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    L'Association est présente sur Internet  et sur Facebook

     

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    On se souvient du Colonel Jean-Claude Laurent-Champrosay

    Créateur du 1er R.A. FFL

    * Les  vœux de l'Association Nationale des Anciens du 1er RAMA, héritier du 1ER RAC-RA FFL

     

    LIEN


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    * 11-31 décembre 1944 - Aller-retour sur le Front de l'Atlantique

     Bertrand CHÂTEL, 1er R.F.M.

     

    ROMPRE LA GLACE A POITIERS

     

    « 11 décembre : POITIERS

    A 8h 30, le convoi quitte LIMOGES en direction de POITIERS. Selon les renseignements qui nous ont été communiqués, c'est à POITIERS que s'affrontent les plus grands antagonismes, entre le Commissaire de la République appuyé par le Préfet d'une part, et le Comité de Libération issu de la Résistance d'autre part, animé par un Colonel particulièrement virulent, paraît-il. Une réception a été organisée à l'Hôtel de France, où le Colonel nous reçoit : très chic, ancien colonial, grand, intelligent, disert ; il paraît plein de bon sens et de décision ; il a été révoqué par Vichy pendant l'occupation, et a animé la Résistance dans la région. (...).

    12 décembre 1944 : L'APOTHEOSE DE POITIERS !

    Le matin, les troupes se sont massées pour la revue, devant leurs véhicules alignés et face au drapeau du B.I.M.P. Tout autour, sur la place et dans les rues adjacentes, une foule très dense s'est agglomérée, avec beaucoup d'étudiants. Le Colonel Fournier fait un excellent discours, puis, à onze heures, notre défilé déclenche l'enthousiasme. Le Colonel RAYNAL est en tête, puis le Lieutenant SAVARY avec les soldats du Bataillon d’Infanterie de Marine et du Pacifique, et enfin notre groupe de Fusiliers Marins ; nous sommes tous follement acclamés par une population en liesse. Le Docteur Jean SAPIN-JALOUSTRE a maintenant rejoint le détachement ; nous partons en jeep, avec l'Aumônier, Claude et Alain, pour une promenade dans le parc. C'est un plaisir d'être hélé, interpellé, adulé partout où nous passons.

    Quelle différence avec LIMOGES !

    Puis, c'est le déjeuner officiel, autour d'une table en fer à cheval : le Colonel, placé au centre fait face aux F.F.I. à sa gauche, et aux troupes gaullistes à sa droite, composées du B.I.M.P. et des Fusiliers Marins. Pour tenter de rompre ce schéma, qui cristallise les séparations actuelles, je m'installe au milieu des F.F.I. pour entreprendre le mélange des soldats des deux origines et réaliser « l'Amalgame ».

    Bientôt commencent les conversations, les rires, les blagues et les chants. F.F.I/F.F.L., Trêve de Noël pour les Bataillons de Marche, les Cuirassiers et les Fusiliers Marins Des facétieux se bombardent à coups de boulettes de pain, et les deux ailes du fer à cheval échangent leurs projectiles. Finalement, les convives enfourchent leurs chaises face aux dossiers, et font le tour de la table, au trot, en colonne par un, tant il est vrai qu'on démontre le mouvement en marchant.

    * 11-31 décembre 1944 - Aller-retour sur le Front de l'Atlantique

    Décidément, l'ambiance de ce banquet démontre que rien ne s'oppose à la fusion des Forces de l'Intérieur et des Forces débarquées. Le repas s'achève plus sérieusement sur une « Marseillaise » et un « Chant du Départ » entonnés debout par toute l'assistance.

    Pour le retour, je prends ma jeep, et m'aperçois que les convives enthousiastes ne veulent plus se séparer de moi ; chacun veut monter dans ma jeep et me suivre.

