• * ETUEFFONT, 15ème Ville à soutenir le Projet Villes et Villages libres..."

    La Fondation B.M. 24 Obenheim est heureuse de vous informer que la Ville d'ETUEFFONT soutient la communication du Projet "Villes et Villages Libres avec la 1ère D.F.L."

     

    Elle remercie le Maire d'ETUEFFONT, Monsieur René  BAZIN, de s'associer à notre projet de mémoire et de relayer l'article sur les combats de la D.F.L pour la Libération de sa ville. 

     

    Retrouvez  l'article n° 28 :

    23-25 Novembre 1944 - Fusiliers Marins, Commandos de choc et Bataillons de Marche dans les libérations d'Etueffont, Grosmagny et Eloie Résumé

     


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  • Article et cartes révisées le 06/03/15

     

    Ce 11 Avril 1945 voit les Fusiliers Marins investir le camp de Cabanes-Vieilles, et le Groupe d'assaut du Lieutenant-colonel Lichtwitz avec le B.M. XI prendre le Fort de Mille Fourches. Mais la journée n'est pas décisive et le B.I.M.P. a encore énormément  souffert sur le piton de la Forca....

     

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945

    Investissement de Cabanes-Vieilles par les Fusiliers Marins (reconstitution) - Ecpad

     

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945

    Le fort de Mille Fourches

    • MATINEE

     

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945

    Carte Christian MARTEL

     

    L’aviation d’assaut effectue 38 sorties sur la Forca, Plan Caval et des positions de batteries dans la région de Fontan.

     

    5h30 - FORT DE RAUS - 2 contre-attaques allemandes. La compagnie MULLER du B.M. 21 résiste et l’ennemi se replie.

     

    Témoignages du  colonel Henri BERAUD et de Yves GRAS (B.M.21)

     

     

    CIME DU DIABLE et MONT CAPELET SUPERIEUR (2.685m et 2.637m) -  Prise de la  Cime du Diable  par  le 3ème R.I.A (2ème Bataillon) avec l’aide de l’artillerie. Ils reçoivent l’ordre de s’y maintenir par une température de  -15 degrés  et sans ravitaillement.

     

    6h30 - LA FORCA - La compagnie Picard  du B.I.M.P. qui occupait l’éperon subit une contre-attaque.  Elle se cramponne et se maintient sur la partie Sud de l’éperon malgré le froid et le manque de ravitaillement. L’ennemi parvient à reprendre une partie du terrain conquis la veille sur le piton Nord que le B.I.M.P. tentait, mais en vain, de reprendre. Sur ce piton, entre la Forca et la Redoute, la section de pionniers du Lieutenant Fraysse décroche, à bout de munitions. Seule la côte 2068 de l’éperon restait encore entre nos mains.

     

    Témoignage d’Albert PIVETTE (B.I.M.P.)

    "Parmi les blessés de la compagnie, HOCHTETTER, atteint par une balle à la base de la nuque. Je le revois, quand venant d’être atteint, il s’en allait seul vers le poste de secours, en lançant en direction de ses compatriotes et adversaires, en allemand, toutes les injures qu’il pouvait dire. Il s’en tirera, mais il s’en fallait de peu. A peine guéri, la fin de la guerre étant intervenue, il s’en ira en Allemagne pour « petit compte à régler là-bas " Pour certains, ce sera le premier et le dernier combat… A moins d’un mois de la victoire. Je cite entre autres, les deux frères EVEN, ce bon camarade qu’était le sergent-chef VILLEMIN, vétéran de toutes les campagnes du B.I.M., en dernier lieu comptable d’une compagnie et qui avait demandé et obtenu, pour prouver qu’il n’était pas embusqué, de participer à l’attaque et où il devait laisser la vie. (...)
    Ces derniers combats devaient valoir au bataillon sa 4ème citation à l’ordre de l’Armée et pour moi une 3ème citation, à l’ordre de la Division cette fois."

