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Par authion le 21 Juillet 2020 à 20:27
Georges Laouénon
(Photo Ordre de la Libération)Né le 11 août 1920 - St pierre quilbignon (29200 FINISTERE FRANCE)Décédé le 12 septembre 1987 - Toulon (83000 VAR FRANCE)Compagnon de la Libération par décret du 18 Janvier 194613ème DBLEBiographieFils d'un officier marinier, Georges Laouénan est né le 11 août 1920 à Saint-Pierre-Quilbignon (Finistère).Se trouvant en classe de préparation aux grandes écoles en juin 1940, il refuse la défaite et s'évade de France sur le Meknès, en partant de Brest le 18 juin 1940. Débarqué à Southampton le lendemain, il s'engage dans les Forces françaises libres le 1er juillet 1940.Affecté au 1er Bataillon de Chasseurs, il suit avec succès, à partir de novembre 1940, le cours d'aspirant à Camberley avant de rejoindre en décembre 1941 la 1ère Brigade française libre du général Koenig au Moyen-Orient.Affecté à la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE) comme chef de section de mitrailleuses au 1er Bataillon, il participe dès lors à tous les combats de son unité (Libye, Tunisie, Italie et France).En Italie, Georges Laouénan est cité à l'ordre du corps d'armée pour avoir entraîné, du 21 au 24 mai 1944, malgré les pertes subies, sa section de mitrailleuses en avant sous le feu de l'ennemi .Pendant la campagne de France, le 5 novembre 1944, sur le front des Vosges, lors de l'attaque du col de la Chevestray, il contribue puissamment par sa maîtrise dans le commandement de sa section à redresser la situation très périlleuse dans laquelle se trouve la compagnie de voltigeurs qu'il est chargé d'appuyer. Au cours de cette action, Georges Laouénan fait l'admiration de tous, fauchant les rangs ennemis par les tirs meurtriers de ses pièces, malgré les tirs de mortier ajustés sur sa section.Le 13 janvier 1945, lors de la sortie de Rossfeld, la colonne dont il fait partie venant d'être accrochée par des armes automatiques ennemies sur un terrain découvert, sans souci du danger, il fait mettre ses mitrailleuses en batterie et neutralise les résistances ennemies. Pris à partie par des Panzerfaust qui font de gros ravages dans son unité, il maintient chacun à son poste dans des conditions devenues terribles et quoique violemment commotionné lui même par l'éclatement d'un obus. Il permet ainsi par son esprit de dévouement et de sacrifice à la colonne de passer.Le 23 janvier 1945, l'infanterie ennemie contre attaquant violemment avec des chars pour reprendre le village d'Illhausern conquis dans l'après-midi par le bataillon, Georges Laouénan défend superbement la partie nord est du village. Il se poste constamment aux endroits les plus exposés et fait en outre plusieurs prisonniers dont un officier.En avril 1945, lieutenant, il prend le commandement de la compagnie de mitrailleuse du 1er Bataillon de la 13e DBLE et la mène au feu lors des combats dans les Alpes en avril et mai 1945.Après la guerre Georges Laouénan poursuit ensuite sa carrière militaire. En mars 1946 il débarque en Indochine avant d'être affecté en octobre 1947 au Maroc.Promu capitaine en 1948, il sert successivement à Madagascar puis en métropole au 151e RIMa.Promu au grade de chef de bataillon en 1959, Georges Laouénan sert à l'Ecole d'application du Génie à Angers en qualité de professeur d'infanterie puis au 2e REI en Algérie.Promu lieutenant-colonel en 1968, il est affecté au 94e RIMa et termine sa carrière avec le grade de colonel.Georges Laouénan est décédé le 12 septembre 1987 à Toulon. Il a été inhumé au Cimetière central de Toulon.Officier de la légion d'honneur *Compagnon de la Libération - décret du 18 janvier 1946 *Croix de guerre 39/45 (3 citations) *Croix des TOE (2 citations) *Croix de la Valeur Militaire (1 citation) *Médaille Coloniale avec agrafes "Libye", "Tunisie", "Extrême-Orient" *Croix du Combattant Volontaire 39/45 *Croix du Combattant Volontaire de la Résistance *Officier du Nicham Iftikar *
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Par authion le 29 Juin 2020 à 18:20
Marcel CHRÉTIEN
Un ancien de Combrée, un natif de l’Anjou.
Un Saint-Cyrien-résistant parmi d’autres.
Marcel Chrétien est né le 3 Janvier 1912 dans une maisonnette de Carbay. Il est le "dernier " d’une fratrie de 3 enfants. Son père, Mort pour la France, est tué à la Bataille d’YPRES en Décembre 1914. Marcel avait à peine 2 ans.
La vie est dure pour la famille :
Sa mère, la petite Jeanne GUINHEUX, est obligée de faire des ménages. Un jour, Marcel est attaché sur sa chaise de bébé, sa mère l’a laissé seul devant la soupière bouillante. Tentant de l’attraper, il reçoit la soupe et en sera marqué pour la vie sur la joue. Sa mère tentera de lui éviter l’école préférant qu’il soit mis en invalidité. Marcel grandit et s’ennuie.
