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Par authion le 3 Mai 2020 à 17:52
JULES KOENIGSWARTER (DE)
* 07 Mars 1904 - Paris (75016)
+ 15 Février 1995 - Malaga (Espagne)
(Photos et texte Ordre de la Libération)
Biographie
Jules de Koenigswarter est né le 7 mars 1904 à Paris; son père était Président du Tribunal de la Seine. (Fils du baron Louis de Koenigswarter, président du Tribunal de la Seine et membre éminent de la communauté juive ashkénaze)
Après des études secondaires au Lycée Janson de Sailly à Paris, il entre à l'Ecole nationale des Mines de Paris.
Ingénieur des mines, il effectue en 1927 son service militaire à Metz, dans l'Artillerie, avant de devenir chef des Etudes financières de la Banque de Paris.
Mobilisé à Rouen en septembre 1939, Jules de Koenigswarter est, en janvier 1940, commandant de batterie contre avions.
Il entend l'Appel du 18 juin lors de la retraite vers Bordeaux et décide de gagner Londres.
Le 20 juin, à Saint-Jean-de-Luz, il organise un centre d'engagement et fait embarquer pour l'Angleterre, sur le bâtiment polonais le Sobieski, 110 officiers, sous-officiers et volontaires.
Présenté à Londres au général de Gaulle, Jules de Koenigswarter s'engage immédiatement dans les Forces françaises libres, le 25 juin 1940.
Affecté à la direction des armements et promu capitaine en août 1940, il rejoint le Congo en octobre.
A Brazzaville, adjoint au colonel commandant l'artillerie de l'AEF, il est chargé de la mise au point et de l'armement des nouvelles unités. Il réussit, à force de travail et d'énergie, à créer des appareils qui rendront par la suite les plus grands services. Il effectue également avec succès de nombreuses missions en AEF et dans les colonies britanniques.
Promu chef d'escadron en décembre 1941, Jules de Koenigswarter est affecté à la 1ère Division française libre au printemps 1943. Il sert quelques temps à l'Etat-major du général de Larminat puis il est détaché au 1er Bataillon de fusiliers marins (1er BFM) comme adjoint au commandant.
Il montre ses qualités d'homme de guerre pendant la campagne de Tunisie en mai 1943.
En septembre 1943, le 1er BFM devient le 1er Régiment de fusiliers marins (1er RFM) et est réorganisé en unité de reconnaissance de la Division. Jules de Koenigswarter se voit alors confier le commandement du 1er Bataillon de DCA légère du Régiment.
En Italie, où il débarque en avril 1944 avec son unité, il est particulièrement chargé d'assurer la liaison entre des chars américains et un bataillon d'infanterie de la Division. Au cours de la percée sur le Garigliano puis pendant la poursuite au nord de Rome où il combat avec les chars américains, il fait preuve d'une bravoure digne d'éloges, accomplissant de nombreuses liaisons sous un feu violent de mortiers et d'armes automatiques.
En Provence en août 1944, il dirige avec maîtrise le débarquement et le rassemblement des unités de la Division sur la plage de Cavalaire. Commandant les FTA divisionnaires (DCA), à la tête de deux bataillons d'artillerie légère, il préside au nettoyage des forts de Toulon et fait preuve une fois de plus des plus belles qualités de commandement pendant la poursuite sur Lyon et la campagne des Vosges.
Au cours des combats au sud de Strasbourg, à Benfeld du 7 au 11 janvier 1945, il colmate la résistance des troupes, arrêtant les chars adverses par ses feux et engageant tous ses effectifs disponibles dans la bataille ; il participe ainsi au succès défensif remporté par la Division.
Jules de Koenigswarter termine la guerre au massif de l'Authion dans le sud des Alpes, avec le grade de lieutenant-colonel.
Il choisit alors la carrière diplomatique et devient conseiller d'ambassade à Oslo puis à Mexico.
Ministre plénipotentiaire aux Etats-Unis et au Canada de 1953 à 1957.
Colonel de réserve, il est nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire à Djakarta (Indonésie) en juillet 1957 puis, en avril 1961, à Lima au Pérou.
Il réintègre en 1966 l'administration centrale au Ministère des Affaires étrangères.
Jules de Koenigswarter est décédé en Espagne, le 15 février 1995 à Malaga où il a été inhumé.
• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 7 août 1945
• Croix de Guerre 39/45 (3 citations)Les Unités / Réseaux / Mouvements d'appartenance du Compagnon :EM - 1er BFM - 1er RFM - FTAJules de Koenigswarter était marié en 1ère noce avec Nadine Raphaël de 1930 à 1932. (fille de Maurice Raphaël et de Jenny Cahn)
Avec Pannonica de Koenigswarter née Rothschild (FFL) de 1935 à 1952.Pannonica de KoenigswarterElle officie au service de la radio de la mission militaire française libre à Accra avant de s'engager à son tour le 8 avril 1943 et de devenir conductrice au service des sépultures de la 1ère division française libre.La baronne Pannonica « Nica » de Koenigswarter, née le 10 décembre 1913 et morte le 30 novembre 1988, était une Anglaise mélomane appréciant avec enthousiasme le jazz bebop, dont elle fut la bienfaitrice et le mécène dans les années 1950-1960.
