• *Henry MARC, ancien militaire des Forces françaises libres, est décédé à l’âge de 95 ans

    Alors qu'il avait 21 ans seulement, en 1942, il avait rejoint les rangs des forces françaises libres en Afrique du Nord. Henry Marc, originaire de Saint-Germain-Village, est décédé lundi 30 janvier 2017.

     

    *Henri Marc, ancien militaire des Forces françaises libres, est décédé à l’âge de 95 ans

                                     Henry Marc

    Ancien combattant originaire de Saint-Germain-Village, est décédé lundi 30 janvier, à l’âge de 95 ans. Il habitait depuis plusieurs années dans le quartier du Doult-Vitran à Pont-Audemer. Héros de la résistance, il avait fait partie de 1942 à 1946 des forces aériennes française libres et plus précisément du "groupe Bretagne", (* DOSSIERS THÉMATIQUES) dont les bombardements ont facilité la remontée des Alliés en Italie en 1943.

    En Libye avec De Gaulle


    « J’avais 21 ans en 1942. J’habitais Saint-Germain-Village et je travaillais en tant que menuisier. J’ai été réquisitionné pour aller travailler en Allemagne mais je ne voulais pas y aller. Je suis donc parti vers la zone libre dans le Sud de la France et le Midi. Mon objectif était de rejoindre le général de Gaulle. Comme beaucoup de gens étaient morts en tentant d’aller en Angleterre, j’ai décidé de passer par le Sud »
    nous expliquait Henry Marc lorsque nous l’avions rencontré en 2012.

    Après quelques semaines d’entraînement au sein de l’armée de Vichy dans le Midi, Henry prend le bateau à Marseille dans le but de rejoindre les forces françaises libres en Afrique du Nord. Il passe par Oujda au Maroc puis par Alger, avant de finalement parvenir à rejoindre le général de Gaulle en Libye, par un trajet en camion.

    « C’est là que j’ai appris à piloter des avions de guerre. On m’avait mis dans les forces aériennes parce que j’avais passé mon brevet de pilote à Bernay. En Libye, j’ai eu la chance de voir à plusieurs reprises le général de Gaulle, il a même mangé une fois à notre table », se souvenait-il.

    Le général de Gaulle n’a pourtant pas que des bonnes nouvelles à annoncer aux membres du groupe Bretagne : « Un jour il nous a annoncé que nous devions aller à Moscou pour combattre aux côtés des Russes contre les Allemands. Cela ne nous disait pas du tout d’aller là-bas ! »

    Au mois d’août 1943, la formation d’Henry est dirigée sur la Syrie. Basé à Rayack, le « Bretagne » attend l’ordre de départ pour Moscou. Le débarquement des Alliés en Afrique du Nord change la donne, et l’équipe est finalement redirigée vers Telergma en Afrique du Nord, au grand soulagement d’Henry et de ses camarades, bien contents de ne pas partir pour la Russie.

    Là, ils doivent se familiariser avec les avions américains dont ils disposent : « Il a fallu que l’on apprenne un peu d’anglais car toutes les commandes sur le tableau de bord étaient écrites dans cette langue ».

    Ils apprennent là-bas à maîtriser les bombardiers Marauder fournis par les Américains et participent à la libération des pays occupés aux côtés des groupes d’Afrique du Nord. Henry fait office de navigant à bord des bombardiers.

    En 1944, le groupe « Bretagne » rejoint la Sardaigne à Villacidro. Les objectifs sont alors toute l’Italie du Nord, de Rome au Lac Majeur, de Vintimille à Rimini. Henry se souvient particulièrement du bombardement du port de La Spezia : « Pendant le bombardement, nous avons fait exploser un dépôt de munitions. L’explosion a été tellement énorme que la fumée est remontée jusqu’à nos avions à plus de 2000 mètres ! »

    Des bombes dans la mer

    Henry et le groupe Bretagne participent aussi au débarquement dans le Midi de la France : « Je me souviens que nous avions ordre de bombarder un port français mais nous avons refusé de le détruire : nous avons finalement largué nos bombes dans la mer au retour de la mission ! »

    Henry est décoré de la légion d’honneur et de la médaille militaire à la fin de la guerre par le général De Gaulle. Il participe également au défilé de la libération à Paris en survolant la ville à bord de son bombardier.

    Il participe ensuite à l’occupation française en Allemagne de la fin septembre 1945 au mois d’août 1946. Il est ensuite enfin temps pour lui de retrouver sa famille, restée sans nouvelle depuis son départ quatre ans auparavant : « Je ne pouvais pas rentrer en contact avec eux sans les mettre en danger. Ils auraient été inquiétés par les Allemands », explique Henry Marc.

    L’émotion est donc grande lorsqu’il revient enfin à Saint-Germain-Village en septembre 1946 : « Je suis d’abord passé voir mon père à la menuiserie où il travaillait. Puis je suis allé voir ma mère. Elle a pleuré de joie en me voyant, elle pensait sans doute que j’étais mort puisqu’elle n’avait pas de nouvelles de moi depuis quatre ans ».

    Henry retrouve ensuite son métier de menuisier et se marie le 13 décembre 1947. Il était depuis de longues années actif au sein d’associations d’anciens combattants, et coulait jusqu’à ces dernières années une retraite bien méritée dans le quartier du Doult-Vitran à Pont-Audemer.

    La plupart de ses médailles lui avaient été dérobées lors d’un cambriolage il y a plus de dix ans mais les souvenirs, eux, restaient bien présents.

      La cérémonie civile et l’incinération ont eu lieu
          le jeudi 9 février dernier à Pont-Audemer.


    Edouard Kerfriden

    Lien vers l'article du journal "L'Eveil de Pont-Audemer"

    *Henri Marc, ancien militaire des Forces françaises libres, est décédé à l’âge de 95 ans


    La Fondation B.M.24 Obenheim présente ses sincères condoléances à sa famille


     (Fondation B.M.24 Obenheim)


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