Il insiste et confiera des années plus tard à son épouse
« j’ai été à l’école de Jules Ferry à l’âge obligatoire ».A l’âge de 6 ans, il est scolarisé à l’école primaire de Pouancé et garde les vaches de son oncle quand il n’est pas à l’école. L’institutrice du village trouvant qu’il apprenait très bien, en parla au curé du village. Grâce au soutien matériel et financier du diocèse et sur demande du curé du village, il fait son entrée à l’Institution de Combrée. Marcel y fera toute sa scolarité jusqu’au baccalauréat Mathématiques-mention passable, qu’il obtient le 15 juillet 1930 à la Faculté des Sciences de l’Université de Rennes.
(Collection Association des Anciens Élèves et Amis de l’institution libre de Combrée)
Marcel gardera toute sa vie une grande admiration pour l’Institution de Combrée cotisant jusqu’en 1951, année de son décès, à l’Association des Anciens de Combrée. Des années durant, il n’aura de cesse de tenter de faire entrer son fils ainé, Jean-Claude, à Combrée.
C’est à Combrée qu’il se lie d’amitié avec Loulou Bessières (présent sur une photo à ses obsèques en 1953).Marcel habite à l’Hôtel Central de Pouancé avec sa mère et sa sœur. Il prépare seul le concours d’entrée à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion 34-36 Alexandre 1er de Yougoslavie, une promotion qui paiera le prix fort pour ses engagements pour la France notamment pendant les années noires.
Le Maire, le Conseil Municipal de POUANCE accorde une bourse pour le trousseau de ce pupille de la Nation par délibération du 15 Octobre 1934. Marcel a choisi pour l’école de Saint Cyr comme langue obligatoire l’Allemand.
A l’issue de Saint Cyr, il entre comme sous-lieutenant au 110°Régiment d’Infanterie dont la devise est « Qui s’y frotte, s’y pique » (combat de Calais et Dunkerque).
(Collection privée)
Marcel Chretien à Calais au milieu de sa sectionIl entre ensuite à l’Ecole de Gendarmerie de Satory du 1/10/38 à 3/3/39.Tout semble lui sourire quand il se marie avec une parisienne du 6ème arrondissement avec qui il aura un enfant, Jean-Claude.
(Collection privée)
À Calais, Marcel Chrétien avec son fils Jean-claude Chrétien)
Sa vie va basculer :
L’histoire de la 2nde guerre Mondiale frappe à sa porte :
Résister à l’occupantIl combat contre l’Armée allemande dans les rangs de la Bataille de France à partir de Septembre 1939 jusqu’au 25 Juin 1940 (moment où Hitler envahit les pays du Nord, la Belgique, le Nord et l’Est de la France, et entre en lutte contre l’armée française et son alliée l’armée anglaise). Il poursuit son engagement malgré l’Armistice signé.
Marié, père d’un enfant, Marcel est affecté à la Légion de Drancy. Il participe aux combats de la banlieue nord est de Paris et de la Campagne de France.
C’est la période des années noires où chez les militaires-résistants de la Bataille de France, l’ennemi d’hier devient brutalement l’ami obligé.
Le 13 Juin 40, il refuse d’obéir aux ordres : recevoir les occupants allemands avec les honneurs.
Il refuse la capitulation ; PARIS est déclarée Ville ouverte dès le lendemain, 14 Juin, par le gouvernement du Maréchal PETAIN
Marcel part alors à pied avec une partie de son peloton, emmenant le matériel et les munitions de la caserne de Rosny jusqu’à Toulouse en zone non-occupée. Pour certains militaires qui refusent la défaite, les munitions ne doivent pas tomber aux mains de l’ennemi et ceci, malgré l’Armistice signé quelques jours plus tard, le 22 Juin 1940
Sa femme et son fils subiront des représailles pour cet acte d’insoumission et de révolte.
Inculpé par le Tribunal Militaire de désertion de l’intérieur en temps de guerre, s’ensuit une période trouble où il aurait été une aide précieuse pour les réseaux de résistance selon un Mémoire, le rapport de Jacques Paris de Bollardière souhaitant le proposer comme Officier de la Légion d’Honneur.
Marcel est Médaillé de la Résistance (décret 1946). Quelques indices sont là ainsi que les évoquent Sébastien ALBERTELLI, Julien BLANC et Laurent DOUZOU dans leur ouvrage collectif paru en Avril 2019 et intitulé « la Lutte clandestine en France – Une histoire de la Résistance 1940-1944 » : il était ami de gendarme-résistant, également « un grand ami » de quelques ressortissants de la communauté juive selon une correspondance retrouvée ; il bougeait beaucoup, indiquait des adresses fictives... Il tentera à plusieurs reprises vainement de quitter le territoire métropolitain.
Evadé de France le 27 Janvier 1943 par les Pyrénées, il sera interné à la Prison de FIGUEIRAS dans des conditions sanitaires et de vie très dures (confer le livre de Robert BELOT « Aux Frontières de la Liberté : Vichy, Madrid, Alger, Londres » traitant de ce sujet, publié en 1998).
(1) (Collection privée)
Certificat antivariolique Prison del Partido à Figueras)(2) (collection Archives Nationales de Pierrefitte)
Microfilms MadridIl partira via le Portugal à Casablanca dans le cadre de l’échange négocié entre FRANCO et les Alliés (livraison de blé par les Alliés en échange de la libération notamment d’officiers emprisonnés. Le peuple espagnol est alors dans la misère.