Née Kathleen Annie Pannonica Rothschild, elle est la fille du Lord Charles Rothschild. Jeune femme d'une grande beauté, elle s'éprit en 1935 d'un jeune militaire français : le baron Jules de Koenigswarter. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jules s'engage dans les Forces françaises libres, et Nica aurait pris le maquis. Six enfants naîtront de leur union. Après la guerre, la famille s'installe à New York, mais Nica ne fait pas une bonne épouse de diplomate. Le baron quitte sa femme, elle reste à New York où l'enchaîne sa passion pour le jazz. Elle est exclue de la famille, les Rothschild lui coupent les vivres, il lui est heureusement possible de conserver deux Bentley et une Rolls, d'acheter une superbe maison sur les rives du New Jersey avec vue panoramique sur Manhattan, et d'entretenir environ 122 chats.
Personnalité flamboyante, elle a rayonné sur ses contemporains avec une passion et une générosité exceptionnelles. Ce fut une bienfaitrice, une mécène, des jazzmen new-yorkais. Thelonious Monk écrivit pour elle la superbe composition Pannonica, mais on trouve également le très subtil Nica's tempo de Gigi Gryce, Blues for Nica de Kenny Drew, Tonica de Kenny Dorham, Thelonica de Tommy Flanagan, "Nica" de Sonny Clark ou encore le célèbre Nica's dream d'Horace Silver.
Elle a signifié pour beaucoup l'amour, l'espoir, ou la survie pure et simple. Charlie Parker (qui mourut dans son appartement), Bud Powell, et surtout Thelonious Monk, trouveront chez elle un refuge.
Elle posa à 300 jazzmen une question particulière : « Si on t'accordait trois vœux qui devaient se réaliser sur-le-champ, que souhaiterais-tu ? ». Leurs réponses sont présentées dans le livre très richement illustré par des photos prises par la baronne Les musiciens de jazz et leurs trois vœux, paru en 2006 aux éditions Buchet-Chastel
Source : Wikipédia
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Par authion le 2 Mai 2020 à 15:52
En partenariat avec la Maison de la culture dans la rubrique "La culture vient à vous" et son accompagnement aux commémorations des 80 ans du ralliement des EFO à la France libre.
Onze articles avec des biographies sont programmés à raison d'un article par semaine jusqu'au 18 juin 2020. En cette lourde période de confinement, merci encore à la Maison de la culture pour son accompagnement correspondant… Bonne lecture et surtout restez confinés.
Cordialement.
Jean-Christophe Teva SHIGETOMI
Article N°2
En 1940, la ville de Papeete est une petite bourgade coloniale. En 1939, elle compte quelques 19.000 âmes pour une population globale des Établissements français d’Océanie de plus de 40.000 habitants.
L’îlot de Motu Uta se tient près de la passe face à Papeete avec à la pointe de Fare Ute, la cale de halage, la base de l’escadrille E8 dotée de 3 hydravions (2 CAMS 55 et un CAM 37) et la station de TSF. Les bâtiments de la Marine se dressent côté océan, à l’angle de l’avenue Bruat aujourd’hui avenue Pouvana’a a O’opa.
Le quai des paquebots, la mairie, la poste en bois, l’hôtel du gouverneur, le Palais de justice, l’imprimerie officielle, la Cathédrale, le temple de Paofai, l’École centrale, l’École des Frères, l’École Vienot, l’Évêché se tiennent aux places de leurs bâtiments actuels. Un kiosque à musique pur style 1900 se dresse sur l’actuelle place Tarahoi. L’usine Martin située en face de l’ancien Zizou bar produit l’électricité de la ville.
La caserne de l’infanterie coloniale et ses bâtiments annexes sont aujourd’hui le siège de l’actuelle Présidence de la Polynésie française et du CESEC. Une batterie d’artillerie sur le mont Faiere surplombe la passe de Papeete. La compagnie autonome d’infanterie coloniale de Tahiti est commandée par le capitaine Félix broche.
Le monument aux morts de la Grande Guerre se dresse au bout de l’avenue Bruat au niveau de l’actuelle caserne de gendarmerie. Le palais de la reine se situe à la place de l’Assemblée de la Polynésie française. La maternité est occupée aujourd’hui par la direction de la santé. L’hôpital colonial se tient à l’actuel centre administratif de Vaiami.
La société tahitienne est coloniale, sa haute administration est métropolitaine comme les professions libérales. Ils sont commerçants patentés, gérants ou employés de maisons d’export-import, négociants en coprah et en vanille. Leurs négoces sont cependant fortement concurrencés par la communauté chinoise. La main d’œuvre chinoise venue pour la culture du coton et de la canne à sucre de la plaine d’Atimaono est devenue commerçante d’où l’expression : « Je vais chez le Chinois » ou usurière. Dans les districts et les vallées éloignées, le Chinois ravitaille les populations locales.
Il existe aussi une proportion non négligeable d’étrangers d’origine anglo-saxonne. Leur présence favorise la confession protestante ou celles d’églises américaines.
La population polynésienne de souche est majoritairement rurale : cultivateurs, pêcheurs et journaliers. Ils ne maitrisent que partiellement la langue française et sont souvent analphabètes. Seuls, quelques uns d’entre eux sont planton ou commis d’administration, caporaux et soldats à la caserne.
En revanche, les demi sont totalement intégrés dans le tissu tahitien et parlent la langue tahitienne ce qui n’est pas le cas des populations françaises de la colonie comme le souligne Emile de Curton, à l’exception des enfants, natifs de cette terre polynésienne à laquelle ils sont profondément attachés.
Emile de Curton souligne dans son Tahiti 40 ce déséquilibre social : (…) Bien peu de Polynésiens avaient une connaissance convenable du français : la vitalité de la langue maorie conjuguant ses effets avec l’insuffisance de formation des enseignants indigènes limitait à un très faible pourcentage le nombre de Tahitiens capables de converser avec un popaa. Bien entendu, aucun popaa à l’exception de quelques originaux ou encanaqués n’apprenait le maori.
