• Faire-part annoncé sur le Groupe Facebook Maquisards et pionniers du Vercors , complété des "Souvenirs" de Georges Carpentier.

     

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    Nous avons eu la tristesse d'apprendre le décès de deux anciens maquisards du Vercors.

     

    Georges CARPENTIER, 11e Cuir,  BM 24, BM 21


    Georges Carpentier (photo) fut le plus jeune maquisard du Vercors.


    Né le 17 décembre 1928 à Louviers (Eure), inquiété par la Feldgendarmerie qui recherche son frère, il le rejoint dans l'Isère. 
    Le 5 juin 1944, il rejoint le maquis du Vercors et est affecté au camp 11.
    Après les combats du Vercors, il s'engage au 11ème régiment de Cuirassiers puis est muté le 7 novembre 1944 au bataillon de marche 24 puis au bataillon de marche 21 le 11 avril 1945.
    Il participe aux campagnes des Vosges et d'Alsace.


    Il est cité à l’ordre de la brigade : « Jeune volontaire de seize ans. A l’attaque de Tain-Tournon, le 27 août 1944, est allé prendre position avec son FM sous le feu des mitrailleuses allemandes, et réussit à mettre hors d’usage quatre camions ennemis. Ne s’est replié qu’après en avoir reçu trois fois l’ordre, faisant preuve du plus grand mépris du danger ».

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    En hommage à Georges CARPENTIER, Sur les chemins de la 1ère DFL publie le récit de ses souvenirs de maquisard du Vercors et à la 1ère DFL

     

    "Je suis né le 17 décembre 1928. Le jour de la déclaration de la guerre, le 3 septembre 1939, j'avais 10 ans, 8 mois et 17 jours.

    Je me souviens très bien de la grande tristesse qui régnait dans la famille ce jour-là. Il ne faut pas oublier que nos anciens sortaient de faire 14-18 et qu'ils savaient très bien ce que le mot « guerre » signifie. Mon père, mes oncles étaient de ceux-là. De plus, mon père, dans l'artillerie de forteresse, avait été fait prisonnier au « Fort de Vaux » près de Verdun vers 1915, pour ensuite passer 52 mois de captivité en Allemagne.

    Nous, les enfants de cette époque, avons eu notre jeunesse bercée par les récits de guerre des hommes de notre famille, car c'était devenu leur principal sujet de conversation après cette terrible épopée de 14-18. Ces hommes étaient marqués à jamais, et nous, les enfants, ne les comprenions pas toujours ; aussi les avons-nous souvent trouvés ridicules de nous raconter sans cesse les mêmes histoires, souvent terribles, parfois drôles.

    Ma pensée va souvent vers ces anciens, surtout quand je me surprends moi-même, après 50 années passées, à raconter ce que fut pour moi la période de guerre 39-45.

    Habitant à Louviers en Normandie, nous avons effectué l'exode de 1940 jusque dans les « Deux-Sèvres », fuyant devant l'avance des allemands dans un désordre général, avant de faire demi-tour et de retrouver notre ville en ruines, quasi rasée comme bien d'autres villes que nous avions traversées. Ces ruines et la présence allemande, symbolisée par les immenses drapeaux à croix gammée qui flottaient sur les immeubles qu'ils occupaient, me firent prendre conscience de ce que pouvait être cette guerre. Ma période d'occupation s'est écoulée en Normandie, avec cette présence allemande jusque dans le lycée et avec toutes les privations qui découlaient de cette situation : rationnements de toutes sortes, manque de distractions et de liberté.

    A part la discipline et le couvre-feu imposés par les Allemands, je n'ai pas eu à souffrir réellement de la brutalité des troupes d'occupation, jusqu'au moment où mon frère, mon aîné de trois ans, préféra prendre le chemin de la clandestinité à celui du STO en Allemagne. Cette situation nous mit dans l'insécurité. Dès cet instant, tout début 1944, la Feldgendarmerie allemande fût très présente à notre domicile, espérant certainement le retour de mon frère pour le « cueillir ». Après plusieurs visites et quelques interrogatoires à domicile, mes parents prirent peur que je sois emmené en Allemagne, à la place du frère.