Arrivé à Casablanca le 15 Juin 1943, la procédure d’inculpation du Tribunal Militaire de Toulouse se poursuit (mandat d’arrêt lancé par le Tribunal Militaire de Toulouse pour fuite)
Son dossier d’Officier est resté bloqué en Métropole par ceux qui ont initié la procédure à son encontre en Juin 1943. Nous ne retrouverons d’ailleurs aucune trace de la période 43-46 aux archives de Vincennes. C’est la seule période qui aura été effacée. Cette trace sera découverte et communiquée incidemment par mes soins au service des archives de CAEN. Le lien sera fait il y a quelques jours dans l’original de son livret de matricule d’Officier toujours par mes soins ne voyant pas figurer son nom sur certaines listes de Français Libres dont celle du grand résistant Henri Ecochard décédé dernièrement du coronavirus.Après maints obstacles il rejoint le camp gaulliste, celui de la France Libre en TUNISIE où il sera affecté à la 1ère Division Française Libre (DFL) au BM5 dont l’emblème, créé au Cameroun, est le suivant :
Insigne du B.M.5
Aux côtés de la 1ère Division de la France Libre, « sa famille de cœur », engagée jusqu’au 31 Mai 1945 Sous la houlette du Général De GAULLE, Il participera à toutes les grandes Batailles pour libérer la France avec les Forces Alliées et partie prenante du Corps Expéditionnaire en Italie du Général JUIN.
(Collection privée)
Médaille France Libre de Marcel Chrétien
(Collection privée)
Carte d’adhérent délivrée à sa veuve par le Président de l’Amicale, R.Guillaumet
- La Campagne d’Italie : Opérations de forcement de la ligne Hitler 17 au 25/5/44, Tivoli et la Villa Adriana près de Rome, blessé par balle à Bagno Reggio le 12.6.44
- Le Débarquement de Provence sur la plage de Cavalaire, prise de Hyères et de Toulon : il est grièvement blessé au Mont Redon le 20 aout 1944 par éclat de grenade aux reins (« 1°plaie avec importante perte de substance régi lombo sacrée 2° plaie de la fosse illiaque gauche» : des années plus tard il confiera à son épouse :
«Mon ordonnance sénégalais veillait sur moi et me suivait partout. Quand je me suis retrouvé au fond du trou, je ne sais pas combien de temps je suis resté ; je me disais, c’est la fin …la colonne avançait et il est venu me rechercher. J’ai été opéré par les Anglais. Bien plus tard il lui racontera aussi : « Il faut qu’on aille voir Séné au Sénégal, il faut s’occuper de lui et de sa famille ».
Du fait de ses blessures, il retourne deux mois à Pouancé auprès de sa mère. La vie avec sa mère a été difficile car celle-ci ne voulait pas qu’il reparte à nouveau.
Il est promût Capitaine TT le 25.10.44 et Capitaine TD le 25.10.44.
Il part rejoindre la 1ère Division de la France Libre pour combattre à nouveau l’occupant sur le front des Vosges, en Alsace, puis dans les Alpes Maritimes aux côtés de ses « frères » de la 1ère D.F.L.
- Les Vosges et l’Alsace : lors de l’Offensive d’Alsace le 25 Janvier 1945, il franchit l’un des premiers la rivière de l’ILL contribuant grandement au succès de l’opération, marchant toujours en tête de ses hommes ce qui lui vaudra outre les félicitations de son commandant, chef de son bataillon, le Capitaine HAUTEFEUILLE, une citation à l’Ordre du Corps d’Armée.
Il est mentionné comme « blessé » sur son état de services original depuis sa première blessure le 15.6.44 lors de la Campagne d’Italie jusqu’au 19 aout 1945, date de sa dernière campagne en France dans les Alpes Maritimes notamment dans le Massif de l’Authion (opérations du 15.3.45 au 26.4.45)
- L’Authion dans les Alpes Maritimes : Opérations des Alpes Maritimes du 15.3. au 26.4.45 où il s’agit pour le Chef de la France Libre, le Général De Gaulle, de conquérir quelques petits villages italiens en haute montagne dont les forts sont occupés par les Allemands.
- Zoom sur la pénibilité des combats de la 1ère DFL dans l’AUTHION, des souvenirs qui affleurent, encore très présents relatés en 2015 par Clément Dehu, sergent au BM5 qui en était et a bien connu Marcel Chrétien, un fonceur au volant de sa jeep,... :
« Contrairement à l’ALSACE et aux combats dans les VOSGES, il n’y a pas de front. Au début c’est les patrouilles, il fallait reconnaître le terrain, les forts, blockhaus et abris en pierres en haut des crêtes.Fort de Cabanes Vieilles - 30 Avril 2015
Le gros problème, il faut monter. C’est très dur pour moi, tireur au fusil mitrailleur, ayant eu les pieds gelés en Alsace qui me font mal surtout au départ. En plus de mon sac à dos personnel, j’ai 25 chargeurs de 25 cartouches et en plus le fusil-mitrailleur, soit 20/25 kgs.
Il faut monter. Il faut de la boisson car on transpire pour monter.
Au bout d’une heure tu transpires.