Henri Vernier : Albert, et moi-même étions nés tous les deux sous le soleil glorieux des tropiques. Nous avons grandis ensemble à Raiatea, dans l’Eden exubérant de cette terre fameuse des Iles-Sous-le Vent en Polynésie.
Les Tahitiens ne sont pas tous citoyens français. La loi du 30 décembre 1880 en déclarant colonie française, l’île de Tahiti et les archipels qui en dépendent a attribué la nationalité française aux indigènes originaires des anciens Etats des rois de Tahiti et leurs descendants : Tahiti, Moorea, Tetiaroa et Mahatia groupés sous l’appellation des îles Tubuai et Raivavae. Les populations des îles Sous-le-Vent, les îles Marquises et les Gambier sont sujets français. Rapa est annexée en 1887 et les îles de Rurutu et de Rimatara demeurées indépendantes ont été placées en 1889 sous le protectorat français. La pleine citoyenneté française ne sera accordée aux sujets des Établissements français d’Océanie qu’en 1946.
Certaines familles ont souvent des sentiments anti français. Ils sont influents et dans leurs cercles se recrutent les corps élus.
Les distractions sont rares. Les intrigues mondaine et politique font le ravissement de la petite colonie confinée d’Océanie.
Le gouverneur Jean Chastenet de Gery détient les pleins pouvoirs.
Le gouverneur nomme les chefs de districts car Papeete élit seule un maire.
Le conseil privé, organe consultatif mais inoffensif pour le gouverneur comprend le secrétaire général Brunet, le chef du service du domaine et des contributions ainsi que des citoyens domiciliés dans les EFO depuis 5 ans.
Les personnalités de la société civile membres du conseil privé sont Georges Bambridge, maire de Papeete, Edouard Ahnne, directeur d’école et conservateur du musée, Emile Martin industriel, Georges Lagarde, chef honoraire du service des douanes et suppléant le chef de Papenoo, Teriieroo a Teriierooiterai.
Georges Bambridge est né le 1er juin 1887 à Pirae. Il est élu maire en 1933 et décède le 19 janvier 1942 à l’âge de 55 ans.
Edouard Ahnne est né le 1er décembre 1867 dans le Doubs. Il arrive à Tahiti le 26 août 1892 comme missionnaire de la Société des Missions évangéliques de Paris et adjoint de Charles Vienot directeur des écoles protestantes de Papeete. En 1903, il est le directeur de l’Ecole protestante des garçons, fonction qu’il assume pendant 32 ans.
Conservateur du musée, il est membre éminent de la Société des études océaniennes fondée en 1917.
Emile Alexandre Martin est né à Papeete le 1er décembre 1879. Après des études à San Francisco, puis à Grenoble, il revient à Tahiti en 1896 où il reprend le magasin de son père. En 1917, il rachète une petite usine électrique. En 1930, il est Vice président de la Chambre d’agriculture. Il est membre du Conseil privé en 1933. En 1936, il rachète la Brasserie de Tahiti.
Georges Lagarde est né le 26 janvier 1867 à Papeete. Il débute dans l’administration comme écrivain auxiliaire puis est interprète assermenté en langue tahitienne. Administrateur aux îles Marquises et aux îles sous-le-vent, il termine sa carrière comme chef du service des douanes.
Le décor de la société tahitienne de l’été 1940 est maintenant posé. L’annonce de l’armistice et l’appel du général de Gaulle vont bouleverser ce microcosme du grand océan Pacifique.
Portrait
Le Gouverneur Jean Chastenet de Gery
Il n’existe que peu de références biographiques de Jean Chastenet de Gery. Diverses descriptions de sa personne sont souvent celles de ses contemporains de l’été 1940, collaborateurs ou de ses opposants.
Né le 5 mai 1889 à La Rochelle, licencié en droit et diplômé en Sciences Politiques, le Gouverneur de Géry était un homme distingué, cultivé, d’une intégrité reconnue. Inspecteur des colonies, il exerçait pour la première fois des fonctions de chef de territoire. Il avait l’art de différer avec une grande habilité toute décision dans l’attente d’une instruction formelle du pouvoir central. Ce haut fonctionnaire colonial distant de ses collaborateurs comme de ses administrés ne les recevait que très peu.
Ses contacts avec la population locale étaient limités aux seules manifestations officielles.
Il ne prendra jamais position dans la crise de l’été 1940 sans pour autant être inactif en la matière, cas de la promulgation de la loi du 13 août 1940 interdisant les sociétés secrètes.
Déposé au profit d’un triumvirat de conseillers privés, le gouverneur Jean Chastenet de Gery quitte Tahiti le 13 septembre 1940 sur le cargo mixte Limerick, pour Vancouver en Colombie britannique.
De Curton indique qu’il occupera auprès de l’Amiral Platon, Secrétaire d’Etat aux Colonies un poste important.
Il est l’auteur des derniers jours de la troisième République à Tahiti, 1938-1940.
Fondation B.M.24 Obenheim
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Par authion le 1 Mai 2020 à 20:40
JEAN-LOUIS JESTIN
* 30 Avril 1920 - St pierre quilbignon (29200)
+ 23 août 1944 - Lacrau le thouar (83260)
(Photo et texte Ordre de la Libération)
Biographie
Jean-Louis Jestin est né le 30 avril 1920 à Saint-Pierre Quilbignon dans le Finistère dans une famille d'agriculteurs.