    Assis au volant, je n'ai pas la force de m'y opposer et me contente de les compter. Ils sont 17 qui ont réussi à se jucher et à se maintenir sur l'engin. Je démarre doucement, attentif à ne pas laisser glisser le dessus de cette cargaison, et dois me pencher au dehors, sur ma gauche, pour tenter d'apercevoir la route. (...)

    15 décembre : BUSSAC, LISTRAC (Médoc)

    Les ponts sont sautés sur la Dordogne et il faut faire un détour pour trouver un point de passage intact : nous découvrons le bac, qui fonctionne toujours, y casons nos voitures et passons la rivière en une fois. Le groupe traverse ensuite Bordeaux, et je ne veux pas laisser passer cette occasion sans donner aux hommes la possibilité de voir la ville. (...)

    Bientôt, nous arrivons à LISTRAC (Médoc) - un haut lieu des crus bordelais - et nous y retrouvons le Second-maître BOROTRA, ancien gendarme des Iles Saint-Pierre-et-Miquelon, qui a préparé nos cantonnements. Il a réparti les hommes dans diverses maisons du village, et nous a logés - Alain, Claude, Eugène et moi - au château de LISTRAC une splendide « Chartreuse », propriété d'une baronne qui a deux filles : Béatrice et Cécile, et un fils, dit « Le Baronnet ».

    Dimanche 16 décembre : LISTRAC

    La Division a choisi de s'installer dans le Médoc car les Allemands occupent toujours certain Pour le moment, nous en sommes à la phase d'installation et il n'est pas question d'opérations de guerre ; la « période heureuse » continue. Avec BOROTRA et JESTIN, nous allons déjeuner à PAUILLAC après un tour d'horizon dans le pays en jeep, par ce beau dimanche. (...)

    Vendredi 21 décembre 1944 : LISTRAC

    Le matin, les Fusiliers Marins défilent dans les rues de LISTRAC et déchaînent, comme toujours, l'enthousiasme.

    23 décembre 1944 : LA GENEROSITE DE LISTRAC

    Depuis quelques jours, j'avais lancé par la Mairie et par des appels à la population, une souscription pour faire un beau Noël aux Fusiliers Marins. Cet appel fut reçu avec enthousiasme et les résultats de la souscription furent splendides. J'avais mis la jeep de BOROTRA aux ordres des deux filles du Maire, Mlles Hostein. Elles sillonnaient la campagne et récoltaient ce que chacun voulait bien apporter : volailles, vins, argent ou victuailles ; chaussettes ou vêtements chauds selon les possibilités. Le tout fut distribué aux marins la veille de Noël. (...)

    25 décembre 1944 : LISTRAC, NOËL D'ADIEU

    Mais, brusquement, il faut à nouveau envisager le départ. L'ordre a été donné aux éléments de la 1 ère Division Française Libre, stationnés dans la région de Bordeaux, de rejoindre l'Alsace de toute urgence. (...)

    Toutes les forces combattantes doivent donc rallier le Rhin pour enrayer l'offensive allemande ; la réduction des poches de l'Atlantique sera pour plus tard. Ce sont donc les adieux.

    Les Fusiliers Marins doivent quitter LISTRAC le lendemain 26 décembre. La journée est, de plus, endeuillée par la mort d'un marin, M. TOXE, tué accidentellement

    Dans l'après-midi, je remercie la population de son accueil chaleureux et fais les adieux des Fusiliers Marins à la ville de LISTRAC, en terminant par les mots fatidiques : « Honneur aux Forces Françaises Libres, et mort à l'envahisseur allemand ».

    Ces paroles déchaînent, comme d'habitude, l'enthousiasme général.

    26-30 décembre : RETOUR AUX ARMES : LISTRAC, GUITRES JARNAGE, BEAUNE, ECOT, MENARMONT

    Le détachement retraverse la France à toute vitesse.

    Il n'y a plus de revues, plus de défilés, ni de population en liesse ; mais seulement la volonté d'arriver rapidement sur le front, avant qu'il ne soit trop tard, car on craint la chute de Strasbourg menacée ».

