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On se souvient du Colonel Jean-Claude Laurent-Champrosay
Créateur du 1er R.A. FFL
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Bertrand CHÂTEL, 1er R.F.M.
ROMPRE LA GLACE A POITIERS
« 11 décembre : POITIERS
A 8h 30, le convoi quitte LIMOGES en direction de POITIERS. Selon les renseignements qui nous ont été communiqués, c'est à POITIERS que s'affrontent les plus grands antagonismes, entre le Commissaire de la République appuyé par le Préfet d'une part, et le Comité de Libération issu de la Résistance d'autre part, animé par un Colonel particulièrement virulent, paraît-il. Une réception a été organisée à l'Hôtel de France, où le Colonel nous reçoit : très chic, ancien colonial, grand, intelligent, disert ; il paraît plein de bon sens et de décision ; il a été révoqué par Vichy pendant l'occupation, et a animé la Résistance dans la région. (...).
12 décembre 1944 : L'APOTHEOSE DE POITIERS !
Le matin, les troupes se sont massées pour la revue, devant leurs véhicules alignés et face au drapeau du B.I.M.P. Tout autour, sur la place et dans les rues adjacentes, une foule très dense s'est agglomérée, avec beaucoup d'étudiants. Le Colonel Fournier fait un excellent discours, puis, à onze heures, notre défilé déclenche l'enthousiasme. Le Colonel RAYNAL est en tête, puis le Lieutenant SAVARY avec les soldats du Bataillon d’Infanterie de Marine et du Pacifique, et enfin notre groupe de Fusiliers Marins ; nous sommes tous follement acclamés par une population en liesse. Le Docteur Jean SAPIN-JALOUSTRE a maintenant rejoint le détachement ; nous partons en jeep, avec l'Aumônier, Claude et Alain, pour une promenade dans le parc. C'est un plaisir d'être hélé, interpellé, adulé partout où nous passons.
Quelle différence avec LIMOGES !
Puis, c'est le déjeuner officiel, autour d'une table en fer à cheval : le Colonel, placé au centre fait face aux F.F.I. à sa gauche, et aux troupes gaullistes à sa droite, composées du B.I.M.P. et des Fusiliers Marins. Pour tenter de rompre ce schéma, qui cristallise les séparations actuelles, je m'installe au milieu des F.F.I. pour entreprendre le mélange des soldats des deux origines et réaliser « l'Amalgame ».
Bientôt commencent les conversations, les rires, les blagues et les chants. F.F.I/F.F.L., Trêve de Noël pour les Bataillons de Marche, les Cuirassiers et les Fusiliers Marins Des facétieux se bombardent à coups de boulettes de pain, et les deux ailes du fer à cheval échangent leurs projectiles. Finalement, les convives enfourchent leurs chaises face aux dossiers, et font le tour de la table, au trot, en colonne par un, tant il est vrai qu'on démontre le mouvement en marchant.
Décidément, l'ambiance de ce banquet démontre que rien ne s'oppose à la fusion des Forces de l'Intérieur et des Forces débarquées. Le repas s'achève plus sérieusement sur une « Marseillaise » et un « Chant du Départ » entonnés debout par toute l'assistance.
Pour le retour, je prends ma jeep, et m'aperçois que les convives enthousiastes ne veulent plus se séparer de moi ; chacun veut monter dans ma jeep et me suivre.
Assis au volant, je n'ai pas la force de m'y opposer et me contente de les compter. Ils sont 17 qui ont réussi à se jucher et à se maintenir sur l'engin. Je démarre doucement, attentif à ne pas laisser glisser le dessus de cette cargaison, et dois me pencher au dehors, sur ma gauche, pour tenter d'apercevoir la route. (...)
