Jacques BENHAMOU

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    * Jacques BENHAMOU

    * Jacques BENHAMOU

     


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  • Le dimanche 16 novembre à 18h30, la Flamme sous l’Arc de Triomphe sera ravivée pour célébrer l’anniversaire de la création de l’Ordre de la Libération et du Conseil national des communes « Compagnon de la Libération ».

     


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  • * Programme des cérémonies du 70ème anniversaire de la libération de Masevaux

    * Programme des cérémonies du 70ème anniversaire de la libération de Masevaux


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  • La 13ème DBLE défile à Paris le 18 juin 1945.
    "La Victoire" thème des cartes de vœux 2015 de la Fondation de la France Libre. Disponibles dès maintenant au siège de la FFL.


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  • Article paru dans les  Dernières Nouvelles d'Alsace du 1er novembre 2014

    Seconde Guerre Mondiale : Charles, le téméraire

    L’éminent linguiste Charles Kieffer, originaire de Cernay, découvreur, en Afghanistan, d’une langue iranienne que l’on pensait éteinte, a un passé de résistant à Lyon et de combattant au sein de la prestigieuse 1ère division française libre. Un destin qui « n’a rien de particulier », pense le nonagénaire. Et pourtant…

    PHOTO DNA – Nicolas ROQUEJEOFFRE

    Charles Kieffer chausse ses lunettes de soleil pour ne pas être ébloui par la lumière. La vue n’est plus qu’un lointain souvenir pour cet homme que la maladie de Parkinson affaiblit depuis des années.

    Dans cette chambre aux murs mangés par les étagères, c’est une vie qui s’étale aux yeux du visiteur. Les innombrables livres racontent le destin de cet homme polyglotte, linguiste reconnu, qui siégea de longues années à la section des langues et civilisations orientales du CNRS.

    On y trouve, pêle-mêle, des ouvrages sur l’Afghanistan -pays où il enseigna le français, apprit le persan et le pashto et découvrit l’ormuri, langue iranienne considérée alors comme éteinte- l’Egypte, où il fut professeur de lettres classiques, l’Alsace, sa terre natale. Celui qui se plaît à porter la barbe – on y reviendra – est né il y a 91 ans à Cernay, au bord du canal usinier.

    « Mon père était très francophile, même s’il ne parlait pas un mot de français ! »

    Il reçoit, avec sa sœur cadette, une éducation stricte. Son père, originaire de Dornach, avait été enrôlé dans l’armée du Kaiser durant la Première Guerre mondiale. « Par deux fois, il sera blessé, pas trop loin d’ici, sur les pentes du Hartmannswillerkopf », raconte son fils. « Mon père était très francophile, même s’il ne parlait pas un mot de français ! »

    Nourri au lait de la démocratie-chrétienne, Martin Kieffer inculque à son fils Charles les valeurs humanistes d’un courant qui heurte frontalement les idées du national-socialisme. « Je me rappelle de discussions enflammées avec mon père sur Hitler à l’été 1935. Très tôt, il a su qu’il représenterait un danger pour la France, l’Europe et le monde. Et lui qui avait enduré la guerre ne voulait pas que notre génération la connaisse. »

    La déclaration de guerre du 3 septembre 1939 puis la bataille de France exacerbent le patriotisme des Kieffer et notamment celui du jeune Charles qui, alors que les troupes allemandes franchissent le Rhin, décide de s’engager. Un acte de courage qui ravit son père. « “Je savais que tu allais faire cela”, m’a-t-il dit. Évidemment, ma mère était loin d’être contente ! »

    Avec d’autres jeunes, il gagne Belfort à bicyclette mais l’armée française ne s’y trouve pas. Alors que ses compagnons de route préfèrent se réfugier en Suisse, lui trace vers Lyon. « J’y suis allé d’une seule traite avec un Peugeot équipé de jantes en bois ! » Il trouve refuge chez une tante plutôt étonnée de le voir débarquer ainsi. « Je voulais en fait atteindre Marseille pour prendre un bateau et me rendre en Afrique du Nord. »

    « Il était hors de question que je retourne en Alsace. Surtout occupée par les Allemands ! »

    Son périple s’arrête à Nîmes où il arrive le 18 juin. « Je me souviens être entré dans une boulangerie où la vendeuse m’a demandé d’où je venais. Et quand elle a su que j’étais alsacien, elle s’est écriée : “Ah ! Vous faites partie de ces boches pour qui on fait la guerre”… »

    Charles est accueilli quelque temps dans une famille puis remonte vers Lyon. « Il était hors de question que je retourne en Alsace. Surtout occupée par les Allemands ! »

    Très vite, il prend contact avec « des jeunes qui refusaient tout ce qui était allemand ». Il poursuit ses études dans un lycée où il côtoie malgré lui « un groupe de garçons dévoués au maréchal Pétain. Régulièrement on devait crier “Vive Pétain !” “Vive la France !” » De quoi énerver l’Alsacien, rebelle dans l’âme.