     

    Bertrand CHÂTEL, Combats (1943-1945) La Pensée universelle, 1989


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  • 20 Novembre "cérémonie émouvante en honneur du Général Diego Brosset en présence de Blandine Bongrand de saint Hillier fille du Général Saint Hillier, et d‘ Olivier Cardot délégué de la fondation de la France libre et du drapeau original de la 1DFL" . Au monument Brosset et à Plancher-Bas.

    Photographies postées par Didier Mars sur le Groupe FB Association Nationale des descendants des Médaillés de la Résistance

     

     

    * Retour en images sur la cérémonie du 20 novembre dernier au Monument Brosset à Champagney

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    * Retour en images sur la cérémonie du 20 novembre dernier  au Monument Brosset à Champagney

     

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  • Tous nos remerciements à Madame Ferré-Jardinier qui nous fait partager  l'exposition réalisée par le Mémorial  des Finistériens avec le concours de  l'Amicale France Libre du Finistère, Madame Berrou, Guy Crissin, Germain Lemoine, Xavier Pitollat et le Comité Le Havre de la Fondation de la France Libre (Florence Roumeguère)Fonds iconographique de la 1ère DFL. 

     

    * L'Hommage du Mémorial des Finistériens à ses combattants de Bir Hakeim (exposition du 8oe anniversaire)

     

    * l'Hommage du Mémorial des Finistériens à ses combattants de Bir Hakeim

    * l'Hommage du Mémorial des Finistériens à ses combattants de Bir Hakeim (exposition du 8oe anniversaire)

    * l'Hommage du Mémorial des Finistériens à ses combattants de Bir Hakeim (exposition du 8oe anniversaire)

    * l'Hommage du Mémorial des Finistériens à ses combattants de Bir Hakeim (exposition du 8oe anniversaire)

    * l'Hommage du Mémorial des Finistériens à ses combattants de Bir Hakeim (exposition du 8oe anniversaire)

    * l'Hommage du Mémorial des Finistériens à ses combattants de Bir Hakeim (exposition du 8oe anniversaire) 

    * l'Hommage du Mémorial des Finistériens à ses combattants de Bir Hakeim (exposition du 8oe anniversaire)

     

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    * L'Hommage du Mémorial des Finistériens à ses combattants de Bir Hakeim (exposition du 8oe anniversaire)

    * L'Hommage du Mémorial des Finistériens à ses combattants de Bir Hakeim (exposition du 8oe anniversaire)

    * L'Hommage du Mémorial des Finistériens à ses combattants de Bir Hakeim (exposition du 8oe anniversaire)

     

     

    * L'Hommage du Mémorial des Finistériens à ses combattants de Bir Hakeim (exposition du 8oe anniversaire)

     

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             Hommage à un ancien du B.M.21 de la 1ère DFL - Jean Cornu Hommage à un ancien du B.M.21 de la 1ère DFL - Jean Cornu

      

     Hommage à un ancien du B.M.21 de la 1ère DFL - Jean Cornu

     Jean Cornu

    (Photo privée)

    28 mars 1926
    † 12 mars 1988 

     

     "En écrivant les mémoires de ma Maman née en 1938, j'ai fait des recherches sur un de ces oncles, Jean CORNU, qui s'est engagé en 1944 dans la 1ère DFL et qui apparaît dans l'annuaire des anciens de la 1ère DFL "ligne 5494"  (à télécharger)
    Voici quelques renseignements pour compléter sa ligne, en sachant que j'en ai très peu : il est décédé quand j'étais encore très jeune, son fils unique est mort au printemps 2022".   
                                                                                                                                 Ysabel Aubé.


    Jean CORNU est né à Antheuil (Côte-d'Or - 21) le 28 mars 1926. Il passe sa vie active en tant que transporteur dans la région parisienne.