Titulaire du certificat d'études, il aide ses parents à la ferme.
Trop jeune pour être mobilisé, il est un des premiers à répondre à l'appel du général de Gaulle et, dès le 19 juin 1940, quitte sa Bretagne natale en embarquant au Conquet sur un bateau qui gagne l'Angleterre.
Engagé dans les Forces françaises libres, il fait ses classes en Grande-Bretagne de juillet 1940 à mars 1941 au Bataillon de Chasseurs de Camberley.
Muté en AEF il débarque au Cameroun en juin 1941 et est affecté au Bataillon de Marche n° 5 (BM 5) alors en formation au camp d'Ornano. Nommé sergent, il est affecté à la 3e Compagnie qu'il contribue à entraîner.
A l'été 1942, le BM 5 intègre la 2e Brigade française libre et se voit chargé pendant trois mois de tenir des positions défensives à proximité du delta du Nil. Fin octobre, le sergent Jestin et son bataillon reçoivent le baptême du feu lors de la bataille d'El Alamein en Egypte. Blessé le 2 novembre 1942 par une mine antipersonnelle alors qu'il rentre d'une patrouille, il perd un œil.
Hospitalisé à Beyrouth, il refuse d'être réformé et, à peine convalescent, rejoint son unité pour participer aux dernières opérations de la campagne de Tunisie et combat à Takrouna.
Jean-Louis Jestin prend part à la campagne d'Italie avec le BM 5 et, alors qu'il est blessé de nouveau, à l'épaule par la projection d'une pierre lors de l'attaque du 20 mai 1944 au Monte Morrone, il continue de remplir ses fonctions et à maintenir en bon ordre, malgré son handicap, deux groupes de sa section sous le feu de l'artillerie ennemie. Son chef de section ayant été blessé et évacué, il le remplace jusqu'à la fin de la campagne alors qu'il se distingue de nouveau dans les combats du Tivoli et de Bolsena en juin 1944.
Le sergent-chef Jestin débarque en Provence le 16 août 1944 avec la 1ère Division française libre. Il se comporte magnifiquement au cours des engagements du Mesclan et du Mont Redon. Le 22 août, il est chargé de conduire la progression de son groupe en avant-garde sur l'axe La Crau - Le Touar près de La Garde. Au cours de la dernière phase de ces opérations, il est atteint par deux balles, à l'attaque de la cote 76,3.
Il décède des suites de ses blessures, le 23 août 1944. Il est inhumé au cimetière de Saint-Pierre Quilbignon à Brest.
• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Médaille de la Résistance
• Médaille des Blessés
• Médaille Coloniale avec agrafe "Libye"
• Médaille des Services Volontaires dans la France LibreJean Jestin a donné son nom à la 174ème Promotion de l'école nationale des sous-officiers d'active (ENSOA) de Saint Maixent
PRISE DU MONT REDON ET FIN DES COMBATS POUR LA PRISE DE TOULON PAR ALEXIS LE GALL (BM 5)
Le 20 (aout), branle-bas de bonne heure avec la nouvelle que nous allons attaquer. Nous regardons avec appréhension la colline d’en face. Elle n’a rien d’une colline, c’est une vraie montagne escarpée dont le sommet pointe tout là-haut et qui a pour nom le Mont Redon.
Nous avançons jusque dans une ferme, genre petit manoir où nous nous mettons en batterie, chargés de protéger l’attaque que vont mener les voltigeurs et avec pour mission de tirer sur toutes les défenses qui se démasquent. Nous y recevons plusieurs tirs d’artillerie et je me souviens entre autre que c’est l’un d’eux qui blessa le lieutenant Kapferer, un des officiers de notre compagnie.
Devant nous les tirailleurs escaladent d’autant plus difficilement la pente abrupte qu’on leur balance d’en face des grenades et des tirs de mitrailleuses. Nous faisons de notre mieux pour les protéger mais ce n’est pas suffisant. Nombreux sont ceux qui restent sur le terrain, les autres continuant, sous les encouragements de leurs chefs qui les précèdent.
Que d’héroïsme il a fallu à nos camarades pour venir à bout de cette escalade !
L’autre section de mitrailleuses, celle du lieutenant LE BASTARD , accompagne les attaquants, tout en traînant pièces et munitions. Pour cette fois nous avons la meilleure place. Est-ce dû au manque d’expérience de notre nouveau chef Monacelli ? Peut-être, mais nous ne nous en plaignons pas.
La bataille pour le Mont Redon dure toute la matinée. Notre artillerie arrose tant qu’elle le peut le sommet et les pentes encore tenues par l’ennemi. Au fur et à mesure de leur montée les nôtres laissent des corps sur le terrain. Certains sont morts, d’autres pas encore et d’autres moins atteints. Les brancardiers et infirmiers essaient d’en évacuer avec les difficultés que l’on imagine dans ce terrain et sous le feu des gens d’en face.
C’est le soir que nous avons appris le détail des pertes. Beaucoup de nos camarades sont blessés.
Parmi les morts le Lieutenant BOURGEOIS , un nouvel arrivé, quatre autres gradés blancs et surtout l’ami JAFFRET qui, cette fois, n’a plus eu l’occasion de crier A boire, Jaffret qui avait abrégé sa convalescence pour pouvoir nous suivre dans ce débarquement, Jaffret que l’on n’entendra plus nous appeler la coterie mais lui il a eu au moins la joie de revoir le pays qu’il avait quitté en Juin 40.
Chez les tirailleurs les pertes sont très importantes.
