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    Les quatre Compagnons témoins sont : Daniel CORDIER, Louis CORTOT, Hubert GERMAIN (13 DBLE) et Fred MOORE.

     

    Les Compagnons de la Libération n'oublient pas

    Par Boris Thiolay, publié le 08/05/2015 à 09:11

     

    Le lieutenant Fred Moore porte l'étendard de son régiment le 26 août 1944 dans Paris libéré (ci-dessus, 2e à dr. sur le blindé).

    COLL. PERSONNELLE FRED MOORE

    Soixante-dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, seuls 16 des 1038 Compagnons de la Libération sont encore en vie. Français libres ou résistants de la première heure, quatre d'entre eux racontent à L'Express leur épopée et, surtout, le sens de leur engagement. Inaltérable.

    Ce mois de juin 1940 s'annonce décisif pour Hubert Germain. Elève au lycée Montaigne de Bordeaux, il prépare le concours d'entrée à l'Ecole navale. Fils d'un général polytechnicien, Hubert, 19 ans, s'apprête à entrer dans la carrière. Mais le jeune homme, viscéralement attaché à sa patrie, est surtout révolté par la résignation et la couardise des officiers supérieurs français face à l'invasion allemande.  

    Le 14 juin, la Wehrmacht est entrée dans Paris, "ville ouverte". Le drapeau à croix gammée flotte sur la tour Eiffel. La défaite laisse place à une débandade totale. Le 17, le discours du maréchal Pétain, appelant à "mettre un terme aux hostilités", achève d'écoeurer le jeune patriote. Le jour du concours, Hubert n'hésite pas longtemps. Autour de lui, ses camarades planchent fébrilement. Lui se lève, rend copie blanche au surveillant et s'en va. Soit, mais pour aller où ? Ayant appris que des Français gagnent l'Angleterre afin de continuer le combat, le jeune homme fait ses adieux à sa famille.  

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    Le 23 juin, il embarque à Saint-Jean-de-Luz sur un paquebot britannique. Le 27, le navire accoste à Liverpool. Les volontaires sont rapidement acheminés vers Londres. Ils sont parmi les premiers à s'engager dans la "France libre", troupe hétéroclite d'hommes et de femmes qui se regroupent bientôt autour d'un général quasi inconnu. Il s'appelle Charles de Gaulle et clame, depuis le 18 juin, sur les ondes de la BBC : "Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas." 

    Hubert Germain ne foulera de nouveau son sol natal que quatre années plus tard, le 16 août 1944, lors du débarquement de Provence. Sautant dans l'eau depuis une barge, il sent soudain ses jambes se dérober, tombe à genoux et fond en larmes. "Le vent apportait l'odeur des pins qui brûlaient au loin. Cette odeur, c'était celle de ma patrie..." raconte aujourd'hui ce monsieur de 94 ans, carrure toujours imposante et regard affûté.  

    Parachuté en France en juillet 1942, Daniel Cordier est engagé comme secrétaire par Jean Moulin.

    J.-P. GUILLOTEAU/L'EXPRESS

    Tandis qu'il évoque ses souvenirs, Hubert Germain est habité par un souci permanent : la stricte exactitude des faits, doublée d'une modestie désarmante. Pourtant, entre 1941 et 1945, ce futur ministre gaulliste s'est battu sur tous les fronts, au sein de la 1re division française libre. Tour à tour en Syrie, à Bir Hakeim, dans le désert de Libye, à El-Alamein, en Egypte, en Tunisie. Puis en Italie, où il est blessé en mai 1943 ; en Provence, dans les Vosges, en Alsace... Pour cela, dès la fin du mois de juin 1944, le lieutenant Germain est convoqué à Caserte, près de Naples, auprès du général de Gaulle. Celui-ci le reçoit dans l'ordre de la Libération, en prononçant cette formule : "Nous vous reconnaissons comme notre compagnon dans la libération de la France, dans l'honneur et par la victoire."  

    Si Hubert Germain accepte de parler encore une fois de tout cela, c'est, prévient-il, "par respect et en mémoire de tous les autres. Ceux qui ne sont plus là". Peu nombreux sont ceux qui reçurent cette distinction exceptionnelle. Créée le 16 novembre 1940 par de Gaulle pour remplacer la Légion d'honneur, qu'il ne peut décerner, la croix de la Libération vise à récompenser les auteurs d'actes de bravoure et de dévouement, assumés dès les premiers temps qui suivent la défaite. 75% des Compagnons sont entrés en guerre avant la fin de 1940 ; 91%, avant 1942. 

    Ils sont étudiants, ouvriers, ingénieurs, officiers...

    1 038 personnes exactement ont reçu cette croix, de même que cinq villes - Paris, Nantes, Grenoble, Vassieux-en-Vercors et l'île de Sein - et 18 unités combattantes, particulièrement méritantes. Un tiers des Compagnons de la Libération sont morts avant la fin de la guerre. Les trois quarts des récipiendaires viennent des rangs de la France libre ; un quart, de la résistance intérieure : la clandestinité n'a pas permis de recenser tous les comportements individuels héroïques.  