Toutes ces positions sont tenues par les Allemands depuis 4 ans ; tous les angles de tir sont préparés à l’avance. »
Pour mieux me faire visualiser la difficulté à affronter les Allemands, Clément DEHU me dessine un croquis :
Puis il poursuit à propos de l’ennemi allemand :
« En Général, ils ont un observatoire, un guetteur avec des jumelles qui balaient les mouvements en dessous.
Le gros problème c’est les mines, un poison : on ne sait jamais où on met les pieds. On a la hantise de perdre nos jambes ou être aveugle. Nous sommes à la merci d’un SNIPPER qui peut tuer un homme n’importe comment.
C’est là que VAN PARYS, mon Lieutenant, et SEIGNOUX, un bourguignon, tireur au fusil mitrailleur comme moi, sont tombés en patrouillant.
Un autre problème c’est l’eau : on la porte sinon on buvait l’eau des ruisseaux ou la neige.
On mangeait des rations américaines. Nous étions ravitaillés par des mulets ou des ânes.
Quelqu’un du pays de MENTON qui s’appelait GRAZELLI et qui faisait de l’huile d’olive, c’est lui et 7 ou 8 hommes qui nous amenait la nourriture en prenant les sentiers dans les bois. C’était le seul à descendre les malades ou les blessés.»
Les brancardiers ? :« Pour eux c’était très dur car le terrain est escarpé, à flanc de coteau avec des pierres qui roulent et des passages à découvert.
Quand on attaquait un fort ou un fortin, il était impossible d’attaquer de face car le terrain était miné, donc la section était coupée en deux ou trois suivant le piton. Sur 40, 15 soldats restaient de face dont toujours un fusil-mitrailleur et les voltigeurs.
On se montrait exprès pour faire diversion, les autres descendaient pour remonter derrière, contourner pour reprendre le fortin : c’était double fatigue car tu montes, tu descends pour les attaquer de derrière :
C’est L’AUTHION.
Des moments, les fortins étaient vides, les Allemands préférant rejoindre le gros de l’armée en Italie ; d’autres étaient très défendus : ce n’était jamais pareil.
J’ai eu de la chance : je savais utiliser le terrain, la moindre contrepente, je savais car j’étais très solide des bras et des jambes. J’avais l’entraînement en montagne. Je savais utiliser le terrain.
A cet instant il me sembla percevoir comme un certain serrement dans sa voix :
«Mon copain est mort car il ne m’a pas écouté ; il ne faut jamais revenir sur ses pas ; or, c’est important car un tireur t’attend ».
Puis revenant sur son propos initial centré sur la pénibilité de se battre dans l’AUTHION, il poursuit :
« Des fois, on couchait en plein air dans la forêt ou derrière de grosses pierres ou rochers.
En effet, si on descendait au bivouac, il fallait remonter ; c’était un éternel recommencement !....Le soir, on était crevé… ».
(Témoignage de Clément DEHU, Sergent au BM5, recueilli par Michèle Chrétien 70 ans après les combats dans l’AUTHION, Avril/Mai 2015)
Au Lendemain de la Libération de la France,
les Paras-période IndochineDe retour chez lui à Paris, Marcel se retrouve seul. De fait, comme chez certains Français Libres le couple n’a pas résisté à la guerre.
Il croise rue de la Gaité à Paris un « frère » combattant-résistant de la 1ère D.F.L., CONUS en recherche d’officiers « comme lui » pour constituer un commando en Indochine. il part avec lui en Février 1946 comme plusieurs anciens résistants connus, militaires saint-cyriens de la France Libre : Leclerc, De Lattre de Tassigny, Bollardière, Massu…
Admis dans les Troupes Coloniales d’active, il embarque par avion en Indochine et arrive à Saïgon le 17.2.46.
Affecté aux Troupes aéroportées demi-brigade parachutiste SAS le 1.6.46, base militaire de Saïgon.
Il appartient au 2° CHOC SAS et porte l’insigne de la Médaille SAS « Qui ose gagne ». En septembre 47 à Saïgon, le voilà chef d’Etat Major de MASSU
(Collection privée)
Insigne de Marcel ChrétienCréé le 1.1.48., le 2° CHOC SAS est aux ordres du Capitaine DUCASSE, lui-même dans le bataillon de BOLLARDIERE alors Lieutenant-Colonel.
Marcel revient en Métropole et est affecté à la base militaire de Vannes 1.11.47-13.9.49.
Il passera son Brevet de parachutiste et sera affecté au commandement supérieur des troupes aéroportées à Vannes, au Cabinet de la guerre alors composé d’anciens militaires- résistants.
Il sera affecté ensuite à l’Etat Major du commandement supérieur des Troupes aéroportées de Paris puis au Secrétariat d’Etat à la Guerre.
Promu Chef de Bataillon -Commandant le 20.6.50, il obtient son Brevet Parachutiste le 17.9.50.
De nombreux allers retours entre la Métropole et l’Indochine jalonneront ainsi cette nouvelle séquence de son parcours.
A chaque retour à Pouancé à l’hôtel Central où vit désormais sa mère, sa sœur et « Mimile », le mari de celle-ci, il revoit « Loulou » BESSIERE et se rend au site des Martyrs des Fusillés de Chateaubriant.
Durant les années 1946 et 1947 il est tour à tour parachuté au LAOS, SAIGON, HANOI. Il participe le 30 Avril 1946 à la libération de ce « brave roi du Laos » à Vientiane (Luang Prabang), pays assiégé par les chinois lors d’un parachutage. Il part au Cambodge.