    La veille de Pâques 1942, lors d’une cérémonie dans son établissement scolaire, Charles crie “Vive de Gaulle” devant quelques autorités de la ville qui quittent alors le lycée d’où il est exclu par la suite. « Je me suis fait tabasser par ces garçons mais comme j’étais bon boxeur, j’en ai descendu sept ! »

    Charles passe ses deux bacs, est admis en hypokhâgne puis en khâgne et prépare l’école normale supérieure. Le soir, l’étudiant devient résistant. « La nuit, au moment du couvre-feu, on allait de rue en rue pour dessiner des croix de Lorraine. »

    Il fait des rencontres déterminantes qui vont affirmer sa haine de l’occupant : Guy Besse, futur responsable communiste, André Mandouze, fondateur de Témoignage Chrétien , le pasteur Roland de Pury qui ne cachait pas ses opinions antinazies.

    « C’était une propagande fort utile qui gênait la flicaille française et les Allemands »

    Il adhère au groupe Combat et rejoint une équipe dirigée par Yves Lacaze, fils du colonel Lacaze, grande figure de l’Armée secrète. « Nous formions une cellule de quatre personnes, tous étudiants. Nous ne connaissions pas les autres groupes. La Résistance était volontairement très fractionnée pour ne pas faciliter les trahisons et les dénonciations. »

    Charles est chargé de la propagande dans le secteur de Caluire. Avec ses comparses, il distribue L’Humanité , Combat , Témoignage Chrétien , Franc-Tireur. Ils inondent également leur secteur de tracts « sur le devoir de résister ». « C’était une propagande fort utile qui gênait la flicaille française et les Allemands. » Et qui n’est pas sans risque.

    Une nuit, alors que son groupe colle des affiches, il est surpris par la police lyonnaise. Il parvient à les semer à travers les traboules de la Croix-Rousse. Afin de déjouer les physionomistes de la milice, il se rase la barbe dès qu’il fait « un gros coup » puis se la laisse repousser.

    « Mon père ? Il était content que je m’en sois tiré ! »

    Son rêve, avorté, de rejoindre les forces françaises libres, court toujours dans sa tête. Plusieurs fois, il tente de quitter Lyon pour le sud, sans succès. En parallèle, la Résistance doit faire face à une vague d’arrestations qui l’affaiblit. En avril 1943, cinq camarades de Charles sont ainsi fusillés, place Bellecour.

    Ce n’est que le 3 septembre 1944, date de la libération de Lyon, qu’il peut enfin s’engager. Il intègre le 1er régiment d’artillerie de la 1re division française libre (DFL).

    Le bigor suit les troupes qui remontent la vallée du Rhône puis pénètrent en Franche-Comté. Charles voit son premier mort allemand à Ronchamp. « Quand j’ai aperçu cette dépouille, je me suis demandé à quoi ça servait de tuer les autres ? Quel intérêt cela pouvait-il avoir ?»

    Cette image va longtemps le hanter et renforcer ses idées pacifistes et humanistes qu’il développera plus tard. Cela ne l’empêche pas pour autant de ressentir une vraie fierté de porter l’uniforme français « alors que d’autres amis alsaciens enfilaient malheureusement pour eux l’allemand… »

    Enfin vient ce jour où le Cernéen peut enfin fouler sa terre natale. Son unité combat en novembre 1944 dans le sud du Haut-Rhin. L’hiver 1944/45, terrible, bloque l’offensive alliée qui ne reprend qu’en janvier 1945.

    Il doit attendre février pour retrouver sa famille. Il serre dans ses bras ses parents, sa sœur et sa tante. « Mon père ? Il était content que je m’en sois tiré ! » La guerre n’est pas finie pour autant. La 1re DFL mène une campagne éprouvante dans les Alpes face à des troupes SS qui tiennent les forts italiens dans les hautes vallées.

    Une croix de guerre récompense l’engagement de Charles Kieffer, médaille qui trône sur le mur du salon. C’est au bras d’une jeune fille à Cernay lors d’un bal populaire qu’il célèbre la capitulation allemande.

    Un mois plus tard, il est reçu à Saint-Cyr, l’école des officiers de l’armée de terre. Mais il refuse de poursuivre cette aventure sous les drapeaux. « Toute solution basée sur la violence et la guerre ne mène à rien », se plaît-il à répéter.

    Ses idées pacifistes assumées l’ont empêché d’être décoré de la Légion d’honneur, pense-t-il. Et pourtant, ce passé de combattant et résistant, « comme tant d’autres », minimise-t-il, et cette incroyable carrière de professeur et linguiste qui va le mener en Afrique puis en Asie, ce destin hors du commun, ne mérite-t-il pas ce ruban rouge censé récompenser les plus valeureux ? À 91 ans, Charles préfère répondre par un sourire.

    Cette interview a été réalisée avec l’aide de la société d’histoire et d’archéologie de Cernay que préside Jean-Paul Belvillacqua.

     

     


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