     

    8h - CABANES-VIEILLES - A 8h le B.I.M.P. repart à l’attaque (2ème cie Thomas) vers Cabanes-Vieilles avec 2 chars légers du 1er R.F.M.(Coelembier). Un des chars détruit la veille obstruant la route est poussé dans le ravin. Cabanes-Vieilles est difficilement investi par la 2ème cie du B.I.M.P. Une section de la C.A.C.4 et le B.M. XI (6ème Cie Luciani) sont envoyés en renfort mais Cabanes-Vieilles étant occupé par leurs camarades épuisés, ils poussent jusqu’au carrefour de  la croix de Parpella.

     

     Témoignages du colonel Henri BERAUD ; de  Michel THIBAUT (B.I.M.P), de Roger BARBEROT (R.F.M.) et de Jean CANDELOT (R.F.M.)

    Colonel Henri BERAUD - " Le caporal-chef, un ancien F.F.L., désigne l'objectif à ses hommes, accroupis derrière lui puis s'élance en criant «En avant!». Il reçoit une balle en pleine poitrine. Le sous-lieutenant, quittant son abri, bondit auprès du caporal ANTONI, un jeune Corse qui a dû tricher sur son âge pour pouvoir s'engager en 1943. DREYFUS lui crie : «ANTONI, à toi le commandement du groupe et en avant !», mais il s'aperçoit que «le brave petit Corse, qui n'avait que 18 ans, lance vers moi un regard que j'avais déjà vu plusieurs fois sur des visages de soldats au combat : un regard de détresse, le regard de quelqu'un qui aurait voulu obéir, exécuter, se sacrifier, mais qui physiquement ne le pouvait pas». (...). 

     

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945

    A gauche, le commandant BARBEROT- Reconstitution Ecpad

    Roger BARBEROT -  "C'est ainsi que nous avançons d'abord vers CABANES-VIEILLES dans un épais nuage de fumée. En vue des baraquements, le char de tête saute sur une mine et bloque la route. Tant pis pour l'intendance ! Un coup d'épaule du char suivant le fait basculer dans le vide. Ses quinze tonnes rebondissent sur les rochers comme si c'était un jouet. Quand il s'arrête enfin quelques centaines de mètres plus bas, il n'est plus qu'un tout petit point à peine visible à la limite de la forêt.

     

     

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945

    C.P. : Journal Roya-Bevera, 2005

     

    Dès que nous avons occupé le col et les baraquements, qui ont été très maltraités par le feu des chars, j'ai planqué ma jeep à l'angle d'un mur et déployé ma carte sur le capot. A quelques dizaine de mètres, sur l'esplanade, THEOBALD, à découvert, hurle aux chars de se disperser et de se mettre à l'abri. « Pftt... » comme dirait VASSEUR. Un coup de 88 tombe au milieu du terre-plein. Quand la poussière se dissipe, je vois THEOBALD, ployé en deux, le visage crispé, qui se traîne, en se tenant le bras, jusqu'à la jeep. Nous l'installons sur le siège arrière. Il ne dit rien mais grimace de douleur. Je ne sais pas s'il est gravement blessé ou non. Je prends une photo qu'il me reprochera beaucoup par la suite".

     

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945

    Cérémonie 2012 : installation du Char de l'Authion à Cabanes Vieilles - C.P. : Pascal Diana

    TETE DE VAIERCAOUT - Le B.I.M.P. (3ème cie Golfier) attaque à la mitrailleuse malgré les barbelés et traverses minées et prend la tête de Vaiercaout (pentes à 40°) puis dévale vers  la Maison du Câble (11 prisonniers) ce qui l’amène au-dessus de Cabanes-Vieilles.  La prise du sommet par la section de l’adjudant Marty entraîne une vigoureuse contre-attaque qui oblige les Français à redescendre avec 27 hommes hors de combat. L’évacuation par brancards sur des plaques de glace est un vrai cauchemar ; trois heures pour arriver en sécurité sur la route.

