• * Normandie 2014 - Billet d'amertume pour Henri DARRE, ancien F.F.I et de la 1ère D.F.L.

    Monsieur Henri DARRE, ancien du 1er R.A. de la 1ère D.F.L. réside aujourd'hui à Brecey dans la Manche.  Il pratique la vidéo depuis 40 ans, et nous avait contacté en novembre 2013  afin de nous soumettre son  projet :  réaliser le "film de sa vie" lors des commémorations 2014 du débarquement, à Ouistreham. Il s'agissait de recueillir des  images et des témoignages  d'Anciens présents sur le site, puis de mettre ce film à la disposition des associations de mémoire  intéressées.

    * Normandie 2014 - Billet d'amertume pour Henri DARRE, ancien F.F.I et de la 1ère D.F.L.

    Henri Darré

    Malheureusement, en dépit de différents contacts initiés par  lui-même et par nos soins, Monsieur Darré nous écrit - sans amertume - qu'il n'a finalement pas pu obtenir l'invitation (le pass) qui lui aurait permis de réaliser ce film... : "Les décennies se suivent mais ne se ressemblent pas... je ne participerai sans doute pas non plus au 80ème Anniversaire du Débarquement... mais je suis heureux d'avoir tous ces souvenirs dans la tête..."

    Si Monsieur Henri Darré prend les choses avec philosophie... nous ressentons une amertume certaine à l'idée de ce rendez-vous manqué.  Nous lui adressons donc nos très amicales pensées, en rappelant son  parcours d'un "Solognot dans la guerre".

    * Normandie 2014 - Billet d'amertume pour Henri DARRE, ancien F.F.I et de la 1ère D.F.L.

    VOSGES -  Henri Darré, debout. 1er R.A. de la 1ère D.F.L.

    UN SOLOGNOT DANS LA GUERRE

    En Juin 1940, à l'arrivée des envahisseurs allemands, je refuse de reprendre mon emploi civil, à la Base Aérienne 304 de Pruniers-en-Sologne.

    N'ayant pas l'intention de partir pour le S.T.O. (Service du Travail Obligatoire - institué par les allemands), je me cache dans les fermes à proximité de Romorantin.

    Le 21 Octobre 1941, alors que je vais avoir 18 ans, je passe la ligne de démarcation à Chabris (Indre).

    Le 25 Octobre 1941, je m'engage pour (cinq ans ou la durée de la guerre) à la Base Aérienne 103 de Châteauroux (zone libre)., là, je fais mes classes, à Châteauroux, Issoudun, Ste Livrade, Aulnat et Toulouse, où je suis successivement mitrailleur sur Bombardier Gleen Martin, parachutiste, musicien à la Musique de l'Air, employé à l'Etat-Major de l'Air..

    Suite à l'occupation de la zone dite libre, par les allemands, je déserte l'armée d'armistice du Maréchal Pétain, le 1er Avril 1944.

    A la suite de quoi, je suis condamné à mort et recherché par la LV.F (Police de Vichy), la Gestapo ainsi que par les Polices et Gendarmeries françaises.

    Je tente alors de rejoindre les F.F.L ( Forces Françaises Libres) du Général De Gaulle via l'Espagne.

    Refoulé par les patrouilles allemandes à proximité de Bagnères de Luchon, je rejoins la capitale pour me diriger ensuite vers Chaumont-sur-Marne, afin de rallier, le 10 Avril 1944, les F.F.I ( Forces Françaises de l'Intérieur), Commando 1416 du Lt Charles Mourriez (dit LAURENT)-Je deviens le Résistant « MAX »

    Je reste, camouflé dans la Forêt de l'Etoile et participe aux opérations de sabotage, jusqu'au début septembre 1944.

    Le 11 septembre, alors que nous continuons de harceler les allemands, qui commencent à plier bagage dans la région, nous libérons successivement Juzennecourt, Jonchery puis, Chaumont sur Marne, le 13 septembre.

    48 heures plus tard, je rejoins la 1ère D.F.L. (Division Française Libre) où, je suis d'abord affecté au 1er R.A.C. (Régiment d'Artillerie Coloniale), puis au groupe blindé de  la D.M.I. (Division  Motorisée d'Infanterie),  puis enfin à la C.R.3. (Groupe de Dépannage Lourd de la 1ère D.F.L)

    Je participe activement aux campagnes des Vosges, d'Alsace, de la poche de Royan et du Col de l'Authion (Mercantour), jusqu'à seulement quelques heures avant l'armistice du 8 Mai 1945.

    Je suis dirigé sur Melun où, je suis affecté au 1 R.M.T. (Régiment de Marche du Tchad) (2ème Division Blindée Leclerc) pour y recevoir un entraînement intensif, en vue de mon prochain départ pour l'Indochine où, je resterai jusqu'au mois d'Août 1949, date à laquelle, le petit Solognot que je suis, reviendra sain et sauf vers sa chère Sologne natal.

    Nota : Le Tribunal Militaire de Toulouse a signifié ma réhabilitation, reconnaissant utile ma désertion pour libérer la France du joug nazi..

    Caporal Henri Darré

     

    Longue vie aux Artilleurs... par Henri DARRE

    "Depuis 2008, mes amis artilleurs, Jean Brisot et Jo Nicocia, ont été rappelés au Paradis de la France Libre..Maintenant, je reste seul d'un trio qui a crapahuté dans les boues et neiges des Vosges et d'Alsace en 1944...."

    Plus de souvenirs partagés sur le site de l'A.D.F.L. Lien


  • Commentaires

    1
    Frédérique
    Jeudi 17 Juillet 2014 à 20:57
    Un grand homme que j'affectionne enormement Monsieur Henri!!
    2
    BOCHET
    Mardi 24 Novembre 2015 à 09:38

    lBonjour,

    Dommage que ce film n'ait pu être réalisé !

    Habitant Bagnères de Luchon  à l'époque, je serais très désireuse de recevoir des précisions sur les tentatives de passage en Espagne et les patrouilles allemandes.

    Merci d'avance.

    Nicole Bochet.

     

    3
    henri darré
    Mardi 1er Mars 2016 à 10:39

    Chère Nicole Bochet,

    Nous sommes le 1er Mars 2016 et, je prends connaissance seulement aujourd'hui de votre message...

    Je me souviens très bien des moments pénibles passés dans cette région des Pyrennées, que je pensais bien traverser pour me retrouver en Espagne et ensuite rejoindre le Général De Gaulle..

    Malheureusement et malgré les profondes connaissances de la montagne, de la personne qui s'engageait à nous faire passer la frontière, les patrouilles allemandes  nous ont pratiquement surpris. Les chiens policiers sans doute dressés à ne pas aboyer, c'est grâce à l'ouie fine de notre passeur, que j'ai réussi en sa compagnie,a échapperaux Allemands.

    Les six autres candidats ont été attrappés par les Alemands et, sans doute dirigés vers les camps allemands; Nous n'avons plus jamais entendu parler d'eux.

    Rentré à Bagnères, j'ai repris le train pour Paris, où je me suis senti plus en sécurité, avant de rejoindre cette fois les maquis de la Forêt de l'Etoile, en Haute-Marne...

    Que de souvenirs !!!!!

    Henri Darré

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