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Par authion le 9 Avril 2015 à 10:25
Message de la Fondation de la France Libre
"La Fondation de la France Libre apprend avec un profond chagrin la disparition de l'un de nos grands anciens, qui était également un remarquable historien et le président d'honneur de son conseil scientifique. Toutes nos pensées vont à sa famille et à ses amis, en ce moment de grande douleur".Une cérémonie d'hommage sera célébrée en présence du Président de la République le mercredi 15 avril, à 9 heures, dans la cour d'honneur de l'Hôtel national des Invalides
Publié sur le Groupe Fondation de la France Libre - FaceBook LIEN
Le Monde :
Mort de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, grande voix de la France libre
Jean-Louis Crémieux-Brilhac, dans sa résidence à Paris, en 2008. STEPHANE DE SAKUTIN / AFPJean-Louis Crémieux-Brilhac, responsable de la communication de la France libre et historien de la seconde guerre mondiale, est mort, mercredi 8 avril, à l’âge de 98 ans, a annoncé le président de la République François Hollande.
« La vie de ce grand homme a épousé le siècle. Héros de la campagne de France en 1940, il s’évade de son camp de prisonniers pour rallier Londres en 1941. (…) Il fut l’un des premiers à dénoncer les chambres à gaz en 1944 », a rappelé le chef de l’Etat.
« Jean-Louis Crémieux-Brilhac était un résistant, un historien, un serviteur de l'État. C'est une voix de la France libre qui s'éteint », a de son côté tweeté le premier ministre Manuel Valls dans la soirée.
Historien de référence
Né le 22 janvier en 1917 à Colombes (Hauts-de-Seine), Jean-Louis Crémieux est originaire d'une famille juive implantée depuis cinq siècles à Carpentras, puis Nîmes et Narbonne. Depuis 1931, il passe une partie de ses vacances en Allemagne où il assiste à la montée du nazisme. Il fait ses études à la Sorbonne, obtenant une licence es lettres.
Mobilisé en septembre 1939, il suit une formation à Saint-Cyr et est affecté à l'extrémité ouest de la ligne Maginot. En juin, il est fait prisonnier dans la Marne et envoyé en Allemagne avant de parvenir à s’évader et de gagner l’Union soviétique, où il a connu là aussi la détention.
A la Libération, Jean-Louis Crémieux-Brilhac devient le cofondateur de la Documentation française, avant d’en devenir le directeur. L’homme est ensuite fait conseiller d’Etat de 1982 à 1986.
Dans son hommage, le président de la République rappelle combien « ce patriote engagé croyait au savoir (…). Auprès de Pierre Mendès France, dont il fut le conseiller, il a joué un rôle décisif dans la modernisation de la science française ». Et d’ajouter : « Dans le tumulte de l’histoire, il a vécu une vie exemplaire d’engagement et de devoir, que la République avait reconnue en lui conférant sa plus haute distinction, la grand-croix de la Légion d'honneur en 2014. »
Source : Le Monde.frAutres articlesSur le site de la Fondation de la France Libre LIENL'OPINION.FR /Secret défense LIEN°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°- AUDIO- Entretien de Jean-Louis CREMIEUX-BRILHAC pour France Culture LIEN- Entretien sur "les espérances de 1944" - Revue l'Histoire LIEN- ARTICLE - Le groupe Billotte ou "les Evadés par la Russie", évoqué par Jean-Louis CREMIEUX-BRILHAC - Revue de la France Libre - Publié sur le site Fondation de la France Libre LienPUBLICATIONS- Les Français de l’an 40, Gallimard, 1990 (2 volumes).
- La France libre, Gallimard, 1996.
- Prisonniers de la liberté : l’odyssée des 218 évadés par l’URSS, Gallimard, 2004.
- L'appel du 18 juin, Paris, Calmann-Lévy, 1963, 1970; Paris, Armand Colin, 2010
- La politique scientifique de Pierre Mendès France, Paris, Armand Colin, 2012 .
- La France Libre. De l'appel du 18 juin à la Libération, édition revue et augmentée, Gallimard, Folio, 2014.
- De Gaulle, la République et la France Libre, Perrin, Collection Tempus, 2014.
