• * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 - PEZURBE (BM 21 et Légion) et Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

    Nos vifs remerciements à Emile GAUTHIER (B.M.4 Chambarand), Jacques VANOTTI (B.M. 21) et  Simon GREBOVAL (collectif Riviera 44).

     

    La cime de Pezurbe fut atteinte par le B.M. 21 dans la journée du 17 avril. Dominant le village de Fontan, sa prise menaçait de couper la retraite de toute la 34ème division allemande vers le col de Tende en créant un bouchon dans la vallée de la Roya. De ce fait, le Major Sunkel, suivant les ordres du général Leb, ordonne la reprise  de cette position. Malheureusement, le B.M. 21 est alors étiré sur un front d'une dizaine de kilomètres et éloigné de ses bases. Sur tout le front la résistance ennemie se raidit ; d'un côté comme de l'autre, on se bat avec le dernier acharnement et les pertes sont sévères au B.M. 21 et à la Légion accourue en renfort.  Le 24 avril  le D.A.Alp annonce une retraite générale  de l'ennemi  sur le front d'Italie. Le B.M. 4 et le 22ème B.M.N.A. ne trouvent plus alors devant eux que des champs de mines qui blessent grièvement leurs soldats. Ce même 24 avril, le 22ème B.M.N.A. franchit la frontière franco-italienne et s'empare du hameau de Piena. Le 25 avril au soir la 2ème brigade borde la Roya, de Breil à la mer. Mais la deuxième partie du programme, pénétrer en Italie, reste encore à exécuter (notre prochain et dernier article avant " La Victoire"...)

     

    •  LE B.M. 21 ET LA LEGION A LA CIME DE PEZURBE

     

    * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 -  PEZURBE (BM 21 et Légion) et la Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

    Carte Simon GREBOVAL

    17 Avril

    La section Albospeyre développe son action jusqu'aux Granges de Cabanières.

    La 2ème cie Lafaurie réussit à contourner les positions allemandes par le Sud et s'empare de la cime de Pezurbe qui ne s'élève qu'à 1.000 mètres, mais qui surplombe Fontan et la vallée de la Roya... Cette situation gène considérablement les communications entre les diverses unités allemandes...

    Récit de Robert Arqueros (B.M. 21)

     

    * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 -  PEZURBE (BM 21 et Légion) et la Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

    Carte Simon GREBOVAL

    18 Avril

    B.M. 21  - Dès les premières lueurs de l'aube, les batteries allemandes déployées dans le secteur de San Dalmazzo pilonnent la cime de Pézurbe qu'occupe la 2ème cie.

    Après-midi - la 2ème section descend la vallée de Cairos jusqu'à 1 km de Saorge pour s'aligner sur la 2ème cie qui a  atteint la cime. La 3ème section se porte sur les pentes sud de la cime de Pézurbe pour faire la liaison avec la 2ème cie.

    Récit de Raymond Sautreau (B.M. 21)

    Récit de Robert Arqueros (B.M. 21)

     

    * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 -  PEZURBE (BM 21 et Légion) et la Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

    Carte Simon GREBOVAL

    19 Avril

    B.M. 21 – 11h - seconde attaque allemande, arrêtée par un tir d'artillerie. On aperçoit au loin les Allemands se replier du ravin de la Ceva.

    2/D.B.L.E. la 6e cie doit relever le B.M. 21 et remplacer le détachement Arqueros sur Pézurbe.

    La relève, délicate, doit s'échelonner sur 48 heures.

    La section Sautreau de la 1ère Cie du B.M. 21 (capitaine Gory) doit occuper le vallon de Campeï toute la nuit pour donner le temps à la relève de s'installer. Elle subit un accrochage, sans dommage, vers le fond du vallon.

    Récit du colonel Henri Beraud

    Récits de Robert Arqueros et de Raymond Sautreau

     

    * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 -  PEZURBE (BM 21 et Légion) et la Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

    Carte Simon GREBOVAL

    20 Avril

    B.M. 21/13 D.B.LE. - 1h du matin - les survivants du B.M. 21 commencent à évacuer la cime de Pezurbe tandis que la 6/2 B.L.E. du lieutenant Mantel occupe complètement le site.

