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Par authion le 17 Mai 2020 à 21:11
(Reportage Europe 1)
(Photos journal "La Croix" et "Paris Match")Emmanuel Macron a rendu hommage, ce dimanche 17 mai 2020, aux 60.000 morts de la "bataille de Montcornet", en 1940, à laquelle participa Charles de Gaulle, dressant un parallèle implicite entre l'esprit de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale et la bataille actuelle contre l'épidémie de coronavirus.
(Photo journal "La Croix")
Au son du clairon, Emmanuel Macron s'est recueilli dimanche matin devant le petit monument aux morts de Dizy-le-Gros dans l’Aisne, en l'honneur des 60.000 morts de la "bataille de Montcornet" où en pleine débâcle s'illustra en mai 1940 un colonel encore inconnu, Charles de Gaulle. Prévu de longue date, ce déplacement présidentiel est le premier, depuis plus de deux mois, à ne pas être consacré à la lutte contre le coronavirus.
Le colonel Charles de Gaulle au côté du président de la République, Albert Lebrun, en visite à Goetzenbruck, (Moselle) le 23 octobre 1939. De 1937 à 1939, de Gaulle commande le 507e RCC. Durant ces deux années, il révèle tour à tour les qualités et les travers d’un officier tenace et exigeant, pragmatique et audacieux.
SCA - ECPADHéraldique:
Insigne porté de 1938 à 1939 et de 1984 à 1997
"Dans un écu de dame évidé d'argent à la bordure d'un double rameau de feuilles de laurier, un écu français moderne chargé d"une salamandre contournée et enflammée d'argent surmontant une croix de Lorraine. En chef, une bande chargée du sigle "507 RCC", brochant sur le tout, un heaume morné sur un sautoir de canons du même".
La salamandre fut le premier symbole adopté par les groupes de chars I et II en janvier 1917. Il fut remplacé dès septembre 1917 par le heaume sur les canons croisés imposé par le général Estienne pour symboliser "l'artillerie d'assaut" qu'il venait de créer. Lacroix de Lorraine rappelle la ville de Metz, garnison du régiment entre 1920 et 1939. L'insigne est la reprise intégrale du modèle de 1938 en hommage au général de Gaulle qui commanda ce régiment en 1939.
La célébration d'une "défaite courageuse"
En célébrant cette "défaite courageuse", qui a cependant montré que l'armée française avait réussi à contenir quelques heures l'armée allemande, Emmanuel Macron donne le coup d'envoi d'une série de célébrations cette année pour honorer "l'homme du 18 juin" et son "esprit de résistance".
Dans ce petit village de 760 habitants près de Laon, dont les routes d'accès ont été bouclées par la gendarmerie, seuls une poignée d'invités ont accueilli le chef de l'Etat, pour cause de précautions sanitaires. Parmi eux, des descendants de soldats tombés au combat à Dizy le 16 mai 1940, membres du 3e régiment d’automitrailleurs."Nous sommes très honorés car c'est la première fois qu'on reçoit un président, mais aussi pour l'hommage aux soldats tués et à leurs familles. Mais aussi un peu tristes que, à cause du Covid, on ne puisse pas en faire profiter la population", a confié le maire Jean-Marie Bouché.
"Se redresser et reprendre la grande marche de son destin"
Emmanuel Macron devait ensuite se rendre à La-Ville-aux-Bois-les-Dizy pour un discours en hommage à l'action de Charles de Gaulle qui lança le 17 mai 1940 la 4e division cuirassée pour tenter de freiner l'avancée rapide de la Wehrmacht dans le nord et l'est de la France. La "bataille de Montcornet" échoua mais elle fut ensuite considérée comme une "défaite courageuse", l'une des rares contre-attaques montrant que l'armée française pouvait mettre en difficulté les Allemands. "C'est à partir de là" que "l'espérance" a "grandi et fini par ce que l’on a appelé la libération de la France", a déclaré de Gaulle en revenant sur les lieux, comme président, un quart de siècle plus tard.
(Photo "Paris Match")
Dans son discours, Emmanuel Macron a estimé que le fondateur de la Cinquième République incarnait "l’esprit français". "L’esprit français qui toujours permet au peuple de France de se redresser et de reprendre la grande marche de son destin, l’esprit français qui jamais ne se résout à la défaite, qui choisit la conquête et embrasse l’audace", a-t-il déclaré. Si Emmanuel Macron n’a pas fait de référence explicite à la crise sanitaire déclenchée par le nouveau coronavirus, on pouvait déceler dans sa prise de parole de nombreux parallèles. "Rappelez-vous de ce de Gaulle confiant dans la victoire", a-t-il lancé.Un appel à l'unité
Le chef de l’Etat a également invoqué l’un des grands thèmes gaulliens : l’unité de la nation. "La France n’est forte que quand elle est unie", a souligné Emmanuel Macron, citant ainsi Charles de Gaulle. Une unité que la classe politique semble aujourd'hui avoir bien du mal à trouver dans la crise que le pays traverse.