    (30 tués et 77 blessés)

     

    Témoignage de Roger Marty (B.I.M.P.) -  "Les jours suivants, de retour à Levens nous avons su l’émotion de ceux qui, aux échelons arrière étaient sans nouvelles et ne voyaient des combats que des camions descendant les morts et les ambulances ramenant les blessés : tous cherchaient à reconnaître un ami, un vieux compagnon, un frère. Pour les jeunes qui étaient là, l’expérience valait un vrai baptême du feu, l’excitation en moins. Une fois de plus j’étais indemne mais, sur les cinq lits retenus quatre étaient occupés ».

     

     

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945

    Source : Journal Roya-Bevera 2005

     

    • APRES-MIDI

     

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945

    Carte Christian Martel

     

    SAINT-VERAN - Echec de l’attaque du B.M. 21 (2e cie, cap. Lafaurie) contre le fort de la baisse de Saint Véran.

    Témoignage du Lieutenant PORTELATINE (3ème  R.I.A.)

     

    15h - LA FORCA - Le B.M.21 (Cie Gory) relève le B.I.M.P. (Cie Picard) et part à l’attaque de la Forca. Echec.  Le cap. Gory rejoint alors la section Lichtwitz à Mille Fourches pour lancer l’attaque de la Forca par l’Est.

     

    Témoignages du colonel Henri BERAUD et de  Raymond SAUTREAU (B.M. 21)

    Colonel Henri BERAUD - "Dans la forêt de TURINI, le sergent GRAFTO (1er bataillon de Transmissions) voit passer des véhicules qui reviennent de l'avant. «Ces mêmes camions qui les ont conduit à l'assaut remportent les pauvres gosses empilés, pêle-mêle, jambes ballantes, inertes dans leurs uniformes, tels que les a saisis la Grande Faucheuse, un peu plus pâles seulement. Aux cahots de la route, on les croirait même encore souples. Ils sont là, sans une bâche pour les dissimuler aux yeux de leurs camarades».

    Des jeunes des villages environnants, réquisitionnés pour conduire les mulets chargés de vivres, de munitions, de couvertures, jusqu'à proximité des positions, ont la douloureuse surprise de redescendre les tués, à raison de trois par animal.

    Ces chargements macabres sont ensuite dirigés sur le cimetière de L'Escarène, où un piquet d'honneur leur présente les armes au moment de la mise en terre. Certains venaient du bout du monde pour une France Libre... ».

     

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945

    Cimetière de l'Escarène - CP : Ecpad- Source : www.forumalpes44

     

    FORT DE MILLE FOURCHES - Attaque montée avec le B.M. XI (7ème Cie Delaunay), le Génie, le détachement Lichtwitz, le R.F.M.  et l’Artillerie.

    18h30-18h45 -  Tirs  d’artillerie  puis  montée des     fantassins du B.M. XI.

    19h45 - Les sections d’assaut  se présentent devant le fort.

    20h - Elles franchissent  les grilles de l’ouvrage et à 20h30 le fort est pris : 40 prisonniers.

     

    Témoignages d’André LICHTWITZ (Section d’assaut), de  Maurice VALAY (1er R.A.) et  de  Jean-Loup DELAUNAY (B.M. XI)

     

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945

    Lieutenant-colonel Lichtwitz - crédit photo : Ordre de la Libération

     

    Jean-LOUP DELAUNAY (BM XI)- " Au lever du jour nous apercevons l'échelon muletier de la division, qui franchit à son tour la baisse de TURINI : un obus explose sur la route au milieu, et nous voyons, tel un pantin désarticulé, un muletier projeté en l'air. Il retombe et boule dans la pente en dessous. Le temps de dire, ou penser «le malheureux» et voilà notre homme qui se relève et regagne la route en courant pour rattraper son mulet qui caracole affolé".

     

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945

     

    (...) "Les cailloux nous passent par-dessus en sifflant : Est-ce fini ? Non ! Un énorme bloc, d'environ 100 kg, arrive sur nous en bonds désordonnés. Il saute par-dessus un rocher derrière lequel est adossé un de mes sous-officiers et lui tombe... sur ... non ... entre les jambes, qu'il a écartées au dernier moment... Ouf ! Cela nous a fait perdre quelques minutes... je donne très vite le signal de départ.