    A mon tour, ce fut pour moi le départ pour la clandestinité. Le train pour Paris, puis pour Lyon, en passant pour ma part la ligne de démarcation à Maçon, sans dommage. Je me suis retrouvé à Cordéac (Isère), au-dessus de Grenoble, dans une centrale électrique en construction. Mon frère y était déjà avec beaucoup de Normands. Quelques jours après mon arrivée, ils sont presque tous partis pour le « Maquis du Vercors » car les Allemands venaient pour recenser le personnel du chantier. Il faut dire que la plupart était des réfractaires au STO. Pour ma part, n'ayant pas de papiers d'identité, pas d'argent et mesurant plus de 1,70 mètres... la situation était critique. Avec deux camarades normands, dont plus tard l'un est mort au « Champ d'Honneur » (Guy Bossard, dit « Tête d'Oeuf ») et l'autre fait prisonnier à Obenheim (André Lavoine, dit « Gribouille ») nous étions décidés de monter à notre tour au « Maquis », car la radio laissait entendre que de grands événements allaient se produire.

    Après plusieurs jours de marche à pied, par le « Col de la Croix Haute », nous avons gagné le « Col du Roussel » au sud du Vercors. C'était le 6 juin 1944. Nous venions d'arriver au Cil.

    J'y retrouvais mon frère (Jean Carpentier, dit « Cartouche »). Pour ma part, sans tarder, je fus baptisé « La Fraise ». En guise de bienvenue, le Chef du Cil (Gaston Cathala dit « Grange ») me dit : « Ici nous sommes tous des apprentis cadavres... Vu ton âge, si tu veux, tu peux rentrer chez toi... ». A 800 kilomètres de chez moi, étant donné les événements... je suis resté. Notre intégration dans ce camp s'est effectuée en douceur mais avec discipline, car la plupart de ses responsables étaient des militaires de carrière. Cela fit que, dès que les effectifs se mirent à grossir en juin, l'organisation du camp ressembla à celle d'une caserne ; manoeuvres, maniement d'armes, exercice de tir, patrouilles, même escrime à la baïonnette... sans oublier les tours de garde, les corvées de bois, celles de « patates », de nettoyage, de lessive, etc. nous n'étions pas désoeuvrés.

    Dans ce site magnifique où nous étions, la guerre aurait pu nous paraître lointaine, mais les allemands attaquèrent le « Plateau du Vercors » à Saint Nizier-du-Moucherotte, juste au-dessus de Grenoble, le 13 juin 1944, ce qui fit une vingtaine de morts parmi les résistants et une dizaine chez eux.

    Le Cl 1 participa effectivement à cette bataille. Je fus pour ma part versé dans les patrouilles de nettoyage de secteur, dès que le combat cessa. Les Allemands n'allèrent pas plus loin... et la vie reprit son cours dans les différents camps.

    Le 14 juillet 1944, 36 forteresses volantes sont venues larguer au-dessus de Vassieux-en-Vercors, 432 containers de matériels. Juste le temps d'admirer le parachutage et nous descendons à Die (Drôme), pour effectuer une « Prise d'Armes », que l'aviation allemande vient perturber en nous mitraillant.

    Ces manifestations, à la barbe et au nez des Allemands, nous forgeaient un moral d'acier. De plus, nous attendions un renfort des troupes régulières qui, venant d'Alger, devaient se poser sur le terrain d'aviation de Vassieux que nous avions préparé à cet effet. Nous ne pouvions plus craindre personne... hélas, ces renforts, tant attendus, ne sont jamais venus.

    Lorsque nous avons appris que nous étions encerclés, vers le 18 juillet, nous nous sommes préparés à combattre. Avec un autre normand (Jacques Renoux dit « La Douille ») et deux  autres copains, j'ai été affecté à la garde d'un « Pas » dans le sud du Vercors. De là, le 21 juillet au matin, nous avons vu arriver les planeurs allemands tirés par des avions. Nous n'avions aucun moyen de communication pour prévenir nos camarades. Ce fut très rapide... détachés, les planeurs ont plongé sur Vassieux et les avions ont commencé à bombarder en tournant en rond, aidés de leur aviation de chasse.