Il sera décoré à cette occasion de la Médaille du Million d’Eléphant et du Parasol blanc (ce qui l’amusera beaucoup selon une correspondance adressée à sa famille de Pouancé.
En Indochine, il se lie d’amitié avec le Colonel de Bollardière (un illustre résistant de la France Libre de 5 ans plus âgé que lui) qui l’entraîne à sauter en parachute notamment sur Siem Reap au Cambodge. Ne sont-ils pas tous les deux Saint-Cyriens et surtout « pays » : Jacques de Bollardière né à Chateaubriant, Marcel CHRETIEN à Carbay, à 15 kms de Chateaubriant.
(Collection privée)
Jacques de Bollardière et Marcel Chrétien à Hanoï en février 1951.
Marcel s’est fragilisé durant toutes « ces aventures » guerrières dans une temporalité aussi dense :
Sa vie personnelle a explosé ; Il a été interné dans une prison franquiste puis blessé en Italie et surtout très grièvement blessé au Mont Redon lors du Débarquement de Provence où Il dut la vie à son ordonnance, un tirailleur sénégalais venu le rechercher au fond du trou ; les sauts en parachute dans la jungle indochinoise n’ont pas amélioré son état de santé physique.
Marcel est hospitalisé à l’hôpital militaire « Le FLEM » de SAIGON. Il y décède le 12 Mars 1951 dans des conditions troublantes qui restent à élucider et où la maladie ne peut être la cause ou la seule cause.
(Selon une correspondance retrouvée, il est parti en Indochine avec un abcès à la cuisse suite à une blessure contractée quelques temps avant dans les Alpes italiennes).
Il laisse une veuve avec 4 enfants dont 1 de son premier mariage, 2 en bas âge et 1 à naître.
(Collection privée)
Michèle et Marie-Annick ChrétienMarcel, alors Commandant et chef de bataillon des Troupes Aéroportées s’interrogeait au fil des mois passés en Indochine, sur cette guerre de libération de l’Indochine de ses terroristes « Viet Minh ». Il regrettait le désintérêt des politiques à l’égard de cette guerre lointaine : il évoquera son interrogation sur certains comportements dans une de ses correspondances adressées à sa famille de Pouancé faisant un parallèle avec les comportements des occupants allemands à l’égard des résistants français.
Marcel a laissé des traces dispersées de son parcours : de nombreuses correspondances à sa famille de Pouancé, sa sœur Maria et sa mère ; des photos car il était adepte de la photographie.
Citations :
3 Citations à l’Ordre de l’Armée (19.5.44 Rio Forma Quesa, 6.6. - 12.6. 20.6.44 Villa Adriana – Tivoli Bagno-Reggio, Offensive d’Alsace dont 2 avec Croix de guerre avec Palme (Bagno-Reggio, Offensive d’Alsace) ; Légion d’Honneur (Bagno-Reggio 12.6.44 et Mont Redon 20.8.44-décret 7.11.44) ; citation à l’ordre de la Division 22.12.46 en Indochine
1 Citation à l’Ordre de l’Armée sur la Croix de Guerre des Théâtres d’Opérations Extérieures le 19.07.48
Médailles :
Médaille de la Résistance Française (24.4.46),
Croix de Guerre 39-45,
Croix de Guerre avec 3 palmes, étoile vermeil, étoile argent
Chevalier de la Légion d’Honneur (1944)
Médaille des Blessés
Bronze Star Medal (USA)
Médaille Commémorative 39-45 avec barrettes « France Afrique Italie Libération
Médaille Coloniale agraphe « Extrême Orient »,
Croix de Guerre T.O.E - 2ème Choc SAS (citation à l’ordre de l’armée sur la croix de guerre)
Médaille du Million d’Eléphant et du Parasol blanc (décerné par le roi du LAOS)
Mémoire de proposition à titre exceptionnel « OFFICIER de LA LEGION D’HONNEUR du 12 décembre 1950 « Proposition très chaleureusement appuyée. Titres exceptionnels » par le Colonel DE BOLLARDIERE et le Général de Brigade COGNY « Tout particulièrement appuyé » transmis le 29 Janvier 1951 d’Indochine au Secrétariat d’Etat à la Guerre, classé le 28 Juin 1951 au dossier de cet officier, décédé en Extrême Orient le 12 mars 1951. (Retrouvé aux Archives du Service Historique des Armées de Vincennes dans son dossier d’Officier)
« Mort pour la France »
A Pouancé
Quelques photos des obsèques de Marcel Chrétien
Quelques extraits de journaux."Rédigé par sa fille Michèle Chrétien le 26 Mai 2020"
(Photo mairie de Pouancé)
Le monument aux morts de Pouancé
(Photo Ouest France)
Michèle et Annick posent devant le monument aux morts expliquant le parcours de leur père, qui a servi dans la Division France libre.
Fondation B.M.24 Obenheim
4 commentaires -
Par authion le 12 Juin 2020 à 16:45
Le 1er Bataillon de fusiliers marins
AUX MARINS
Mémorial national des marins morts pour la FranceLe 5 juillet 1940, l'amiral Muselier, nommé par le général de Gaulle au commandement des Forces navales françaises libres, décide de constituer une unité de fusiliers marins. L'arrivée à Londres depuis la fin juin 40 d'instructeurs et d'élèves de l'Ecole des fusiliers marins de Lorient facilite cette décision. Parmi eux, le maître-fusilier Le Goffic qui apporte avec lui la fourragère du drapeau de Dixmude et les fusiliers Colmay, Le Sant, Guaffi, Rey, Frémeaux, Przybylski, Roger....
