• - Appel du 18 Juin 1940... par Henri DARRE, Ancien résistant et ancien du 1er RA de la DFL

     

    APPEL DU 18 JUIN 1940...

     

    Début Juin 1940, les premiers éléments  allemands « Panzer », font leur apparition, du côté de la gare de Romorantin (Loir-et-Cher). Les hommes sont des SS tous vêtus de noir et montés sur des véhicules à chenillettes.

    Ils remontent vers la route de Selles-sur-Cher où se trouve, à 7 kms, la Base Aérienne 273 de l’armée de l’Air...

    C’est sur cette Base Aérienne que je suis employé depuis l’âge de 16 ans, en qualité de fonctionnaire responsable des pièces de rechanges pour chasseurs Morane-Saulnier 406 et Bloch 151 et 152.

    Les premiers SS stoppent à l’embranchement de la route de Selles-sur-Cher, juste devant le magasin des Ponts et Chaussées où se trouvent stationnés les hommes des Ponts, sous la responsabilité de mon père , chef des Travaux.

    A ce moment ; mon père était coiffé d’une casquette à galons, propre aux Chefs de Chantiers des Ponts et Chaussées, avec les lettres « P.C. »...ce qui pouvait éventuellement donner à réfléchir aux nouveaux arrivants...

    Le grand SS, descendit alors de son véhicule avec son PM dirigé vers mon père, lui envoya une forte gifle qui envoya

    rouler la fameuse casquette à quelques mètres..

    Mon père, très courageux et fier de lui, ramassa son couvre-chef en regardant fixement le SS dans les yeux....en pensant,  sans doute comme la vingtaine de ses hommes,  à faire  prendre un bain forcé  à cet énergumène, dans la grande citerne à goudron.....

    J’étais à ce moment très humilié de cette action contre mon  père et, c’est sans doute là, que je décidai de devenir un Français libre.

    Les employés de la Base, avant été invités à reprendre leur poste dans ce qui restait des bâtiments et hangars, bombardés par trois fois, quelques jours auparavant, je prenais la décision de me cacher, dans les fermes autour de Romorantin et, d’y vivre jusqu’à Septembre 1941. Je passai, de nuit, le CHER (ligne de démarcation) à Gièvres, pour aller m’engager dans d’Armée de l’Air à La Base de Châteauroux....J’avais 18 ans révolus.

    L’occupation de la France entière par les troupes allemandes ayant ensuite été décidée, la démobilisation des troupes françaises suivit avec l’accord de Vichy. Seuls les membres de l’armée de l’air étaient maintenus, sous forme de SAP (Sécurité Aérienne Publique...) en fait, nous allions servir de gardiens sur les bases aériennes et servants de DCA sur les trains, le tout devenu allemand.

    Après avoir été affecté à l’Etat-Major de l’Air, caserne Pérignon             à Toulouse et réuni suffisamment de faux papiers tamponnés de la francisque du maréchal et de la croix gammée,  je décidai de déserter l’armée dite d’armistice pour, tout d’abord tenter le passage en Espagne afin de rejoindre les Forces Françaises Libres.

    Refoulé à la frontière par les patrouilles allemandes,  j’échappai de justesse et m’empressai alors de rejoindre Paris.

    Quelques jours plus tard, j’ai rejoint le groupe de Résistance Duguesclin situé à 25 km de Chaumont  s/Marne, non loin de Colombey les deux Eglises. Six mois dans la forêt de l’Etoile, à saboter et à persécuter les troupes d’occupation.

    Contribué à la libération de Chaumont  s/Marne et réengagement avec la première Division Française Libre.

    Campagnes des Vosges, Alsace, poches de Royan et col de l’Authion.

    Repos de quelques mois et départ pour l’Indochine afin de terminer mon engagement de 1941.

    J’ai quand même l’impression d’être un français libre et le resterai.

    Henri Darré.

     

     

     

    Appel du 18 juin 1940 
     
    Discours enregistré le 22 juin 1940

    par le Général de Gaulle

    (Vidéo youtube)


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