Fondation B.M.24 Obenheim
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Par authion le 11 Mai 2020 à 19:04
Robert Lynen
(Crédit photo " Cinéphile m'était conté...")
Robert Lynen est né le 24 mai 1920 dans un petit village du Jura. Découvert par Julien Duvivier il crève l'écran dans le rôle titre de Poil de carotte (1932) et devient l'enfant vedette du cinéma français, de Sans famille à Mollenard, en passant par Le petit chose. Il tourne son dernier film en 1942, Cap au large, car entre-temps il s'est engagé dans la Résistance. Arrêté par la Gestapo, torturé puis interné, il est condamné à mort et fusillé le 1er avril 1944 à Karlsruhe. Il n'avait pas encore 24 ans.
BIOGRAPHIE
Né le 24 mai 1920 à Nermier (Jura), Robert Lynen est le fils d’un couple d’artistes. À 12 ans, alors qu’il étudie à l’École du spectacle, il est remarqué par le réalisateur Julien Duvivier, qui l’engage pour le rôle principal du film Poil de carotte (1932). Devenu l’enfant vedette du cinéma français, il joue ensuite, entre autres, Michel VIII dans Le Petit roi (1933), Rémi dans Sans famille (1934) et Daniel Eyssette dans Le Petit chose (1938).
Après des tentatives de constituer un groupe de résistants à Marseille avec son beau-frère Pierre Henneguier, il rejoint les Chantiers de Jeunesse au printemps 1941, puis, à l’automne, les tournées théâtrales de Jean-Pierre Aumont.
Installé à Cassis, il rencontre, en mai 1942, Jean-Louis Crémieux, alors chef du réseau Alliance pour le secteur de Marseille, lors d’un voyage professionnel à Nice, et accepte de transmettre des lettres au gré de ses voyages à travers la France et à l’étranger. Nommé sous-lieutenant des Forces françaises libres, il a pour nom de code « l’Aiglon » (en référence au drame d’Edmond Rostand).
Arrêté par les Allemands à Cassis le 7 février 1943, il est interrogé par la police allemande, torturé et déporté du camp de Compiègne à la prison de Kehl, en Allemagne, puis à celle de Fribourg-en-Brisgau. Jugé les 15 et 16 décembre 1943 devant le 3e Sénat, présidé par le juge Schmauser, il est condamné à mort pour espionnage au profit d’une puissance ennemie. Le 20 janvier 1944, à Torgau, le jugement est confirmé par l’amiral Bastian, président du Reichkriegsgericht (RKG), le tribunal militaire de la guerre
Le 1er avril 1944, il est fusillé, avec quatorze autres membres du réseau, à la forteresse de Karlsruhe, à l’âge de 23 ans. Son corps est enterré dans une fosse commune, avant d’être rapatrié en 1947 et réinhumé dans le carré militaire du cimetière de Gentilly.Tombe de Robert Lynen au cimetière de Gentilly (94)
Fondation B.M.24 Obenheim
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Par authion le 9 Mai 2020 à 20:08
Charles Rossignol
* 16 Février 1920 - Pin l'emagny (70150 HAUTE-SAÔNE)
+ 22 septembre 1944 - Granges la ville (70400 HAUTE-SAÔNE)(Photo et texte Ordre de la Libération)
Biographie
Charles Rossignol est né le 16 février 1920 à Pin l'Emagny en Haute-Saône d'un père artisan cordier et d'une mère institutrice.
Après des études primaires à l'école de Pin puis secondaires au lycée à Besançon, il choisit le métier militaire. Il entre à Saint-Cyr en octobre 1939 (promotion "Amitié Franco-britannique") puis, au bout de six mois, est affecté à un dépôt d'infanterie qui se replie devant l'offensive allemande jusqu'à Bordeaux. C'est là qu'il apprend l'armistice.
Avec trois camarades parmi lesquels Louis Dupuis, refusant la défaite, Charles Rossignol décide de rejoindre le général de Gaulle à Londres. Déguisé en soldat polonais, il s'évade de France, de Saint-Jean-de-Luz, le 21 juin 1940 en embarquant sur le Batory, bâtiment qui rapatrie vers l'Angleterre des troupes polonaises.
Engagé dans les Forces françaises libres, il est d'abord affecté à l'encadrement des jeunes volontaires à l'instruction sur le sol anglais. Désirant ardemment se battre, il multiplie les demandes de mutation pour une unité combattante.
En novembre 1941, il obtient une affectation au Bataillon de marche n°11 (1ère DFL) alors en formation à Beyrouth et qu'il intègre en qualité de chef de section de Brenn Carriers (chenillettes). Il prend part successivement à toutes les campagnes avec son bataillon.