Le texte de la plaque commémorative des 70 ans de la Bataille de Bir Hakeim
a été rédigé par Jean-Louis Crémieux-Brilhac
Source : Fondation de la France Libre
Cette plaque a été apposée dans de nombreuses villes en 2012
Ci-dessous, au HAVRE
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Par authion le 7 Avril 2015 à 13:56
Monsieur Alain Banach nous informe du décès de Charles Millot. Nous nous joignons à lui pour transmettre nos condoléances à toute la famille de Charles Millot.
C.P. : Jean-Claude Tranape
Chevalier de la légion d’honneur, médaillé militaire et croix de guerre, Vétéran de Bir Hakeim et du débarquement en Provence, Charles Millot, vient de décéder à l’âge de 101 ans. Il vivait depuis 1992 à la maison de retraite de Boulari (Nouvelle Calédonie).
Le 19 septembre 1940, une foule immense défilait dans les rues de Nouméa. Cette manifestation était organisée en faveur du ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France libre, suite à l’appel du 18 juin 1940 par le Général de Gaulle.
Charles Millot, 27 ans, s'engage comme volontaire au sein du tout premier contingent du Bataillon du Pacifique avec deux de ses frères, Emile et Eugène.
Insigne du Bataillon du Pacifique - source : Armée de Terre
A Bir Hakeim, deux ans plus tard, Charles Millot était chef de pièce de mitrailleuse. Son frère Emile, fait prisonnier lors de la sortie et embarqué à bord du Nino Bixio, périt lors du torpillage de ce cargo en août 1942.
Blessé après le débarquement en Provence, Charles Millot a terminé la guerre avec le grade de sergent-chef.
La Médaille militaire lui a été décernée, bien tardivement, à l’âge de 99 ans...
L’Office national des anciens combattants (Onac) de Nouvelle-Calédonie a édité en 2013 un DVD basé sur les témoignages de trois anciens de Bir Hakeim : Roger Ludeau, Maurice Meunier et Charles Millot.
Le fils de Jean TRANAPE, Jean-Claude, avait rencontré Charles MILLOT en novembre 2013.
CP : Jean-Claude Tranape
Il a consigné leurs échanges dans cet article....
Télécharger « Entretien avec Charles MILLOT.pdf »
Fonds Jean TRANAPE
Liverpool, Australie, juin 1941 – Jean Tranape, Surget, Millot
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Par authion le 3 Avril 2015 à 17:23
C'est par un dernier exploit, qualifié de "sportif", que s'achèvent nos témoignages sur le glorieux parcours de la D.F.L. pour la libération du territoire national. Commencé sur la plage de Cavalaire le 16 aout 1944, il se termine dans la neige fin avril 1945 par le franchissement du Col de la Lombarde à 2.300 mètres d'altitude...
Compte tenu de la retraite de l’ennemi sur le front des Alpes, la seconde partie de la mission de la 1re DFL, "l'opération Pingouin" consiste à pénétrer en Italie. Les trois routes existantes étant impraticables du fait des destructions opérées par les Allemands, la 1re DFL emprunte une piste qui va d’Isola à Vinadio en Tinée, dans la vallée de la Stura di Demonte, par le col de la Lombarde, à 2351 m. Cette piste peu connue avait été empruntée en 1795 par les Maréchaux Serrurier et Kellermann, pour atteindre le Piémont. Pour faire passer chars, canons, camions en plus de l’infanterie et des mulets du "Royal Brel Corps", le Génie travaille d’arrache-pied à dégager l’itinéraire. La 7e compagnie du B.M. XI partie d’Isola, franchit la frontière et prend pied dans le vallon de Giastiglione, barré par un rocher qui abrite un ouvrage bétonné. Le bataillon passe ensuite le camp de Barrache, à proximité de la chapelle de Santa Anna. Le col est franchi le 26 et le 27 avril. Le reste des troupes (B.I.M.P., 1erB.L.E., éléments du 3e R.I.A. et du bataillon étranger 21/15 suit et, malgré l’enneigement important, atteint la vallée de la Stura le 1er mai 1945...
- DESCENTE SUR LE VERSANT ITALIEN PAR LE COL DE LA LOMBARDE
Carte Christian MARTEL
Chacun s'accorde à souligner que le passage en Italie par la piste Serrurier-Kellerman" passant par le col de la Lombarde fut un "exploit sportif".
