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Par authion le 15 Novembre 2019 à 19:0714 novembre 2019
"Nous avons été très heureux de revoir celles et ceux qui étaient déjà venus, le 20 novembre 2014 et de faire connaissance avec les nouveaux participants
du pèlerinage organisé par la Délégation 1ère DFL de la Fondation de la France Libre .Ci-joint quelques photos des cérémonies "Hommage et Mémoire" au Monument du 22ème BMNA à Éboulet,puis à la stèle du Général Diégo Brosset, au virage de Passavant.François Bresson
(Reportage photo François Bresson)30 septembre - 3 octobre 1944
Les combats pour la libération de Ronchamp et Eboulet
Stèle du Général Diégo Brosset
à Passavant-Champagney.La mort du général Brosset
Mort juste après avoir libéré notre cité, le nom de Brosset est à jamais lié à l'histoire de Champagney. Diego Brosset, issu d'une vieille famille lyonnaise, est né à Buenos Aires, le trois octobre 1898. À dix-huit ans, en 1916, il s'engage pour la durée de la guerre.
Son comportement lui vaudra quatre citations et il deviendra vite sous-officier. Le général Koenig écrit, à propos de l'engagement du jeune homme, ce jugement d'une belle clarté : « Son volontariat est dicté par une décision de faire craquer des barrières dans lesquelles il refusera de se laisser désormais enfermer ».
En 1920, le futur général entre à l’école de Saint-Maixent et, devenu sous-lieutenant, entreprendra une carrière coloniale. Sa vie se déroulera alors en Afrique (AOF, Mauritanie, Maroc) jusqu’à la veille de la Seconde Guerre Mondiale. L’expérience de ce diplômé d’arabe littéraire en fera un spécialiste de L’Afrique qu’il affectionne, lui permettant d’écrire de nombreuses études consacrées à ce continent.
« La drôle de guerre » ne convient pas à, ce tempérament. On aurait été surpris du contraire. Il se rend vite insupportable à ses supérieurs qu’il accuse de manquer d’audace et d’imagination. Rapport de cause à effet ? En avril 1940, il est expédié à la Mission militaire française de Colombie. C’est là que le touche l’appel du général de Gaulle. Il rejoint Londres où il devient sous-chef d’état-major. A ce titre, il accompagne le chef de la France Libre en Ethiopie et en Egypte. Ses responsabilités auprès de l’armée de la France Libre en gestation ne vont cesser de croître. Cet officier rehausse le prestige de notre pays auprès des Britanniques avec lesquels il collabore étroitement.
En janvier 1943, il prend le commandement de la 2e brigade française libre, la future DFL qu’il ne quittera plus. Cette division, moins favorisée que sa cadette la 2e DB, est restée une division d’infanterie. Brosset est le chef idéal pour une telle troupe qu’il aime et qui lui rend bien. Voici comment son chef présente la 1ère DFL : « Elle est comme une fille, une fille susceptible, bien douée, capricieuse, difficile et, quand elle veut, charmante. Elle a des excuses à ne pas être comme tout le monde... » (Portrait de la 1ère DFL par Brosset : propos recueillis par Maurice Druon le 23 octobre 1944. Annuaire de la 1ère DFL – 1970).
En 1944, elle entame sa cinquième année de campagne sous tous les climats : Libye, Tunisie, Italie, France. Après avoir débarqué en Provence, libéré Toulon, Lyon, Autun, elle poursuit les Allemands encore retranchés au pied des Vosges.
Le 20 novembre, vers 7 heures, Brosset, radieux, quitte son PC de Melisey. « Tout marche bien, dit‑il, nous serons ce soir à Giromagny. » Comme à son habitude, malgré le froid et le mauvais temps, il est en short et conduit lui‑même sa jeep découverte. Son aide de camp, Jean‑Pierre Aumont, est à ses côtés, son chauffeur Pico, à l'arrière. Le général fonce et les trois hommes chantent à tue-tête des airs patriotiques et de vieilles chansons. Ils visitent les brigades en coupant par les bois. Lorsque la jeep s'embourbe, le général descend et, jambes nues dans la neige, la sort de l'ornière. Décidément rien chez lui n'est banal, tout son comportement 1e fait aimer de ses hommes et provoque surprise et admiration des populations libérées.
