• * Disparition de M. Armand VACCA, de la 13 DBLE le 13 avril 2016

    La Fondation de la France Libre a le regret d'annoncer le décès le 13 avril 2016 de M. Armand Vacca, FFL, ancien de la 13e DBLE. Il sera inhumé dans le cimetière de Bruys, dans l'Aisne, le mardi 19 avril à 17h.

           Armand Vacca, né le 8 avril 1926 à Tunis, s’est engagé dans la Légion étrangère en 1943, à l’âge de 17 ans. Il a rejoint les Forces Françaises Libres à Kairouan, avant de servir au sein de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère en Tunisie. En 1944, avec le 1er bataillon de la Légion étrangère, il a débarqué à Naples et a participé à la campagne d’Italie puis à celle de France.

    “Jeune légionnaire dévoué et courageux, il s’est distingué au cours des opérations menées du 3 au 9 novembre 1944 lors de la contre-attaque allemande, ce qui lui a valu une citation”.

    Blessé le 28 janvier 1945 en France, il est démobilisé le 14 octobre suivant.

    Il est rappelé à l’activité le 25 janvier 1952 et affecté au 4e RTT. Renvoyé dans son foyer, il s’est retiré à Zaisis le 8 février 1952 avant de s’installer dans la Seine en 1957 où il a effectué une carrière civile dans le secteur de la sidérurgie".

    Source et photographie Le Perche.fr

    Le 7 Mai 2015, dans les salons de la préfecture de l’Orne, le préfet remettait préfet, les insignes de chevalier de la Légion d’honneur “au titre de mérite militaire à André Avrilleux et Armand Vacca, deux Ornais de 93 et 89 ans.

    Disparition de M. André VACCA, de la 13 DBLEArmand Vacca, à gauche

    Disparition de M. André VACCA, de la 13 DBLE

    Souvenirs de Gabriel de Sairigné dans  la Campagne des Vosges et d'Alsace par Armand Vacca (1995)

    « Engagé à 17 ans, en 1943, en Tunisie, j’ai eu l’honneur de servir sous les ordres du Commandant Brunet de Sairigné (c'était son grade à l'époque) jusqu'à ma démobilisation en Octobre 1945. J'étais engagé pour la durée de la guerre.

    J'ai été trois fois en présence directe du Commandant de Sairigné, c’est ainsi que l'appelaient les hommes du rang, la première fois lors de mon engagement. Il recevait chaque nouveau légionnaire en particulier. De cette rencontre il me reste le souvenir d'un homme plein d'allant au sourire éclairant.

    La deuxième fois ce fut après des moments dramatiques au mois de novembre 1944 dans les montagnes vosgiennes. Nous avions enduré le froid, la pluie puis la neige, le manque presque total de sommeil et cela pendant une douzaine de jours et de nuits de combats quasiment ininterrompus. Littéralement épuisé ce qui restait du bataillon descendait par une petite route en lacets. En colonne, un homme suivant l'autre à une quin­zaine de pas pour éviter qu'un tir ennemi ne touche plusieurs hommes par une seule explosion ou une seule rafale.

    Soudain au détour d'un virage nous apercevons à une cinquantaine de mètres un homme, grand, debout sur le talus à l'extérieur du prochain virage.

    Le mot passe d'un homme à l'autre : " le Commandant de Sairigné est là". Il salue gravement chaque section qui passe devant lui. De temps à autre il dit : ” C'est bien les gars, c'est bien ".

    En passant devant lui, mon arme le FM sur l'épaule, je lui ai lancé un sonore "bonjour mon Commandant" auquel il a répondu (en souriant me semble-t-il aujourd'hui) un peu tristement.

    Je le vois encore, debout, immobile, immense, le béret couvert de flocons de neige glacée, et il salue, il salue ses hommes.

    Ma troisième rencontre avec le Commandant Brunet de Sairigné est bien plus directe, elle se passe fin janvier 1945 en Alsace dans une neige profonde. L'hiver est très rude. La nuit a été glaciale, sibérienne, les Allemands nous ont attaqués vers minuit avec des chars.

    * Disparition de M. André VACCA, de la 13 DBLE le 13 avril 2016

    Abrités derrière une légère butte nous sommes trois hommes aux aguets: le lieutenant Baudoin, chef de la Section, mon chargeur P...ski et moi le tireur. C'est la matinée. Les canons ne cessent pas leur tonnerre les nôtres et les autres. Je n'ajoute rien de plus, vous savez que la guerre du voltigeur est une chose incroyable.

    Soudain dans notre espèce de cuvette, ce n'est pas un trou, impossible de creuser la terre gelée profondément, un homme arrive et s'assoit se serrant contre nous. Là, tout près de l'ennemi terré à 50 ou 100 mètres tout au plus. C'est le Commandant de Sairigné. Il discute avec Baudouin cinq ou dix minutes puis comme si je m’adressais à un camarade je lui dis mon Commandant, il ne reste plus grand chose de votre bataillon ". Il me répondit : " Et il n'y a pas que mon bataillon dans cet état ". Puis il repartit, calmement, sans presser le pas, méprisait le danger mortel qui rôdait tout autour.

    Quand j'ai repensé cette scène il y a quelques années, j'ai mesuré à quel point la fraternité du combat pouvait abolir chez les chefs d’exception, entraineurs d'hommes; la distance qui trop souvent s’établit entre la hiérarchie et le soldat ».

     

    Armand VACCA, Alias Lebrun Armand

    Extraits d'une Lettre à Mme Guillemette de Sairigné


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