• * Disparition de Claude LEPEU, Compagnon de la Libération, Ancien de Bir-Hakeim au 1er RA

    C'est avec une profonde tristesse que nous vous faisons part de la disparition du Compagnon de la Libération  Claude LEPEU, qui s'est éteint à 95 ans , à Paris ce 11 juillet 2016.  

    Ses obsèques se dérouleront en l'Église Notre Dame de Grace de Passy 

    10 Rue de l'Annonciation  75016 Paris le jeudi 15 juillet à 14h45.

    * Décès de Claude Lepeu, Compagnon de la Libération et ancien de Bir-Hakeim au 1er RA

     

    * Décès de Claude Lepeu, Compagnon de la Libération et ancien de Bir-Hakeim au 1er RA

    Invalides- en 2013  -  Claude Lepeu  entre les Compagnons Pierre Simonet à gauche et Louis Cortot à droite - Crédit  photo : F. Roumeguère

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    L' illustre parcours de cet homme très discret, nous est rappelé à travers cet article de Opex360 :

     

    "Né le 3 mars 1921 dans un milieu aisé n’ayant pas spécialement la fibre militaire, Claude Lepeu est étudiant à l’École des hautes études commerciales (HEC) lors de la campagne de France de mai-juin 1940.

    Le jeune homme, plutôt insouciant, quitte alors la capitale pour rejoindre sa famille à Orléans, qui ne tarde pas à se replier à Aubusson devant l’avancée allemande. C’est là qu’il entend l’allocution du maréchal Pétain, dans laquelle ce dernier annonce qu’il va demander l’armistice avec l’Allemagne. Ce que n’admet pas Claude Lepeu, qui estime que la guerre continuera avec les Britanniques, aidés par les Américains. Il part alors à Saint-Jean-de-Luz dans l’espoir de gagner l’Afrique du Nord, via l’Espagne.

    Mais les circonstances vont en décider autrement. Au Pays Basque, il tombe sur Roger Touny, un camarade parisien… ainsi que sur des soldats polonais qui attendent d’embarquer à bord du Sobieski. Les deux copains se glissent parmi eux et partent vers Londres le 21 juin. À bord, ils s’aperçoivent qu’ils ne sont pas les seuls Français : 110 de leurs compatriotes sont aussi du voyage! Et, pour la première fois, Claude Lepeu entend parler de l’appel du général de Gaulle.

    Arrivé à Plymouth, puis à Londres, le jeune homme s’engage dans les Forces françaises libres le 29 juin. Il part alors pour le camp d’entraînement d’Aldershot. Là, il rencontre deux lieutenants artilleurs – Albert Chavanac et André Quirot – chargés de constituer la 1ere Batterie d’artillerie qu’il finira par rejoindre.

    Fin août, Claude Lepeu participe, avec ses camarades, à l’expédition de Dakar, qui sera un échec cuisant, puis débarque à Douala. Il prend part ensuite à la campagne de Syrie, en juin 1941. Puis il est affecté au 1er Régiment d’Artillerie du chef d’escadron Jean-Claude Laurent-Champrosay. Cette unité est intégrée à la 1ère Brigade française libre commandée par le général Koening.

    Début 1942, Claude Lepeu combat en Libye. C’est ainsi qu’il prendra part à la défense héroïque de Bir-Hakeim.

    Les choses sérieuses commencent le 26 mai, avec offensive des troupes de l’Axe, commandée par le maréchal allemand Erwin Rommel. Puis, le lendemain, la division blindée italienne Ariete passe à l’attaque : les artilleurs français lui opposent un puissant tir de barrage, ce qui l’oblige à reculer, laisser une trentaine de blindés sur le terrain.

    Jusqu’au 11 juin, l’AfrikaKorps et les troupes italiennes multiplient les attaques. Toujours sans succès. Le maréchal Rommel dira : « Sur le théâtre des opérations africaines, j’ai rarement vu combat plus acharné. » Puis, estimant que le sacrifice des Français libres était inutile, l’état-major britannnique donna l’ordre à la 1ère BFL de décrocher. C’est à ce moment que Claude Lepeu, chef de pièce de 75, est gravement touché par une balle explosive à la cheville.

    D’abord soigné à Alexandrie (Égypte) puis à l’hôpital Maurice Rottier de Beyrouth, l’état de Claude Lepeu donne de l’inquiétude. Il reçoit même l’extrême-onction...