Malgré la faiblesse des effectifs et la nécessité de compléter au plus vite les équipages des navires ayant rallié la France libre, le 1er Bataillon de fusiliers marins (1er BFM) prend corps, le 17 juillet, à bord du cuirassé Courbet à Portsmouth sous les ordres du lieutenant de vaisseau Détroyat. L'effectif est d'environ 250 hommes, officiers inclus, parmi lesquels les enseignes de vaisseau des Moutis, Amyot d'Inville, Touchaleaume, Le Bourgeois.
Après quelques semaines d'entraînement au camp d'Aldershot, le Bataillon embarque à Liverpool à destination de Dakar (opération Menace) dans le but de rallier l'Afrique occidentale française à la France libre. Après l'échec de cette tentative, le 1er BFM débarque à Douala au Cameroun avant de participer activement aux opérations de ralliement du Gabon et à la prise de Lambaréné en novembre 1940.
L'unité organise ensuite la défense de Port-Gentil et de Brazzaville au Congo, prenant en charge l'administration générale du secteur, la levée et l'instruction de troupes africaines pour la France libre. Le 23 avril 1941, au terme d'un long périple qui l'oblige à faire le tour de l'Afrique, le bataillon arrive au camp de Qastina en Palestine où se regroupent les forces terrestres françaises qui se préparent à entrer en Syrie aux côtés des forces britanniques. A partir du 13 juin, le 1er BFM prend part aux opérations jusqu'à la prise de Damas le 20. Le bilan est lourd : les pertes s'élèvent à 40% des effectifs engagés et le commandant Détroyat a été tué (le lieutenant de vaisseau des Moutis le remplace), Amyot d'Inville et Touchaleaume sont blessés.
Promu capitaine de corvette, Amyot d'Inville prend à son tour le commandement du Bataillon qu'il transforme en unité de DCA, équipé dans un premier temps de matériel récupéré en Syrie puis en canons Bofors. Le Bataillon est ainsi chargé de la défense aérienne de la 1ère Brigade française libre du général Koenig, intégrée à la VIIIe Armée britannique.
Le Bataillon participe à tous combats de la Brigade dans les déserts libyen et égyptien : Halfaya (janvier 1942), Bir-Hakeim (mai-juin 1942), El Alamein (octobre l942). À Bir Hakeim, du 27 mai au 11 juin 1942, au cours de quinze jours de combats ininterrompus, les fusiliers marins tirent 47 200 obus de DCA sur des avions ennemis, abattent 7 avions allemands et détruisent de nombreux véhicules de l'Afrika Korps. Après la sortie de vive force de Bir-Hakeim, le Bataillon est replié sur El Daba, puis envoyé au repos du Caire. Le 1er BFM reçoit une citation à l'ordre de l'armée alors que la croix de la Libération est attribuée à Hubert Amyot d'Inville et à l'enseigne de vaisseau Pierre Lehlé. Fin octobre, le Bataillon, prend position à l'extrême sud de la ligne d'El Alamein avec la 1ère Division française libre chargée d'une attaque de "diversion" sur le massif de l'Himeimat qui lui fait face ; opération au cours de laquelle l'infanterie, aventurée dans un secteur où ni les canons antichars ni les blindés ne peuvent l'appuyer, subit le lourdes pertes. A l'issue de la bataille remportée par les Alliés, le Bataillon assure la couverture aérienne de la 1ère DFL au cours de la poursuite de l'Afrika Korps qui s'achève par la libération de la Tunisie en mai 1943.
Le 1er Régiment de fusiliers marins
Le 24 septembre 1943, le 1er BFM, ses effectifs gonflés par des volontaires provenant de la marine d'Afrique du Nord (en particulier radios et mécaniciens), devient le 1er Régiment de fusiliers marins (1er RFM), unité blindée de reconnaissance de la 1ère DFL sous le commandement du capitaine de corvette Amyot d'Inville.
Rééquipé sur matériel américain, il comprend 885 hommes dont 30 officiers répartis en quatre escadrons de combat commandés respectivement par Barberot, Savary, Brasseur-Kermadec, Langlois puis Cadéac d'Arbaud et l'escadron hors rang par Sekutowitch.
Le 22 avril 1944, après un entraînement soutenu, le 1er RFM débarque à Naples au sein de la 1ère DFL, et s'insère dans le plan de bataille qui va, dès le 12 mai, entreprendre de rompre le front allemand qui barre toute l'Italie au sud de Rome. Après les violents combats sur le Garigliano, le RFM - qui est en avant garde de la Division sur trois axes - combat brillamment à Montefiascone et Radicofani. Il compte 61 tués dont Amyot d'Inville et 140 blessés.