    Pour les civils et les résistants du Vercors, l'inimaginable ne faisait que commencer... un carnage sans nom, qui fit 460 et quelques victimes parmi les civils et les résistants et environ 90 allemands morts.

    J'ai pu sortir de cette souricière grâce à l'aide de mon Chef et à celle de camarades qui connaissaient la région, en passant par le « Pas de Chabrinel » et l'« Abbaye de Valcroissant »... de nuit, heureusement sans clair de lune, mais pas sans Allemands. Nous avons aussi essayé de nous déplacer en plein jour, ce qui un jour nous valut d'être bloqués un certain temps sous un petit pont, près de Aix-en-Diois, alors que dessus, allant vers Die, les Allemands passaient en convoi.

    La Drôme traversée et après des kilomètres et des kilomètres de marche en montagne, puis l'aide d'un vieux camion à gazogène, nous avons pu rejoindre la ville de Buis-les-Baronnies près du Vaucluse. Là, nous avons été pris en charge par les résistants du coin qui nous assurèrent notre subsistance, contre quelques missions de surveillance des axes routiers dans la région de Mirabel-aux-Baronnies. A cette occasion, j'ai été nommé « tireur au FM » de mon groupe ; j'avais 15 ans et demi.

    Nous avons regagné le Vercors à la Beaune d'Hostun, en camion et par la route, passant par Crest et Chabeuil. J'avais installé mon FM sur la cabine du camion. Cette ville, près de Valence, était occupée par les Allemands d'un camp d'aviation et nous sommes passés devant la porte de ce camp, un grand drapeau français flottant sur le camion. Stupeur des Allemands !

    Résultat : un mort et un prisonnier allemands... et nous, reprenant la route du Vercors de toute la vitesse de notre gazogène.

    La forêt de la Beaune d'Hostun était le lieu de regroupement du Maquis du Vercors. Nous y avons retrouvé les survivants du Cil. Sous le commandement de notre chef (Gaston Cathéla dit « Grange »), nous sommes retournés à l'intérieur du Vercors effectuer des missions de reconnaissance, afin de savoir si les Allemands étaient encore sur place et récupérer des armes. Moi et mon FM, nous étions de toutes les sorties. J'ai pu ainsi revoir le « Col du Roussel » et son refuge de montagne, lieu de cantonnement duCll.

    Le 21 août 1944, nous avons poussé plus loin la sortie, jusqu'à aller attaquer les allemands sur la Nationale 7 au bord du Rhône en amont de Tain-1'Hermitage à hauteur de Chantemerle-les-Blés. Nous étions environ 25 maquisards pour nous en prendre à une centaine de camions remplis de soldats allemands. Bénéficiant de l'effet de surprise, nos 5 FM et les fusils des camarades présents ont pu, pendant un temps, venger un peu nos « Morts du Vercors ».

    J'ai personnellement reçu, à cette occasion, la « Croix de Guerre » à l'Ordre de la Brigade.

    Mon unité, le Cil, a ensuite participé à la libération de Romans (Drôme) en nous faisant effectuer des missions dans la ville et dans la campagne alentour, allant un jour avec un autre tireur au FM (Francis Dourdou dit « Figaro »), jusqu'à attaquer de front un char allemand qui nous fit faire demi-tour en nous envoyant ses obus... par bonheur dans le sable. Nous avons ainsi vu arriver les premiers américains. Puis vint le moment où les troupes régulières sont passées devant nous.

    Nous sommes ensuite remontés sur Lyon, où nous avons dû subir essentiellement les tireurs isolés sur les toits et les étages supérieurs des maisons. Belles cibles que nous formions, au beau milieu de la cour de la « Caserne La Part-Dieu , où nous étions consignés plus que cantonnés, après avoir été stationnés à la « Gare des Brotteaux ».

    Nous avons dû aussi subir les quolibets de l'Armée régulière, sur notre tenue peu reluisante, sur notre manque de métier, sur nos faits d'armes douteux ; sans parler des galons de nos gradés, ce qui avait l'air de devenir une franche rigolade... Pourtant nos coeurs étaient tranquilles et nos morts, qui se joignaient à leurs morts, étaient là pour témoigner que nous avions fait tout notre possible pour leur ouvrir la route jusqu'à Lyon et plus loin encore.