Enfin le sommet est atteint. Est-ce le soulagement définitif ? Nous partons à notre tour pour l’escalade qui nous fait beaucoup souffrir alors que nous n’avons pas à combattre ni à subir ou éviter les coups adverses. Vraiment nos camarades viennent de réaliser un exploit...
Et brusquement le sommet s’anime à nouveau : tirs, grenades, artillerie. Le combat vient de reprendre par la classique contre-attaque allemande. C’est un de leurs procédés habituels. Quand leur adversaire a conquis leur position et s’y repose, satisfait et soulagé, ils lancent une violente contre-attaque destinée à le surprendre, le déstabiliser et le repousser.
Très souvent cela réussit. Mais, grâce à Dieu et aussi au Commandant GARDET, dont nous avions pourtant pendant très longtemps critiqué cette manie, nous connaissions parfaitement cette habitude car, dans tous nos exercices, la prise de l’objectif était automatiquement suivie d’une mise en place et de mesures contre cette probable contre attaque. Elle ne nous a donc pas surpris ici et nous avons réagi comme il le fallait et l’avons enrayée. Elle a malheureusement encore augmenté nos pertes.
Quand nous avons enfin rejoint nos camarades au sommet, ils s’en remettaient et je me souviens que MORTEL mettait en boite l’ex-adjudant VIGNERON désormais sous-lieutenant, dit La Tonne à cause de ses rondeurs, qui, dans l’affaire, s’était fait tailler la peau des fesses par une rafale de mitraillette, lesquelles fesses se détachaient par rapport à celles de ses voisins allongés près de lui.
D’autres avaient eu moins de chance, comme cet officier de marine anglais qui nous accompagnait en tant qu’officier de tir d’un navire anglais mis à notre disposition pour appuyer l’action du B.M. 5 et qui, des abords de la presqu’île de Gien, nous soutenait de ses tirs depuis le matin. 150
Pour enrayer la contre-attaque allemande, cet officier avait tellement fait raccourcir le tir qu’au moment du corps à corps final dont nous allions finalement sortir vainqueur, il fut lui-même atteint par ses obus et très grièvement, peut-être même mortellement, atteint.
Nous prenons pied au sommet, complètement épuisés par cette escalade et y trouvons une troupe soulagée d’avoir résisté et repoussé le dernier rush ennemi mais encore sous le choc et dont de nombreux éléments gardent le ; traces de la lutte avec chacun qui une écorchure, qui une blessure tandis que d’autres gisent sur le sol.
Dans l’après-midi l’avance se poursuit. Nous plongeons sur l’autre pente et nous y installons.
Nous attendons des nouvelles des autres secteurs du front mais elles ne sont, hélas, pas brillantes. À notre gauche le B.I.M., chargé d’occuper les hauteurs d’Hyères, a échoué dans son attaque du Golf Hôtel, le P.C. Allemand de notre secteur, transformé en forteresse, et sur notre droite, le B.M. 11 s’est laissé surprendre par la classique contre-attaque et a été repoussé. Seul notre B.M. 5 tient son objectif et occupe le centre du dispositif.
La nuit arrive et nous allons donc la passer sur ce plateau qui prolonge le Mont Redon, côté Toulon. Les guetteurs sont en place et protègent le sommeil des survivants, sous le contrôle des sous-officiers qui se relayent dans cette veille. Au cours de mon quart, au milieu de la nuit, je fais, par prudence, la tournée de nos deux guetteurs et tombe sur l’un des deux qui dort du sommeil du juste, au risque de laisser pénétrer une patrouille ennemie susceptible de nous bousiller tous.
Il s’agit là d’une faute excessivement grave, dont il ne réalise pas l’importance. Je le réveille en chuchotant mais à grands coups de pied dans le derrière. Il ne s’agit heureusement pas d’un de mes Camerounais mais d’un des Sénégalais arrivés en renfort pendant l’Italie. Il a une première envie de se rebiffer mais finalement se contient Par principe nous ne frappons jamais nos tirailleurs, ce qui serait une atteinte à leur dignité et les autoriseraient presque à répondre. Mais ici la faute est trop grave et il faut qu’il le comprenne. Je lui explique que, par sa faute nous risquions tous, lui le premier, de nous faire couper le cou.
Si je signale toi dormir pendant tu es sentinelle, peut-être toi fusillé. Cette fois je dis rien mais, si toi recommencer alors pas de pardon. Compris ? Enfin il réalise, me regarde de ses grands yeux et approuve : Oui, Chef . Je refais une tournée peu après et, cette fois, il est bien aux aguets.
C’est la seule fois où nous avons constaté ce manquement. Fatigue, inconscience ? Je ne sais mais la leçon a porté car le tirailleur est fier et ne tient pas à voir étaler sa faute et à être publiquement déshonoré et condamné par un tribunal. D’autres à ma place auraient sévi et auraient probablement eu raison, mais moi j’estimais qu’il vaut mieux une discipline consentie et basée sur la complicité et la compréhension qu’imposée par la force et sanctionnée d’une punition.
Le lendemain 21 nous sommes relevés par le B.M. 4 pendant qu’à gauche et à droite B.I.M. et B.M. 11 doivent se relancer à l’attaque des objectifs qui leur ont échappés la veille.
Le 20 dans notre attaque et contre-attaque du Redon nous avons perdu une centaine d’hommes.
Les autres avec leur double attaque des 20 et 21 ne s’en sortent pas mieux.