    Voici ce que m'a raconté ma grand-mère, Louise Cornu-Rocha, sœur aînée de Jean.

    En 1943, Jean, âgé de 17 ans, rencontre à Antheuil M. Gauthier, aviateur à la base de Longvic (21) qui passe au village voir sa femme. Il convainc Jean de s'engager.

    Jean repart avec lui. Il s'engage tout d'abord dans un maquis de la région de Dijon puis, à l'automne 1944, il est intégré à la 1e Division Française Libre (1e DFL), 2e compagnie, unité B.M.21, qui remonte alors la vallée du Rhône vers l'Alsace.

     

    Hommage à un ancien du B.M.21 de la 1ère DFL - Jean Cornu

    Hommage à un ancien du B.M.21 de la 1ère DFL - Jean Cornu

    Hommage à un ancien du B.M.21 de la 1ère DFL - Jean Cornu 

    La 1ère DFL en Alsace 1944/1945
    (Photos 1ère DFL)


    Jean fait la campagne d'Alsace, puis celle des Alpes-Maritimes (bataille de l'Authion) puis celle du Piémont.

    La reddition de l'armée allemande entraîne sa démobilisation et il rentre à Antheuil. Il est mort le 12 mars 1988 d'un cancer à Antheuil où il était revenu une fois gravement malade.

     

    Le Bataillon de Marche 21 

    (Texte Histoires de Français Libres ordinaires)

       

    Le 16 août, le convoi maritime de la DFL mouille devant Cavalaire.

    Le BM21 débarque le 17 et est aussitôt dirigé vers l'ouest.

    Le 19, la 4e Brigade est engagée sur le Gapeau devant Hyères encore occupé par l'ennemi. Le BIMP est à droite face à l'hôtel du Golf, le BM24 à gauche le long du Gapeau, le BM21 en réserve derrière le BM24. Le 20 août le BIMP. et le BM24 sont stoppés dans leur progression au début de la nuit. Le BM21, qui est derrière le BM24, est autorisé à prendre l'affaire à son compte. II dépasse donc le BM24 et audacieusement s'infiltre en colonne le long de la voie ferrée menant à Hyères, la 3e Compagnie en tête.

    Bousculant dans la foulée les résistances ennemies surprises, le Bataillon s'enfonce en coin dans le dispositif allemand et réussit avant le jour à s'installer solidement en hérisson aux lisières de Hyères, en contact étroit avec l'ennemi dans toutes les directions.

    Au jour BM24 et BIMP reprennent la progression à la droite du Bataillon.

    Le contact ennemi se desserre. Au début de l'après-midi le Bataillon avance dans la ville en direction de la gare qui est occupée de vive force en fin d'après-midi, sous un violent bombardement ennemi.

    Le 21 août en fin de matinée le Bataillon qui se préparait à partir vers l'ouest reçoit l'ordre d'accélérer son mouvement pour épauler les Fusiliers-Marins durement accrochés dans le village du Pradet.

    Effectivement l'ennemi tient solidement les crêtes à l'ouest du Pradet et ses automoteurs se montrent particulièrement agressifs, prenant le Bataillon en écharpe depuis les crêtes du village de la Garde qui ne sera pris d'assaut qu'en fin de journée par le BIMP.

    Le 23 et le 24 août le Bataillon conquiert en combattant les crêtes entourant le Fort Sainte-Marguerite très fortement tenu ainsi que les maisons qui le bordent.

    L'assaut sera difficile.

    Avant de se lancer, on tente le coup de bluff qui vient déjà de réussir au Fort de Carquéiranne grâce au Capitaine Muller, officier adjoint en chef de Bataillon.

    Le coup de bluff réussit là encore miraculeusement : le commandant de l'ouvrage accepte de se rendre.

    Bilan : plus de 850 prisonniers avec armes et bagages.

      

    Après la prise de Toulon, le Bataillon suit le mouvement de la 4e Brigade, d'abord vers Nîmes puis de Nîmes à Lyon, Dijon » et en direction de Belfort.