Maurice GILLES relate les prouesses que le Génie dut accomplir pour ouvrir la route, amer que le texte de la plaque commémorative apposée en 1998, ait "oublié" les Sapeurs de la D.F.L. : "On utilisait tous les moyens d'alors (tringles d'acier pour sonder le sol au travers de 3 à 4 mètres d'épaisseur de neige, des traineaux furent réalisés pour faciliter la progression, des raquettes canadiennes nous furent attribuées...). Enfin, chose inouïe, le bull-dozer R4* pouvait atteindre le col et œuvrait sans arrêt pour assurer le dégagement routier. Tous les ponceaux furent renforcés et permirent le passage des G.M.C. chargés. Le chemin « charriotable » de 1800 était peu à peu devenu une piste circulable. Nous tous, avions gagné la partie et nous tous, pouvions savourer, enfin, la victoire. Pour nos Sapeurs, c'était un peu une prouesse technique que d'œuvrer ainsi, à 2.450 m d'altitude. Le Général DOYEN lui-même en était fier et émerveillé. Alors pourquoi ne pas mentionner, tout simplement, dans le texte, la « présence du Génie » en cette œuvre magistrale et dernière de la 1ère D.F.L. ?"
Le fameux "Bull R4" du Génie en action - Crédit photo : Ecpad
La "route" est enfin ouverte au passage des G.M.C. et de la "Royal Brel Corps", comme l'on surnommait les colonnes muletières - Crédit photo : Ecpad
Plaque réalisée par Christian Frizza - Crédit photo : Bernard Frizza, fils de Henry Christian FRiZZA (B.M. XI)
La Légion et le B.M. XI sont partis en éclaireurs avant que le Génie n'ait pu achever ses travaux. Le seul récit détaillé de cette interminable pérégrination de trois jours dans le froid et la neige nous est délivré par Jean TREMEAU (B.M. XI).
JEAN TREMEAU " (...) Mais nous n'allons pas coucher là : II faut à nouveau repartir. Retrouver tout le harnachement n'est pas une mince affaire, j'ai bien failli ne pas récupérer mon casque. Nous voici à nouveau sur la route avec de la neige jusqu'aux chevilles dans la tourmente qui continue aussi fort. Le père aumônier qui nous a rejoints fait la route avec nous et nous attaquons la forte pente qui va nous mener au col de la LOMBARDA.
La route fait de nombreux lacets mais, ensevelis sous la neige, ils ne se laissent pas percevoir. Seuls quelques murs de soutènement font apparaître le trajet à suivre. Cette fois, nous sommes dans les tout premiers et il faut faire la trace en neige profonde. A gauche et à droite les coupoles des forts, perchés à flanc de montagne jusque sous les sommets, nous menacent de leurs ouvertures, mais sont aussi inoffensifs que les rochers alentours : ils sont vides. Seule la nature nous est hostile et essaye de nous interdire l'accès du col ; les souliers glissent, certains tombent dans la poudreuse, nous nous élevons insensiblement, le village bien en dessous de nous.
De là nous pouvons voir les longues théories des compagnies qui montent entre les forts et le village. Les mulets, les hommes, tranchent en noir sur blanc. Nous sommes à la tombée de la nuit, les baraquements du col se dessinent enfin, nous sommes à 2.400 mètres enfonçant dans la neige jusqu'aux genoux, et sous un froid perçant.
Nous foulons victorieusement le col, la ligne de partage des eaux : d'un côté c'est la France que nous quittons, de l'autre, c'est la vallée italienne qui s'enfonce vers les villages étrangers et que demain nous allons traverser".
Les pionniers au col de la Lombarde dans la neige - Crédit photo : Jean Trémeau
TOUS LES TEMOIGNAGES :
- La 1ère batterie passe le col de la Lombarde, Paul MORLON (1er R.A.)
- Le passage en Italie, un exploit sportif, André Paul COMOR, historien
- 3 Mai 1945 : lettre à son père, Jean TREMEAU (B.M. XI)
- Mercredi 25 avril 1945 - Préparatifs de départ, Jean TREMEAU (B.M. XI)
- 26 avril 1945 - Les premières maisons d’Isola, Jean TREMEAU (B.M. XI)
- 27 avril 1945 - Nos premiers Italiens, Jean TREMEAU (B.M. XI)
Le Capitaine Pierre OLIVIER (B.I.M.P), neveu de Paul Reynaud, fut le dernier officier de la D.F.L. tué avant la fin du conflit. Il décède le 29 avril au cours de son transfert à l'hôpital de Beaulieu, après avoir sauté sur une mine près d'Isola. Il fut fait Compagnon de la Libération en août 1945, à titre posthume.