Notre repos est de courte durée (et même nul pour certains de nos amis voltigeurs qui sont chargés de divers coups de main) car le 22 l’avance a repris. Nous obliquons à gauche, derrière la ville d’Hyères, tombée la veille sous les coups conjugués du B.I.M., du B.M. 4 et du B.M. 2I, en direction de La Garde, nouvelle ligne de repli allemand.
Et, à l’entrée de la ville, ce n’est pas du gâteau. Nous sommes coincés, près d’un pont de chemin de fer, par des tirs de mitrailleuses et de 88 anti-chars. Des half-tracks des fusiliers marins qui nous accompagnent sont touchés. Néanmoins et malgré leurs pertes ils arrivent à reprendre le dessus. Nos tirailleurs font décrocher le 88 qui nous bloquait et l’avance reprend.
Après le pont, le bataillon repart en obliquant sur la droite, vers La Garde et, au-delà, vers la colline du Touar, siège principal de la défense ennemie. Notre section est en flanc-garde gauche, dans un secteur plus calme. Nous protégeons le côté du bataillon en liaison éventuelle avec nos camarades de la 4e Brigade qui, avec la 1e Brigade (Légion Étrangère) se partage le secteur d’Hyères à la mer.
Du sol nous ne voyons pas grand-chose mais Mona repère une hauteur, genre de petit piton, sur laquelle trône une chapelle. De là-haut, dit-il, nous aurons une meilleure vue et serons plus efficaces. Nous grimpons le raidillon et aboutissons à une plate-forme, devant la chapelle, où l’on peut mettre en batterie mes deux mitrailleuses.
Effectivement nous dominons tout le paysage et parvenons à tirer quelques rafales d’appui mais apparemment les combats se déplacent vers le nord et les contreforts du Touar, bien trop éloignés, qui se couvrent d’impacts d’obus et d’où nous parviennent des rafales d’armes automatiques.
Tout à coup, surprise, débouchent, derrière nous, trois ou quatre maquisards. Ce sont les premiers et ce seront les seuls que nous verrons au cours de nos combats de Toulon. Viennent-ils nous aider ? Loin de là. D’ailleurs leur armement se limite à des mitraillettes rustiques, qu’ils nomment sten ou à des pistolets. Le combat, ils s’en désintéressent. Ils viennent simplement nous dire : Dites, les gars, vous voulez pas tirer un coup ? On a avec nous une tondue, une collabo. Alors celui qui veut en profiter n’a qu’à y aller.
Je suis un peu suffoqué devant cette attitude et cette proposition. Pendant que les nôtres se font tuer sous leurs yeux pour les délivrer, voilà à quoi ils s’occupent, se venger. Hyères est libre ; pour eux la guerre est finie et le temps de la répression commence, le temps de la vengeance aveugle. Autour de moi la désapprobation est générale et seul l’un des nôtres, qui a l’excuse d’avoir vécu l’occupation et nous a rejoint par l’Espagne, se laisse tenter.
Il revient bien vite, affaire faite, pas très fier de lui. Devant le peu de succès de leurs propositions, les F.F.I. s’en vont vers d’autres amusements... ou sauvageries. Ainsi, c’est ça, les F.F.I. ? Ce premier contact n’est pas une réussite : aucun ne s’est proposé pour nous aider et aucun ne s’est renseigné sur les conditions d’engagement chez nous. Au contraire, pendant que nos copains meurent partout aux alentours, pendant que nous peinons et luttons pour les libérer, ils s’amusent derrière notre dos et imposent par les armes la loi du plus fort. Souhaitons qu’il y en ait d’autres plus purs et plus patriotes.
Nous tenons la position jusqu’en fin d’après-midi puis rejoignons nos camarades dans la plaine. Les combats tournent à notre avantage et l’ennemi semble à nouveau lâcher pied
Le soir un bruit court : Jean JESTIN serait mort, mon copain de toujours, cette force de la nature au caractère si bien trempé. Nous n’entendrons plus sa belle voix nous chanter Noël en mer ou la complainte du Père Yvon . Ainsi chacun à son jour. C’était aujourd’hui le sien, c’était avant-hier celui de Jaffret. À quand le nôtre ? Faudra-t-il qu’ainsi nous nous en allions un à un pour qu’un jour notre pays soit libre ? Faut-il continuer à souffrir et se sacrifier pour des gens qui préfèrent quémander cigarettes ou chocolats (que nous n’avons pas) que de nous remercier, pour des "héros" qui préfèrent violer les filles que de venir nous soutenir et nous soulager. Il y a des soirs comme cela où la victoire n’est pas belle et où le moral est prêt à flancher.
Le lendemain il a fallu reprendre, comme si de rien n’était et deux jours plus tard nous atteignions Toulon, Toulon dont l’agglomération s’étend devant nous, dominée sur notre droite par l’impressionnant Mont Faron, citadelle apparemment imprenable, où l’on continue à se battre.
Entre temps ce sont surtout les 2 autres brigades qui ont œuvré entre nous et la mer, se heurtant à une succession de casemates, forts ou défenses organisées.
Nous sommes le 24 Août et atteignons déjà les faubourgs quand arrive un ordre inimaginable et qui nous rend furieux. D’un ordre du général De Lattre, qui entre temps s’est débarrassé du général de Larminat, responsable du front Est de l’attaque sur Toulon et évidemment favorable à la 1e D.F.L. qu’il a longtemps commandée, notre Division doit s’arrêter sur place et laisser la 9e D.I.C., que nous précédions, prendre Toulon à notre place.
C’est absolument injuste et très mal reçu et les oreilles de De Lattre ont dû tinter bien fort en ce jour du 24 Août.