    "J'étais quasiment sûr que nous serions tous pris, mais lui [Jean Moulin], si fin, drôle, charmant, me semblait invulnérable." Daniel Cordier

    MUSÉE DE L'ORDRE DE LA LIBÉRATION

    Ces combattants viennent des horizons les plus divers. Ils sont étudiants, paysans, ouvriers, ingénieurs, officiers de carrière, tirailleurs africains... Ils représentent toutes les sensibilités politiques : droite catholique, extrême droite fascisante, socialistes, communistes... On y recense des chrétiens, des juifs, des musulmans et des libres penseurs. Ils ne sont pas tous français, sinon de coeur. Beaucoup d'entre eux sont aujourd'hui inconnus. Quelques-uns sont célébrés dans les livres : Jean Moulin, Pierre Brossolette (dont les cendres seront transférées au Panthéon le 27 mai prochain), Romain Gary, Maurice Schumann, le père de l'Europe, René Cassin, Prix Nobel de la paix en 1968, Winston Churchill...  

    Dans cet aréopage, une lacune : on n'y trouve que six femmes. Elles ont pourtant payé le même prix que leurs compagnons de lutte. A l'image de Berty Albrecht, cofondatrice du mouvement Combat, pendue à la prison de Fresnes le 29 mai 1943. De Laure Diebold, secrétaire de Jean Moulin, qui reviendra très affaiblie de sa déportation. Ou de Simone Michel-Lévy, alias "Mlle Flaubert" au sein de la résistance PTT, exécutée le 13 avril 1945, au camp de Flossenbürg (Bavière), alors qu'elle tentait d'organiser un soulèvement contre les gardiens. 

    Les sentinelles d'une "certaine idée de la France"

    Dans l'ordre de la Libération, "tous ceux qui y sont le méritent, mais tous ceux qui le méritent n'y sont pas", selon la formule de Vladimir Trouplin, conservateur du musée de l'institution, aux Invalides. Contrairement à la Légion d'honneur, la croix de la Libération a été attribuée avec parcimonie. Et l'ordre est forclos depuis janvier 1946, date à laquelle le général de Gaulle, son unique grand maître, quitte une première fois le pouvoir. 

    Ils étaient 1038. Aujourd'hui, soixante-dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils ne sont plus que 16. Et les doigts des deux mains sont de trop pour compter ceux qui ont encore l'envie et la force de témoigner. Le plus jeune des Compagnons vivants, Louis Cortot, a fêté ses 90 ans le 26 mars dernier. M.Cortot, comme Hubert Germain, Daniel Cordier et Fred Moore, a accepté de raconter à L'Express ces années de doute, d'espoir, de peur et d'enthousiasme. 

    Hubert Germain a embarqué pour l'Angleterre le 23 juin 1940.

    JPGuilloteau/L'Express

    Pourquoi demander à ces vénérables nonagénaires d'égrener d'anciens faits d'armes ou des préceptes de sagesse personnelle ? Parce que leur vie, leur longue vie, est plus haletante que bien des romans. Surtout, parce que ces hommes, membres d'un ordre quasi chevaleresque, ont accepté tous les sacrifices pour maintenir les valeurs de la République, rayées d'un trait de plume par le régime de Vichy.  

    Résistants de la première heure, ils demeurent les sentinelles d'une "certaine idée de la France", et pas seulement au sens gaullien du terme. Leur récit résonne de mots simples et lourds de signification. Il fait appel à des valeurs souvent galvaudées : rigueur morale, devoir, honneur. 

    "Les Allemands, on ne les avait pas invités. Il fallait bien faire quelque chose. Comme d'autres, j'ai suivi la route, toute droite, et cela allait dans le bon sens..." Louis Cortot ne se paie pas de mots. Le vieux monsieur, impeccable en costume bleu nuit sur cravate verte rayée de noir - les deux couleurs du ruban de la croix des Compagnons de la Libération -, le concède sans malice : "J'ai été habitué à en dire le moins possible."  

    On devine pourquoi. Né en Bourgogne, le 26 mars 1925, le jeune Louis débarque à l'âge de 12 ans dans un quartier populaire de Saint-Cloud, où sa famille, "très républicaine", vient s'installer. Son père et son frère aîné, Jean, travaillent en usine. Ce dernier, militant à la CGT, est proche du Parti communiste, qui est interdit en 1939. Louis fréquente les mouvements de jeunesse nés du Front populaire. 

    Chaque rendez-vous peut cacher un piège

    1940. Après l'armistice du 22 juin avec l'Allemagne, la répres - sion s'abat sur les milieux communisants. Jean est incarcéré. L'année suivante, Louis interrompt ses études et trouve un emploi d'ajusteur, "pour faire bouillir la marmite". Il n'a pas 16 ans. Au contact de quelques camarades déterminés, le garçon entre au printemps 1941 dans l'Organisation spéciale (OS), structure clandestine du Parti communiste. Là, il se forme à la guérilla urbaine, au maniement des explosifs auprès d'anciens de la guerre d'Espagne, dont Henri Tanguy. Ce dernier, connu sous le pseudonyme "Rol", prendra la tête de l'insurrection de Paris, en août 1944. 

    "La flamme de la résistance ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas." Général de Gaulle, 18 juin 1940. (Hubert Germain, 2e à droite)

    MUSÉE DE L'ORDRE DE LA LIBÉRATION

    Louis Cortot est l'un des plus jeunes à passer à l'action armée. A la fin de 1941, il participe à ses premières opérations de sabotage : lignes téléphoniques, déraillement d'un train chargé de tanks à la sortie des usines Renault. "Ce n'était pas grand-chose, mais tout ce qui pouvait gêner les Allemands était bon à prendre", reprend- il, tout en faisant glisser sa canne contre l'accoudoir du fauteuil. Décimée par les arrestations, la résistance communiste se réorganise sous l'appellation de Francs-tireurs et partisans (FTP).  