      

    Le BM21 est à nouveau engagé le 26 septembre en direction de Ronchamp.

    II s'empare après un dur combat en rase campagne du village de Clairegoutte (tués : Sous-Lieutenant Barjou, Adjudant Seyller ; blessé : Sergent-Chef Pinaud). Par un coup d'audace deux sections de la troisième Compagnie conduites par le Lieutenant Gras  conquièrent le village Frédéric-Fontaine et réussissent à s'y maintenir malgré une violente contre-attaque ennemie (blessés : Sous-Lieutenant Tommase et Sous-Lieutenant Compain).

    Du 29 au 4 novembre le Bataillon participe avec les blindés à la traversée de la forêt et à la prise du village d'Eboulet (blessé : Lieutenant Buntz de la CA : tué : Adjudant indigène Mahamat Abirahim de la CA).

    Dans Ronchamp prise, le BM21 s'installe en position défensive, au contact de l'ennemi qui tient Champagney, et sous le feu des automoteurs ennemis profitant des commodes positions de batterie sur les crêtes bordant l'ouest de la cuvette de Belfort.

    C'est l'automne, le temps devient froid, à la pluie succède la neige.

    Les Africains, du reste très largement rapatriables, sont très éprouvés par le froid ; leur relève doit être faite très rapidement.

    Le mois d'octobre est donc employé à « blanchir » le Bataillon avec de jeunes engagés volontaires (dont d'importants contingents de l'Aisne) que l'on n'a pas le loisir d'instruire et qui aussitôt doivent monter en ligne sur les positions défensives du Bataillon. Ces braves garçons qui seront des garçons braves vont faire leurs classes en combattant. Ils ne connaîtront peut-être pas toutes les finesses des manoeuvres mais ils compenseront leur manque d'instruction militaire par beaucoup de courage et de bonne volonté !

      

    L'offensive reprend le 18 novembre avec pour objectifs Belfort et la Haute-Alsace.

    Le 19, le Bataillon prend Champagney et le Magny (tué : Lieutenant Robertson de la 31 Compagnie), le 21, La Chapelle-sous-Chaux. Il arrive enfin le 25 avec une colonne de Fusiliers-Marins à Rougemont-le-Château, porte de l'Alsace ; il est alors dépassé par la 5e DB.

    Le 28 novembre le Commandant Fournier est nommé Chef d'Etat Major de la 4e Brigade ; le Capitaine Oursel prend le commandement du Bataillon.

    Au cours du mois de décembre le Bataillon suit !es mouvements de la DFL qui. retirée d'Alsace, vient prendre position devant Royan puis brusquement est renvoyée vers l'Alsace où se développe l'offensive de Von Runstaedt.

      

    Le 1er janvier le BM21 est chargé de relever les éléments de la 2e DB et de s'installer en position défensive face au sud-est à Erstein, Osthouse et Kraft le long de l'lll et du canal de décharge de l'lll au Rhin, étiré sur 11 km.

    Le 4 janvier, la situation étant critique au nord de l'Alsace, le Bataillon modifie son dispositif et se déploie face au nord, mais reprend le 6 ses positions face au sud où l'ennemi s'agite depuis la poche de Colmar.

    Effectivement, l'attaque ennemie venant du Sud se produit le 7 janvier.
    Dépassant les points d'appui du BIMP et du BM24, les colonnes blindées ennemies arrivent en fin de matinée devant le pont d'Osthouse tenu par la 3e Compagnie du Capitaine Muller.

    Bloqué devant ce pont, l'ennemi défile à la recherche d'un passage devant Erstein et jusqu'à Kraft solidement tenu par la 2' Compagnie du Capitaine Lafaurie, appuyée par les armes lourdes de la CA et de la Compagnie de Canons de la Brigade.

    Kraft tient ; la route de Strasbourg est fermée.