Le 16 août 1944, sous le commandement du capitaine de corvette de Morsier, le Régiment débarque en Provence à Cavalaire, à la tête de la 1ère DFL. Après les combats pour la libération de Toulon et d'Hyères, l'unité remonte le Rhône, atteint Lyon évacuée par les troupes allemandes, puis Autun où l'escadron Savary entre après un dur accrochage au cours duquel cinq hommes sont tués et quatre blessés. Savary fait, à ce moment en Côte d'Or, la liaison avec des unités de la 2e DB (Leclerc) débarquée en Normandie. Le RFM poursuit son avance en direction des Vosges.
Le 27 septembre, l'escadron de chars mène l'attaque sur Clairegoutte avant de prendre Ronchamp le 8 octobre, puis Vescemont, Rougegoutte, Romagny et Rougemont-le Château le mois suivant. Se distinguent particulièrement dans ces opérations : l'enseigne de vaisseau Bokanowski, l'aspirant Vasseur et, aux côtés des marins, les hommes du 11e Cuir-Vercors qui ont été mis sous les ordres du 1er RFM.
Après la campagne Vosges, la 1ère DFL est envoyée sur le front de l'Atlantique pour réduire la poche de Royan, mais est rappelée d'urgence sur le front de l'Est pour faire face à l'offensive allemande de Von Rundstedt en décembre 1944. En janvier 1945, les fusiliers marins se distinguent à nouveau en Alsace, à Herbsheim et Rossfeld, avant de poursuivre leur marche en avant victorieuse vers le Rhin. Retirée du front d'Alsace, la Division est affectée au détachement de l'armée des Alpes en avril 1945, dans le massif de l'Authion où le 1er escadron se distingue perdant dans l'offensive 5 officiers sur 6 et près de 50% des effectifs engagés
Entre octobre 1940 et mai 1945, l'ensemble 1er BFM / 1er RFM a perdu 195 hommes dont 12 officiers parmi lesquels 2 de ses commandants ; 200 croix de guerre, 70 médailles militaires, 32 Légion d'honneur et 31 croix de la Libération ont été décernés à ses hommes. Parmi ses morts, le matelot mécanicien Georges Brière, tué à Giromagny, été choisi pour reposer dans le caveau n° 8 de la crypte du Mémorial de la France combattante au Mont Valérien, où il représente le sacrifice de tous les marins morts pour la Libération de la France.
Le drapeau du 1er RFM compte 5 citations à l'ordre l'armée obtenues pour 1939-1945 avec attribution de la croix de la Libération, de la médaille de la Résistance et de la croix de guerre. En août 1945, le 1er RFM est remis à la disposition des autorités navales. Le drapeau, la mémoire et la tradition du 1er Régiment de fusiliers marins sont aujourd'hui confiés à l'Ecole des fusiliers de Lorient.
- Croix de la Libération - décret du 12 juin 1945
- Croix de Guerre 39/45 (5 palmes)
- Médaille de la Résistance avec rosette
Musée de l’Ordre de la Libération
Analyse média
Le drapeau du 1er RFM qui est exposé au musée de l'Ordre de la Libération a une histoire particulière. Un premier drapeau a été remis à l'unité le 26 janvier 1944 au camp de Bou Ficha en Tunisie. Le lieutenant de vaisseau Barberot, également dessinateur de la maquette de l'insigne du 1er RFM, le juge inapproprié et décide de monter une expédition pour en faire réaliser un autre. Un marin part de Bou Ficha pour rallier Beyrouth, où il confie le dessin de Barberot et Le Bourgeois à des soeurs afin qu'elles confectionnent un nouveau drapeau. Sur ce drapeau, les couronnes de laurier et les initiales RF sont remplacées par des hippocampes (comme sur l'insigne qu'ils ont créé) et deux ancres entrecroisées. Ce drapeau a été celui du régiment pendant les campagnes d'Italie et de France. Le drapeau d'origine du 1er RFM a été confié à l'Ecole des fusiliers de Lorient (voir album).
Ce drapeau exposé au musée de l'Ordre de la Libération porte les noms de huit batailles où se sont illustrés la Brigade, puis le Bataillon de fusiliers marins pendant la Première Guerre mondiale, le 1er Régiment de fusiliers marins au cours de la Seconde (la Première et la Seconde Guerre mondiale étant séparées par une croix de Lorraine rouge) :
Dixmude (1914)
Yser (1914)
Longewaede (1917)
Hailles (1918)
Moulin de Laffaux (1918)
Bir-Hakeim (1942)
Garigliano (1944)
Montefiascone (1944)
Celui exposé à Lorient (voir album) porte en plus les inscriptions sur la partie bleue du drapeau :
Toulon (1944)
Vosges (1944)
L'Ill (1945)
Sur la cravate du drapeau exposé au musée de l'ordre de la Libération sont fixées les décorations suivantes :
la Croix de Compagnon de la Libération ;
la Croix de chevalier de la Légion d'honneur ;
la médaille militaire ;
la Médaille de la Résistance ;
10 Croix de guerre 1939-1945 ;ainsi que deux fourragères aux couleurs de la Légion d'honneur et de la médaille militaire.
La présence de ces Croix de guerre 1939-1945 peut s'expliquer par le fait que les sœurs qui l'ont fabriqué à Beyrouth ne pouvaient pas se procurer de Croix de guerre 1914-1918. Elles ont donc remplacées les cinq Croix de guerre 1914-1918 qui devaient figurer sur le drapeau par des Croix de guerre 1939-1945. Chaque Croix de guerre correspondant à une citation et donc à l'une des inscriptions du drapeau.