    Recherché, Louis Cortot plonge dans la clandestinité. Nom de guerre : "Lip", comme la marque de la montre qu'il rêve de s'offrir. Chaque rendez- vous peut cacher un piège. L'angoisse ? "On s'y habitue." Avec sa dégaine de gamin, Louis n'attire guère l'attention lorsqu'il file à toute allure sur sa bicyclette. Il devient agent de liaison entre le QG parisien de Rol-Tanguy et les maquis de Seine-et-Marne. Le 25 août 1944, tandis que la colonne Leclerc entre dans Paris, il roule vers la capitale avec deux camarades, à bord d'une traction noire ornée du sigle FFI. Une rafale de mitrailleuse allemande frappe la voiture, qui parvient à s'enfuir. Louis est salement touché au crâne et à l'oeil.  

    Le lendemain, 26 août, c'est depuis l'Hôtel-Dieu qu'il entend les vivats de la foule saluant l'arrivée de De Gaulle sur le parvis de Notre-Dame. Pour lui, la guerre est finie. Il est convalescent quand il reçoit la croix de la Libération, sur suggestion de "Rol". Difficile, quand on a sacrifié sa jeunesse en silence, de trouver ensuite sa place au milieu des "résistants de la 25e heure". "Que voulez-vous ? En 1945, j'avais 20 ans et j'étais déjà très content d'être toujours en vie", relève l'ancien combattant FTP. Un silence. "Quelle chance, quand on sait combien d'entre nous ne sont jamais revenus..."  

    Baigné de lumière, l'appartement cannois est encombré de tableaux, de statuettes d'arts premiers, de piles de documents. Sur une étagère, le portrait serré, en noir et blanc, d'un homme portant chapeau et écharpe. Un visage à l'expression énigmatique et pourtant familier. Daniel Cordier y pense chaque jour, depuis le mois de juin 1943. Le gentleman de 94 ans, pantalon moutarde, blazer de tweed et chemise lilas, reçoit sans façons. Regard pétillant, il s'amuse de tout, s'excuse à l'avance des "longueurs" qui pourraient encombrer son récit.  

    Louis Cortot (à gauche) rejoint au printemps 1941 les résistants communistes. Fred Moore (à dr.) rallie Londres dès le 19 juin 1940 et participera en août 1944 à la libération de Paris.

    JPGuilloteau/L'Express

    Le parcours de Daniel Cordier, fait Compagnon de la Libération en novembre 1944, s'apparente à une lumineuse métamorphose. Issu d'une riche famille bordelaise, royaliste et antisémite, il milite, à l'âge de 17 ans, à l'Action française, le mouvement de Charles Maurras. Cependant, le 17 juin 1940, le discours de Pétain sonne pour lui comme une trahison. A l'instar des combattants de la Grande Guerre, il veut s'engager pour "tuer du boche". Il embarque à Bayonne pour l'Algérie.  

    Le navire est dérouté vers l'Angleterre. A Londres, Daniel rejoint les Français libres. Il se trouve juste à côté de la porte d'entrée de l'Olympia Hall, le 6 juillet 1940, jour où le général de Gaulle vient passer en revue ses premières recrues. Le soldat Cordier parvient à intégrer le Bureau central de renseignement et d'action (BCRA), les services secrets de la France libre. Commence une période d'instruction qui lui semble interminable. Le 25 juillet 1942, il apprend qu'il va être parachuté en France la nuit suivante. Il doit alors retirer toute étiquette ou signe distinctif de ses vêtements. On lui confie une radio, un revolver et une pilule de cyanure, au cas où il serait pris. Ainsi que 2 millions de francs, en billets, qu'il devra remettre à un certain "Rex". 

    Rex, c'est Jean Moulin, préfet de gauche révoqué par Vichy, chargé secrètement par de Gaulle d'unifier les mouvements de résistance et de les rallier à Londres. Au soir de leur première rencontre, à Lyon, Moulin invite Daniel à dîner. "Je lui ai tout raconté de ma vie. J'étais persuadé qu'il était d'extrême droite, comme moi. Il a dû me prendre pour un fou..." se souvient-il, avec un petit sourire. Il n'empêche : dès le lendemain, Rex l'engage en tant que secrétaire personnel. Le jeune homme gère son courrier, code ou décrypte les messages de Londres, recrute des agents de liaison entre Lyon et Paris.  

    "Cette jeunesse trépidante, sans certitude du lendemain"

    Daniel, alias "Alain" (en référence au philosophe), ne sait pas combien de fois il a franchi la ligne de démarcation. Une trentaine, au moins. Le 27 mai 1943, à Paris, il fait le guet devant l'immeuble du 48 de la rue du Four, pendant que la première réunion du Conseil national de la Résistance se tient au premier étage. Le mois suivant, quand il apprend que le "patron" - il n'emploie que ce terme pour désigner Moulin - a été arrêté, il refuse tout d'abord de l'admettre. "J'étais quasiment sûr que nous serions tous pris, mais lui, si fin, drôle, charmant, me semblait invulnérable..." lâche-t-il, gorge nouée.  