    Du 8 au 16 janvier l'ennemi maintient sa pression sur les trois points d'appui du Bataillon à Osthouse, à Erstein et surtout à Kraft dont la garnison est fortement éprouvée par de durs bombardements. mais le front du Bataillon tient. L'ennemi s'acharnera sur les points d'appui du BIMP à Herbstein et Rossfeld et du BM24 à Obenheim qui sera pris le 10 janvier.

    Mais l'offensive allemande est à bout de souffle et s'arrête.

    Le 18 janvier le Bataillon est relevé par la 3e DIA et est porté à Sélestat où il relève le BM4.

    La ville est entre nos mains mais l'ennemi en tient les débouchés à l'est et au sud et arrête toutes les reconnaissances lancées par le Bataillon pour donner de l'air à la ville.

      

    Le 30 janvier le Bataillon est relevé de Sélestat par les Tabors et se porte à Illhausern où il reçoit pour mission de s'emparer d'Elsenheim.

    II mène de très durs combats le long de la Blind dans le bois de Wustmatten (tué : Sous-Lieutenant Rostand 1ère Compagnie ; blessé : Lieutenant Bastien).

    Enfin avec Fusiliers-Marins et chars de la 2e DB, il occupe le 31 janvier Elsenheim et Ohnenheim, puis dans la nuit du 31 janvier au 1er février la 1ère Compagnie du Capitaine Gory se force un passage jusqu'à Marckolsheim où de nombreux prisonniers sont faits.

    Le Rhin est enfin atteint. Le 15 février le Bataillon est relevé de Marckolsheim et est envoyé au repos à Sélestat.

    Mi-mars, la DFL est transférée sur le front des Alpes.

    Le BM21 arrive le 13 mars à Cannes d'où il fait mouvement le 26 mars sur Tourette-Cevens.

    L'instruction et l'entraînement physique sont poussés intensivement dans les unités pour préparer les opérations en montagne.

    Le 5 avril il est renforcé par la Compagnie d'Eclaireurs-Skieurs du Lieutenant Montel.

    Le 9 avril le Bataillon monte sur ses bases de départ, à l'extrême gauche de la DFL. Il a charge de couvrir l'attaque de l'Authion en s'emparant du Col de Rauss puis en poussant jusqu'à Fontan dans la vallée de la Roya.

    La 1ère Compagnie est maintenue en réserve de Brigade à Lantosque.

    Après une très pénible progression sur les lignes des crêtes qui atteignent parfois 2000 mètres, la 3e Compagnie occupe à midi la cime de Tuor qui domine l'ouvrage fortifié du col de Rauss cependant que la Compagnie d'éclaireurs-skieurs pitonne sur les Capelets.

    Collant au plus près d'un tir d'appui magistralement exécuté par la CCI4 du Capitaine Foubert, la 3e Compagnie se jette fougueusement sur l'ouvrage de Rauss et s'en empare avant que ses défenseurs aient eu le temps de réagir. Elle va y refouler à l'aube du 11 avril une contre-attaque allemande.

    Pour soulager le BIMP qui peine durement sur l'Authion, le Bataillon reçoit l'ordre de tenter une opération de diversion en direction de l'ouvrage fortifié de la Baisse de St-Véran.

    L'action est tentée par la 2e Compagnie du Capitaine Lafaurie, mais le terrain est trop défavorable par suite de la position dominante de l'ouvrage, la Compagnie arrive jusqu'à la première casemate mais ne peut en déboucher et doit se replier vers une position moins dangereusement découverte.

    Le 12 avril la 1ère Compagnie engagée sur l'Authion s'empare de vive force du Fort de la Forca et, descendant par les lignes de crêtes, occupe le 13 avril l'ouvrage de la Baisse de St-Véran que l'ennemi a évacué au cours de la nuit.

    Du 14 au 17 avril, par une succession de manoeuvres combinant attaques frontales et débordements par les flancs, le Bataillon pousse ses premiers éléments jusqu'à la cime de Pézurbe qui domine la vallée de la Roya.