    Nous étions à la Prise d'Armes, place Bellecourt le 6 septembre, avec nos tenues « bizarres » et nous ne fûmes pas moins applaudis pour autant, car la population de Lyon savait d'où nous venions et reconnaissait, parmi nous, bon nombre des siens.

    C'est vers cette époque que nous sommes devenus 11e Cuirassiers et que nous avons marché aux côtés de la 1ère DFL.

    Les batailles, auxquelles nous avons participé alors, nous semblaient être d'une autre guerre, telles Malbouhans, Melisey, Presse et autres... ça ne ressemblait pas aux « coups-de-mains », mais nous faisions tous nos efforts, avec ce que nous avions pour nous battre. Nous n'avons pas dû être ridicules puisque vers la fin octobre début novembre, nous avons été incorporés au BM 24 de la 1ère DFL. Nous étions à Ronchamp (Haute-Saône).

    Dès cet instant, nous avons tous vécu les mêmes événements et je ne relaterai que quelques anecdotes de mon parcours personnel.

    Affecté tout d'abord à la 2ème Compagnie avec mes camarades du Vercors, je me suis retrouvé muté, presque d'office, au bureau de l'Officier des Détails, du Lieutenant Bonaldi. Il cherchait, paraît-il, un dactylo... ça tombait bien, je ne savais pour ainsi dire pas taper à la machine... ou si peu. De plus, l'Adjt. Lever, aux « Effectifs », devait faire face tous les jours aux mouvements d'hommes, causés par le départ des troupes noires et l'arrivée des FFI que nous étions.

    Je fus « adopté » dans ce Service, plus à cause de mon jeune âge que pour mes compétences réelles, à ce moment-là.

    Je garde un excellent souvenir du Lt Bonaldi, des Adj. Lever, Gabarros, Letertre, du Caporal Jean Colonna, du Vaguemestre, du chauffeur « Jojo » et de ceux qui formaient l'équipe de l'« O.D. » et dont j'ai aujourd'hui oublié les noms. Qu'ils me pardonnent.

    Pas facile de « troquer » le FM contre une machine à écrire. Contrairement à ce que j'aurais pu croire, le bureau de l'O.D. n'a jamais été bien loin à l'arrière des lignes de combat. Que ce soit à Ronchamp, à Giromagny, à Sand, je retrouvais toujours pas bien loin mes « copains du maquis ». Il faut dire que dans ce bureau de l'O.D., je me retrouvais très souvent dans la jeep de l'agent de liaison (Claude Diot), pour porter des papiers ou autres, dans tous les secteurs du BM 24. C'est ainsi que je me suis trouvé sur le pont du Rahin au moment où les gars du Génie cherchaient dans l'eau le Général Brosset qui venait d'avoir son accident mortel.

    Nous avions nous-mêmes failli basculer dans ce même Rahin, en arrivant la veille et de nuit devant le pont de Plancher-Bas, qui avait sauté. Sans le savoir, nous avions également roulé sur cette route truffée de mines, que les gars du Génie étaient en train de retirer.

    Une des étapes du bureau de l'OD fut un baraquement dans la Caserne de Giromagny dès la prise de cette ville. Je ne sais pas qui a décrété à ce moment-là que je savais conduire, mais je fus envoyé de nuit avec un chauffeur et un camion, pour récupérer des véhicules qui étaient en panne vers Auxelles-Bas. Le passage du petit pont coupé avant Giromagny s'effectuait sur deux poutrelles, que les gars du Génie ajustaient selon l'empattement des véhicules. De nuit, ne sachant pas bien conduire, j'ai réussi à déclencher les hurlements d'un gradé qui s'efforçait de régler la circulation sur cet étroit passage... mission réussie malgré tout, saluée à notre retour à la caserne par un obus allemand arrivant dans la cour.

    Encore quelques missions... dont certaines allèrent au-delà du fossé antichars que l'on franchissait sur un remblai de terre glaise très glissante, avec la trouille d'aller à l'eau...

    Entre temps, le service des Effectifs de l'Adjudant Lever était mon port d'attache et nous devions y tenir à jour les fiches de tous les hommes du BM 24. Arrivés, départs, hospitalisations et aussi les morts.