    Louis Cortot

    COLL. PERSONNELLE LOUIS CORTOT

    La vie quotidienne au sein de l'"armée des ombres", les caches découvertes par la police, le contact qui n'arrive pas au rendez-vous, Daniel Cordier ne raconte cela que des décennies plus tard. Après que l'honneur de Moulin, qui mourut sans parler à la suite des tortures endurées, eut été flétri par un ancien résistant, dans les années 1970. Grand témoin devenu historien de référence, militant maurrassien transmuté en humaniste de gauche, en peintre, collectionneur et marchand d'art contemporain, après guerre, il n'a de cesse de défendre l'héritage moral de "l'homme qui l'a révélé à lui-même". 

    Les Compagnons de la Libération ont puisé dans leur épopée une vitalité exemplaire. "Cette jeunesse trépidante, sans certitude du lendemain, nous a forgés pour la vie. C'est ce qui me maintient en forme jusqu'à aujourd'hui." Cheveux blancs lissés en arrière, lunettes de marque aux verres fumés, le colonel Fred Moore garde une âme de baroudeur. Il arbore toujours la fine moustache à la Errol Flynn qu'il s'était laissé pousser à l'époque pour avoir "l'air d'un homme". 

    Nés d'un père ancien officier de la Royal Navy et d'une mère bretonne, Fred et René, son cadet d'un an, ne supportent pas le déshonneur de la défaite. Réfugiés en Bretagne auprès de leurs parents, les deux frères, âgés de 20 ans et 19 ans, embarquent le 19 juin 1940 sur un langoustier, à Plouguerneau (Finistère). Les côtes bretonnes, qui ne sont pas encore tombées sous le contrôle de l'occupant, constituent le point de départ le plus direct vers l'Angleterre. Encore mineurs, Fred et René sont anglais aux yeux des autorités britanniques, mais ils s'engagent finalement chez les "Free French".  

    Fred Moore

    MUSÉE DE L'ORDRE DE LA LIBÉRATION

    Le 1er septembre, ils embarquent sur le paquebot Westernland. Destination : Dakar. De Gaulle, qui entend rallier à lui les colonies d'Afrique occidentale française, est à bord. La manoeuvre échoue et l'expédition débarque au Cameroun. "A cette période, nous n'étions pas plus de 3 000 Français libres", rappelle aujourd'hui Fred Moore. Doté d'une mémoire exceptionnelle, il peut relater dans les moindres détails chaque péripétie de son odyssée, qui va le mener du Congo jusqu'en Allemagne. Affecté à un régiment de spahis, l'intrépide Moore prend le commandement d'un peloton de combattants marocains. La guerre du désert le mène d'Egypte jusqu'en Tunisie.  

    "L'île de Sein, c'est donc le quart de la France!"

    Le 6 mai 1943, il doit changer à trois reprises de véhicule, touché chaque fois par un tir de canon allemand. Indemne, il gagne le surnom de "lieutenant Baraka". Par la suite, il est un temps affecté à la garde personnelle de De Gaulle à Alger. Mais l'action lui manque. Le lieutenant Moore rejoint au Maroc la 2e division blindée de Leclerc. Il débarque en Normandie le 2 août 1944, fonce sur Paris et participe, le 25, à la prise de l'Ecole militaire. Durant la campagne d'Alsace, le 22 novembre, l'un de ses soldats, couvreur de métier, accomplit le serment de Koufra (Libye), passé par les hommes de Leclerc, en mars 1941 : ne pas déposer les armes avant d'avoir hissé le drapeau tricolore sur la flèche de la cathédrale de Strasbourg. 

    Après guerre, Fred Moore ouvre un magasin d'optique. Gaulliste, il siège en tant que député de la Somme de 1958 à 1969. Colonel de réserve, il devient aussi le huitième et dernier chancelier de l'ordre de la Libération, garant du bon fonctionnement de l'institution. Mais, à mesure que les derniers compagnons s'en vont, leur saga passe du registre de la mémoire à celui de l'Histoire. Créé en novembre 2012, le Conseil national des cinq communes "compagnons de la Libération" est désormais chargé d'en perpétuer l'esprit et les traditions. 

    La plus petite de ces communes, la plus isolée aussi, n'est pas la moins pugnace. Minuscule langue granitique arrimée à 5 kilomètres de la pointe du Raz, l'île de Sein (Finistère) incarne la geste de cette poignée de Français qui, très tôt, refusèrent de vivre à l'heure allemande. Entre le 24 et le 26 juin 1940, 114 îliens, presque tous pêcheurs, arment leurs bateaux et traversent la Manche. Au total, 124 habitants, âgés de 14 ans à 54 ans, gagnent l'Angleterre.  

    Au mois de juillet suivant, à Londres, surpris par la proportion de Sénans parmi les volontaires, de Gaulle s'exclame : "L'île de Sein, c'est donc le quart de la France !" La commune est la plus décorée de France au titre de la Seconde Guerre mondiale. A deux pas du quai des Français-Libres, un petit musée, empli d'objets et de documents d'époque, raconte cette histoire émouvante. "Le souvenir est vivace, car presque chaque famille a été concernée", explique Ambroise Menou, maire adjoint et médecin de l'île, qui compte aujourd'hui moins de 100 habitants l'hiver.  

    "A chaque commémoration, la population se rassemble et les jeunes sont présents", poursuit-il. Régulièrement, des groupes d'anciens combattants viennent se recueillir devant le monument des Français libres. La statue d'un jeune Sénan est adossée à une croix de Lorraine, face à la mer. Moucheté de lichen orange, le compagnon de granit brave les caprices du temps.  