L’offensive a repris. Le BM 24 a dépassé les bois de Passavant et le BM 21 est au Pré‑Besson. Fébrile, le général lance en plus sur Plancher‑Bas l'escadron Barberot et un peloton de tanks destroyers. À 11 h 15, Brosset toujours en tête, la colonne investit Plancher‑Bas et vers 12 h 30 Auxelles‑Bas où les gens embrassent ce chef étonnant.
Un peu plus tard, en fonçant sur Giromagny, le général verse dans le fossé, cassant ainsi la direction de son véhicule. Il exulte de voir sa division progresser aussi vite : sept kilomètres depuis le matin. Il emprunte une jeep du 8e chasseurs et repart pour Champagney à la même allure. « Jamais je ne l'avais vu aussi fougueux, aussi impatient, raconte Jean‑Pierre Aumont. Il s'écriera plusieurs fois : la vie est magnifique! »
En sortant de Plancher‑Bas, les fils d'un pylône tombé en travers de la route s'enroulent autour de ses roues. Il faut s'arrêter. Encore !
Pas le temps d'attendre. Pressé d'arriver à Champagney où il doit transmettre ses ordres au commandant Saint‑Hillier, il intercepte une jeep du détachement de circulation routière, s'empare du volant. Son chauffeur a juste le temps de sauter à côté, Jean‑Pierre Aumont derrière. Le chauffeur de l'auto réquisitionnée peut quand même prévenir le général que celle-ci déporte à gauche lorsqu'on freine.
Jean‑Pierre Aumont rit de voir son chef le visage giclé de boue. « C'est ça qui est merveilleux, déclare Brosset. En ce moment, nous sommes dans la bagarre et dans la boue, et ce soir, je serai dans ma roulotte avec mes beaux chrysanthèmes... C'est merveilleux ! »
Reparti en trombe, il a tôt fait de parcourir le kilomètre qui le sépare de Passavant, l'endroit où le matin même une barricade érigée par les Allemands avait arrêté ses hommes. Il arrive à cent à l'heure. Jean‑Pierre Aumont crie : « Attention le pont est miné ! » Le général freine et donne un coup de volant pour éviter un fourneau de mine (Le 18 novembre, Robert Vissler se rend à Frahier. Dans le virage de Passavant, il tombe sur des Allemands occupés à creuser des trous de mines - 50 cm de côté - . À son retour d'autres Allemands posent des mines au Noirmouchot. A Passavant, ils sont toujours là et l'empêchent, cette fois, de passer. Il rebrousse chemin et assistera à la libération de Plancher‑lès‑Mines).
A la nécropole nationale de Rougemont (Doubs), la tombe du Général parmi celles de ses soldats tombés dans l'Est de la France.
La jeep quitte la route et bascule par‑dessus le parapet de pierre que la mémoire de tous les témoins associe à une margelle de pont, alors qu'en réalité il ne s'agit que d'une protection à un endroit où route et rivière se côtoient. Il est aux environs de 16 heures.Le Rahin est en crue. L’acteur de cinéma (Jean‑Pierre Aumont est déjà connu comme acteur. Par exemple, Micheline Marsot l'a vu dans « Le lac aux Dames », salle Marie‑Ange à Ronchamp. À noter encore que Pierre Dac, alors soldat de la 1ère DFL, est présent au restaurant Helle, à Champagney, le 19 novembre) et le chauffeur parviennent à se dégager avant que la jeep ne soit engloutie. Le général, assommé semble-t‑il, est emporté par les flots glacés et rougeâtres du torrent.
Dans ses souvenirs, Jean-Pierre Aumont raconte : « des mains m'agrippent et me hissent sur la berge. Le général? Où est le général? J'entendis me répondre “Ne vous en faites pas”, mais je compris vite qu'on me mentait. Le chauffeur était bien là, saignant, sur la route ; mais le général n'y était pas. Des hommes du génie fouillaient l'eau tant bien que mal. Un câble avait été attaché au pare‑chocs, la jeep émergeait. Je vis le général raide, immobile, à son volant. Puis il bascula et fut emporté par le torrent. Plus bas, des hommes du génie, faisant la chaîne, arrivèrent à agripper son corps; mais le courant était si violent que le corps leur échappa... »
Les recherches, auxquelles participèrent les pompiers de Champagney, continuèrent longtemps. Le corps du général est retrouvé le 22 novembre, semble‑t‑il. Les avis divergent quant à l'endroit : au centre de Champagney vers la Passerelle, à la Bachotte, à proximité du moulin du Magny.