    5h30 - nouvelle courte et violente préparation de mortiers annonçant une attaque sur les baraquements de Campeï. La section Sautreau et le détachement Arqueros, atteints en  plein repli, perdent 15 hommes.

    6h - violent tir de barrage ennemi  sur la cime de Pézurbe. 200 Gerbirgsjaëger se lancent à l'assaut, à revers, de la cime tenue par 70 défenseurs français.

    L'Oberfeldwebel Klein est grièvement blessé.

    Au bout d'1 heure, la 6ème cie de la Légion, mal installée, ne résiste pas et reflue sur les pentes Sud jusqu'aux positions de la cie Muller (B.M. 21).

    A 7h, ils perçoivent sur la cime certains de leurs camarades faits prisonniers.

    Une contre-offensive désespérée parvient à faire fuir les chasseurs de montagne allemands, mais les pertes sont lourdes. La 6ème Cie Mantel a fondu dans la bataille ; les nombreux blessés (dont le capitaine Gory du B.M. 21) doivent être brancardés pendant de longues heures de marche jusqu'à la Redoute des 3 Communes. La 1ère compagnie du 2ème B.L.E. reflue vers Maurion ;  dans l'après-midi le B.M. 21 gagne à pied le fort de Plan-Caval.

     

    Récit de Raymond Sautreau (B.M. 21) « Le Bataillon doit être relevé par les Légionnaires sous la protection de la 1ere compagnie ancrée sur PEZURBE.  Je rejoins la compagnie pour effectuer un coup de main de nuit. Il faut identifier des cadavres allemands restés sur le terrain, loin en avant de nos lignes, et tendre une embuscade autour d'eux. Avec ma section à effectif de 24, le capitaine GORY, qui tient à mener l'affaire, emmène une pièce de mortier de 60 (!). Partis à la tombée de la nuit, nous restons longtemps à défilement sur le mamelon de CAMPEI face au Nord et à l'Est. Puis avec l'obscurité nous avançons en ligne vers le fond du ravin où, en effet, il y a plusieurs cadavres à la source du torrent.Près de moi le capitaine s'approche du premier corps et tend déjà la main vers lui quand...le cadavre se redresse et crie quelque chose comme France ou Franz...et aussitôt la bagarre s'enchaîne dans le noir : coup de pistolet à bout touchant du capitaine sur son mort, rafales des mitraillettes allemandes, riposte des Thompson, mes F.M. rétablissent l'ordre et les cadavres nous abandonnent le terrain ».

    "La nuit est d'encre et mes hommes sont parfaits à l'affût. Pas un bruit sur la position. Par contre, de l'autre côté du torrent, nous décelons tous des signes d'occupation de la crête. Le temps passe. Nous entendons des mouvements, plein Nord, au-dessus de notre position et je vais en rendre compte au patron. Puis, des bruits de troupe en marche nous parviennent de 1353, je retourne avertir le capitaine  (Gory) et lui dis ma crainte de voir la lune se lever, nous révélant notre fond. Mais « je m'alarme à tort car c'est la relève qui s'effectue ». Il se recouche dans sa petite cabane (...)  Derrière nous, les cailloux roulent sous les pas d'une troupe qui se déplace lentement. Je scrute le terrain à la jumelle et dans la faible lumière je vois arriver... la relève.

    Autour de moi, inquiets, les hommes se retournent et cette relève nous glace le sang. C'est une troupe serrée au coude à coude qui arrive, progressant courbée, les armes dressées... ce sont les Fritz qui abordent sans ralentir la cabane du berger ! (...)"