    Début décembre, la mission de la 1ère DFL semble remplie et nous ne tardons pas à nous retrouver près de Vesoul, en regroupement, avant de partir pour la « Côte de l'Atlantique ».

    Pour gagner le cantonnement près de Vesoul, nous avons effectué le trajet en colonne et de nuit. Juste derrière le camion dans lequel je me trouvais avec le chauffeur, il y avait un autre camion plein d'obus de mortier et de munitions qui fermait la marche et qui était conduit par le Vaguemestre. Or, ce camion ne figurait pas à l'arrivée... Après un peu d'attente, inquiet, le Lt. Bonaldi nous demande, au chauffeur et à moi, de retourner au devant du retardataire... que nous trouvons arrêté au bord d'un fossé. Dans la nuit, ce camion a percuté un GMC qui s'est renversé en travers de la route. Ni explosion, ni blessé... Ce soir-là, les Dieux, dont Bacchus, devaient être avec nous, car le GMC transportait de la Bénédictine et du Cointreau. Vu le nombre de bouteilles déjà cassées, quelques bouteilles de moins, ça ne se voyait plus... fiesta au bureau de l'O.D.

    Nous, anciens FFI, savons que nous sommes maintenant intégrés à la 1ère DFL et que le BM 24 dont nous constituons la plus grande partie, est un Bataillon respecté de la plupart des cadres FFL. Arrivés par le train dans la région de Blaye (Gironde), le bureau de l'O.D. cantonna dans la maison du Maire de Saint-Genest-de-Blaye. Des vacances ou presque... avec un accueil très chaleureux de la part des habitants du pays. Heureux qui aime boire du vin ! Au bureau des effectifs, nous enregistrons pas mal d'engagements volontaires, sans penser à l'avenir, sauf au repas de Noël pour lequel nous sommes invités chez un viticulteur. Nous avions déjà été invités chez ce viticulteur le 17 décembre pour fêter joyeusement et « sans modération » mes 16 ans.

    Le 24 décembre : « état d'alerte ».

    Juste le temps d'avaler le repas du réveillon et nous partons dès l'aube pour remonter en Alsace. Pour ma part, j'ai effectué le voyage en « traction avant » avec le Lieutenant Bonaldi (O.D.) et son chauffeur. Privilège de l'âge...

    En trois jours et quelques, nous sommes de retour dans l'est et nous retrouvons le froid et l'ambiance de guerre que l'on avait commencé à oublier.

    Pour le nouvel an, je ne souviens que nous avons reçu des cigarettes anglaises, à l'effigie de la Reine. Nous étions très touchés de cette façon courtoise de nous présenter ses voeux de bonne année. (...)

    8 Mai 1945

    "Tous, nous pensons que la « Grande aventure de la libération » est maintenant terminée, mais nous ne pouvons encore imaginer ce que sera l’« Aventure de l'après-guerre ». J'allais en avoir rapidement un aperçu car une «permission de détente» me permettait de me rendre chez moi en Normandie... Déjà, nous nous entendions dire que « Si nous ne trouvions pas de place à notre retour, il ne faudrait pas nous plaindre, car personne ne nous avait demandé de nous engager dans le "Maquis". Jolie perspective... ».

    Georges Carpentier

     

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    Nous déplorons également le décès de Louis PINET.


    Né en mai 1924 à Lyon, il entre dans la Résistance en février 1942.
    Le 4 juin 1944, il rejoint le maquis du Vercors et est affecté au groupe de soutien du 11ème régiment de Cuirassiers à Saint-Agnan.


    Après les combats du Vercors, il participe au sein de ce régiment aux campagnes des Vosges et d'Alsace de la 1ère Division Française Libre.


    Il est cité à l'ordre de la brigade : "Jeune engagé volontaire de 20 ans, père de famille. Le 21 novembre 1944, lors de l'attaque d'Auxelles de Bas, a été blessé alors qu'il venait de faire plusieurs prisonniers".

    Nous présentons nos sincères condoléances à leurs familles et à leurs proches.

     

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     Album photos du 11e Cuirassiers 


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    * A paraître

    Préface

    Commandant Ivan Cadeau[1]


    [1] Officier et docteur en histoire, spécialiste des guerres d’Indochine et de Corée, auteur de Dien Bien Phu, la Guerre de Corée, la Guerre d’Indochine, de l’Indochine française aux adieux à Saigon 1940- 1956.