    L'ennemi ne cède le terrain que pied à pied ; il lance même le 18 avril en rangs serrés aux cris de « Heil Hitler » une violente contre-attaque contre les éléments de la 1ère Compagnie qui tiennent la cime de Pézurbe sous le commandement du Lieutenant Robi-Arqueros.

    Mais la 1ère Compagnie s'accroche et refoule les chasseurs de montagne ennemis.

    Etiré sur des kilomètres, le Bataillon est épuisé par dix jours de combats dans la montagne.

    A partir du 19, ordre est donné au 2e Bataillon de la 13e demi-brigade de Légion Etrangère de relever le BM21.

    La relève commence par la cime de Pézurbe où s'installe une Compagnie de Légion, la 1ère Compagnie du BM21 restant en soutien à Campeï à quelques distances en arrière pour permettre à la Légion de consolider progressivement son dispositif.

    Effectivement à l'aube du 20 avril une contre-attaque allemande surprend la Légion à Pézurbe, mais se heurte à la 1ère Compagnie du BM21 à Campeï et est stoppée après une dure lutte au corps à corps au cours de laquelle le Capitaine Gory est gravement blessé. Pour l'évacuer ainsi que les autres blessés il faudra plus de 20 heures de brancardage sur pistes de montagne : cela donne une idée de la difficulté du terrain dans lequel le Bataillon évolue depuis le début de l'offensive des Alpes.

    Et cela sera le dernier combat du BM21.

      

    Début mai il franchira les Alpes et c'est dans un petit village de Lombardie sur la route de Léni qu'il fêtera la fin de la guerre.

    Le 11 juin, il se trouvera dans la région parisienne avec toute la DFL.

    Et il sera alors le 3e Bataillon du 1er Régiment d'Infanterie Coloniale qui gardera la flamme et le souvenir de la grande aventure commencée sur les roches pelées de la Côte des Somalis, poursuivie dans les sables nord-africains, les lourdes collines italiennes, les pinèdes toulonnaises, les bois des Vosges et de l'Alsace, et terminées sur les crêtes enneigées des Alpes.

     

       


    Cimetière Champagney.
    Monument « Aux Généreux de la 1ère DFL »

       
      

    Le Bataillon de Marche 21

    Citation du 16 octobre 1945

    Brillante Unité qui sous les ordres du Capitaine Oursel a confirmé au cours des opérations du massif de l'Authion ses qualités exemplaires d'ardeur offensive, d'ardeur manoeuvrière et de ténacité déjà fortement affirmées en Italie, à Toulon et en Alsace.

    Renforcée de la compagnie d'éclaireurs-skieurs du 3" Régiment d'Infanterie alpine, commandée par le lieutenant Montel, a progressé pendant dix jours, au prix des plus grandes difficultés de terrain, de ravitaillement et de liaison, et surmonté toutes les résistances d'un ennemi décidé à tenir coûte que coûte. Après avoir occupé le 10 avril la cime de Raus et la cime de Tuor, a enlevé le même jour l'ouvrage du col de Raus, a participé le 12 avril à la conquête du fort de la Forca et des positions de Plan Caval. Demeurée en ligne après la relève des autres bataillons de la Brigade, a nettoyé la vallée du Cairos et conquis successivement la pointe de Scandail, le signal de la Caussega, la cime de Coss, la cote 1472, Maurion, la cime de Pezurbe et brisé en ce point deux contre-attaques ennemies les 18 et 19 avril. A rempli ainsi une mission essentielle au succès de la Division.

     

    Les Commandants du BM21

     
     

    Commandant Raynal

    Chef De Bataillon Dives

    Capitaine Fournier

    Capitaine Oursel

     

     Fondation B.M.24 Obenheim

    Hommage à un ancien du B.M.21 de la 1ère DFL - Jean Cornu


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