     

     Récit du colonel Henri Beraud "Le capitaine GORY, blessé par de multiples éclats de grenade, a réussi à rejoindre avec trois blessés. Vers 11h, le capitaine GORY arrive enfin au P.C. du Bataillon à la CAUSSEGA. Au cours de l'après-midi, un petit avion piper-cub tentera vainement de se poser pour l'évacuer.  Il ne reste donc plus que le long et pénible brancardage jusqu'à la pointe des Trois-Communes où il n'arrivera qu'à  22h.

    Le 20 avril  est décidément une journée noire pour la Légion. Une patrouille du 3ème B.L.E., poussée assez loin en direction de SAORGE, est tombée  dans une embuscade. Un seul légionnaire est parvenu à s'en échapper, la moitié des autres rejoindra le lendemain à l'aube: huit seront faits prisonniers. Pour la 13ème demi-brigade, ce sera le dernier combat de la Seconde Guerre Mondiale, commencée 5 ans auparavant dans les neiges de NARVIK ».

     

     Récit de Robert Arqueros (B.M. 21) - "C'est tout de suite le corps-à-corps, brutal et court. Les Allemands se sont approchés sans être vus. Je suis inquiet parce que le petit groupe de Georges aurait dû intervenir et comme convenu les prendre à revers. Les Allemands ont-ils fait la manœuvre de nuit et attendu, camouflés, le matin pour se lancer à l'assaut ? Ce qui est sûr c'est que l'arme lourde de Georges n'a pas tiré. Nous résistons non sans qu'un des nôtres ne soit tué. Les Allemands laissent deux morts sur le terrain que nous enterrons sur place et dont je récupère les papiers.

    Nous enterrons également notre camarade. La litanie des tirs d'artillerie et de mortiers reprend. Elle dure jusqu'au soir. Nous sommes maintenant mieux protégés des projectiles.

    Les soldats ont compris l'intérêt de s'enterrer. Pendant les accalmies ils s'emploient à cette besogne de terrassiers. Nous commençons à sentir notre fatigue".

     

    Récit de Domingo Lopez (13 D.B.L.E., F.F.L. Orientales, Ancien de Bir Hakeim) - "...Il consentit à admettre en effet que nous nous retirions parce que les choses allaient mal, mais qu'il ne fallait pas que nous en parlions aux autres pour ne  pas  les alarmer.

    La facilité avec laquelle le commandant abandonnait le terrain nous paraissait bizarre, mais nous pensâmes que du fait de la fin prochaine des hostilités, il ne voulait pas s'exposer inutilement. Selon notre opinion, c'est une des meilleures décisions qu'il ait prise pendant les longues années qu'il fut notre chef, car il fallait voir avec quel plaisir nous mîmes tout en œuvre pour lui obéir au pied de la lettre.

    A 1h du matin nous nous ébranlâmes dans le plus grand silence. Cela, les mules ne le comprenaient pas et elles commencèrent à renâcler avec les caisses de munitions, faisant un bruit de tous les diables qui nous mit les nerfs à fleur de peau.

    A l'aube nous fîmes halte, rompus de fatigue, d'avoir fait tout ce trajet en remorquant les mules.

    Lorsque ceux qui protégeaient la retraite nous eurent rejoints, nous nous avisâmes d'un fait curieux. Lorsque vint l'heure d'abandonner les positions, notre artillerie commença à tirer sur l'endroit que nous venions de quitter et les Allemands en firent autant.

    Chacun préférait éviter la destruction de ses troupes en retraite, et les deux,  croyant contenir l'ennemi, faisaient feu au même endroit. Et  chacun s'en fut de son côté. (...)"

     

    Récit de François Engelbach (1er R.A.)

     

    * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 -  PEZURBE (BM 21 et Légion) et la Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

    Illustration François ENGELBACH

     

    Journal de route de René Martel (B.M. 21)

     

    * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 -  PEZURBE (BM 21 et Légion) et la Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

     

    "Appelés d'urgence au soir, on repart, on est mitraillés dans tout le parcours, les mulets tombent dans les ravins.

    Il arrive un moment, ou l'on prend notre matériel à dos.

    Il faut s'accrocher aux rochers.