Je me souviens que nous sommes sur le bord de la rue, le long des trottoirs et déjà, bien entendu, entrés dans Toulon et que nous voyons défiler devant nous, entrant dans le centre-ville, les G.M.C. de la 9e D.I.C. chargés de tirailleurs africains, dont on ne sait pas très bien d’où ils sortent et ce qu’ils ont fait jusque-là.
De ce jour-là datera notre premier grief contre de Lattre. Mais il y en aura malheureusement plusieurs autres à suivre.
Nous allons passer quelques jours sur place, nouveaux jours de repos et de récupération. Je loge avec Tanguy chez un ménage d’Audiernais, dont le mari est fonctionnaire de la Marine, en service ici. Ils me donnent de vagues nouvelles du pays, où l’occupation n’aurait pas été féroce mais où stationne toujours un très fort contingent allemand.
Sur place, les nouvelles sont bonnes : les forts capitulent les uns après les autres et l’occupation du port est en cours. La plus surprenante annonce est celle de la prise de Marseille, presque simultanée a la prise de Toulon. Nous la devons à la 3e D.I.A., notre ancienne collègue d’Italie, qui a réussi l’exploit d’investir Toulon par l’Ouest juste avant d’entrer dans Marseille par le Nord.
Quant à nous, qui avons tant fait pour surpasser la défense Est de Toulon, la plus difficile du secteur de l’avis général, et faire chuter la ville, nous ne resterons même pas pour l’histoire les vainqueurs de Toulon. Et notre centaine de gars tombés au Mont Redon, et tous ceux de La Garde et du Mont Touar, et Jaffret, et Jestin, ce sont pourtant bien eux les vainqueurs de Toulon !
Y a pas de justice...
Fondation B.M.24 Obenheim
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Par authion le 28 Avril 2020 à 19:36
Octave Herpin a combattu l'Allemagne nazie
Proposition de Olivier RAULT,
correspondant local de presse (Ouest-France) à Cesson-Sévigné
(Article du journal Ouest-France
Publié le 23/09/2016)
À 20 ans, le Cessonnais, ouvrier agricole, a incorporé la 1re Division française libre. Il a participé à la victoire des Alliés sur l'Allemagne, marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les gens d'ici
Été 1944, Octave Herpin a 20 ans. Les Alliés viennent de libérer une partie de la région. Ouvrier agricole, il a déjà croisé sa future épouse, mais elle devra l'attendre. La guerre n'est pas finie.
« Incorporé à l'automne, j'ai rejoint, à Mélizey (Haute-Saône), la 1re Division française libre (DFL), se souvient Octave Herpin. Nous avons eu peu de formation. Si nous étions bien habillés, l'armement manquait. J'ai été affecté au bataillon de marche n° 5. En route pour l'Alsace, nous avons perdu notre chef, le général Brosset, tombé dans un torrent avec sa Jeep. »
« Nous n'avons pas fêté la victoire »
Ensuite, direction le Territoire de Belfort : « Nous nous sommes déployés à Giromagny et avons participé à l'attaque sur Belfort. Pendant dix jours, les combats ont été très durs, il pleuvait et neigeait. »
Fin novembre, c'est un bataillon épuisé qui est relevé et envoyé à Bordeaux, pour participer à la réduction de la poche de Royan. « Mais la pause fut courte. À peine arrivés, nous avons dû repartir d'urgence vers l'Est. »
En effet, le 16 décembre, les Allemands ont lancé une dernière offensive dans les Ardennes. Les Alliés perdent du terrain. « Nous avons participé à la bataille de Colmar. Il y a eu de gros bombardements et tout a été détruit en face de nous. En mars 1945, nous avons été envoyés sur la frontière italienne. »
Le 8 mai 1945 marque la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe : « Nous n'avons pas fêté la victoire. Deux camarades voulaient la célébrer en tirant au mortier et ils se sont tués accidentellement. »
C'est la fin de la guerre. « Je n'avais qu'une hâte, c'était de rentrer chez moi. »
Renvoyé dans ses foyers en 1946, Octave Herpin va se marier en 1950. Depuis, il refuse toute décoration. « Beaucoup en ont eu et ils ne la méritaient pas. Les Rennais partis avec moi ne sont pas revenus. »
À 92 ans, il coule une retraite paisible avec son épouse, dans leur ferme du Bas-Jussé. Ils ont sept enfants, 15 petits-enfants et 14 arrière-petits-enfants.
Octave Herpin, mis à l'honneur et décoré de La Croix de guerre
Le samedi 11 novembre 2017 les cérémonies commémoratives ont été l'occasion, de récompenser un Cessonnais particulièrement méritant,
Octave Herpin.
(Publié le 14/11/2017)
(Photo Journal ouest-France)
Octave Herpin s'est engagé en 1944 à l'âge de 20 ans. Incorporé à la première Division française libre (DFL), Bataillon de marche (BM) n° 5, il s'est battu vers Belfort, dans des conditions très difficiles. « Il y avait la pluie et la neige, mais aussi la résistance très forte en face de nous. Le BM 4, à notre droite, a été décimé. » C'était pendant la dernière contre-offensive des Ardennes et la bataille de Colmar.
Ce seront ensuite, en avril 1945, d'autres combats à la frontière italienne, dans les Alpes du Sud. La 1re DFL est citée à l'ordre de l'armée pour avoir, « après trois jours de combats acharnés, enlevé le massif fortifié de l'Authion, franchi les cols des Alpes et débouché dans la plaine du Pô, tout en rétablissant, en quatre jours, une piste praticable aux camions, à 2 300 m d'altitude. » Ce qui lui vaut de recevoir la Croix de guerre avec palme.