15 décembre : BUSSAC, LISTRAC (Médoc)
Les ponts sont sautés sur la Dordogne et il faut faire un détour pour trouver un point de passage intact : nous découvrons le bac, qui fonctionne toujours, y casons nos voitures et passons la rivière en une fois. Le groupe traverse ensuite Bordeaux, et je ne veux pas laisser passer cette occasion sans donner aux hommes la possibilité de voir la ville. (...)
Bientôt, nous arrivons à LISTRAC (Médoc) - un haut lieu des crus bordelais - et nous y retrouvons le Second-maître BOROTRA, ancien gendarme des Iles Saint-Pierre-et-Miquelon, qui a préparé nos cantonnements. Il a réparti les hommes dans diverses maisons du village, et nous a logés - Alain, Claude, Eugène et moi - au château de LISTRAC une splendide « Chartreuse », propriété d'une baronne qui a deux filles : Béatrice et Cécile, et un fils, dit « Le Baronnet ».
Dimanche 16 décembre : LISTRAC
La Division a choisi de s'installer dans le Médoc car les Allemands occupent toujours certain Pour le moment, nous en sommes à la phase d'installation et il n'est pas question d'opérations de guerre ; la « période heureuse » continue. Avec BOROTRA et JESTIN, nous allons déjeuner à PAUILLAC après un tour d'horizon dans le pays en jeep, par ce beau dimanche. (...)
Vendredi 21 décembre 1944 : LISTRAC
Le matin, les Fusiliers Marins défilent dans les rues de LISTRAC et déchaînent, comme toujours, l'enthousiasme.
23 décembre 1944 : LA GENEROSITE DE LISTRAC
Depuis quelques jours, j'avais lancé par la Mairie et par des appels à la population, une souscription pour faire un beau Noël aux Fusiliers Marins. Cet appel fut reçu avec enthousiasme et les résultats de la souscription furent splendides. J'avais mis la jeep de BOROTRA aux ordres des deux filles du Maire, Mlles Hostein. Elles sillonnaient la campagne et récoltaient ce que chacun voulait bien apporter : volailles, vins, argent ou victuailles ; chaussettes ou vêtements chauds selon les possibilités. Le tout fut distribué aux marins la veille de Noël. (...)
25 décembre 1944 : LISTRAC, NOËL D'ADIEU
Mais, brusquement, il faut à nouveau envisager le départ. L'ordre a été donné aux éléments de la 1 ère Division Française Libre, stationnés dans la région de Bordeaux, de rejoindre l'Alsace de toute urgence. (...)
Toutes les forces combattantes doivent donc rallier le Rhin pour enrayer l'offensive allemande ; la réduction des poches de l'Atlantique sera pour plus tard. Ce sont donc les adieux.
Les Fusiliers Marins doivent quitter LISTRAC le lendemain 26 décembre. La journée est, de plus, endeuillée par la mort d'un marin, M. TOXE, tué accidentellement
Dans l'après-midi, je remercie la population de son accueil chaleureux et fais les adieux des Fusiliers Marins à la ville de LISTRAC, en terminant par les mots fatidiques : « Honneur aux Forces Françaises Libres, et mort à l'envahisseur allemand ».
Ces paroles déchaînent, comme d'habitude, l'enthousiasme général.
26-30 décembre : RETOUR AUX ARMES : LISTRAC, GUITRES JARNAGE, BEAUNE, ECOT, MENARMONT
Le détachement retraverse la France à toute vitesse.
Il n'y a plus de revues, plus de défilés, ni de population en liesse ; mais seulement la volonté d'arriver rapidement sur le front, avant qu'il ne soit trop tard, car on craint la chute de Strasbourg menacée ».
Bertrand CHÂTEL, Combats (1943-1945) La Pensée universelle, 1989
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20 Novembre "cérémonie émouvante en honneur du Général Diego Brosset en présence de Blandine Bongrand de saint Hillier fille du Général Saint Hillier, et d‘ Olivier Cardot délégué de la fondation de la France libre et du drapeau original de la 1DFL" . Au monument Brosset et à Plancher-Bas.