Pierre Deveaux du bataillon des Chambarand (unité de FFI affectée au BM 4) qui a participé aux recherches, raconte : « […] le corps du général est retrouvé, retenu par un barrage de branches, i1 flotte face au ciel. Même dans la mort, il apparaît plus grand, plus imposant qu’il ne l’a jamais été. Une civière est descendue sur la rive. Deux équipes de dix hommes seront nécessaires pour hâler au sommet de la berge le valeureux général. Un lent cortège se forme pour ramener sa dépouille vers l'arrière, tandis que la division blindée qui monte en ligne, rend les honneurs au passage ».
Cette mort plonge la division dans la stupeur. À Champagney, Huguette Helle se souvient de soldats en larmes. Les obsèques du général Brosset ont lieu le 23 novembre à l'église de Lure. Auparavant, Jean‑Pierre Aumont est allé se recueillir à la chapelle ardente où le corps du général a été déposé : « [ ... ] il n'était pas déformé par son séjour dans l'eau. Tel nous l'avions connu, noble, puissant, tel la mort le conservait... »
Le général de Larminat adresse au chef de la 1ère DFL, l'homme aux dix citations, commandeur de la Légion d'honneur et compagnon de la Libération, un bel hommage : « [ ...] comme en d'autres temps les héros mouraient à cheval, il est mort au volant de sa jeep qu'il menait si durement au combat au mépris des mines, des obus et des balles pour conduire au plus près la bataille de sa division... Sa division, il l'aimait comme une amante et aussi comme une fille. Il l'avait faite avec un soin minutieux, attentif aux moindres détails, la voulant irréprochable. Et il la menait au feu avec hardiesse et prudence, s'exposant sans ménagements pour économiser le sang de ses hommes, pour tirer de leur valeur tout le parti possible au prix des moindres pertes... Adieu Brosset, vous aviez tout donné de vous-même pour la libération et le relèvement de votre pays : vous êtes tombé avant d'avoir pu accomplir tout ce que vous vous proposiez, qui était grand et noble à votre mesure. D'autres le feront, inspirés par votre souvenir et votre exemple. »
Fondation B.M.24 Obenheim
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Par authion le 5 Novembre 2019 à 21:37
(Blason de la ville de Kalhausen)
Les années ont passé.
Les haines sont tombées.
Le temps efface les blessures.
L'entente et la paix se sont développées.
La génération de ceux qui ont vécu
la triste période de 1939 à 1945
arrive à bout de course,
ses rangs commencent à être clairsemés,
les souvenirs risquent de s'estomper,
il faut les sauver de l'oubli ;
les transmettre sans passion ni rancune
afin que les jeunes se rappellent du temps passé.Situation géographique du village de Kalhausen
Kalhausen est situé dans l'est mosellan, à l'extrémité sud-ouest du "Pays de Bitche". 17 km séparent le village de Sarreguemines qui est son
chef-lieu d'arrondissement.
En 1939, Kalhausen compte 825 habitants dont 110 enfants scolarisés dans les trois classes de la localité.L’association Historique de Kalhausen est une petite association qui tient à conserver, promouvoir tout ce qui fait partie du patrimoine local. Les témoignages de nos anciens sont très précieux. Claude Freyermuth relate le quotidien de cette population qui est à l'image de l’histoire de milliers de gens qui ont souffert sous le joug allemand pendant cette période.
Le récit commence à partir du moment de l’évacuation vers la lointaine Charente.Ce voyage vers l’inconnu, l’installation et la vie quotidienne des Lorrains dont certains ne parlaient même pas le français étaient dures à vivre. Au retour dans leur foyer l’attente de la libération est freinée par la contre-offensive allemande de l’opération Nordwind. La riposte de la 2ème D.B. arrêta cette offensive.