     

     


    2 commentaires
  • A l'heure où se termine notre projet de mémoire "Villes et Villages Libres avec la 1ère D.F.L.", basé sur des témoignages ECRITS des combattants, nos interrogations sur la transmission de cette mémoire sont multiples :

    quelle utilisation sera faite  de ce socle de connaissances ainsi  rendu public ?  Servira-t-il de matériel pédagogique pour des interventions adaptées en milieu scolaire, notamment sur les territoires libérés par la D.F.L. , (à l'exemple du travail opéré par la Fondation B.M. 24 avec les enseignants et les enfants de l'école primaire d'Obenheim) ? Inspirera-t-il la création de nouveaux supports numériques tels des webdocumentaires, des animations, des montages vidéos (à l'exemple du documentaire vidéo sur l'Authion réalisé par Pascal Vanotti )  ?

    Plus largement, nous questionnons l'avenir de la transmission sur les valeurs de la Résistance, par des acteurs disposant de moyens techniques et financiers qui ne sont pas à la portée des associations comme la Fondation B.M. 24 ou celles ayant participé à notre projet de mémoire.

    Aussi, l'initiative de FRANCE 3 de créer un webdocumentaire dédié à la Résistance et donnant la parole aux derniers témoins nous semble de ce point de vue un bel exemple de création pédagogique, à base territoriale (les Régions concernées) et donnant la parole aux témoins...

    Nous vous en souhaitons une bonne découverte et vous proposons, notamment d'entendre le témoignage des frères LE GALL (Jacques, FNFL, et Alexis, 1ère D.F.L.). A noter que de nombreux extraits des mémoires d'Alexis le GALL, Ancien du B.M. 5, ont illustré notre projet de mémoire.

     

     

    "Chaque région a son histoire de la Résistance portée par des héros inconnus. Pour la première fois, une plateforme interactive et pédagogique donne la parole aux derniers témoins de la Résistance et explore les fonds d’archives historiques.

     Avec ce site, nous vous proposons de mettre en lumière ces femmes et ces hommes de l’ombre qui ont, dans chaque région, combattu contre l’occupation et participé à la libération de la France par des actions simples ou en livrant des combats héroïques.

     Près de 250 témoins de la Résistance française, encore en vie, témoigneront. Vous découvrirez ainsi leur engagement, leur parcours, leurs souvenirs, leurs joies et leurs souffrances. A ces témoignages s’ajoutent ceux qui nous ont déjà quitté dont la parole revivra grâce aux archives.

     L’objectif est de vous permettre une expérience d’utilisateur riche en contenu, de transmettre des fragments de mémoires singulières et de favoriser un point de vue intime.
    Ces web-documentaires se construisent comme un édifice. Chaque personnage apporte sa pierre à la connaissance de la Résistance et de sa spécificité dans sa région, son village en particulier et permet la construction d’une image de la Résistance en France en général".

     

    • LES FRERES LE GALL

     

    • Les frères Le Gall, l'appel de la France libre

    Le 18 juin 1940, au lendemain de l'exposé des intentions d'armistice du maréchal Pétain, le général de Gaulle appelle sur les ondes de la BBC à la poursuite des combats aux côtés des Anglais. Alexis et Jacques Le Gall, deux frères audiernais assoiffés de liberté, décident de rejoindre l'Angleterre par bateau et de se battre aux côtés de ce drôle de général. Pour Jacques, ce sera les Forces navales françaises libres ; pour Alexis, le Corps expéditionnaire qui deviendra la fameuse 1ère DFL.

    EXTRAIT :

     

     

    • Pour accéder au témoignage INTEGRAL en vidéo des frères LE GALL, rendez-vous sur la plate-forme "Les RESISTANCES" LIEN

     

    • Dans le menu, cliquer sur LA VIDEOTHEQUE

     

     

    • PUIS EN BAS DE LA PAGE, CLIQUER SUR "6" (page 6)

     

     

    • VISIONNEZ ALORS LA VIDEO :

     

     

     

     

     


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  • Notre dernier article est dédié à tous les combattants de la 1ère Division Française Libre et singulièrement à Roger NORDMANN, Français Libre, Ancien du 1er Régiment d’Artillerie F.F.L., disparu le 3 Mai 2015,  qui a  contribué au projet de mémoire « Villes et Villages Libres avec la 1ère  D.F.L.». Avec toute notre  admiration pour l’homme d’exception et notre reconnaissance pour son soutien et  son amitié.

     

    « Les Français qui ont répondu à l'appel du Général de Gaulle sont partis de partout.

    Leurs itinéraires ont convergé vers les Forces Françaises Libres qui cherchaient dans une étonnante marche à l'Etoile, celle de l'Arc de Triomphe, l'adversaire où qu'il soit. »

    Général BROSSET

     

    *** LA FRANCE LIBRE FETE SA VICTOIRE !

    18 Juin 1945

     

    • 8 MAI 1945 : 70 ANS PLUS TARD, DES ANCIENS TEMOIGNENT

     

     Tandis que,  le 8 Mai 1945,  le 1er Régiment d'Artillerie tirait les 101 coups de la victoire  à Nice, certains Anciens de la D.F.L., comme René FESSY au B.M XI, d'autres au  B.M. 21, se trouvent encore dans de petits villages italiens, terriblement déçus de ne pouvoir partager avec leurs compatriotes, la liesse de  célébrer - enfin - l'aboutissement de leur combat :  la capitulation de l'Allemagne nazie et le retour à la Paix.