Promu sous-lieutenant en mars 1942, il combat brillamment à El Alamein (Egypte) où il se distingue au cours d'une reconnaissance, le 4 novembre 1942 ; il fait preuve de sang-froid en dégageant un tirailleur sous le feu adverse et en réduisant au silence la résistance ennemie par l'action de ses mitrailleuses de 25 mm. Il reçoit pour cette action sa première citation.
Il est une nouvelle fois cité en Italie, après avoir été blessé par balle le 17 mai 1944 en soutenant l'attaque d'une compagnie de voltigeurs à Casa Chiaia. Il débarque en Provence en août 1944 avec son unité avant la remontée de la vallée du Rhône.
A la libération de Besançon, il retrouve ses parents mais, quelques jours plus tard, le 22 septembre 1944, alors qu'il s'est porté volontaire pour commander une reconnaissance dangereuse, le lieutenant Charles Rossignol est tué par balle devant Granges-la-Ville près de Villersexel en Haute-Saône, à quelques kilomètres de chez lui. Il est inhumé dans son village natal de Pin l'Emagny.
• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 7 juillet 1945
• Croix de Guerre 39/45 (2 citations)
• Médaille de la Résistance avec rosetteLe Bataillon de Marche n°11
(Photos et Texte)Fondation B.M.24 Obenheim
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Par authion le 6 Mai 2020 à 09:03
Rémy Cescosse
* 14 décembre 1920 - Pomarez
+ 21 juin 1992 - Pomarez
(Département des Landes)
(Crédit photo Claude Cescosse)
Lorsque mon père, Rémy Cescosse, est parti en Espagne rejoindre Londres il tenait journellement un carnet sur lequel il racontait ses journées. En les lisant j’ai été admiratif de ce qu’il avait fait pour défendre son pays, et c’est pour cette raison que j’ai décidé de les retranscrire.
Claude Cescosse
Document "secret" concernant l'arrivée
de Rémy et de ses amis en Angleterre(Crédit photo Claude Cescosse)
" Je vais à l'incorporation avec mes camarades. Les yeux 1/1. Les dents 90/100. Poids soixante six kilos, taille un mètre soixante huit, poitrine 93/80, cœur, foie, poumons en parfait état, tension artérielle très bien, mais jambe gauche (varices). Il faut dire qu’elles étaient bien plus apparentes que le jour du conseil de révision. Je suis apte quand même pour les chars d’assaut, service armé et T.O.E."
Rémy Cescosse en Angleterre
(Crédit photo Claude Cescosse)
" Je pars donc pour Camberley, camp des troupes gaullistes sur un plateau au sud de Londres. Finie la vie de château, nous voici au boulot. Nous arrivons en gare de Camberley à onze heures trente. Déjà l à l’Armée Française (de tous temps à jamais la même) s’est montrée sous son vrai jour. Rien à la gare. Nous avons fait le chemin à pied et arrivons vers une heure sur le plateau. Nous mangeons donc seuls nourriture pas trop propre, vin heureusement. Première vue du camp, première déception. Je m’attendais à voir autre chose dans une armée d’élite comme l’armée du Général de Gaulle. Petites huttes de dix mètres sur cinq. Il y en a environ deux cents. Enfin nous allons au bureau. On ne peut pas nous habiller jusqu’à lundi et alors nous errons dans le camp. Les officiers passent. Je ne sais pas saluer. Ils ne disent rien ! Et je me couche et pour la première fois depuis, car il y a juste quatre mois que je suis parti, j’ai le cafard je me sens seul".
L'intérieur d'une "Hut" à Old Dean Camp
Crédit photo : Jean Mathieu Boris
d'autres photos de Rémy Cescosse avec ses compagnons
Et un peu de réconfort
(Crédit photos Claude Cescosse)
Voici les notes que mon père Rémy Cescosse à portées sur son carnet au fur et à mesure de son périple, de son village natal, vers Londres pour rejoindre les Forces Françaises Libres.
Tous nos remerciements à Claude Cescosse qui nous permis de diffuser ce carnet initialement publié sur le site FrançaisLibres.fr
Fondation B.M.24 Obenheim
2 commentaires -
Par authion le 5 Mai 2020 à 21:43
L'auteur Jean-Paul Huet : "Un projet qui me tenait à coeur depuis longtemps. Je le concrétise grâce aux éditions Lemme. Une vraie légende de la Légion étrangère et de la France Libre qui n'avait jamais eu aucun livre consacré. Cette injustice est réparée. Je précise que tous les droits d'auteur de ce livre seront intégralement versés aux oeuvres sociales de la Légion".
A paraître en juin prochain, si tous les voyants du retour à la vie normale sont au vert ! nous disent les éditions Lemme...
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