• * HONORÉ ESTIENNE D'ORVES - Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 30 octobre 1944

     

    * HONORÉ ESTIENNE D'ORVES -  Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 30 octobre 1944

    * HONORÉ ESTIENNE D'ORVES -  Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 30 octobre 1944

    (Photo : Musée de l'ordre de la libération)

    Biographie  (Musée de l'ordre de la libération)

    Issu d'une longue lignée de nobles provençaux, Honoré d'Estienne d'Orves est né le 5 juin 1901 à Verrières le Buisson (Essonne). Son père, directeur de Société, meurt en 1926.

    Après de bonnes études à Saint-Louis de Gonzague et à Louis-le-Grand, il choisit de préparer le concours d'entrée à l'Ecole Polytechnique qu'il réussit en 1921.

    Sorti de Polytechnique en 1923, il intègre l'Ecole navale.

    Enseigne de vaisseau de 2e classe en octobre 1923, il embarque comme élève sur la Jeanne d'Arc. Il est ensuite affecté au cuirassé Provence puis à différents bâtiments de la Royale.

    Promu lieutenant de vaisseau en 1930 et chevalier de la Légion d'Honneur en 1935, il entre à l'Ecole de Guerre navale pour un an en décembre 1936.

    Au moment où la guerre est déclarée en 1939, Honoré d'Estienne d'Orves sert à bord du Jaguar où il remplit les fonctions de sous-chef d'Etat-major de la 2e Flottille de torpilleurs en Méditerranée. En décembre 1939, il est officier d'ordonnance à bord du Duquesne, dans la Force "X" , de l'Amiral Godfroy.

    L'armistice de juin 1940 le surprend à Alexandrie.

    Ne pouvant se faire à l'idée que sa patrie vaincue accepte la défaite, il constitue un groupe de marins et d'officiers, parmi lesquels Roger Barberot et André Patou, déterminés comme lui à continuer la lutte, prend le nom de "Chateauvieux" (du nom de l'une de ses aïeules) et entre en contact avec les autorités de la France libre.

    Il quitte Aden avec son groupe et après un interminable voyage de deux mois autour de l'Afrique, rejoint le général de Gaulle à Londres le 27 septembre 1940.

    Sur place, il rencontre l'amiral Muselier mais ne trouve pas d'emploi convenant à l'activité dont il déborde. Promu capitaine de corvette le 1er octobre 1940, le poste de chef du 2e Bureau de l'état-major des Forces navales françaises libres (FNFL) lui est offert ; il l'accepte et remplace le commandant Passy à la tête du SR de la France Libre en attendant mieux ; mais il ne tarde pas à solliciter la faveur de passer en France pour y organiser un réseau de renseignements.

    Ayant convaincu le général de Gaulle, d'abord réticent, de monter une liaison avec la France et de développer et coordonner le réseau embryonnaire qui a pour nom de code Nemrod et qui a vu le jour à l'initiative de Jan Doornik et Maurice Barlierdès septembre 1940, il est affecté dans ce but à l'Amirauté britannique à partir du 15 décembre 1940.

    Il embarque, à Newlyn, le 21 décembre 1940, sous le pseudonyme de "Jean-Pierre Girard", avec un radio télégraphiste, Georges Marty, sur un bateau de pêche, la Marie-Louise, à destination de Plogoff. Installé chez les Clément, à Chantenay-sur-Loire près de Nantes, parfaitement aidé dans ses déplacements par Maurice Barlier, il rayonne à travers toute la Bretagne et ne tarde pas à mettre sur pied l'organisation précise du réseau. Il transmet en outre des renseignements capitaux sur les défenses côtières allemandes, les sous-marins, les aérodromes et les dépôts d'essence de la région nantaise.

    Du 6 au 19 janvier, il se rend à Paris pour organiser un second réseau. Il rencontre Jan Doornik et de nombreuses personnalités. De retour à Nantes, le 20 janvier, il se réinstalle chez les Clément. Ceux-ci ont mis leur maison à son entière disposition, et lui font part de leur inquiétude au sujet du comportement suspect de Marty. Honoré d'Estienne d'Orves décide alors de renvoyer son radio à l'occasion du prochain voyage à Londres. Mais il est déjà trop tard. Le 22, les Allemands envahissent la demeure. Après avoir résisté, d'Estienne d'Orves, le visage en sang, est menotté et conduit avec ses compagnons à Angers.