    La compagnie monte... souvent à quatre pattes..., la pente est rude bien que ce ne soit en fait que de la montagne à chèvres... voire à vaches pour les Alpins".

     

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945

     

     André LICHTWITZ  (Cdt le Groupe d'assaut)- "Je donnerai le signal aussitôt que les fumigènes commenceront à se dissiper. Tels sont, du moins, nos plans.

    Au moment précis où nous commençons à distinguer la redoutable silhouette du fort, le feu semble jaillir de toutes les pierres. En même temps nous avons l’impression qu’on nous tire dans le dos.

    C’est la garnison de la FORCA qui vient de nous apercevoir. Tout le dispositif est immédiatement désarticulé, car chacun choisit le creux ou la pierre qu’il estime capable de l’abriter. Quelques blessés glissent la pente, d’autres dégringolent beaucoup plus bas… ce sont les morts.

    On ne sait comment se protéger. Le fort, illuminé par le feu qui sort de toutes les embrasures, a un aspect terrifiant. Les pertes se multiplient. Impression de  flottement.

    Nous rampons dans la boue d’un ruisseau pour nous rapprocher de nos objectifs.

    Les obus ont fait une énorme brèche dans la grille, mais tout près, à 80 mètres, la caponnière est intacte. Il faut la détruire si nous voulons descendre dans le fossé qui entoure le fort, du moins de ce côté. (...).

     

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945

    La caponnière du Fort de Mille Fourches - CP : Pascal Diana

     

    *Etape n° 46 -  L'investissement du Massif de l'AUTHION - Journée du 11 avril 1945Membres du Groupe d'assaut - C.P. : Marcel Orhan

     

    A 2O heures, Le 1er bastion de l’Authion est conquis

     

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  • Conférence de Thierry Terrier, Secrétaire général de la Fondation Nationale de la France Libre.

    Le Département de l'Oise organisait le mardi 17 février 2015 une journée exceptionnelle dans le cadre du dispositif Travail d’histoire et de mémoire, à destination des 4 classes d’élèves de 3ème qui travaillent sur le thème « 70e anniversaire de la fin de la guerre et libération des camps ».

    Cette conférence de Thierry TERRIER dresse le portrait d'une famille engagée dans la Résistance :  les quatre frères AMYOT D'INVILLE, nés à Beauvais,  engagés dans la France Libre, dont trois sont morts pour la France - Jacques, capitaine de Légion étrangère, tué en Tunisie (avril 1943), Hubert, commandant du Bataillon de Fusiliers marins à Bir Hakeim, tué en Italie (Juin 1944),   Gérald, prêtre à Senlis et chef d'un réseau de résistance, déporté à Buchenwald, mort au camp d'Elrich (février 1945). Guy, aspirant de cavalerie, grièvement blessé, sera le seul survivant.

    Thierry Terrier répond ensuite aux questions des élèves autour d'une grande question : "pourquoi aime-t-on son pays ". Selon Thierry TERRIER, la France est l'unique  pays où "s'indigner est un acte citoyen", acte fondateur de l'engagement.

    Un débat de mémoire et d'histoire aux résonances tout à fait actuelles  autour de la notion de citoyenneté.

     

     

     

    * Conférence de Thierry Terrier, Secrétaire général de la Fondation Nationale de la France Libre.

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    Patrick de Gmeline, Amyot d'Inville, quatre frères pour la France, préface du général de Boissieu, ed. Hérissey, 2004

    * Conférence de Thierry Terrier, Secrétaire général de la Fondation Nationale de la France Libre.

     


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  • Document présenté  en septembre 2014 à Chalons en Champagne lors d'une rencontre A.F.C.L. accueillie par le 1er RAMA, unité héritière des traditions du 1er Régiment d'Artillerie F.F.L.

    Publié avec l'aimable autorisation de Monsieur  Roger GUILLAMET, Président de l'Association des Familles de Compagnons de la Libération (A.F.C.L.).

    DIAPORAMA COMPLET - 74p - PDF A TELECHARGER

     

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

     

    EXTRAITS

     

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'Artillerie (1er R.A.)