     

    *** LA FRANCE LIBRE FETE SA VICTOIRE !

     

    Wladislas PICUIRA vient d'être blessé à Borgo San Dalmazzo ; s'il se souvient du 8 Mai, c'est parce qu'il a eu la vie sauve alors que ses copains venaient d'être tués à ses côtés...

    D'autres encore, ceux du B.M. 24, faits prisonniers à Obenheim, ne savent même pas ce que signifie la date du 8 Mai... "nous avions d'autres soucis" dit pudiquement Marcel MISERT, alors que les camps viennent juste d'être libérés, et que les soldats sont pris en charge par les Américains et la Croix Rouge avant de regagner la France.

    Seul André NOUSCHI, originaire d'Algérie, qui découvre Paris pour la première fois  en ce printemps 1945,  vit avec émotion ce 8 Mai 1945, sur la place de l'Opéra  : "il devait être quatre heures de l’après midi quand de Gaulle a commencé de parler dans un silence incroyable et  lancé à la fin de son discours « Vive la France ! ». Alors a déferlé une formidable Marseillaise chantée par toute cette foule, avec un élan fou. J’étais alors au garde à vous et chantais comme un perdu « Aux armes ! citoyens ! ». Dans ce bel après midi de mai, j’étais très ému : la voix de de Gaulle qui disait la fin de la guerre d’abord, et surtout cette Marseillaise chantée par des dizaines de milliers d’hommes et de femmes..."

     

    *** LA FRANCE LIBRE FETE SA VICTOIRE !

     

    Mais... tout au contraire, Alexis LE GALL (B.M. 5), qui se trouve au même moment sur les Champs-Elysées, raconte dans ses mémoires comment la liesse de la foule le plonge subitement dans de sombres pensées :" Des groupes se forment, chantent, dansent, hurlent, s'embrassent et je me trouve subitement loin, si loin d'eux. Je m'étais fait une fête de ce moment mais je ne participerai pas à la liesse générale. Je ne veux pas me mêler à tous ces jeunes en folie. Je les regarde tristement et mes pensées vont vers les autres, mes amis, les vrais vainqueurs.
    Cela aussi je l'aurai manqué : notre victoire au milieu d'eux. Et repasse alors devant mes yeux tout ce chemin que nous avons parcouru ensemble: l'Angleterre, le Cameroun, le Western Désert, l'Italie, la Provence, les Vosges, l'Alsace. Et viennent s'y superposer les visages de tous les copains disparus, tous ceux qui ont été ma famille durant ces années...

    L'aventure est finie, cette merveilleuse et tragique aventure que nous avons vécue et dont les images sont ancrées pour longtemps dans mon cerveau. Il faut maintenant tourner la page mais ne pas oublier ».

     

    Vous l'aurez compris, les évocations que nous vous proposons aujourd'hui, celle des derniers témoins qui nous ont adressé leurs souvenirs  autour du 8 Mai 1945 (René Fessy, Wladislas Picuira, Marcel Misert, Pol Portevin, Francis Ruffier-Monet et André Nouschi) comme celles que nous avons retrouvées dans nos archives, sont dans leur majorité bien loin d'exprimer le sentiment d'allégresse qui saisit les Français à l'annonce de la capitulation.

    Yves GRAS  :  « ... aussi bien dans les unités isolées au Piémont que dans celles qui, sur la Côte d'Azur, participent à la liesse populaire, l'annonce de l'armistice n'a pas provoqué, comme on pouvait le penser, une explosion d'allégresse. La joie y est grande certes, mais tempérée par une émotion contenue qui lui donne une sorte de gravité.

    Les combattants de la 1ère D.F.L. comprennent soudain qu'ils ont vécu une aventure prodigieuse et que cette aventure est finie. Jamais plus ils n'en connaîtront de pareille. Finie aussi la vie intense, rude et fraternelle des guerriers ! Celle qu'ils ont devant eux ne pourra plus être que plate et médiocre. La perspective de rentrer dans un monde ordinaire les remplit d'une vague et confuse appréhension. Ces sentiments et le souvenir de leurs camarades tombés en chemin ajoutent à la mélancolie des choses accomplies".

     

    Il faudra ainsi sans doute des années, voire des décennies, avant que les Volontaires de la D.F.L. ne fassent la Paix avec leurs blessures, avec leurs déceptions et avec  le souvenir de leurs morts :

    "Les villes pourront à nouveau s'illuminer, sans que leurs occupants aient à se terrer dans les abris au moindre vrombissement d'avion, c'est cela que représente à nos yeux ce mot magique et tant attendu : « Paix » et, si on en est heureux on n'en est pas joyeux, trop de souffrances, trop de misères ont passé qui ne sont pas encore apaisées" dit  Roger LUDEAU dans ses Mémoires.

     °°°°°°°°°°°°°°°°

    • 18 JUIN 1945 : LE DEFILE DE LA VICTOIRE

     

    Les combattants de la D.F.L. qui vont bientôt se séparer  et retrouver pour un grand nombre, la vie civile, vont défiler  le  18 Juin 1945 sur les Champs-Elysées, devant leur chef, le général de Gaulle.