    La trahison de Marty permet également aux Allemands d'arrêter Barlier, Doornik et l'ensemble du réseau, au total 26 personnes. Le 24 janvier, les inculpés sont dirigés sur Berlin puis brusquement ramenés à Paris, à la prison du Cherche-Midi. D'Estienne d'Orves, mis au cachot, est soumis à un régime particulièrement rigoureux. Son moral ne s'en ressent pas. Il trouve même le moyen de galvaniser l'énergie de ses compagnons.

    Le procès commence le 13 mai. Prenant sur lui toute la responsabilité, il défend ses co-inculpés. Le 23, la Cour martiale rend son jugement. Le capitaine de frégate d'Estienne d'Orves et huit de ses camarades sont condamnés à mort et transférés à Fresnes.

    Le conseiller juridique allemand Keyser prend sur lui d'aller à Berlin demander la grâce des condamnés. Vaine démarche. Le 28 août au soir arrive l'ordre de passer par les armes, dès le lendemain, les trois principaux responsables : d'Estienne d'Orves, Barlier et Doornik, les six autres bénéficiant de remises de peines.

    L'exécution a lieu le lendemain, 29 août à l'aube, au Mont Valérien. Honoré d'Estienne d'Orves a été inhumé à Verrières le Buisson.

    * HONORÉ ESTIENNE D'ORVES -  Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 30 octobre 1944

     (Photo Wikipédia)

     

    29 août 1941
    Exécution d'Honoré d'Estienne d'Orves


    Capturé par les Allemands lors d'une mission d'espionnage sur le sol français, Honoré d'Estienne d'Orves est fusillé le 29 août 1941 au mont Valérien aux côtés de deux compagnons de combat.
    Cette exécution d'un officier patriote et chrétien marque la fin d'une cohabitation plutôt paisible entre l'armée d'occupation allemande et la population française.
                                                                                André Larané


    Vocation militaire

    Descendant par son père Marc d'une lignée de comtes d'origine provençale, le « premier martyr de la France libre » est né le 5 juin 1901 à Verrières-le-Buisson, au sud de Paris. La famille de sa mère, Élisabeth de Vilmorin, est propriétaire d'une entreprise prospère de graines... qui existe encore sous le nom de Vilmorin.
    Très pieux, le couple élève ses enfants dans la foi catholique mais éveille aussi leur sens patriotique. Pendant la Grande Guerre de 1914-1918, Honoré, poursuit de bonnes études au lycée Louis-le-Grand. Il entre à l'École Polytechnique.
    Le jeune homme fréquente un groupe d'amis dans lequel figurent un cousin éloigné qui a nom... Antoine de Saint-Exupéry et sa cousine germaine Louise de Vilmorin. Cette dernière, personnalité exubérante et passionnée, connaîtra deux mariages ratés avant de se révéler dans l'écriture romanesque et de devenir bien plus tard la compagne d'André Malraux !
    Au terme de ses études, en 1923, Honoré d'Estienne d'Orves choisit d'entrer dans la Marine. En 1929, c'est le mariage avec Éliane de Lorgeril. Ils auront cinq enfants. En 1940, quand éclate la guerre, le lieutenant de vaisseau est au mouillage à Alexandrie, en Égypte.
    Après l'armistice du 22 juin, il prend le parti de déserter et, sur un cargo, avec quelques compagnons, contourne l'Afrique pour rejoindre l'Angleterre et poursuivre la guerre contre l'Allemagne.


    Clandestinité et trahison

    À son retour en Bretagne, ses adjoints et ses hôtes lui font part de leurs inquiétudes relativement à la conduite du radio Alfred Gaessler. Celui-ci traîne dans les bars et converse imprudemment avec les soldats allemands.