     

    Après deux premiers volumes consacrés à l’engagement des Tahitiens au cours des conflits mondiaux qu’a connus le XXe siècle, Jean-Christophe Shigetomi rend ici hommage aux Tamari’i qui se sont illustrés au sein du corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient entre 1945 et 1954 et à ceux, moins nombreux, qui ont servi au sein du Bataillon français de l’ONU en Corée de 1950 à 1953. Avec rigueur et clarté, mêlant les ouvrages de référence aux archives de l’époque et enrichissant son texte de témoignages de vétérans, Jean-Christophe Shigetomi raconte le combat singulier de cette centaine d’hommes issus de ce que l’on nommait autrefois les Établissements français de l’Océanie. Les motivations de ces volontaires sont diverses : attrait pour l’aventure, attachement à la France, mais également goût du métier des armes et de la camaraderie militaire que certains ont découvert au cours de la Seconde Guerre mondiale. Au fil des pages, le lecteur découvre le parcours personnel de ces enfants de Tahiti, qu’ils soient parachutistes, fantassins, ou encore marins affectés aux unités fluviales qui patrouillent sur les fleuves et canaux du Vietnam. Les Tahitiens dans les guerres d’Indochine et de Corée est également l’occasion d’aborder certains aspects méconnus de ces conflits. Ainsi, à travers l’histoire de quelques fortes têtes, Jean-Christophe Shigetomi lève le voile sur les Sections spéciales, des formations disciplinaires qui œuvrent dans la partie sud du Vietnam - l’ancienne Cochinchine - à partir de 1947 et qui n’ont jusque-là jamais été développées.

    Les deux premiers opus de Jean-Christophe Shigetomi avaient pour objet de rappeler la participation et le rôle des Tahitiens lors des deux guerres mondiales. Le présent ouvrage, l’auteur le rappelle, se propose de retracer l’histoire méconnue des Tahitiens qui se sont illustrés sur les théâtres d’opérations de l’Indochine et de la Corée. Le nécessaire travail d’histoire, conduit avec succès par Jean-Christophe Shigetomi, il convient de le souligner, doit désormais servir de base à un devoir de mémoire, afin que les générations futures n’oublient pas. C’est pour elles autant que pour la vingtaine de soldats tahitiens qui sont tombés, là-bas, en Extrême-Orient, que Jean-Christophe Shigetomi a rédigé ce livre. Qu’il en soit remercié. 



    [1] Officier et docteur en histoire, spécialiste des guerres d’Indochine et de Corée, auteur de Dien Bien Phu, la Guerre de Corée, la Guerre d’Indochine, de l’Indochine française aux adieux à Saigon 1940- 1956.

     

     

    * A paraître

     Quatre générations du feu de Tamari’i Tahiti sont rassemblées. A droite, le drapeau est porté par Teremai a  Putoa, Poilu tahitien de l’Armée d’Orient et Volontaire du Bataillon du Pacifique, Abel Teore et Paul Moe anciens Tamari’i Volontaires sont derrière Charles Aromaiterai, Salmon en treillis, parachutiste grièvement blessé en Algérie et à sa droite Jules Tatarata, ancien soldat du Corps expéditionnaire français d’Extrême Orient.

     

    Lorsque les Tamari’i Volontaires retrouvent leur terre tahitienne, ils sont accueillis par les soldats de la compagnie autonome d’infanterie coloniale de Tahiti (C.A.I.C.T) du second corps expéditionnaire tahitien qui n’est pas parti et qui leur rendent les honneurs.

    Beaucoup de ces soldats du second contingent sont donc amers d’avoir été privés des titres de gloire que porte le fanion du glorieux Bataillon du Pacifique : des campagnes de Libye, de Tripolitaine, de Tunisie à l’Italie, la Provence et Belfort. La seconde guerre mondiale s’estompe que d’autres conflits en Afrique et en Asie du sud-est se profilent déjà. La crise indochinoise va donc offrir à certains de ces anciens Français libres, l’opportunité de se porter volontaires à nouveau pour le métier des armes. Ils feront partie du corps expéditionnaire français en Extrême Orient, volontaires ou désignés pour servir en Indo-Chine et en Corée où ils retrouveront quelques soldats du Bataillon du Pacifique qui ont directement rempilés de France.