Crédit photo : Ordre de la Libération
PASSAGE DE LA LOMBARDE : IMAGES D'ARCHIVES ECPAD
Sur ces images d'archives (après une courte séquence sur le groupe d'assaut Lichtwitz à l'entrainement à Roquebrune), vous passerez, vous aussi le col de la Lombarde avec les hommes de la D.F.L. !
Après l'exploit de la Lombarde, se retrouver dans de petits villages de montagne perdus au moment même où la Victoire est déclarée, laissa à tous un certain sentiment d'amertume et d'abandon... et la faim était même au rendez-vous...!
Jean TREMEAU : "La faim nous tenaille toujours et sitôt arrivés dans la grange dans une rue boueuse et étroite (comme toutes les autres d'ailleurs), CHAVANIS se met en chasse. Avec son flair habituel il pénètre chez une femme qui raccommodait son linge, et sans pouvoir arriver à se comprendre, il ouvre un placard et saisit un superbe fromage de brebis d'au moins deux kilos, signe un bon de réquisition sur un morceau de papier gros comme un timbre, prend une chemise dans la panière à linge pour l'envelopper, et part avec son butin qu'il nous apporte incontinent. Il nous faut maintenant du pain que nous arrivons à cueillir à la sortie d'un four brûlant et fumant. Etendus dans la paille fraîche, bien au chaud, nous savourons à cinq ce fromage qui pique le palais mais qui disparaît avec rapidité. Il n'en reste plus que des miettes éparses dans la paille et la chemise de notre italienne toute graisseuse".
TOUS LES TEMOIGNAGES :
-Direction Borgo San Dalmazzo, René FESSY (B.M. XI)
- De la neige jusqu’aux genoux, Albert PIVETTE (B.I.M.P.)
- Arrivée à Demonte, Michel HENRY (B.I.M.P.)
- Les cloches de Vinadio, Michel THIBAUT (B.I.M.P.)
-Deux anecdotes, Michel THIBAUT (B.I.M.P.)
-Accueil chaleureux à Robilante, Jean HUITOREL (C.C.I. 4)
-Carnet de route, Raymond SAUTREAU (B.M. 21)
Entrée de l'adjudant CRUCIANI et de sa section du B.M. XI à Borgo San Dalmazzo - Source : archives A.D.F.L.
Borgo San Dalmazzo : L'Adjudant-chef PERRIER (B.M. XI) en tête de sa section
Col. Jean HUITOREL, C.C.I. 4
- LE B.M. 5 ET LA 2e BATTERIE DU R.A. DANS LE MENTONNAIS
Carte Christian MARTEL
Le général Pierre HAUTEFEUILLE lors de l'inauguration d'une plaque à à la Villa Ispahan (MENTON) en 1997, rappelle l'action du B.M.5 à la frontière franco-italienne en mars- avril 1945 :
"A Menton, ... la mission dévolue au B.M. 5 et à la 2ème Batterie (du 1er R.A.) était secondaire : couverture et renseignements. Elle comportait l'exécution de patrouilles, surtout la nuit, pour déceler en particulier tout décrochage de l'adversaire. Opérations mineures qui n'eurent jamais l'honneur du communiqué, mais que les mines A.P. rendaient coûteuses en vies humaines. Et les deux dernières patrouilles, lancées dans la nuit du 24 au 25 avril, alors que l'ennemi avait déjà décroché, furent les plus meurtrières..."
Crédit photo - CC BY-NC-SA 2.0 - Villa Ispahan
La 2e Batterie du R.A. dans le Mentonnais : Cdt CHAVANAC au centre, Lt ROUMEGUERE à droite - col. Roumeguere
Trois Anciens du B.M. 5, Jean COQUIL, Joseph TOUBOUL et Francis VERON témoignent de ces derniers accrochages et des blessures par mines, particulièrement nombreuses dans la région.
- Joseph TOUBOUL évoque la réaction héroïque du jeune POTHIER, mort pour la France à 18 ans à peine, au petit poste avancé du GRAMONDO : "Le sergent LABOREY, à demi songeur, articule quelques mots : "Nous avons eu chaud cette nuit, mon Lieutenant. Jusqu'au petit jour ils se sont acharnés. Et ils étaient nombreux. Sans POTHIER, nous étions tous cuits. C'est lui qui a aperçu le premier leurs signaux lumineux. Pauvre gars, il n'a pas hésité à donner l'alerte, même une fois blessé".