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

    * Les Compagnons de la Libération du 1er Régiment d'artillerie

     

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    ARTICLE DU MONDE EN DATE DU 23 FEVRIER 2015

    (merci à Daniel Delmas et à Pascal Vanotti)

     

    "Il  y a quelques jours est mort à Ploudalmézeau (Finistère) Pierre Ernault, à l’âge raisonnable de 93 ans. Pierre Ernault ? Inconnu au bataillon… Un quidam, en effet, ou presque. Un simple membre du commando Kieffer, un des 177 Français qui ont participé au débarquement du 6 juin 1944 sur les côtes normandes. Il avait libéré son pays, avec quelques autres, puis était rentré modestement dans le rang, devenant matelot.

    Pas un ramenard, à coup sûr. Juste un gars qui a fait ce qu’il pensait être son devoir. De son commando, ils ne sont plus que neuf aujourd’hui à avoir survécu à la mitraille des ans, plus meurtrière qu’une volée de balles allemandes. On garde en tête les images des célébrations de 2014. C’était sur la plage de Ouistreham (Calvados), à l’endroit où Pierre Ernault justement s’en revint d’outre-Manche, ce lointain 6 juin. Des vieillards tout chenus, tout fripés, les dos voûtés comme si on leur tirait encore dessus d’un bunker, tentaient de résister au soleil normand et aux trop longs discours.

    Vétérans, ils l’étaient bel et bien : il y a soixante-dix ans qu’ils avaient eu 20 ans. Un bail. On se disait que, pour beaucoup de ces braves, cette cérémonie serait la der des der. De fait. En juin, nous apprend Ouest-France, ce sont les acteurs de « Band of Brothers » qui feront la tournée des plages normandes. Pour mémoire, cette mini-série américano-britannique raconte l’histoire de l’Easy Company, qui participa à la libération de l’Europe. L’intention est louable mais appeler ainsi en renfort des doublures a quelque chose d’attristant. Ces copies nous rappellent moins les jours glorieux que le temps qui passe.

    C'est le même sentiment qui nous étreint depuis un mois, alors que se commémore la libération des camps de concentration. Auschwitz, Buchenwald,Bergen-Belsen, Dachau, Ravensbrück, Mauthausen... Triste litanie qu'on craint un jour d'oublier. Là encore, ils ne sont plus très nombreux les rescapés qui peuvent dire l'indicible.

    Parfois, leurs récits sont confus, hésitants, presque pénibles à suivre. LEs mots se perdent dans la nuit et le brouillard de la mémoire.

    Ils sont pourtant si important les mots, capitaux, affaire de civilisation même.

    Et ils s'en vont ainsi un à un, les résistants, les déportés, tous ces Pierre Ernault, nos consciences. Ils s'éclipsent sur la pointe des pieds, avec pour oraison un avis de décès et un entrefilet dans le journal.

    Et pendant ce temps, en Alsace, des adolescents profanent un cimetière juif. Le meneur avait 17 ans, l'âge de Pierre Ernault au moment de la Nuit de cristal. Pour le rabbin Heymann, cité par le Monde "cet acte est représentatif de l'incapacité des jeunes d'entrevoir un avant-eux-mêmes".

    Oui, décidément, ils vont nous manquer, nos grands témoins, ces "avant-nous-mêmes"  justement, qui connaissaient la suite pour l'avoir vécue. Un reportage de Marion Van Renterghem à Sarre-Union (Le Monde du 19 février), dans le bas-Rhin, nous fait le portrait à froid des vandales, ces garçons ordinaires qui soudain ravagent des stèles, font des saluts nazis, crient "Heil Hitler", tout contents de la bonne blague. On ne peut que penser au terrifiant diagnostic d'Hannah Arendt sur la banalité du mal.

    Heureusement  qu'il y a ce soldat inconnu, ce Pierre Ernault, qui nous rappelle qu'il existe aussi une banalité du bien".

     

     

    * "La banalité du bien"... un article du Monde

    Pierre ERNAULT, Crédit photo Ouest France

    Article Ouest France Lien

     


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