    Or, aujourd’hui, les engagements de ces Tamari’i Tahiti restent totalement absents de la mémoire collective polynésienne. Pire, ils sont occultés ou délibérément oubliés au motif que la sale Guerre d’Indochine a été une guerre coloniale avec le constat amer d’une guerre pour rien, un soubresaut d’Empire engagé dans une guerre inéluctablement perdue d’avance. Cette guerre d’Indochine fut effectivement une sale guerre particulièrement cruelle quelques soient les camps. Avec Poilus tahitiens et Tamari’i Volontaires, les épopées des soldats tahitiens de la Guerre d’Indochine toutes autant faites de courage, de sacrifices et de souffrances méritaient aussi d’être racontées. Si, ce livre n’a pas l’ambition de raconter la guerre d’Indochine et de Corée, qui débute avec le coup de force japonais du 9 mars 1945 pour se conclure avec la guerre américaine du Vietnam, il en dresse une chronologie particulièrement fidèle et ouvre certains pans inédits.

     

    Charles Aromaiterai, Ariivaihoa Salmon, fils de Mairai, Tearii, charles, James (usuel) dit Rico né à Tikehau le 10 février 1899, décédé le 10 mai 1941 à Makatea et d’Ohimata née Reid. Charles Salmon est né à Papeete le 26 septembre 1933. Parachutiste il est grièvement blessé par balle à la tête dans une opération en haute Kabylie après avoir mis hors de combat onze rebelles. Il est décédé le 5 août 1961.

     

     

    Contact :

    jctevshige@yahoo.fr

    https://www.facebook.com/lestahitiensdanslaguerredindochine/

     


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    * Carnets de guerre de Maurice MEHAUT(BIMP) - 1 - L'Evasion par l'Espagne

    Maurice Mehaut 

     

    Maurice MEHAUT, né le 5 Mars 1926 à Verdun, est âgé de 14 ans lorsque la France est envahie par les Allemands au Printemps 1940.

    Deux ans plus tard, en Mai 1942, il tente une première évasion pour rejoindre la France Libre. C’est le début d’un long et douloureux périple qu’il raconte sobrement dans un courrier retrancrit par son fils Gilles Mehaut.

     

    L’EVASION PAR L’ESPAGNE ET L’ENGAGEMENT DE MAURICE MEHAUT EN TUNISIE

     

    Pemière tentative d’évasion en Mai 1942

    « Départ de Verdun.

    Arrêté par les Feldgendarmes à Sainte -Menehould, à l’époque frontière de la Lorraine.

    Passé à tabac à la Kommandantur, relâché après 48 heures avec deux dents en moins et le nez cassé.

    La Feldgendarmerie m’avait remis dans le train en direction de Verdun, je descendais à la première station et repassais la limite dans la nuit dans la forêt des Islettes, avec les chiens au derrière.

    Trois jours après, je traversai le Cher à la nage, en crue, près de Vierzon, pour arriver en zone non occupée.

    Passage de la frontière espagnole en haute montagne près de Luchon.

    Arrêté sur le versant espagnol et emprisonné à Venasque environ 3 semaines.

    Refoulé en France vu mon jeune âge (j’avais 16 ans), la Gendarmerie française me plaça dans un camp de compagnons de France à Toulouse.

     

    * Carnet de route de Maurice MEHAUT (BIMP) - 1 - Ses deux tentatives d'évasion par l'Espagne pour rejoindre la France Libre

    Monument commémoratif au Col de Vénasque

     

    La seconde évasion, réussie, en  Février 1943

    Avec deux camarades Belges et deux Français, nous avons quitté en fin Février 1943 les Compagnons de France en chapardant un peu d’habillement et de nourriture.

    Nous avons mis sept jours pour franchir la frontière au- dessus des lacs d’Espingo et d’Oô. Pendant trois jours nous avons mangé de la neige.

    Quand les Espagnols nous ont arrêtés, aucun d’entre nous ne pouvait se tenir sur ses jambes ni même parler. Conduits à la prison de Barbastro et internés jusqu’en Juillet 43. 