- Jean COQUIL : " Le soir, une patrouille commandée par le Lieutenant YVENOU franchit la crête et progresse vers le village italien de MORTOLA. Dans la nuit, YVENOU fait exploser une mine qui lui arrache un pied. Des équipes de brancardiers se succèdent pour tenter de le ramener, sautant à leur tour sur des mines. FRELAING est tué, DOMISSY, GUILLOT, ROUSSEAU, COMPERE, LAMBERTHOD blessés".
- C'est au cours de cette patrouille, que Francis VERON porte secours à son ami "Maurice" (DOMISSY) : " PEROTTI avait un éclat au menton. Malgré sa blessure il m’a donné un coup de main à mettre Maurice sur un brancard, puis m’a aidé à l’évacuer avec beaucoup de peine car la montagne était fort rocheuse. Malgré son œil bien ensanglanté et l’autre plein de poussière, Maurice m’a reconnu à la voix. De temps en temps il voulait de l’eau. J’avais mon bidon qui n’a d’ailleurs servi qu’à lui. J’avais soif moi aussi, mais tant pis. Il avait envie de fumer, j’ai allumé une cigarette de ma bouche et mis dans la sienne. Puis nous avons mis nos armes sur le brancard et lié le tout, le blessé et les armes, car la déclivité des roches était forte et notre blessé glissait sur le brancard.....
Nous sommes arrivés à la nuit tombée en bas du cap GARAVAN. Les blessés ont été évacués à l’hôpital « Spears », ceux de la C.A. ont déchargé le mort, l’ont mis dans un garage. J’ai repris mon arme, puis un cabot m’a dit « tu montes la garde un peu, on va te relever d’ici une heure ». Je n’ai vu personne et me suis endormi à côté du cadavre de FRELAING. Personne n’a rien dit le lendemain. La guerre s’est terminée ce jour-là, la souffrance aussi".
Dessin de Francis VERON - Col. Perotti
Nos témoignages se terminent par un hommage de Pierre MERGIER aux services de santé de Lady SPEARS - « Après la libération totale de l’Alsace, «Spears» s’attend à franchir le Rhin, toujours aux côtés de la D.F.L., pour terminer dignement, en Allemagne, le long périple que lui ont imposé les nécessités de la guerre depuis mars 1941. Mais c’est la direction du sud qu’elle prend, au début du mois de mars 1944, afin de rejoindre le «Détachement d’armée des Alpes».
Elle se déploie d’abord à CANNES, où elle reçoit 225 malades ou blessés, puis elle s’installe à BEAULIEU, en envoyant des P.C.A. opérer à LANTOSQUE, au pied de l’Authion, et à SAINT-ETIENNE-DE-TINEE.
Chacun sent bien que la fin de la guerre est proche, mais ces derniers combats de la D.F.L. sont beaucoup plus meurtriers que ce que l’on pouvait craindre.
Au total, ce sont près de 3.000 blessés et malades qui passent, en 58 jours, soit par la portion principale de «Spears», soit par ses satellites"...
Le médecin Jean VERNIER et Lady Spears devant la "Roronde" de Beaulieu sur Mer
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Une prise d’armes en l’honneur des libérateurs rassemble le 3 Mai 1945 à Villefranche-sur-Mer les unités de la 1re DFL, notamment les hommes du 1er R.A. (Régiment d’Artillerie), du 1er R.F.M. (Régiment de Fusiliers Marins), de la 13e D.B.L.E. (Demi-Brigade de Légion Étrangère) et du 22e B.M.N.A. (Bataillon de Marche Nord Africain) en présence des généraux DOYEN, commandant le Détachement d’Armée des Alpes et du général GARBAY commandant la 1re DFL.
5 Mai 1945 - Crémonies de la Brigue et de Tende _ Au centre le général GARBAY, à droite le général DOYEN -Journal Roya Bevera, 2005
- LE CIMETIERE ET LE MEMORIAL DE LA DFL A L'ESCARENE
Les 273 soldats tués au printemps 1945 furent inhumés dans le cimetière communal de l’Escarène. Une grande croix de pierre y fut inaugurée par le général de Gaulle le 12 septembre 1946. Par la suite, entre 1958 et 1960 un mausolée construit avec le concours de la commune, du département et de l'Etat, fut inauguré le 23 octobre 1960 par le général de Gaulle, président de la République. Une crypte abrite 86 niches dans lesquelles sont conservés les restes des soldats dont les corps n'ont pas été réclamés par les familles. Les noms de tous les morts sont inscrits sur une plaque métallique dominant les niches.