Une journée citoyenne pour les scolaires(Publié le 11/05/2017)
À une date aussi proche que possible du
8 Mai, une journée particulière a été initiée par la municipalité, mardi, au profit des jeunes Cessonnais.À partir de 9 h 30, les élèves des écoles élémentaires ont bénéficié de trois ateliers proposés par la Ville, l'association locale de l'Union nationale des
combattants (UNC) et l'association Cesson mémoire et patrimoine.Prise d'armes
L'après-midi, une prise d'armes a eu lieu, présidée par le général Serge Maurice. Le tout, aux côtés du commandant des Systèmes d'information et de communication (SIC), du maire, Albert Plouhinec ; de l'inspectrice de l'Éducation nationale, Valérie Nogue-Hubert ; du président de l'UNC locale,
Bernard Colleu, et d'Yvan de Portzamparc, adjoint au maire de Chantepie.
La cérémonie s'est déroulée place du Marché, devant le monument aux morts.(Photo internet)
Toutes les écoles représentées
Des écoliers, collégiens et lycéens de tous les établissements de la commune, mais aussi de l'école maternelle des Deux-Ruisseaux de Chantepie, ont été mis à contribution. Ils ont entrepris des lectures, des dépôts de fleurs, des chants et des lâchers de pigeons.
Les lycéens, (tout en restant sous leur contrôle bienveillant), ont oeuvré en lieu et place des vingt-deux porte-drapeaux.
Trois pelotons de cadres et stagiaires du commandement des SIC (Comsic) étaient sur les rangs, avec le drapeau et sa garde. Revue des troupes,
honneurs au drapeau, lecture du message officiel, hommage aux victimes de la commune et dépôt de gerbes, ont ponctué une cérémonie brillamment
rehaussée par la musique de l'Artillerie.Les civils décorés
Neuf décorés (Militaires)
Des décorations ont été remises : la médaille militaire, au major Jean-Marc Jonnet et aux adjudant-chefs Claude Grimaud et Fabrice Joulain ; l'ordre
national du Mérite, au lieutenant-colonel Patrick Dousselaere ; la Croix du combattant, à Octave Herpin (1939-1945) et Maxime Le Goff (AFN) ; la
médaille d'or de la défense nationale, à la sergente-chef Laëtitia Delestre ; la médaille de la reconnaissance de la Nation, à Jean Guibert (AFN) et la
médaille des blessés de guerre, à Michel Turmel.
La remise, par les autorités, de certificats de citoyenneté aux enfants, a clôturé cette belle journée.Fondation B.M.24 Obenheim
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Par authion le 25 Avril 2020 à 20:39
Jacques BALLEYGUIER
Jacques est né le 18 mai 1923 à Paris.
Décédé le 28 décembre 1987 à Paris(Crédit photo J-M Balleyguier)
Citation à l'ordre de l'Armée
En octobre 1943, la 1ère DFL devient 1ère DMI et passe sur l’organisation US pour être engagée en Europe. Personne, jusqu’à la dissolution le 15 aout 1945, ne veut entendre d’autre appellation que 1ère DFL.
(Crédit photo J-M Balleyguier)
Je pense que les pages qui suivent vous apprendront autant de choses qu’à moi-même lors de leur rédaction. Elles racontent simplement la vie d’un jeune homme de 20 ans en 1943 qui refuse l’oppression et décide de participer à la libération de son pays. Non, il n’était pas un héros. Simple maquisard, puis soldat de seconde classe il combattit afin d’être en accord avec ses convictions chrétiennes, de paix, de justice et de liberté des peuples. Convictions qu’il affirmera quelques années plus tard, en 1949, et qui le guideront sa vie durant.
J-M Balleyguier. 1er mars 2009.Mise à jour
M. Jean-Marie Balleyguier, fils de Jacques Balleyguier jeune resistant et engagé au sien du BIMP (Bataillon d'Infanterie de Marine et du Pacifique), a retrouvé très récemment et par hasard deux photos, concernant le BIMP.
La première photo, est une photo de la 1ère compagnie du BIMP à laquelle mon père appartenait, prise devant "l'Hôtel Splendide" de Juan-les-pins. La photo date du mois de mars 1945.
(Crédit photo J-M Balleyguier)Sur ce second cliché, 27 soldats et officiers du BIMP posent pour le photographe. Je pense qu'il a été réalisé également à Juan-les-pins au mois de mars 1945. Mon père est au centre de la photo, à genoux, veste claire.
(Crédit photo J-M Balleyguier)
Sur ce troisième cliché vous pourrez lire les noms de quelques hommes de la seconde photo. Ces noms correspondent aux hommes debout sur la photo. Malheureusement, l'écriture est de mauvaise qualité et certains noms sont peu lisibles.(Crédit photo J-M Balleyguier)
"Ce qu'a su faire, pour la France, la 1ère Division française Libre, Ce qu'elle a su faire par le cœur, le corps, les armes, de ceux qui en étaient, Ce qu'elle a su faire avec ses Chefs, KOENIG, BROSSET, GARBAY, ses officiers et ses soldats, C'est un des plus beaux morceaux de notre grande Histoire, C'est un rocher que les vagues du temps ne pourront détruire jamais. C'est, pour toujours, un défi lancé à ceux qui doutent de la France".
Charles De Gaulle - 27 février 1946Fondation B.M.24 Obenheim
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