Sur la cravate du drapeau exposé à Lorient sont fixées les décorations suivantes :
la Croix de chevalier de la Légion d'honneur ;
la Croix de Compagnon de la Libération ;
la Croix de guerre 1914-1918, avec 6 citations à l'ordre de l'Armée ;
la Croix de guerre 1939-1945, avec 5 citations à l'ordre de l'Armée ;
la Médaille de la Résistance avec rosette, décernée le 31 mars 1947
la médaille coloniale avec 4 agrafes (Libye, Tripolitaine, Tunisie 42/43, Extrême-Orient).
Le drapeau porte les fourragères aux couleurs de la Légion d'honneur (1914-1918) et de la Médaille militaire (1939-1945).Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Musée de l'Ordre de la Libération
Site Internet Netmarine
Musée de tradition de l'école des fusiliers marins.Fondation B.M.24 Obenheim
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Par authion le 10 Juin 2020 à 10:26
(Cliquez sur les médailles)
Georges Koudoukou
(Photo CENTRAFRIQUE-PRESSE.COM)
Georges Koudoukou est né en 1894 à Fort Crampel (actuellement Kaga-Bandoro en République centrafricaine).
Cultivateur de profession, il s'engage pour la durée de la guerre, en janvier 1916, au Bataillon n°3 de l'AEF.
En 1919, il s'engage à nouveau pour trois ans; promu caporal en avril 1920, il passe au Bataillon n°2 de l'AEF.
Affecté à la 9e Compagnie du 16e Régiment de Tirailleurs sénégalais (16e RTS), il prend part comme sergent aux opérations du Maroc en 1925.
Muté ensuite au 12e RTS, Georges Koudoukou séjourne en métropole, à La Rochelle, de 1929 à 1931, avant d'être affecté au Bataillon de Tirailleurs de l'Oubangui-Chari à Bangui.
Promu adjudant-chef en 1934, il remplit de façon ininterrompue, de 1937 à 1940, les fonctions d'adjudant de compagnie à la 1ère Compagnie du Bataillon de Tirailleurs de l'Oubangui-Chari au camp de Kassaï.
Le 28 août 1940 à Bangui, il se rallie à la France libre entraînant derrière lui la troupe indigène de la garnison.
Affecté à la 7e Compagnie du Bataillon de Marche n°2 (BM 2) dès la formation de cette unité au camp de Kassaï à la fin de 1940, il quitte Bangui avec le BM 2 le 4 janvier 1941 pour le front du Moyen-Orient. Il prend part à la campagne de Syrie et aux opérations de police dans l'Euphrate avec sa compagnie, du 7 juin à la mi-novembre 1941.
Promu au grade de sous-lieutenant le 27 décembre 1941, nommé adjoint au commandant du BM 2, il devient le premier officier centrafricain.
Il participe ensuite à la campagne d'Egypte et de Cyrénaïque à partir du 4 janvier 1942 et combat sur la position de Bir-Hakeim du 27 mai au 10 juin 1942, date à laquelle il est grièvement blessé par éclat d'obus au P.C. du
BM 2.Site Mémoires combattantes ( Biographie Vidéo)
Amputé d'une jambe sur place par le Dr Mayolle, il est évacué de Bir-Hakeim lors de la sortie de vive force dans la nuit du 10 au 11 juin.
Quelques jours plus tard, vraisemblablement le 15 juin 1942, le sous-lieutenant Koudoukou décède des suites de ses blessures dans un hôpital d'Alexandrie.
(Photo CENTRAFRIQUE-PRESSE.COM)
• Compagnon de la Libération - décret du 9 septembre 1942
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 39/45 avec palme
• Croix de Guerre des TOE
• Médaille Coloniale avec agrafe "Maroc 1925"
Fondation B.M.24 Obenheim
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Par authion le 8 Juin 2020 à 14:54
Blandine Bongrand Saint Hillier nous fait part du décès de Jacques Roos, Français libre de 1940,
survenu le 5 juin 2020, à l'âge de 100 ans.* 6 décembre 1920
+ 5 juin 2020Embarqué à Saint-Jean-de-Luz le 23 juin 1940, Jacques Roos fait partie des tout premiers engagés dans les Forces Françaises Libres début juillet 1940. D'abord affecté à une compagnie de transport, son parcours de Français libre l'amène rapidement en Afrique : opération de Dakar, Cameroun puis Tchad où il rejoint la Colonne Leclerc. Passage par Fort Lamy et Faya Largeau, il participe aux campagnes du Fezzan et occupe différents postes tels que gérant du foyer du soldat, major postal ou administrateur de certains secteurs du pays.
Après la Tunisie, il intègre le BM5 et prend part à la campagne d'Italie puis à la campagne de France au sein de la 1ère Division Française Libre. Il termine la guerre en 1945 avec le grade de sergent.
Avec l'élégance et la classe qui le caractérisaient, Jacques Roos aimait retrouver ses compagnons de combat, jusqu'à ces dernières années, au Club de la Fondation de la France Libre à Paris.
Nous saluons la mémoire d'un soldat de la France Libre qui avait choisi la voie du courage et de l'honneur derrière le général de Gaulle.La Fondation B.M.24 Obenheim
présente ses très sincères condoléance à sa familleFondation B.M.24 Obenheim
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