Photographies postées par Didier Mars sur le Groupe FB Association Nationale des descendants des Médaillés de la Résistance
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Tous nos remerciements à Madame Ferré-Jardinier qui nous fait partager l'exposition réalisée par le Mémorial des Finistériens avec le concours de l'Amicale France Libre du Finistère, Madame Berrou, Guy Crissin, Germain Lemoine, Xavier Pitollat et le Comité Le Havre de la Fondation de la France Libre (Florence Roumeguère). Fonds iconographique de la 1ère DFL.
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(Photo privée)
* 28 mars 1926
† 12 mars 1988"En écrivant les mémoires de ma Maman née en 1938, j'ai fait des recherches sur un de ces oncles, Jean CORNU, qui s'est engagé en 1944 dans la 1ère DFL et qui apparaît dans l'annuaire des anciens de la 1ère DFL "ligne 5494" (à télécharger)
Voici quelques renseignements pour compléter sa ligne, en sachant que j'en ai très peu : il est décédé quand j'étais encore très jeune, son fils unique est mort au printemps 2022".
Ysabel Aubé.
Jean CORNU est né à Antheuil (Côte-d'Or - 21) le 28 mars 1926. Il passe sa vie active en tant que transporteur dans la région parisienne.
Voici ce que m'a raconté ma grand-mère, Louise Cornu-Rocha, sœur aînée de Jean.
En 1943, Jean, âgé de 17 ans, rencontre à Antheuil M. Gauthier, aviateur à la base de Longvic (21) qui passe au village voir sa femme. Il convainc Jean de s'engager.
Jean repart avec lui. Il s'engage tout d'abord dans un maquis de la région de Dijon puis, à l'automne 1944, il est intégré à la 1e Division Française Libre (1e DFL), 2e compagnie, unité B.M.21, qui remonte alors la vallée du Rhône vers l'Alsace.La 1ère DFL en Alsace 1944/1945
(Photos 1ère DFL)
Jean fait la campagne d'Alsace, puis celle des Alpes-Maritimes (bataille de l'Authion) puis celle du Piémont.La reddition de l'armée allemande entraîne sa démobilisation et il rentre à Antheuil. Il est mort le 12 mars 1988 d'un cancer à Antheuil où il était revenu une fois gravement malade.
Le Bataillon de Marche 21
(Texte Histoires de Français Libres ordinaires)
Cimetière Champagney.
Monument « Aux Généreux de la 1ère DFL »Le Bataillon de Marche 21
Citation du 16 octobre 1945
Brillante Unité qui sous les ordres du Capitaine Oursel a confirmé au cours des opérations du massif de l'Authion ses qualités exemplaires d'ardeur offensive, d'ardeur manoeuvrière et de ténacité déjà fortement affirmées en Italie, à Toulon et en Alsace.
Renforcée de la compagnie d'éclaireurs-skieurs du 3" Régiment d'Infanterie alpine, commandée par le lieutenant Montel, a progressé pendant dix jours, au prix des plus grandes difficultés de terrain, de ravitaillement et de liaison, et surmonté toutes les résistances d'un ennemi décidé à tenir coûte que coûte. Après avoir occupé le 10 avril la cime de Raus et la cime de Tuor, a enlevé le même jour l'ouvrage du col de Raus, a participé le 12 avril à la conquête du fort de la Forca et des positions de Plan Caval. Demeurée en ligne après la relève des autres bataillons de la Brigade, a nettoyé la vallée du Cairos et conquis successivement la pointe de Scandail, le signal de la Caussega, la cime de Coss, la cote 1472, Maurion, la cime de Pezurbe et brisé en ce point deux contre-attaques ennemies les 18 et 19 avril. A rempli ainsi une mission essentielle au succès de la Division.Les Commandants du BM21
Commandant Raynal
Chef De Bataillon Dives
Capitaine Fournier
Capitaine Oursel
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