    Gleb SIVIRINE (1er R.A.) décrit ce grand moment  avec fierté et enthousiasme dans une lettre à son épouse :

    "Le colonel accélère à 35 km à l'heure et on dévale les Champs Elysées à 35 de moyenne ! Il paraît que ça faisait un effet formidable sur le public, mais nous n'avons nous rigoureusement rien vu ou à peu près de l'Arc de Triomphe à la Concorde. Là on ralentit pour passer devant le Gal de Gaulle, sultan du Maroc, Koenig, etc… et on se partage en deux, une colonne de droite une colonne de gauche"...

     

     

    *** LA FRANCE LIBRE FETE SA VICTOIRE !

     

    Un curieux défilé... toutefois,  selon Yves GRAS :

     

    "Ce jour-là, par une brûlante matinée de soleil, cinq bataillons de la 1ère D.F.L. passent sous l'Arc de Triomphe sous des noms et derrière des drapeaux qui ne sont pas les leurs, en tout cas pas ceux qu'ils ont illustrés sur les champs de bataille...

     

    *** LA FRANCE LIBRE FETE SA VICTOIRE !

    Le 22e B.M.N.A.

     

    *** LA FRANCE LIBRE FETE SA VICTOIRE !Collection Perona (B.M.4)

    Curieux défilé d'ailleurs ! Les divisions d'infanterie, au lieu de descendre les Champs Elysées l'une après l'autre, sont accolées deux par deux comme des sœurs siamoises. La 1ère DFL qui se présente en tenue légère, calots bleus et chemises à manches retroussées, se trouve ainsi accouplée avec une division de formation récente qui lui est inconnue, en tenue de campagne, sac au dos, vareuse de drap, bourguignote et bandes molletières. La 13e  DBLE, qui a retrouvé ses képis blancs, ferme la marche avec la Légion.

     

     

    *** LA FRANCE LIBRE FETE SA VICTOIRE !

     

    Loin derrière la 2e DB, en queue du défilé, le détachement de la 1ère DFL passe presque à la sauvette dans la masse des troupes à pied.

    Il est vrai que, depuis longtemps, de Gaulle a choisi Leclerc comme figure de proue des Forces françaises libres. Il lui a donné Paris à libérer. Or Paris, c'est la France. La chevauchée de Koufra à Strasbourg éclipse, injustement d'ailleurs, la gloire plus chèrement acquise de la 1ère DFL sur des champs de bataille souvent moins prestigieux".

     

    •  EPILOGUE

     

    "La D.F.L.  a été longtemps, à elle seule, l'armée de la France libre, la plus petite armée que la France ait jamais eue. Elle a gardé la nostalgie de ces temps héroïques et s'est mal résignée à devenir une division parmi les autres. Du moins est-elle restée une division pas comme les autres, conservant intacts sa personnalité et l'idéal qui l'anime.

    Son rôle et son importance ont diminué à mesure que la cause de la France libre triomphait, que l'armée d'Afrique et les forces formées à l'intérieur de la Métropole la rejoignaient au combat. A présent, dans la nouvelle armée française dont beaucoup espéraient que les FFL seraient le catalyseur, elle n'est plus qu'une petite minorité qui a le tort d'avoir eu raison trop tôt. Et ce n'est pas innocemment qu'on l'a écartée de la « ruée finale et victorieuse » en Allemagne, pour lui donner, dans les Alpes, une mission tout à fait secondaire.

    Cette évolution prélude à une intégration dans l'armée traditionnelle. Le 15 mai, par décision du ministre de la guerre, les appellations des corps de la 1ère DFL sont entièrement modifiées. Les termes de « brigade » et de « bataillon de marche », derniers vestiges de son particularisme, disparaissent. Les 2e et 4e brigades deviennent respectivement 2e et 1er régiments d'infanterie coloniale ; le BM 4, le BM 5, le 22e BMNA d'une part, le BIMP, le BM XI, le BM 21 d'autre part reçoivent officiellement le nom de 1er, 2e et 3e bataillon de ces régiments, ce qui entraîne en outre le changement de numéro des compagnies. On n'avait même pas attendu que la division eût défilé sous l'Arc de Triomphe pour arracher leur identité à ses bataillons !" 

     

    René DUVAL (Train)  :

    "Merci la France, mais vous oubliez un peu trop facilement ces jeunes volontaires qui, il y a cinq ans ont été les premiers à relever le défi et à donner ces cinq ans de leur jeunesse et bien souvent leur vie pour la Victoire d'aujourd'hui."

    Quelques mois après ma démobilisation, je recevrais cependant, écrit de la main du Général de Gaulle, le diplôme suivant :

    Brigadier DUVAL René, répondant à l'appel de la France en péril de mort, vous avez rallié les Forces Françaises Libres. Vous avez été de l'équipe volontaire des bons compagnons qui au premier rang lui ont permis de remporter la Victoire, au moment où le but est atteint, je tiens à vous remercier amicalement, simplement au nom de la France

    Signé – Le  Général de Gaulle

    Lui, au moins, ne nous oubliait pas..."

     

    °°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

    8 MAI 2015

    70 ans ont passé.... mais la mémoire, elle, a encore  du mal à passer...

    Après la guerre, certaines mémoires se sont construites sans difficulté : celle de la Résistance intérieure, celle de la 2e Division Blindée... Elles sont entrées dans l'histoire et la mémoire collective, Honneur à Elles.