     

    * Carnet de route de Maurice MEHAUT (BIMP) - 1 - Ses deux tentatives d'évasion par l'Espagne pour rejoindre la France Libre

    La prison de Barbastro :  la flèche indique l'emplacement de la cellule de Maurice Mehaut

     

    Passage réglementaire au Portugal  en Août 1943, par train, avec tout un groupe de Français.

    Embarquement à Cétubal pour Casablanca.

    Dirigé sur ma demande à la 1ère Division Française Libre en Tunisie et versé au Bataillon d’Infanterie de Marine et du Pacifique ».

     

    * Carnet de route de Maurice MEHAUT (BIMP) - 1 - Ses deux tentatives d'évasion par l'Espagne pour rejoindre la France Libre

    Collection Blandine Bongrand-Saint Hillier 

     

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    La suite du parcours de Maurice MEHAUT vous sera proposée à partir de la semaine prochaine, à travers le carnet de route qu’il a tenu entre Avril 1944 et Avril 1945, du Girofano à l’Authion.

    Nos remerciements à Gilles Mehaut qui nous a confié sa transcription de ce carnet ainsi que de nombreuses photographies de son Père qui est décédé prématurément dans un accident de la route en 1970. 

    * Carnet de route de Maurice MEHAUT (BIMP) - 1 - Ses deux tentatives d'évasion par l'Espagne pour rejoindre la France Libre

     

    * Carnet de route de Maurice MEHAUT (BIMP) - 1 - Ses deux tentatives d'évasion par l'Espagne pour rejoindre la France Libre

     

    * Carnet de route de Maurice MEHAUT (BIMP) - 1 - Ses deux tentatives d'évasion par l'Espagne pour rejoindre la France Libre

     

     


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  • 26.158 Anciens de la 1ère DFL ...

    Ce mois-ci, la progression de l'Annuaire (+ 168 noms)  porte essentiellement sur les Bataillons de Marche 24, 13 et 14, ainsi que la 13 DBLE et le BM 11.

    Le fichier Excel,  actualisé par Pascal VANOTTI, peut être téléchargé  dans notre Rubrique "ANNUAIRE" : 

    LIEN


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    Nous avons la tristesse de vous faire part de la disparition du Compagnon ENGELS ce 3 avril 2018  à Beauzelle (31) ; son amabilité, sa bonne humeur et son sourire légendaires vont  beaucoup nous manquer...

    Nous adressons toutes nos condoléances à sa famille.

    La cérémonie des obsèques aura lieu aux Invalides mardi 10 avril prochain à 10h avant son inhumation dans le caveau des compagnons de la Libération au cimetière du père Lachaise à Paris. 

      

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    Article de LA  DEPECHE LIEN

     

    * Disparition du Compagnon Constant ENGLES (1er RA FFL)

     Constant Engels montre la photo où le général de Gaulle le décore

    sur son lit d'hôpital, après Bir Hakeim

    * Disparition du Compagnon Constant ENGLES (1er RA FFL)

    Il était l'un des huit derniers compagnons de la Libération. Constant Engels s'est éteint ce matin à la résidence Edelweiss de Beauzelle, près de Toulouse, à l'âge de 98 ans. Il était né le 11 août 1920 à Esen, en Belgique. Ayant rejoint la France libre parmi les premiers, il avait été blessé à Bir-Hakeim face à l'Afrika Korps de Rommel.

    Il avait auparavant fait partie de l'expédition de Dakar, du Gabon et avait combattu en Syrie. Evacué vers Damas après avoir été durement touché en Libye, il avait été fait Compagnon de la Libération par décret en septembre 1942. Il avait été décoré de la Croix de la Libération par De Gaulle sur son lit d'hôpital et élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur en décembre 2014.

    Après la guerre, il avait repris ses études et effectué une grande partie de sa carrière au centre de l'énergie atomique comme chercheur.

    Avec lui disparaît l'un des derniers Compagnons de la Libération qui restent au nombre de sept : Guy Charmot, Daniel Cordier, Yves de Daruvar, Hubert Germain, Claude Raoul-Duval, Pierre Simonet et Edgar Tüpet-Thomé.


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