    Les 50 kg ne sont pas lourd sur le dos. Le sac, le trépied, le fusil, cartouches, grenades etc.….

    On arrive en vue de Fontan à minuit.

    A 6h du matin, réveil en fanfare.

    Au matin, on repousse une contre-attaque. 7 contre-attaques pour aujourd'hui.

    D'après les officiers dans la matinée, on aurait eu plus de 900 obus boches, sans compter les mortiers.

    Dans l'après-midi, la voltige se replie, il reste encore deux obus de mortier à tirer.

    Le tireur de la pièce est blessé, trois balles au ventre, une à la cuisse, une au bras.

    La bande de sa mitrailleuse explose trois fois par les balles boches.

    Il tient le coup ; son copain descend sept boches à coup de fusil dont le chef.

    On est cernés. Si on relève la tête, c'est une balle en plein front.

    Les tireurs d'élite veillent. (...) "

     

    * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 -  PEZURBE (BM 21 et Légion) et la Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

     

    •  GENIE,  B.M. 4 et   22ème B.M.N.A. DANS LA VALLEE DE LA ROYA

     

     

    * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 -  PEZURBE (BM 21 et Légion) et la Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

     

    13 Avril

    B.M. 4 - A l'aile sud, vers 14h, des Allemands, habillés de blanc et agitant un drapeau à croix rouge, sortent de l'ouvrage du col de Brouis. Ils vont ramasser le soldat Paul Rocchi, laissé pour mort sur le terrain lors de l'attaque du 10 avril, et le rentrent dans le bloc.

    Le  sergent Rocchi du 2/B.M. 4  sera évacué dans un hôpital de Merano (Tyrol du Sud).

     

    15 avril

    B.M. 4 - Depuis l'aube la 1ère Cie de Mareschal de Luciane marche en direction du col de Termini en direction du village italien de Piena.

    B.M. 4/22 B.M.N.A.

    6h50 - dans la Vallée de la Roya, attaque et occupation de  la cime du Bosc par la 1/B.M. 4 et la  4/22 B.M.N.A.

    8h15 - la 3/B.M.N.A occupe  l'ouvrage de la Cougoule.

    Récit du colonel Henri Beraud

    10h - la 2/22 B.M.N.A. occupe le fortin  du col d'Agnon.

    14h30 - une patrouille du B.M. 4 occupe le blockhaus de Brouis  abandonné par les Allemands.

    16h - une patrouille de la 1/B.M.4 (lieutenant Choasson) descend du Bosc sur Breil. Des mines font des blessés.

    Récit de Guy de Mareschal de Luciane (B.M. 4)

     

    Récit de Marcel Bayron (B.M. 4 Chambarand)

     

    * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 -  PEZURBE (BM 21 et Légion) et la Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

    Marcel Beyron - Fonds Emile Gauthier

     

    15 Avril - « Après leurs contre-attaques infructueuse,  les Allemands se sont retirés sur la frontière italienne. Certaines unités de la 1ère D.F.L. reçoivent alors l'ordre de repérer leurs positions.

    Le jour J est fixé un dimanche 15 avril. Ce jour-là à 4h30, la 1ère compagnie effectue la marche d'approche vers le col de TERMINI.

    A 6h précises, préparation d'artillerie comme convenu. Le premier échelon suit au plus près le barrage roulant pour ne pas laisser aux Allemands le temps de se ressaisir et nous grimpons rapidement la dénivellation de 250 mètres. Nous subissons des pertes du fait des mines et de la riposte de l'artillerie adverse.

    A 6h30 notre artillerie cesse le tir de préparation mais harcèle les pentes Nord du BOSC. A 6h37 nous atteignons la cote 1126 et nous couronnons la Cime du BOSC. Nous apercevons des traces de sang laissées par l'ennemi. Après une accalmie, celui-ci réagit par des tirs de mortiers, puis d'artillerie.

    Sur un terrain très miné, la progression continue vers l'ouvrage de la CROIX DE COUGOULE  dont nous nous emparons et plus tard vers la Chapelle de la Madone de Grâce que nous occupons.