    Mais il est  temps que le NOM  de la 1ère D.F.L. passe lui  aussi  à la postérité et que les valeurs de la France Libre puissent inspirer notre époque difficile car son exemple "est  pour toujours un défi lancé à ceux qui doutent de la France".

    Il semble que ce temps soit enfin venu.

     

     °°°°°°°°°°°°°°°°°

    "Ce qu'a su faire, pour la France, la 1ere Division française Libre,

    Ce qu'elle a su faire par le coeur, le corps, les armes, de ceux qui en étaient,

    Ce qu'elle a su faire avec ses Chefs, KOENIG, BROSSET, GARBAY, ses officiers et ses soldats,

    C'est un des plus beaux morceaux de notre grande Histoire,

    C'est un rocher que les vagues du temps ne pourront détruire jamais.

    C'est, pour toujours, un défi lancé à ceux qui doutent de la France".

    Charles de Gaulle, Février 1946

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    Merci à tous, toujours plus nombreux, d'avoir suivi notre projet de mémoire, et Bonne commémoration de notre "Libération"où que vous soyez !

    A Villeneuve-sur-Lot, avec Monsieur Francis RUFFIER-MONET

    *** LA FRANCE LIBRE FETE SA VICTOIRE  ***

    *** LA FRANCE LIBRE FETE SA VICTOIRE  ***

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  • Dans la série "Frères d'Armes" diffusée par France 3, ce portrait du légendaire Prince Georgien Mort pour la France à El Alamein, est disponible en replay jusqu'au 8 Mai . (2 minutes)

    Le Colonel AMILAKVARI, Compagnon de la Libération,  était un prince géorgien, dont les ancêtres avaient acquis par leur courage la charge héréditaire de Commandant en chef de la Cavalerie cosaque du Caucase.

    Exilé en France, il travaille comme mécanicien chez Citroën, il est admis à Saint Cyr en 1924 et rejoint alors la Légion Etrangère à la sortie de l'école.

    Il participe à la pacification du Maroc. Son courage, son mépris du danger sont déjà légendaires à la Légion lorsque la guerre est déclarée.

    Après la Campagne de Norvège de 1940, il gagne l'Angleterre le 18 juin en partant de Bretagne et se rallie au Général de Gaulle, entraînant à sa suite tous ses subordonnés. 1100 légionnaires de la 13e Demi-Brigade constituent ainsi le noyau dur des Forces Françaises Libres.

    "Je dois tout à la France, disait-il, je lui dois d'être ce que je suis, je ne l'abandonnerai jamais lorsqu'elle a besoin de moi".

    Adjoint du Général Koenig à Bir Hakeim, il mène toutes les contre attaques et de ce fait, prend un part importante à la résistance opposée aux 4 Divisions que commande Rommel en personne.

    Une promotion de Saint Cyr porte son nom.

    LIEN

    * Portrait de Dimitri AMILAKVARI - 13 DBLE  (1906-1942)

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    On retrouvera également avec intérêt le Portrait dit par Michel Bouquet réalisé, en 2010 dans la série "18 portraits du 18 juin" :

    Juin 1940. La France capitule et s’enfonce dans la nuit de l’occupation. Mais un général fait entendre sa voix.  Avec lui, une poignée d’hommes et de femmes, partisans de la France libre, refusent de rendre les armes. Parmi eux : Maurice Halna du Fretay, Susan Travers, Honoré d’Estienne d’Orves, Raymond Dronne, Jacques Bingen, Janine Raynaud, Joseph Risso, Dimitri Amilakvari, Maurice de Cheveigné, Dominique Kosseyo, Jacques Tartière, Jean-Marie Querville, Léon Bouvier, Joseph et Marie Hackin, Roger Barberot, Félix Broche, Simonne Mathieu et Jean Maridor.

     

     DOSSIER EL ALAMEIN ET DIMITRI AMILAKVARI LIEN

     

     


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  • Faire-part publié ce 4 Mai 2015 sur la page Face Book de la Fondation de la France Libre LIEN

     

    * La Fondation de la France Libre annonce la disparition de Maurice LE GALL (1er R.A.)

    Hessenheim, 1945  (C.P. : ADFL)

    "Nous avons le chagrin de vous faire part du décès de M. Maurice LE GALL, préparateur en pharmacie (ER), évadé de France par l'Espagne, caporal dans la 1re division française libre, chevalier de la Légion d'honneur, médaille militaire, croix de guerre, médaille des Évadés, croix des combattants volontaires 1939-1945, croix des combattants de la Résistance, médaille des services dans la France Libre, médaille du Corps expéditionnaire français en Italie 1944, survenu le 30 avril, à l'âge de 93 ans, à l'hôpital de Morlaix, où il repose. De la part de son épouse, Simone Bourigan ; ses enfants, Gilles et Carole Le Gall, Dominique et Jean-Pierre Robin ; ses petits-enfants, ses arrière-petits-enfants ; sa cousine, Gisèle Le Gall ; toute la famille et ses amis. La cérémonie religieuse sera célébrée lundi 4 mai, à 14h30, en l'église Saint-Matthieu de Morlaix".

     

    * La Fondation de la France Libre annonce la disparition de Maurice LE GALL (1er R.A.)

    Vence, avril 1945 :  le colonel BERT décore de la croix de guerre le brigadier Maurice Le GALL (C.P. : ADFL)

     


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