    « Moi, je savais que je n’allais pas y passer, je suis un optimiste de nature », dira-t-il, en 2013, dans les colonnes du Journal du Dimanche. En août 1942, sur son lit de douleurs, il est décoré de la Croix de la Libération par le général de Gaulle. « Cela ne représentait pas grand-chose, je ne savais pas qu’il allait me décorer, moi je ne pensais qu’à une chose, être à Paris pour vivre la Libération », confiera-t-il.

    Après plusieurs opérations, Claude Lepeu ne peut plus prétendre combattre en première ligne. Après sa convalescence, il est affecté à l’intendance du Levant, avant de revenir enfin à Paris en janvier 1945, avec le galon de sous-lieutenant. Affecté au ministère de la Guerre, il est démobilisé en juin. Sans le sou, il créé une entreprise de confection de vêtements pour enfant.

    Modeste et humble - « Je suis un très mauvais ancien combattant » , avait-il avoué, Claude Lepeu était Commandeur de la Légion d’Honneur, Compagnon de la Libération et titulaire de la Croix de Guerre 39/45".

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    Après le décès de Claude LEPEU, il ne demeure plus  à ce jour  que 14 Compagnons de la Libération. 

    Faits compagnons à Beyrtouth en septembre 1942, Claude Lepeu, Constant Engels et Jacques Roumeguère étaient des camarades de la 2e batterie du 1er RA, sous les ordres du Capitaine Albert Chavanac...

    Constant ENGELS et Pierre SIMONET sont aujourd'hui  les 2 derniers Compagnons parmi les 34 que compta le prestigieux 1er Régiment d'Artillerie créé par  Jean-Claude Laurent-Champrosay.

     

    * Décès de Claude Lepeu, Compagnon de la Libération et ancien de Bir-Hakeim au 1er RA

    source : Extrait de la présentation sur les 34 Compagnons de la Libération du 1er Régiiment d'Artillerie sur ce blog 

     

    * Décès de Claude Lepeu, Compagnon de la Libération et ancien de Bir-Hakeim au 1er RA

    Claude Lepeu, il y a trois ans déplorait que les jeunes ne connaissent pas l’Ordre de la Libération (Bernard Bisson pour le JDD)

     

    • BIOGRAPHIE DU COMPAGNON  CLAUDE LEPEU SUR LE SITE DE L'ORDRE LIBERATION Lien
    • Benoit Hopkin, dans son livre sur les derniers Compagnons de la Libération, " Nous n'étions as des héros" , paru chez Calman-Lévy en 2014, était allé à la rencontre de Claude LEPEU Lien
    • Un long entretien avec Georges-Marc Benamou figure dans le livre de ce dernier "Les Rebelles de l'An 40", paru chez Robert Laffont en 2010

    EXTRAIT de l'entretien  de Claude LEPEU avec Georgees-Marc BENHAMOU

    G.-M. BENAMOU : Le retour à la vie civile a-t-il été difficile ?

    c. LEPEU .- "Retrouver d'ex-vichystes, en particulier au bureau des Réformés, quai de la Râpée, n'a pas été agréable. Ils osaient me refuser ma carte d'invalide ! Un comble ! Je me suis trouvé très démuni. Pendant cinq années, j'avais vécu aux frais de l'armée. Je n'avais pas envie de reprendre des études. Après avoir travaillé au ministère de la Guerre, aux réquisitions, je me suis rendu compte que le travail de bureau des fonctionnaires ne me convenait pas. J'ai fait des tas de petits boulots, j'ai vendu des diamants. Je n'ai jamais pensé à aller demander quoi que ce soit aux compagnons. Je n'ai jamais été tenté ni par l'armée ni par la politique. Je n'ai pas la culture du héros. Ma décoration ne m'a jamais servi. J'aurais pu rester dans l'armée après, mais j'en avais assez d'être commandé. Quand je me suis engagé, je voulais la liberté, c'était cela qui m'avait poussé à partir. J'ai donc monté une affaire de bonneterie avec un associé. Et la guerre a été oubliée. J'en ai très peu parlé autour de moi. Je ne suis pas un ancien combattant modèle ! »

     

    * Décès de Claude Lepeu, Compagnon de la Libération et ancien de Bir-Hakeim au 1er RA

    Crédit photo Florence Roumeguère

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