    Nous apprenons que, pendant ce temps, les éléments du capitaine CHABERT ont atteint et dépassé leur objectif, la cote 1090 et que, sur leur lancée, ils se sont emparés de l'ouvrage du Fort du BROUIS.

    La 1ère compagnie reçoit du commandant BUTTIN, l'ordre d'envoyer une patrouille de reconnaissance vers BREIL, mais le gros de la compagnie doit continuer à se maintenir sur le terrain conquis au BOSC pour repousser toute contre-attaque éventuelle. Le lieutenant CHOASSON, un Chambaran, prend la tête de cette patrouille. Il aborde BREIL avec les précautions habituelles.

    La ville semble vide d'Allemands. Il entre dans l'église et y trouve des drapeaux français. Le soldat RANCOULE en prend un et va le planter au sommet du clocher. C'est ainsi que vers 16h, le 15 avril, le drapeau français flottait sur BREIL".

     

    23 Avril - "La 3ème section de la 2ème  compagnie du B.M. 4 reçoit pour mission de reconnaître le col de la CROIX DE MERIGE, situé au Sud-Est de BREIL, sur la frontière à 1.300 mètres d'altitude. Avec un encadrement très léger, ayant perdu au BROUIS son chef, le lieutenant ARTIERES (blessé) et un chef de groupe, Jean BEJUY, tué, se met en route pour son objectif le 23 avril au matin.

    Un groupe de la section d'accompagnement lui est adjoint. Cela fait en tout une grosse patrouille d'une cinquantaine d'hommes. Les groupes, suffisamment espacés pour parer à toute éventualité, gravissent la montée de ces pentes particulièrement escarpées au-dessus de la rive gauche de la ROYA.

     

    * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 -  PEZURBE (BM 21 et Légion) et la Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

    Emile GAUTHIER faisait partie de la "dernière poursuite" - Fonds Emile Gauthier

     Le sergent Lucien GAILLAT se porte volontaire avec sept à huit hommes. Mission leur est donnée d'avancer plus rapidement mais en contournant le piton qui domine le col de la MERIGE, tandis que le gros de la section continuera sa progression par la voie directe. Scindés en deux, les éléments de l'opération restent cependant en contact par talkies-walkies. 

    A la jumelle ils peuvent également s'observer. Lucien approche de l'objectif vers 16h. Il n'a rencontré aucune résistance, il ne semble pas avoir aperçu le dispositif ou de mouvements ennemis.

    Quelques instants plus tard, les deux groupes font leur jonction sur le col. Les Allemands viennent juste de quitter leurs positions. Au centre de leur dispositif, les braises d'un feu de bois sont encore rougeoyantes. 

    Les hommes se précipitent sur l'autre versant du col pour voir dans les lacets du chemin en dessous, les derniers Allemands s'enfuir. Quelques rafales de F.M.  pour leur signaler qu'on est là, mais, Dieu merci ! Ils ont refusé le combat. Ont-ils obéi à un ordre ? Ont-ils surestimé nos forces ?

    Pour les responsables de l'opération c'est un énorme soulagement. Communiquant par radio avec le P.C. du bataillon, ils reçoivent l'ordre de s'établir pour la nuit sur l'objectif.

    Isolée à plusieurs kilomètres de ses bases dans une nature sauvage et hostile, sentant que l'ennemi, malgré son retrait, n'est pas tellement éloigné, la 3ème section disposée en point d'appui fermé passe une nuit pleine d'inquiétude. (...)

    Hélas à midi le contre-ordre arrive : l'opération est arrêtée ; il faut redescendre pour rejoindre les bases. Tant d'efforts et de risques pour rien ! Les hommes sont dépités, Joseph se vengera !... Il emportera la plaque frontière en fonte (au moins 15 à 20 kg) qu'il a trouvée au  col !

    Cette péripétie de la 3ème section fera partie de la dernière opération de la 1ère D.F.L. dans le secteur.