    D'Estienne d'Orves, par excès de confiance, commet la faute de ne pas le renvoyer immédiatement Angleterre et lui laisse une deuxième chance.

    Quelques jours plus tard, Gaessler, humilié et peut-être déçu par la vie d'espion, qu'il espérait plus palpitante et plus fastueuse, se rend dans les locaux de l'armée allemande à Nantes. Il déballe tout. Et dans la nuit du 21 au 22 janvier 1941, les Allemands cueillent les membres du réseau Nemrod à leur domicile.

    D'Estienne d'Orves résiste autant qu'il peut aux hommes qui ont fait irruption dans sa chambre. Roué de coups, il est jeté en cellule ainsi que ses compagnons.

    Les bureaux de Londres, ignorants du drame, vont être intoxiqués pendant plusieurs semaines encore par des faux messages radio du traître Gaessler, provoquant de la sorte l'arrestation d'autres agents (Gaessler sera finalement évacué par les Allemands en Autriche et disparaîtra dans la tourmente en 1945).


    Procès et dénouement

    Le 1er avril 1941, Honoré d'Estienne d'Orves et ses compagnons d'infortune sont incarcérés à Paris dans la prison de la rue du Cherche-Midi. En prison, soutenu par sa foi, le lieutenant de vaisseau manifeste une exceptionnelle force d'âme dont témoigne l'aumônier allemand, l'abbé Franz Stock.

    Devant le tribunal militaire allemand, son courage lui vaut l'admiration de ses juges, lesquels vont le condamner à mort ainsi que huit de ses compagnons, mais également demander leur grâce au Führer !

    L'invasion de l'URSS par la Wehrmacht, le 22 juin 1941, fait basculer les communistes français dans la résistance. Le 21 août, un militant communiste de 22 ans, Pierre Georges, futur « colonel Fabien », se rend au métro Barbès et abat le premier Allemand qu'il croise sur le quai, l'aspirant Moser.

    En France, la répression se durcit aussitôt. Dans le réseau Nemrod, six condamnations à mort sont commuées en peines de prison mais trois condamnations sont confirmées...

    À l'aube du 29 août 1941, un autocar escorté de camions vert-de-gris quitte la prison de Fresnes pour le fort du mont Valérien, à l'ouest de Paris. À l'intérieur de l'autocar, Maurice Barlier, Yann Doornick et Honoré d'Estienne d'Orves, assis sur leurs cercueils, sous la garde des soldats allemands qui vont quelques instants plus tard les fusiller.

    Devant les murailles du fort, d'Estienne d'Orves et ses adjoints demandent à ne pas avoir les yeux bandés ni les poignets entravés. Accordé. Ils reçoivent à genoux la bénédiction des mains de l'aumônier Stock.

    D'Estienne d'Orves s'approche du président Keyser, le magistrat qui l'a condamné à mort et lui déclare : « Monsieur, vous êtes officier allemand. Je suis officier français. Nous avons fait tous les deux notre devoir. Permettez-moi de vous embrasser ».

    Quelques instants plus tard, les condamnés meurent criblés de balles et dès le lendemain, un communiqué et une affiche diffusent la nouvelle. Leur mort courageuse frappe les consciences. Beaucoup de jeunes gens vont basculer dans la Résistance pour se montrer dignes de leur exemple.

    Une ombre entache la grandeur du drame : la radio de la France libre, à Londres, diffuse de bonne foi une information erronée des services secrets de Carlton Gardens selon laquelle les trois résistants auraient été exécutés par des soldats français aux ordres du gouvernement collaborationniste de Vichy.

      

    * HONORÉ ESTIENNE D'ORVES -  Compagnon de la Libération à titre posthume par décret du 30 octobre 1944

     

    • Chevalier de la Légion d'Honneur 
    • Compagnon de la Libération - décret du 30 octobre 1944
    • Officier du Ouissam Alaouite
    • Officier de l'ordre "Pour la couronne" de Roumanie
    • Officier du Mérite Militaire Bulgare
    • Chevalier de l'Epi d'Or de Chine

     

     

    Fondation B.M.24 Obenheim     

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