Le Bigorre est le char de l’aspirant Catala de la 2e DB,
la photo a été prise à Kalhausen(Photo 2e DB)
Une partie du chapitre "Libération" est un document de notre historien local et membre de l’association, Bernard ZINS. Il relate de façon très détaillé le contexte historique de la libération de notre village.
Hubert de Hautecloque, photographié à Kalhausen
(Photo 2e DB)
Le capitaine Jean Julien Fonde
Le capitaine Jean Julien Fonde, commandant la 7e compagnie du 2e régiment de marche du Tchad (2e RMT), pose devant son PC à Kalhausen.
La 2ème DB restera au village jusqu’au 18 janvier 1945.Document daté de décembre 1994
et mis à jour en août 2019
Claude Freyermuth(Membre de l'Association Historique de Kalhausen)
Fondation B.M.24 Obenheim
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Par authion le 24 Octobre 2019 à 22:37
La nuit n’est jamais complète.
Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairéeIl y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, Faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager.
Paul EluardVoila près d'un mois que Henri nous a quitté,...non pas tout à fait. Voici un dernier hommage de Jacqueline Darré à Henri.
HOMMAGE A HENRI
Mon très cher Henri a eu une vie riche et bien remplie.
Tout à commencé ce jeudi 25 octobre de l’année 1923, dans cette magnifique forêt du domaine de Chambord ou ton père, temporairement, faisait du charbon de bois. Cette forêt que tu as arpentée de long en large accroché à la main de ton grand-père.
Le travail en usine à 13 ans 1/2 pour subvenir aux besoins de ta famille et donner un métier à tes frères Robert & Olivier.
Très jeune tes parents t’ont initié à la musique. Cette musique chère à ton cœur qui a tenue une énorme place dans ta vie. Les bals que tu as très jeune animés en tant que batteur avec tes frères.
Puis l’arrivée des allemands, ton engagement dans l’armée, la désertion pour pouvoir rejoindre la résistance. Tu as rejoint l’armée d’Afrique pour débarquer en Provence et ensuite l’armée Leclerc en Normandie d’où tu as fait toute la guerre. Cette guerre terminée tu es parti finir ton engagement en Indochine.
De retour dans la vie civile, mariage avec ta correspondante de guerre, puis, ton esprit d’aventure te mène en Australie durant 8 longues années. Retour en France, nouveau travail en tant qu’inspecteur d’assurances, puis sur la base américaine en Sologne pendant quelques temps, ensuite ton esprit d’aventure te conduit aux Amériques pour un nouveau d’job dans l’armée américaine. De retour en France tu te lances dans une aventure incroyable, tu crées ton entreprise de métallurgie sans rien connaître dans ce domaine. Réussite spectaculaire. Tu reçois à cet effet un diplôme de la préfecture de la région centre pour l’excellence de ton activité et ta participation à l’économie régionale le 11 décembre 1991. Finalement à 76 ans tu décides de raccrocher, tu prends une retraite bien méritée.
Quelques années plus tard, tu quittes ta merveilleuse Sologne pour prendre ta retraite en Normandie dans la baie du mont St Michel. C’est là que nous nous sommes rencontrés. Je n’oublierai jamais ces belles années, beaucoup trop courtes que nous avons partagées. Notre seul regret à tous les deux c’est de ne pas s’être connu plus tôt car nous étions proche, moi dans mon Berry et toi dans ta Sologne.
Et puis, tu as vu disparaitre petit à petit tes amis de ta génération, en premier ce fut Ban ton ami Vietnamien DCD en 2016, puis ton ami Australien Jim Burch parti en 2017 et enfin ton très cher compagnon d’arme le lieutenant-colonel Bernard Beauplet en 2018. La perte de tes amis t’a beaucoup affecté.
Maintenant tu as quitté à ton tour tout ceux qui t’aiment et que tu as aimais pour un monde meilleur auprès de tes chers frères et de tes parents.
Repose en paix, tu resteras à jamais dans nos cœurs.
(Maxou) HOMMAGE A MAXOU
Mme Jacqueline Darré et Fondation B.M.24 Obenheim
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