Le cimetière en 1945 - Crédit photo : Jean Pflieger
Le Mausolée de l'ESCARENE
- LES MONUMENTS COMMEMORATIFS DE L'AUTHION
Remerciements à René BAUSSERON (B.I.M.P.), Emile GAUTHIER (B.M. 4), Wladislas PICUIRA (BM XI) et à Jean-Michel SIVIRINE, Président de l'Amont
Stèle de Tueis comportant une plaque à la gloire de la D.F.L et une seconde à celle des hommes du B.I.M.P. - Jean-Michel Sivirine
Monument édifié par la F.A.M.M.A.C à la gloire des Fusiliers Marins
- Jean-Michel Sivirine -
Crédit photo : Emile Gauthier
Nous retrouvons une dernière fois le mois prochain toutes les unités de la D.F.L. dans la lumière des honneurs et des défilés du 8 Mai et du 18 juin 1945, avant la séparation et le retour à l'anonymat dans une France Libre et en Paix...
4 commentaires - DESCENTE SUR LE VERSANT ITALIEN PAR LE COL DE LA LOMBARDE
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Par authion le 2 Avril 2015 à 21:33
Nous mettons actuellement "sous presse" le 50ème et avant-dernier article du parcours "Villes et Villages Libres avec la 1ère D.F.L.", qui nous élèvera au sommet du col de la Lombarde fin Avril 1945, avant de descendre avec la D.F.L. sur le versant italien des Alpes et dans les villages du Piemont et de la vallée de la Stura...
Votre fidélité nous a portés en ce 70e anniversaire de la Libération 2014-2015 : nous franchissons aujourd'hui avec vous le cap des 30.000 visites, heureux de l'intérêt suscité par "l'écoute" des Anciens de la Division Française Libre, fut-ce à travers l'écrit, dont on prétend qu'il ne fait plus recette aujourd'hui....
Nous en profitons pour dire un immense MERCI à Jean PFLIEGER (Forum 2e D.B.) pour sa disponibilité, sa gentillesse et son professionnalisme au service de la relecture attentive de 1.000 pages de témoignages au fil de ces treize mois passés !
Comme l'annonce notre communiqué de clôture ci-dessous, (Revue de la France Libre, Mars 2015), nous publierons tout prochainement le Livret téléchargeable de l'ensemble des articles (liens numériques) assorti de deux index utiles à vos recherches ultérieures.
Et nous resterons en ligne jusqu'au 18 Juin 2015 pour partager avec vous les dernières cérémonies commémorant les derniers combats de la D.F.L. (Royan Authion) et, naturellement, celles de la VICTOIRE !
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Par authion le 2 Avril 2015 à 13:47
Un spectacle dédié à l’engagement de la jeunesse qui s’inscrit dans le cadre des célébrations du 70ème anniversaire de la libération de la France et de la fin de la guerre.
À travers l’exemple d’un groupe de jeunes résistants de 16 à 30 ans, nous mettons à l’honneur leur engagement au service des valeurs de la Patrie et de la Liberté. À travers leurs yeux, se raconte la Résistance : la richesse de sa diversité, sa force dans l’union, et son combat, jusqu’au sacrifice ultime, pour une France libre.
Pendant ce temps, la voix de la radio de Londres narre les grandes étapes de la Seconde Guerre mondiale et participe à relier les résistances françaises et les différents théâtres d’opérations. Elle permet de lier le destin et les choix de ces quelques jeunes, à toute la Résistance. De là où ils se trouvent, chacun écoute la voix unie de la France Libre et agit. De Paris à Londres, en passant par Alger, l’île de Sein ou le maquis ; militaires, intellectuels ou simples anonymes, vont se battre, chacun à sa manière et avec ses moyens, pour défendre leur « NON » à l’armistice et à la collaboration. En septembre 1943, seize de ces jeunes sont fusillés. Parmi eux, le jeune Henri Fertet, 16 ans, qui deviendra un des symboles de la Résistance en étant fait Compagnon de la Libération. Ils ont eu foi en une France libre, ils se sont engagés et ils se sont battus pour elle ; ils sont morts pour elle. Rendons leur hommage ; n’oublions pas ; et surtout, poursuivons la transmission de ces valeurs à la jeunesse de France.
RESERVER sur le site dédié à cette manifestation
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