    Le 27 avril la division est envoyée au repos dans la région d'ANTIBES ».

     

    Récit d'Henri Gambourg (B.M. 4)

     

     24 Avril

    22 B.M.N.A. – par un coup de main audacieux,le 22ème B.M.N.A. s'empare du hameau italien de Piena. Mais le lieutenant Fèvre est abattu par un sniper près de la gare.

     

    * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 -  PEZURBE (BM 21 et Légion) et la Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

    Jean FEVRE - Crédit photo : Ordre de la Libération

    * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 -  PEZURBE (BM 21 et Légion) et la Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

    Crédit photo : Denis et Michèle Maurin  -  Source : lecomtedenice.fr

    25 Avril

    22 B.M.N.A.   

    La 1/B.M.N.A. et une section de la 2ème compagnie atteignent la Cime du Tron puis descendent sur Olivetta .

    La 4/B.M.N.A. et une partie de la 2ème compagnie descendent de la Roya et occupent successivement les villages de Cotte, Aube, Libri et Franchetto

    18h - jonction de tous les éléments dans la région de San Michele et ordre de se porter à marche forcée sur Vintimille, atteint en 3h de marche en passant par Aire et Trucco.

     

    26 avril

    22 B.M.N.A – une patrouille de la 4/B.M.N.A. commandée par l'adjudant Bernus est lancée sur Bordighera.

     

     *****

     

    Témoignage d'Henri Beaugé (B.M. 4)

     

    Henri BEAUGE, Compagnon de la Libération, nous a quittés le 16 janvier 2015 Lien

     

    * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 -  PEZURBE (BM 21 et Légion) et la Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

    La section antichars du B.M. 4 dans les Alpes Maritimes - Henri Beaugé à l'extrême droite - Source : Avoir 20 ans en 1940 - Henri Beaugé

    "15 avril. La cime du BOSC est reprise. Voulant réoccuper l'emplacement j'avais placé mes pièces, le matin du 10, je me trouve, avec STIL, adjoint, au milieu d'une immense toile d'araignée : fils de fer tendus à 10 cm du sol, partant dans toutes les directions...

    En notre absence, le secteur a été miné par les Allemands. Comment sommes-nous parvenus au milieu de ce dispositif sans déclencher d'explosion ? Emotion. Du calme !

    Tâtant le sol au couteau avant de poser le pied, doucement entre les fils... parvenons à 20 m hors de la toile.

    Répétition de la manœuvre du 10 avril. Atteignons peu après midi, le fort du BROUIS, abandonné par les Allemands.

    Le bataillon poursuit et s'empare du BREIL.

    L'ensemble du secteur paraît nettoyé. L'opération aura coûté cher.

    Dans quel but ?

    Qui nous expliquera ce que nous sommes allés faire dans cette attaque ?

    Qui la justifiera ?

    Que pouvaient les Allemands encerclés dans ces ouvrages, sans espoir de secours et dans les circonstances de fin de guerre où nous nous trouvons ?

    Quelques jours de siège n'auraient-ils pas suffi ?

    J'apprendrai, quelques semaines plus tard, qu'il s'agissait de reconquérir - avant un armistice que l'on sentait très proche - les terres de chasse laissées par courtoisie à la famille royale d'Italie lors de l'annexion de la Savoie. Il s'agissait aussi, dit-on, d'impliquer la France, par une occupation partielle du territoire italien, dans les négociations à venir avec l'Italie.

    Quelles que soient ces excellentes raisons, d'autres unités auraient pu assumer ces missions.

     

    En cette fin de guerre, la place évidente de notre Division était en Allemagne, pas ailleurs !

    Qui nous a fait ce mauvais coup ? ».

     

    * Etape n° 49 - Alpes Maritimes- 13-27 Avril 1945 -  PEZURBE (BM 21 et Légion) et la Vallée de la Roya (BM 4 et 22e BMNA)

    Crédit photo : françaislibres.net

    **********************

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